(LeMonde.fr a écrit :La mobilisation sociale s'étend à plusieurs secteurs
LEMONDE.FR | 12.04.05 | 09h31 • Mis à jour le 12.04.05 | 09h31
A moins de deux mois du référendum sur la Constitution, plusieurs secteurs doivent faire face aux revendications de leurs employés, principalement salariales, mais aussi contre des directives européennes ou encore pour davantage de moyens.
Les urgentistes poursuivent leur mouvement.
Entre 70 et 90 % des médecins urgentistes suivaient toujours, lundi 11 avril, le mouvement de grève lancé en début de semaine dernière pour réclamer plus de moyens, a fait savoir l'Association des médecins urgentistes hospitaliers (Amuhf).
"Les médecins urgentistes sont toujours mobilisés malgré les retenues sur les salaires. La mobilisation ne faiblit pas", s'est félicité Frédéric Pain, secrétaire général de l'Amuhf. Une réunion vendredi dernier entre les représentants des syndicats de médecins urgentistes et l'administration hospitalière n'a pas permis de dénouer la crise.
L'Amufh a décidé de poursuivre le mouvement au moins jusqu'à mercredi, quand aura lieu une nouvelle rencontre avec le patron de la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS), Jean Castex. "On attend une réponse politique de M. Philippe Douste-Blazy mercredi. Après on fera le point", a dit Frédéric Pain, qui a déploré l'absence du ministre de la santé lors de la précédente réunion.
"On ne l'a jamais vu. On se demande où il se trouve. Il est temps que le ministre ouvre le dialogue", a-t-il souligné. En grève "illimitée" depuis le 4 avril, les médecins urgentistes réclament plus de moyens afin de mieux organiser l'ensemble du système des soins.
Afin d'apaiser le conflit entre médecins libéraux et urgentistes sur la question des gardes, le gouvernement a accéléré la promulgation d'un décret sur la permanence des soins qui oblige les préfets à instaurer une concertation entre les deux parties pour une prise en charge des urgences.
La mobilisation continue à Radio France.
Des négociations ont commencé et se poursuivront mardi 12 avril, après une rencontre infructueuse lundi soir, au 8e jour de grève, entre l'Intersyndicale de Radio France et la direction du groupe public.
Les syndicats qui ont appelé à la grève (CFDT, CFTC, CGT, SNFORT, SUD) demandaient une augmentation indiciaire de 310 points, c'est-à-dire une augmentation mensuelle de 269,40 euros, en préalable à l'ouverture d'une négociation sur leur salaire.
Le mouvement de plusieurs catégories du personnel commencé le 4 avril a perturbé les programmes des différentes antennes de Radio France (France Inter, France Info, France Culture, France Musiques, France Bleu) depuis cette date. Il concerne les ouvriers, les employés administratifs et les animateurs de radios locales, les plus bas salaires de Radio France.
Le ministre de la culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres, avait souhaité lundi que "la discussion s'instaure entre les salariés, les organisations syndicales et la direction", au cours de l'émission Face à la presse sur Public Sénat. Il a ajouté que "le temps n'est pas venu [pour lui] d'interférer dans cette discussion".
La CGT appelle les marins à la grève à partir de mardi contre le RIF.
Les salariés des compagnies de navigation sont appelés à entreprendre mardi une "grève illimitée" pour "combattre le Registre international français [RIF], la directive portuaire" et exiger l'ouverture de "négociations" avec l'organisation patronale Armateurs de France, à l'appel de la fédération nationale CGT des syndicats maritimes.
Cet appel du syndicat majoritaire intervient deux jours avant celui "d'une grève reconductible" lancé "à partir du 14 avril" par l'intersyndicale CGT, CFDT, CFE-CGC, SNPOMM, FO et CFTC des marins pour protester contre la loi créant le RIF.
Selon la CGT, "Armateurs de France refuse de négocier une politique d'augmentation collective des salaires, de négocier sur le droit syndical et sur la formation professionnelle", a-t-il ajouté en pronostiquant une "forte mobilisation avec un point culminant le 14 avril". L'Assemblée nationale a adopté le 24 mars, en première lecture, la proposition de loi créant un nouveau registre international français (RIF), destiné à enrayer le déclin de la flotte marchande française et qui prévoit un seuil de 25 à 35% de marins européens à bord des navires. Ce texte, considéré comme "catastrophique" par l'intersyndicale des marins qui estime qu'il conduira à la disparition des marins français, doit être examiné le 14 avril par le Sénat.
La CGT PTT appelle à la grève à La Poste.
La fédération CGT PTT a appelé, mercredi, les postiers à la grève le 12 avril, jour de l'examen par l'Assemblée nationale en deuxième lecture du projet de régulation postale, les invitant également à participer à d'autres "temps forts" d'actions tout au long du mois d'avril.
Le projet de loi de régulation postale, qui ouvre les services postaux à la concurrence et autorise la mise en place d'une banque postale, a déjà été adopté en deuxième lecture par le Sénat et vient pour la seconde fois devant les députés du 12 au 14 avril.
Mercredi, dans un communiqué, la CGT PTT a appelé les postiers, fonctionnaires et contractuels à "plusieurs temps forts d'actions et de grève au mois d'avril". La première fédération à La Poste a indiqué avoir déposé un préavis de grève pour le 12 avril, jour de l'ouverture du débat à l'Assemblée, avec pour objectif "la défense et la promotion du service public postal". Enfin, le 20 avril, jour de la paie dans l'entreprise, la fédération a appelé les salariés à l'action pour "exiger l'augmentation du pouvoir d'achat et pour le déroulement des carrières".
Avec AFP, Reuters