La bonne nouvelle vient de Russie

Message par DocStarrduck » 18 Jan 2005, 22:04

Vladimir Poutine prêt à faire des concessions face à la colère des retraités

Devant les défilés qui ont mobilisé des milliers de personnes dans tout le pays, le président russe a proposé, lundi 17 janvier, de restaurer la gratuité des transports et promis une hausse des pensions
Moscou correspondance

"Les grandes villes de Russie se sont enfin réveillées : les manifestants bloquent les rues. Le pouvoir ne veut même pas nourrir son peuple." Le discours tenu lundi 17 janvier au soir par Edouard Limonov, écrivain et chef du Parti national bolchevique, devant un groupe de jeunes militants, avait le ton d'une "répétition de la révolution".

Depuis près d'une semaine, ces jeunes sont aux côtés des milliers de retraités qui protestent contre la suppression de leurs avantages sociaux. "Le gouvernement ne pourra peut-être pas changer la loi, mais il va devoir donner plus d'argent", a expliqué l'écrivain.

De fait, le président Vladimir Poutine a réagi aux protestations dès la soirée de lundi. "Le gouvernement et les régions n'ont pas rempli jusqu'au bout l'objectif dont nous avions parlé c'est-à-dire qu'en prenant des décisions, on n'aggrave pas la situation de ceux qui ont besoin de l'Etat", a-t-il rappelé devant ses ministres réunis.

La loi supprimant la gratuité des transports, de certains médicaments et des avantages en nature, entrée en vigueur le 1er janvier, devrait donc connaître quelques ajustements. Le président a proposé un système restaurant indirectement la gratuité des transports, vitale aux yeux des retraités, vétérans, invalides ou militaires. Il a aussi promis une hausse supplémentaire des retraites et leur paiement accéléré.

"CRIME D'ÉTAT"

L'intervention de Vladimir Poutine est aussi une réponse aux critiques de la classe politique. Sans attendre l'examen du dossier par la Douma (la Chambre basse du Parlement) prévu vendredi 21 janvier, les opposants à la loi ont critiqué le gouvernement.

Dans l'après-midi, le chef du parti ultranationaliste Rodina (la Patrie), Dimitri Rogozine, a demandé la "démission du gouvernement et des poursuites contre ceux qui ont été à l'origine de cette provocation à l'égard du pays". Au vu des richesses rapportées par le pétrole et du contenu du fonds de stabilisation (24 milliards de dollars), Irina Khakamada, de l'opposition libérale, a dénoncé un "crime d'Etat".

Preuve d'un certain malaise au sommet de l'Etat, l'image d'un président à l'écoute et prêt à quelques concessions est la seule couverture des événements à laquelle les téléspectateurs de la première chaîne auront eu droit. La chaîne publique n'a pas jugé nécessaire de montrer des images des différentes manifestations de retraités en colère, encore nombreuses lundi dans toute la Fédération.

"POUTINE, DÉMISSION !"

D'autres chaînes de télévision ont montré des manifestants écœurés : "On a dépouillé les retraités !", n'est pas un médecin mais un bourreau !" "Poutine démission !" "Nous sommes prêts à aller jusqu'à la dernière goutte de sang", s'est exclamée une retraitée.

D'Angarsk et Tioumen (Sibérie) à Naltchik (Kabardino-Balkarie au sud) en passant par le centre - Kazan (Tatarstan), Koursk, Penza, Perm -, partout les manifestants ont bloqué la circulation, allant même jusqu'à planter quelques tentes orange, dans un clin-d'œil à la "révolution orange"ukrainienne, comme l'a évoqué la radio Echo Moscou.

Face à la détermination des manifestants, la réponse pourrait aussi venir des régions, poussées à payer le plus rapidement possible les retraites, ou à faire leurs propres concessions. Pour ne pas laisser la méfiance envers l'Etat s'installer.

Madeleine Vatel

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 19.01.05
DocStarrduck
 
Message(s) : 0
Inscription : 09 Mai 2003, 11:22

Message par DocStarrduck » 18 Jan 2005, 22:13

Des milliers de retraités en colère dénoncent la politique de Poutine
user posted image
SAINT-PETERSBOURG (Russie) (AFP) - Des milliers de retraités en colère, accompagnés de représentants de l'opposition communiste et réformatrice, ont manifesté samedi à Saint-Pétersbourg, Moscou et dans d'autres villes russes, dénonçant la politique sociale "criminelle" du président Vladimir Poutine.
user posted image
La manifestation la plus importante, rassemblant entre 5.000 et 10.000 personnes selon les estimations, s'est déroulée à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), la ville natale du président russe, où il se trouvait encore après y avoir reçu la veille son homologue allemand Horst Koehler.


agrandir la photo

Un homme âgé présent à la manifestation a été tué par la manoeuvre d'un automobiliste bloqué par la foule, a indiqué la police de la ville. L'incident a fait en outre trois blessés, selon la radio Echo de Moscou.

La foule de retraités, parmi lesquels se trouvaient aussi des représentants du Parti communiste, des militants du Parti national-bolchévique d'Edouard Limonov, mais aussi du parti d'opposition réformateur Iabloko, a défilé pendant plusieurs heures dans le centre, se rendant du quartier de Smolny au siège de l'administration régionale.

Les slogans dénonçaient le président et ses ministres "assassins des vieux et des invalides" et "le génocide du peuple russe".

Un autre groupe de manifestants, au nombre d'un millier, a bloqué une route nationale entre l'aéroport et le centre de Saint-Pétersbourg, criant "honte", "la bande à Poutine (doit passer) en jugement" et "fusillez-les".

Ils portaient des panneaux fustigeant "une mafia de profiteurs" à la tête du pays, et "la loi scélérate".

Le gouverneur de Saint-Pétersbourg, Mme Valentina Matvienko, a reçu en fin de journée des représentants des manifestants, et a indiqué devant la presse avoir "informé objectivement le président (Vladimir Poutine) sur la réaction des gens" à la réforme.

La direction russe fait face depuis le début de la semaine à une vague croissante de mécontentement à travers le pays, après l'entrée en vigueur d'une réforme votée l'année dernière, qui supprime le système d'avantages sociaux pour les retraités, invalides et autres catégories défavorisées (gratuité des transports en commun, des médicaments de base, etc.) hérité de l'époque soviétique, le remplaçant par des compensations financières jugées beaucoup trop faibles et ne bénéficiant qu'aux plus démunis.

Un millier de retraités se sont également rassemblés samedi matin devant la mairie de Khimki, une importante commune de la banlieue nord de Moscou, ont annoncé les médias de la capitale.

De nombreux militants des jeunesses communistes se sont joints aux retraités, encadrés par la police qui voulait les empêcher de bloquer la route entre Moscou et l'aéroport international de Cheremetievo, comme ils l'avaient fait lundi dernier.

Les policiers ont interpellé "sans raison apparente" huit militants du Parti national-bolchevique (extrême gauche nationaliste), qui participaient à la manifestation, et ceux-ci ont été relâchés après plus de trois heures passées au poste de police, a indiqué sur la radio Echo de Moscou le porte-parole de ce parti, Alexandre Averine.

Près de 200 personnes ont par ailleurs manifesté place Pouchkine, dans le centre de Moscou, pour réclamer la libération de quarante militants de ce parti, arrêtés à la mi-décembre pour avoir occupé pendant quelques heures des locaux de l'administration présidentielle en signe de protestation contre la réforme.

D'autres manifestations se sont déroulées à Kazan (Tatarstan, centre), où des centaines de retraités ont bloqué la circulation, et à Samara et Saratov (Volga) notamment.

Le gouvernement russe avait tenté vendredi d'endiguer la montée de la protestation en annonçant une hausse de la retraite minimale et des compensations financières

http://fr.news.yahoo.com/050115/202/47zvi.html
DocStarrduck
 
Message(s) : 0
Inscription : 09 Mai 2003, 11:22


Retour vers Dans le monde du travail

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)