(La Dépêche du Midi @ 6 avril 2005 a écrit :MIDI-PYRÉNÉES. LE FONCTIONNEMENT DES LYCÉES DE REVEL,DE MIREPOIX ET DE TARBES ENCORE PERTURBÉ.
Certains LYCÉES toujours en effervescence
Hier le lycée de Revel (Haute-Garonne) était totalement bloqué par des lycéens opposés à la loi Fillon « avec une forte adhésion des personnels » au mouvement, mais la tendance générale était très nettement à la reprise dans l'Académie, a indiqué un responsable du rectorat de Toulouse.
Au lycée de Mirepoix, à la demande du proviseur, les gendarmes ont fait évacuer, lundi soir, dans le calme, le lycée de Mirepoix (Ariège) l'établissement dont les pelouses étaient occupées par une vingtaine de jeunes venus planter leur tente pour dire « non à la loi Fillon ».
Les lycéens en grève de Mirepoix avaient reçu le renfort de collègues du lycée du Castella à Pamiers et aussi d'une trentaine d'adultes. Un car aurait même été affrété par la FCPE afin de transporter les jeunes de Pamiers à Mirepoix. Les gendarmes gardaient l'entrée de l'établissement pour éviter toute occupation, mais en fin de soirée, quelques jeunes ont donc réussi à entrer et à monter quelques tentes. De là, la demande faite aux gendarmes par le proviseur « pour raison de sécurité » d'intervenir dans le lycée et de remettre les enfants à leurs parents. Les militaires ont ramené les jeunes de Pamiers au lycée du Castella où les parents devaient venir les chercher. Une quarantaine de jeunes envisageaient de passer la nuit sous les murs du lycée. Les gendarmes ont, par contre, empêché, hier, une trentaine de marginaux adultes en provenance de l'Aude et de l'Ariège d'y pénétrer.
A Tarbes, hier, en signe de contestation, près de 400 lycéens ont fait un sit-in, dès 7 heures du matin, autour d'un giratoire très fréquenté aux heures de pointe. Ils refusent la mise en place des bourses au mérite, la suppression de postes d'enseignants et des options culturelles. Les automobilistes, agacés, ont été priés par les policiers d'emprunter une autre entrée de ville. Un lycéen a même été heurté, sans gravité, par un véhicule.
En Aveyron, les locaux administratifs du lycée de Millau sont occupés par les lycéens mais les cours fonctionnent.
Selon un point fait avec les proviseurs de l'Académie, la tendance à la reprise est très nette.
(Le Monde @ 7 avril 2005 a écrit :Des incidents violents ont émaillé les actions lycéennes
Les opposants à la loi Fillon ont poursuivi, jeudi 7 avril, sous haute surveillance policière, les blocages de lycées lors d'une journée nationale d'action marquée par des incidents et des violences, à Lille et Paris notamment. Blocages de l'entrée des établissements, occupations de rectorats, manifestations devant des préfectures, assemblées générales, rassemblements dans les cours : les actions ont été menées à l'appel de la Coordination nationale lycéenne, avec le soutien de la Fédération indépendante démocratique lycéenne (FIDL). Selon le ministère de l'éducation nationale, moins de 1 % des lycées ont été bloqués jeudi. Mais la FIDL a estimé en fin de journée qu'environ 20 % des 2 500 établissements du pays avaient répondu à son appel.
Conformément aux "instructions extrêmement fermes" de François Fillon, les forces de l'ordre sont intervenues pour déloger les manifestants. A Lille, les CRS ont chargé 300 lycéens devant la préfecture du Nord. Plusieurs manifestants ont été blessés et d'autres interpellés. A Paris, des lycéens auraient brisé avec des masses des vitres du rectorat et ont été évacués par les forces de l'ordre.
Près de 40 établissements ont été bloqués dans la capitale. Des policiers sont intervenus notamment dans les lycées Montaigne, Sophie-Germain et Balzac, devant lequel une lycéenne a été renversé par un automobiliste, a dit Thomas Persuy, de la FIDL. A Voltaire, un enseignant a été agressé par un conducteur.
LYCÉENS "LITTÉRALEMENT TABASSÉS"
En province, des lycées ont été occupés notamment à Besançon, Béziers, Nantes, Clermont-Ferrand, Toulouse, Grenoble, Montpellier et Lille. Dans la région Midi-Pyrénées, treize établissements ont été bloqués et à Toulouse, près de 3 000 lycéens, selon la police, plus de 10 000, selon les organisateurs, ont défilé sans incident dans les rues de la ville. A Montpellier, plusieurs dizaines de collégiens ont occupé deux établissements de la ville avant d'être délogés par les forces de l'ordre. A Béziers, sept collégiens du lycée Henri-IV ont été interpellés lors de l'évacuation de leur établissement.
Les syndicats d'enseignants et l'opposition ont dénoncé le recours à la force et appelé au dialogue. Selon la FIDL, les forces de l'ordre ont "littéralement tabassé" des lycéens, notamment à Paris, Lille et Béziers. "Le ministre n'a pas d'arguments, alors il tape sur les lycéens pour les faire taire", déplore dans un communiqué la FIDL. "Nous, lycéens, défendrons notre éducation jusqu'au bout et condamnons que le ministre se serve de matraques et de bombes lacrymogènes pour nous faire taire." "Les incidents qui émaillent les actions des lycéens sont inquiétants" , déclare pour sa part dans un communiqué l'UNSA-Education. De son côté, la FSU dénonce "la répression policière" et "le refus de dialogue" de François Fillon qui donne "la pire des leçons de démocratie" aux lycéens. Le ministre "crée ainsi les conditions pour amplifier la crise".
Julien Dray, pour le Parti socialiste, a déploré un "pourrissement" de la situation et souligné "l'urgence d'ouvrir de réelles discussions". Le Parti communiste a dénoncé "les provocations" du gouvernement. "L'emploi de la manière forte ne fera qu'aggraver les choses et le gouvernement Raffarin en sera seul responsable", dit-il dans un communiqué.
Les lycéens, qui ont lancé il y a deux mois leur mouvement contre la loi d'orientation sur l'école adoptée en mars, réclament son abrogation, le maintien des TPE, le recrutement d'enseignants et un "plan d'urgence" pour l'éducation d'un milliard d'euros. François Fillon a répété jeudi qu'il avait entendu leurs revendications mais il ne cède pas : le texte sera appliqué à la rentrée prochaine.
Avec Reuters
a écrit : Un millier de lycéens manifestent à Paris contre la loi Fillon
Wed April 13, 2005 8:08 PM CEST
PARIS (Reuters) - Un millier de lycéens, selon la police, ont manifesté de nouveau mercredi à Paris contre la loi Fillon, à l'appel de la Coordination nationale lycéenne.
Les manifestants, qui ont défilé entre la place Denfert-Rochereau et la Bastille, réclament l'abrogation du texte qui sera appliquée dès la rentrée prochaine.
"Il y a eu quelques échauffements avec les forces de l'ordre parce que certains lycéens voulaient quitter l'itinéraire prévu", a-t-on souligné à la préfecture de police de Paris.
Il n'y a eu ni blessé ni interpellation, a-t-on appris de même source.
Après deux mois de mobilisation le mouvement qui avait rassemblé plus de 160.000 lycéens dans les rues de la capitale s'est essoufflé.
Les deux syndicats de lycéens - la FIDL (Fédération indépendante démocratique lycéenne) et l'UNL (Union nationale lycéenne) - sont de plus en plus débordés par la Coordination lycéenne qui se radicalise.
La FIDL dénonce ses actions "violentes" qui, selon elle, "déstructure et donne une mauvaise image" de la mobilisation.
Dans la matinée, une centaine de lycéens appartenant pour la plupart à la Coordination ont perturbé les cours dans plusieurs lycées parisiens.
Les accès au lycée Louis-Armand, dans le XVe arrondissement, ont été totalement bloqués, a rapporté le rectorat de Paris, et des bousculades se sont produites entre des lycéens qui voulaient suivre les cours et les manifestants.
Au lycée Rodin, dans le XIIIe arrondissement, occupé depuis mardi soir par une quarantaine d'élèves, les cours ont été perturbés dans la matinée par des manifestants qui ont fait irruption dans les salles de classe.
Devant le lycée Victor-Hugo ((IIIe), une soixantaine de lycéens ont organisé un barrage filtrant, sans toutefois bloquer l'accès à l'établissement.
NOUVELLE JOURNEE DE MOBILISATION JEUDI
Le lycée Montaigne (VIe), théâtre de perturbations depuis plusieurs semaines, a rouvert dans la matinée mais les cours ont été à nouveau suspendus en fin de matinée.
Le ministre de l'Education, qui renouait mardi le dialogue interrompu depuis un mois avec les deux syndicats de lycéens, a proposé la création de postes "d'assistants pédagogiques" dans 300 établissements jugés difficiles.
Il s'est en revanche montré ferme sur l'application de la loi et a confirmé la suppression des TPE (travaux personnels encadrés), que les manifestants veulent conserver.
Pour la FIDL, la rencontre de mardi était "un premier pas". Cette "ouverture de dialogue" a abouti "à un certain nombre de propositions intéressantes sur le principe", qui "méritent de se changer en réalité", a-t-elle précisé.
Cependant, la FIDL, l'UNL et plusieurs syndicats d'enseignants ont maintenu leur appel à une nouvelle journée nationale de mobilisation jeudi, jour où le chef de l'Etat doit débattre dans la soirée à la télévision avec 80 jeunes du référendum du 29 mai sur la Constitution européenne.
La FIDL appelle à des rassemblements devant les établissements parisiens pour "enterrer l'Education nationale".
De son côté, l'UNL invite les lycéens à "se réunir pacifiquement" jeudi soir pour un "pique-nique géant" sur le parvis des libertés et des droits de l'homme, au Trocadéro.
Les syndicats d'enseignants dont le SNES, appellent pour leur part à un défilé dans la capitale à partir de 14H00, en partant de la place de la République.
a écrit : Les lycéens se dispersent mais ne se rendent pas
Affrontements violents hier à Paris et nouvelle journée d'action prévue aujourd'hui contre la loi Fillon.
Par Emmanuel DAVIDENKOFF
jeudi 14 avril 2005 (Liberation - 06:00)
Energie du désespoir. Pris en tenaille par les vacances de printemps, la proximité du bac, l'impasse institutionnelle d'une loi déjà votée, un PS persuadé (officieusement) depuis un mois que la mobilisation a échoué et des syndicats lycéens tout juste suivistes (pour les mêmes raisons), le mouvement lycéen n'a toujours pas raccroché les gants.
La place de la Bastille, à Paris, a ainsi été le théâtre d'affrontements violents, hier, entre 300 manifestants au moins et les forces de l'ordre, après que plusieurs lycées eurent été partiellement ou totalement bloqués : Louis-Armand, Rodin, Montaigne, Victor Hugo où une élève aurait été exclue quinze jours par le conseil de discipline pour avoir participé à un blocage. A la même heure, cinq des quinze lycéens arrêtés mardi après avoir investi l'inspection académique de Bobigny étaient toujours en garde à vue. Et à Vitry, quatre mineurs impliqués dans des violences lors d'une manifestation devant le lycée Adolphe-Chérioux ont été déférés devant le parquet de Créteil.
Divergences. Une nouvelle journée d'action est prévue aujourd'hui. Dans le désordre, en tout cas à Paris. Débordées par la Coordination lycéenne, les organisations lycéennes Fidl et l'UNL sont désormais incapables de masquer leurs divergences. La première appelle à des rassemblements devant les hôtels de ville de Créteil et de Bobigny et devant les lycées parisiens à l'heure du déjeuner. La seconde, épaulée par les étudiants de l'Unef, organise une manif sur le parvis des-Libertés-et-des-Droits-de-l'homme (Trocadéro), à partir de 19 h 30. La Coordination, elle, devrait rejoindre les enseignants du Snes-FSU, place de la République à 14 h 30.
Dialogue de sourds. Le casse-tête se poursuit pour François Fillon qui a tenté avant-hier soir de désamorcer la contestation en recevant la Fidl et l'UNL, certes représentatives, mais dont le poids sur le mouvement semble nul. Sans succès de toute façon, puisque l'UNL a qualifié la rencontre de «coup d'épée dans l'eau». A quoi Fillon a répliqué hier à l'Assemblée que les contestataires «n'ont jamais été majoritaires, ni dans les lycées ni dans l'opinion [...] parce que leur mouvement est né à partir d'un mensonge diffusé par un certain nombre d'organisations qui ont caricaturé cette loi». Le dialogue de sourds peut continuer.
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