par pelon » 11 Mars 2005, 10:16
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Les réactions
NOUVELOBS.COM | 10.03.05 | 17:38
Voici les principales réactions à la journée de mobilisation nationale du jeudi 10 mars.
La journée du 10 mars
Les syndicats
Bernard Thibault (CGT): "Les manifestations sont aujourd'hui plus importantes que le 5 février, avec de très nombreux arrêts de travail, comme nous le souhaitions. Ca confirme le niveau de mécontentement et aussi l'urgence de réponses concrètes aux revendications concernant temps de travail et pouvoir d'achat. Il faut des résultats précis et rapides en matière de négociations salariales, l'ouverture de négociations de branche, plus aucun salaire dans les entreprises en-dessous du niveau du Smic. Le Medef refuse ? Il faut que le gouvernement intervienne pour qu'on ait des négociations serieuses en matière d'évolution salariale et qu'il rouvre des négociations salariales dans la fonction publique". (jeudi 10 mars, déclarations lors de la manifestation)
Annick Coupé (Solidaires): "je crois la participation du privé importante. Cette journée montre que l'opposition entre public et privé n'a pas lieu d'être. Il y a partout les mêmes inquiétudes sur le pouvoir d'achat et l'emploi.
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Le gouvernement doit immédiatement rouvrir des négociations salariales dans la fonction publique et organiser une rencontre entre tous les partenaires sociaux sur le pouvoir d'achat, les gains de productivité et le partage des richesses. (jeudi 10 mars, déclarations lors de la manifestation)
François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT : il a prévenu que la CFDT "ne lâchera pas sur les 35H". "La CFDT ne lâchera pas sur les 35H. On ne lâchera pas le morceau". Le gouvernement a fait lui-même l'aveu "d'un problème de pouvoir d'achat" en proposant aux Français de "travailler plus pour gagner plus". "Le gouvernement soulève un problème de pouvoir d'achat et ne le résout pas". Il a conseillé au gouvernement "de donner l'exemple au niveau de la Fonction publique" sans se contenter de "donner des leçons sur le privé". Il a souligné que depuis que le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, "a promis de faire baisser le chômage de 10% cette année, il ne cesse d'augmenter" (Jeudi 10 mars, France 2)
Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière (FO) : Il a estimé que le gouvernement devait "exiger des employeurs de venir autour de la table des négociations" sur la question des salaires. "La balle est dans le camp du gouvernement, il doit exiger des employeurs de venir autour de la table des négociations, le Code du travail lui en donne le pouvoir". Il a ajouté qu'il s'attendait "à ce qu'il y ait du monde dans les rues aujourd'hui". Sur la question du pouvoir d'achat, "le gouvernement a fait des ouvertures mais comme on dit à l'école, 'peut mieux faire'". "Dans le public, l'Etat est en situation d'employeur, il doit montrer l'exemple, il suffit qu'il rouvre les négociations".
Interrogé sur la visite de la délégation du Comité international olympique (CIO), il a affirmé qu'"il y aura des clins d'œil dans les cortèges, des slogans comme 'les JO, c'est dans sept ans, les salaires, c'est maintenant'". (Jeudi 10 mars, LCI)
Jean-Luc Villeneuve, secrétaire général du Sgen-CFDT: "La mobilisation est très forte aussi bien chez les enseignants que les non-enseignants inquiets pour leur avenir. Quant au projet de loi, c'est en train de devenir un non-événement.
Nous demandons maintenant un collectif budgétaire pour la rentrée et le rétablissement immédiat des TPE (travaux personnels encadrés) en terminale et là dessus, nous ne lâcherons pas". (jeudi 10 mars, déclarations dans la manifestation)
Bernard Boisseau, secrétaire général du Snes-FSU: "Les enseignants ne sont pas insensibles aux conditions de travail et de salaire mais pour eux la priorité c'est la loi Fillon et les suppressions de postes. A ce propos, nous sommes inquiets et craignons que les sénateurs ne durcissent encore le texte. Le rapport de force sur la loi n'est pas en notre faveur mais nous adressons un message au gouvernement: le mouvement ne s'arrêtera pas à la semaine prochaine". (jeudi 10 mars, déclarations dans la manifestation)
Gilles Moindreau, secrétaire général du SNUipp-FSU (écoles primaires): "Nous disons au gouvernement: chiche! reprenons la discusion sur l'ensemble de la réforme. Demander son retrait complet, peut-être pas, mais il y a nécessité de revoir complètement son contenu". (jeudi 10 mars, déclaration lors de la manifestation)
Faride Hamana, secrétaire général de la fédération des parents d'élèves FCPE: "Le système éducatif est dans une situation critique, conséquence des restrictions budgétaires. Quant au problème de la loi, nous demandons qu'on rediscute profondément des orientations pour l'école. Il n'est pas trop tard, espérons que le gouvernement ne sera pas autiste et prendra la mesure du mécontentement des parents". (jeudi 10 mars, déclaration lors de la manifestation)
Alain Olive, secrétaire général de l'Unsa, a déclaré que "la balle" était "dans le camp du gouvernement", le pressant de faire "un geste significatif" pour le pouvoir d'achat dans la Fonction publique. "La pire des choses serait que le gouvernement joue le pourrissement. La balle est désormais dans son camp", a déclaré Alain Olive. "Il faut que le président de la République ou le Premier ministre prenne une initiative forte, notamment en rencontrant les syndicats en bilatérales", a poursuivi le secrétaire général de l'Unsa. "Il faut également un geste significatif dans la fonction publique pour le pouvoir d'achat.
Une hausse de 3% du point permettrait de détendre l'atmosphère même si cela ne résoudra pas l'ensemble du contentieux", a-t-il ajouté.
Dans le secteur privé, "il faut que le gouvernement se donne les moyens de faire pression sur le Medef pour que les négociations (de branches sur les salaires,ndlr) s'ouvrent", a encore déclaré Alain Olive. "Enfin, il faut un geste d'apaisement dans l'Education nationale", a-t-il dit, appelant le gouvernement à "suspendre" l'examen de la loi d'orientation sur l'école pour la renégocier. (jeudi 10 mars, déclaration à la presse)
La Confédération générale des PME (CGPME) a déploré le mouvement social de ce 10 mars, qui "paralyse l'activité des PME et de la France", et qui "s'inscrit contre la dynamique de l'économie", selon elle. Cette journée de manifestations, "au lieu de soutenir la croissance et l'emploi, s'inscrit contre la dynamique de l'économie", clame le syndicat. Selon elle, "l'instauration d'un réel service minimum est, aujourd'hui plus que jamais, d'actualité".
Pour la CGPME, le mouvement social de ce 10 mars "est l'illustration d'une société à deux vitesses: la France des TPE-PME, confrontées à une forte concurrence internationale, et celle de secteurs protégés, en total décalage avec la réalité économique". (jeudi 10 mars, communiqué intitulé "la France championne olympique du mouvement social")
Gérard Aschieri, le secrétaire général de la FSU : il a appelé le gouvernement à "quitter la bunker attitude" et à faire un geste vis-à-vis des salariés et notamment ceux de l'Education. "La mobilisation est forte, notamment dans l'Education, et le gouvernement devrait se rendre compte qu'il ne peut plus se contenter de dire 'j'écoute, j'écoute' sans faire un geste. Il doit quitter la bunker attitude". Le ministre de l'Education François Fillon "affirme que si l'on renonçait à son projet de loi, on devrait renoncer au soutien pour les élèves en difficulté, au dédoublement des enseignements de langues, aux nominations d'infirmières... S'il n'y avait que ça dans la loi il n'y aurait pas de conflit. De plus, pour cela, il n'y a aucun besoin de loi, il y a besoin seulement d'un collectif budgétaire dégageant des moyens".
"Le récent sondage selon lequel une grande majorité d'enseignants sont favorables à une réforme du système mais pas à la sienne devrait le faire réfléchir. S'il voulait enfin écouter ce que les enseignants, les parents, les lycéens ont à dire, il y aurait enfin une vraie opportunité de rétablir la confiance et de réformer réellement l'Education". (Jeudi 10 mars, déclarations)
Jean-François Roubaud, le président de la Confédération générale des PME (CGPME) : a jugé qu'il n'y avait "quasiment pas de marge de manœuvre pour augmenter les salaires" dans les PME. "Il n'y a quasiment pas de marge de manoeuvre" pour augmenter les salaires dans les PME, "je ne vois pas où on pourrait les trouver, qu'il s'agisse des salaires, du temps de travail ou des charges". "Nous sommes assez étonnés de l'analyse que se font certains de la situation des entreprises, on n'a pas de grands résultats" dans les PME, "quand on dégage 1% du chiffre d'affaires en bénéfices, c'est la gloire". "Si l'entreprise a des difficultés l'année suivante, la hausse des salaires, une fois qu'on l'a faite, on ne pourra pas la retirer et on va être acculés soit à un dépôt de bilan, soit à des difficultés".
"Je crois qu'il faut faire preuve d'un peu de bon sens et de réalisme pour voir jusqu'où on peut aller, mais on ne pourra pas aller bien loin à mon avis". "Dans certaines branches, s'il y a des minima qui sont inférieurs au Smic, je pense qu'il faut effectivement renégocier, pour voir comment on peut remettre les minima aux niveaux adéquats". "Je veux bien négocier des augmentations de salaires sur les minima, mais il faudra au moins le faire contre des assouplissements du droit du travail, des 35 heures". (Jeudi 10 mars, déclarations)
Jean-Luc Cazettes, président de la CFE-CGC : il a regretté que la journée d'actions et de grèves soit marquée par "des manifestations fourre-tout". "Si la manifestation avait été centrée sur les salaires, si le ménage avait été fait dans les revendications, nous nous serions associés à l'appel". "Quand la thématique est claire, nous n'avons aucun état d'âme à appeler à manifester". "Là, la manifestation est fourre-tout, de nature plus politique, nous ne l'avons pas jugée nécessaire pour faire avancer les choses".
"Si le Medef n'a pas envie de négocier" sur les salaires, comme y a appelé Jean-Louis Borloo, "le gouvernement ne peut pas l'obliger". (Jeudi 10 mars, BFM)
Les politiques
A droite
Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, a accusé Bruxelles d'être "la cause principale" du "malaise social" qui s'exprime à l'occasion de la journée d'actions syndicales. Il y a un "lien profond entre le malaise social et la grande dérive européenne de Bruxelles", a affirmé Philippe de Villiers, partisan du non au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne.
Selon lui, "les Français sentent que le pouvoir n'a plus de pouvoir parce qu'il est ailleurs". (jeudi 10 mars, communiqué)
Gilles de Robien, ministre des Transports : "La manifestation est un acte démocratique, le droit de grève est constitutionnel. Il faut écouter, il ne faut pas dramatiser mais il faut avoir les oreilles et les yeux bien ouverts, et tenir compte des messages, du contenu qui nous est envoyé par les manifestants". Le ministre a reconnu qu'il y avait "des problèmes de pouvoir d'achat en général".
"Les prix montent, tous les salaires n'augmentent pas autant qu'on le souhaiterait". "L'une des causes de l'irritation est que 2004 a été l'année du redécollage des entreprises qui font de nouveau des profits immenses, alors que les salariés n'en bénéficient pas", a-t-il poursuivi, notant un "paradoxe". (BFM, jeudi 10 mars 2005)
Gérard Larcher, le ministre délégué aux Relations du travail : il estime que le gouvernement ne doit "pas totalement se désintéresser" des négociations salariales dans les branches professionnelles. "Les négociations salariales dans le secteur privé sont évidemment de la responsabilité des partenaires sociaux dans les branches et les entreprise. "Mais cela ne signifie pas que le gouvernement doive totalement s'en désintéresser". Le gouvernement peut notamment "faciliter la négociation dans le cadre de commissions mixtes paritaires" (réunissant syndicats et patronat de la branche et présidées par un représentant du ministère de l'Emploi, ndlr) et "doit aussi veiller à ce que le cadre de la négociation soit respecté".
"C'est dans cette perspective que s'inscrit l'appel de Jean-Louis Borloo (le ministre de la Cohésion sociale) à négocier" dans les branches professionnelles. Concernant les revendications salariales des fonctionnaires, il se borne à indiquer que "nous avons besoin d'une fonction publique motivée par la stratégie de réforme de l'Etat". "Le dialogue est la seule manière de cheminer ensemble". (Jeudi 10 mars, Le Monde)
Jean-Marie Le Pen, président du Front national : il a affirmé que les mouvements sociaux de jeudi, "avec leur vague relent de grève générale", étaient "illégaux". "L'imprécision et la globalité des revendications des mouvements sociaux de ce jour, avec leur vague relent de grève générale, rendent ces mouvements illégaux. Mais le gouvernement fait semblant de ne pas le voir". "Une fois de plus, la grève est surtout sensible dans les transports" et elle "rappelle aux usagers pris en otage que la promesse chiraquienne d'un service minimum garanti dans les services publics était un leurre" (Jeudi 10 mars, communiqué)
Patrick Ollier, président UMP de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale : il a souhaité que le gouvernement Raffarin prenne de "fortes initiatives" dans le domaine de la participation des salariés dans les entreprises. "De nombreux Français s'interrogent légitimement sur l'évolution de leur pouvoir d'achat (...) Le salarié, en devenant actionnaire de son entreprise, quelle que soit sa taille, pourrait justement recevoir une part de ces dividendes et en partager ainsi les bons résultats, ce qui serait juste et bénéfique pour son pouvoir d'achat". Il a souhaité "de fortes initiatives du gouvernement dans ce domaine dès le vote de la loi sur les entreprises à l'Assemblée nationale". Selon lui, "c'est une des conditions pour éviter que la fracture ne s'aggrave au sein de notre société" (Jeudi 10 mars, communiqué)
Bernard Accoyer, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale : Il estime qu' en cas d'échec de la concertation sur le service minimum garanti, "il pourrait être nécessaire de légiférer" pour éviter aux usagers des transports publics d'être "pris en otage".
"Il faudra poursuivre la négociation dans le cadre de la concertation et si nous n'arrivons pas, il reste deux ans avant la fin de la législature, il pourrait être nécessaire de légiférer". Tout en reconnaissant que "l'information des usagers a progressé", il indique qu'il "n'est pas possible que nos compatriotes restent pris en otage" par les mouvements de grève dans les transports. "On verra au terme de cette journée si, comme trop souvent, hélas!, un grand nombre d'usagers des transports publics n'ont pas été une nouvelle fois pris en otage". (Jeudi 10 mars, RTL)
Renaud Dutreil, ministre de la Fonction publique : "Je suis à l'écoute des inquiétudes qui s'expriment dans le mouvement d'aujourd'hui, et je réaffirme mon attachement au dialogue avec les organisations syndicales qui les relaient". "Avant la fin mars, je proposerai aux organisations syndicales une réunion entre partenaires sociaux où, sans aucun tabou, pourront être évoqués les sujets qui préoccupent aujourd'hui l'ensemble des fonctionnaires et les pistes de réformes à engager". (Jeudi 10 mars, communiqué)
A gauche
François Hollande, premier secrétaire du PS a suggéré que, "pour parvenir à un climat d'apaisement et de conciliation", le gouvernement Raffarin "prenne contact avec les organisations syndicales" et opère un "retrait des textes en discussion" qui font conflit, tel que le projet de loi Fillon. "Il faut des gestes extrêmement concrets très vite", a dit le premier secrétaire du PS, estimant que les "initiatives nécessaires" devaient être prises "dès ce soir". Il a souligné "l'appui des Français à ce mouvement". La "seule réponse à apporter" à la mobilisation des Français, c'est, pour le secteur privé, de réunir la Commission supérieure des conventions collectives afin de négocier sur les minima salariaux et la redistribution des gains, et par ailleurs d'"ouvrir la négociation dans la fonction publique" dans l'objectif d'augmenter le pouvoir d'achat des agents de l'Etat.
"Le plus tôt sera le mieux". (Jeudi 10 mars 2005, déclarations)
Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS e l'Essonne : "la défense du pouvoir d'achat et la diminution du temps de travail, cela implique aussi bien les partisans du oui que ceux du non". "Il n'y a pas de brevet d'exclusivité".
"Il est temps de rétablir l'équilibre entre les profits et les salaires". (Jeudi 10 mars, déclaration)
Henri Emmanuelli, député PS des Landes, est venu "soutenir la revalorisation des salaires, qui est justifiée puisque les dividendes ont été multipliés par 20 par rapport aux salaires". Il dénonce "l'orientation libérale du gouvernement" et "la casse sociale". (Jeudi 10 mars, déclaration)
Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, proche de Dominique Strauss-Kahn : "Le gouvernement doit entendre les Français et cesser de faire mine d'écouter. La dégradation sociale exige un moratoire sur les licenciements, une loi de nationalisation temporaire des entreprises délocalisées et une conférence salariale". "Si la France est paralysée, c'est qu'elle est exaspérée". "Le pouvoir Chirac-Raffarin-Sarkozy est face à une confrontation sociale totale". (Jeudi 10 mars, déclaration)
La veille des manifestations
Marc Blondel, l'ancien secrétaire général de Force ouvrière, assure que le "télescopage" entre les grèves et la visite des membres de la Commission d'évaluation du Comité international olympique est "parfaitement accidentel".
"Il est évident que ce télescopage est parfaitement accidentel, les organisations syndicales, leurs adhérents et sympathisants soutenant, publiquement et de fait, l'organisation des Jeux olympiques (JO) 2012 à Paris". "Nous faisons confiance au maire de Paris et aux autorités régionales pour faciliter vos déplacements en évitant les lieux de manifestations qui, nous le rappelons, sont généralement connus et autorisés par la préfecture de police". "De notre côté, soyez assurés que les salariés, qu'ils soient du public ou du privé, participeront activement à la préparation des JO et à la bonne tenue des manifestations sportives et touristiques". (Entretien pour Le Parisien/ Aujourd'hui en France, jeudi 10 mars 2005)
Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT : "Il y a eu une initiative en janvier, une en février, une en mars... Ce processus revendicatif va s'installer durablement si de réelles négociations ne s'ouvrent pas".
"Quoi qu'il en soit, nous réfléchirons rapidement avec les autres organisations syndicales à la suite à donner au mouvement", a-t-il poursuivi, pour qui "la question salariale est devenue centrale pour les gens, qui ont bien compris que le slogan du gouvernement 'travailler plus pour gagner plus' était un leurre". Il a indiqué que la journée "devrait être un succès". "Dans le public, on attend un haut niveau de mobilisation. Dans le privé, notre objectif est de parvenir à de nombreux débrayages". Interrogé sur le télescopage entre la journée de grèves et la visite à Paris de la délégation du CIO, il a considéré que "c'est le gouvernement qui a choisi cette période pour mettre à mort les 35 heures au Parlement" et "bloquer les négociations salariales dans la fonction publique". "Une grande majorité des Français soutient la candidature de Paris 2012 et une grande majorité aussi soutient la journée du 10 mars". (Entretien pour Le Parisien/!aujourd'hui en France, jeudi 10 mars 2005)
Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière : "Quand un problème est posé, il faut y répondre" et "sur le pouvoir d'achat, la première revendication pour FO, notre attente c'est des réponses concrètes de nos interlocuteurs: que les négociations s'ouvrent, et s'ouvrent rapidement". "Ce qui est clair c'est que tant dans le privé que dans le public, il y a une volonté des salariés de voir leur pouvoir d'achat s'améliorer, ça c'est évident". "Le fait que le gouvernement dise 'on va demander au patronat de négocier les salaires dans les branches' c'est important, mais pour l'instant on en reste au niveau du discours". Dans le secteur privé, "il faut exiger que les patrons soient à la table" des négociations, "ça existe dans le code du travail". "Il faut aussi innover: il y a des exonérations de cotisations patronales, il faut exiger des employeurs en même temps qu'il y ait des augmentations de salaires".
Dans le secteur public, où "le gouvernement a la main, puisque c'est lui le patron", le ministre de la Fonction publique, Renaud Dutreil, "tout comme le Premier ministre, devront entendre, tant dans le privé que dans le public, ce besoin de rouvrir les négociations dans le domaine salarial". (RTL, jeudi 10 mars 2005)
Jean-Christophe Le Duigou, économiste de la CGT : "Le salariat français est en voie de smicardisation", "38% des salariés gagnent moins de 1,33 Smic par mois". "Dans certaines branches, 90 à 95% des salariés sont dans ce cas parce que le patronat et les syndicats n'ont rediscuté ni des grilles de classification ni des niveaux de qualification qui vont avec". Interrogé sur la situation dans le privé, il affirme que "le pouvoir d'achat du salaire moyen par tête a perdu de 5% à 6% en trois ans", du fait de la modération salariale qui a accompagné les 35 heures, de l'augmentation des prélèvements obligatoires, et de "l'envolée" de la fiscalité locale.
"Au total, 4 à 5 milliards d'euros supplémentaires seront prélevés en 2005 sur le pouvoir d'achat des ménages", selon lequel "pratiquement chaque année, plus d'un salarié sur trois connaît soit une stagnation, soit une baisse de son salaire nominal". (Entretien au Monde, mercredi 9 mars 2005)
Renaud Dutreil, ministre de la Fonction publique : "Je n'ai pas de nouveau mandat du gouvernement pour négocier" sur les salaires des fonctionnaires avec les syndicats. Il a ajouté qu'il "continuait de rencontrer les organisations syndicales sur des sujets comme la formation, la réorganisation de la Fonction publique, la mobilité des agents et le dialogue social" mais pas sur les salaires.
Le ministre a précisé qu'une "réunion multilatérale" était prévue avec les syndicats "dans une dizaine de jours" sur les PACTE - Parcours d'accès aux carrières de la Fonction publique territoriale, hospitalière et de l'Etat - Junior, ouverts aux jeunes de 16 à 25 ans, et Senior, pour les plus de 50 ans. (Déclarations, mercredi 9 mars 2005)
Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT : "Ce qui se présente demain, compte tenu des informations que nous avons, ce sont plusieurs milliers de décisions d'arrêt de travail, d'une durée variable selon les entreprises, qui ont été prises dans toutes les branches professionnelles". Il a replacé la journée de jeudi dans la continuité des actions syndicales de janvier puis février: "cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu plusieurs centaines de milliers de personnes dans les rues sur les revendications sociales, et singulièrement sur les questions de pouvoir d'achat, de temps de travail, de conditions de travail, de droit du travail, d'emploi". "Il y a aujourd'hui une volonté très large qui s'ancre d'avoir recours y compris à la grève pour obtenir des négociations sérieuses sur les revendications sociales", a-t-il poursuivi. "J'espère que cela va amener le gouvernement à réfléchir à une autre attitude et d'autres réponses que celles qu'il a apportées jusqu'à présent". (Congrès CGT de la Fonction publique à Perpignan, mercredi 9 mars 2005)
Gérard Larcher, ministre délégué aux Relations du travail : "C'est un moment de respiration sociale, j'ai du respect, et en démocratie le droit de manifester est un droit important. Nous sommes à l'écoute, attentifs". Il a ajouté : "ce que je note, c'est que dans notre ministère nous continuons à dialoguer avec l'ensemble des partenaires sociaux". (Radio BFM, mercredi 9 mars 2005)
Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement : "Il y a effectivement demain un appel à manifester, à exprimer beaucoup de sujets différents et un certain nombre d'inquiétudes". "Le gouvernement est évidemment très attentif à tout ce qui est exprimé, que soit à l'occasion de manifestations ou en d'autres occasions, par les uns et par les autres". "La manifestation de demain s'inscrit dans l'expression normale de notre démocratie, du droit à manifester. Les messages qui sont exprimés seront naturellement, comme à chaque fois, entendus clairement", a ajouté le porte-parole du gouvernement.
"La politique que nous menons depuis 2002 vise, décision après décision, réforme après réforme, à apporter de nombreuses réponses aux interrogations ou aux inquiétudes des Français sur des sujets aussi divers que le pouvoir d'achat, la modernisation de notre pays, la préservation de nos services publics, la préservation de notre modèle social".
Il a cité aussi les baisses d'impôts, l'augmentation du Smic, de la prime pour l'emploi. "Ces diverses décisions visent à apporter progressivement des réponses à toutes ces questions. Après tout, il est légitime que celles-ci continuent de s'exprimer et il est légitime que nous y apportions du mieux possible les réponses qui s'imposent", a-t-il insisté. "Nous essayons à chaque fois de le faire en veillant à ce que l'esprit de dialogue prévale". (Déclarations lors du compte-rendu du Conseil des ministres, mercredi 9 mars 2005)
Gilles de Robien, ministre des Transports : La SNCF et la RATP faisaient "un très, très gros effort d'information des usagers et des clients". "Je pense que c'est un énorme progrès". (Déclarations à la sortie du conseil des ministres, mercredi 9 mars 2005)
Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière (LO), a appelé les "travailleurs à montrer leur détermination" lors des manifestations organisées jeudi pour "continuer et amplifier la lutte". LO soutient également les lycéens et les chercheurs "tant il est vrai que bien d'autres catégories sociales que les travailleurs subissent les effets dévastateurs de la politique du grand patronat et du gouvernement". "La seule classe sociale qui a toutes les raisons d'être comblée, et au-delà, est le grand patronat et les possédants, ils l'ont manifesté à leur façon ces dernières semaines en annonçant les chiffres de progression phénoménaux de profits". "Cela ne peut pas continuer", écrit-elle, "il est inacceptable que les salaires stagnent alors que tout augmente : les loyers, le chauffage, les prix et les prélèvements de l'Etat et de la Sécurité sociale". "Assez de l'arrogance patronale", lance-t-elle, "l'argent accumulé avec la sueur et la fatigue des travailleurs doit servir à assurer un emploi et un salaire correct à tous". "Le patronat et le gouvernement doivent être persuadés qu'ils ne seront pas quittes avec une journée de protestation, mais qu'ils auront de plus en plus affaire à des travailleurs qui n'acceptent pas de crever la gueule ouverte pour permettre aux possédants de prospérer". (Editorial de l'hebdomadaire Lutte ouvrière, mardi 8 mars 2005) [/quote]