Grève Fabio Lucci

Message par amanda » 16 Juin 2005, 09:13

a écrit :éCO-SOCIAL (L'Huma du 13/06/05)
47e jour de grève chez Fabio Lucci
La direction du groupe refuse toujours d’ouvrir des négociations avec les salariés en lutte de Plan-de-Campagne et Aubagne (Bouches-du-Rhône).

Marseille,

correspondant régional.

« À payer : 0 euro. Règlement par virement » ! Djamila Salvatori pose un doigt au bas de sa fiche de paie du mois de mai. « Vous avez vu ? » En revanche, le groupe Fabio Lucci, spécialisé dans les vêtements et le hard discount, a accordé une prime exceptionnelle de trois cents euros... à ceux qui ont travaillé. Une « récompense » aux non-grévistes à peine déguisée. 47e jour de grève ce lundi, 47e jour sans rémunération.

Le 29 avril dernier, à travers toute la France, douze magasins de l’enseigne, filiale du groupe Eram qui a récemment racheté Tati, déclenchaient un mouvement de grève, demandant une augmentation des salaires de 150 euros, un treizième mois et l’amélioration des conditions de travail.

Quelques jours plus tard, la direction proposait 5 % d’augmentation et des remises d’achat (inexistantes jusqu’alors) de 15 % pour les salariés, mais seulement pendant les fêtes de Noël et à la rentrée scolaire, hors soldes, hors promotions. La CFTC acceptait et appelait à la reprise du travail. Les magasins situés dans la région parisienne suivaient les recommandations du syndicat. Pas ceux de Plan-de-Campagne, l’une des plus grandes zones commerciales de France et d’Aubagne. Dans le premier, dix-huit des vingt-cinq salariés sont encore en grève. Dans le second, douze sur dix-sept.

Mais les magasins qui ont cessé le mouvement n’ont pas tardé à déchanter. Alors que la direction s’était engagée à payer les jours de grève à 100 %, les salariés n’ont eu droit qu’à 70 % de leur rémunération. Aucun protocole de fin de conflit n’avait été signé... Les élections nationales, qui se sont déroulées peu après, ont d’ailleurs placé la CGT largement en tête devant la CFTC, en chute libre.

5 % d’augmentation ? L’offre pouvait sembler coquette, mais les salaires des caissières et des vendeuses oscillant entre 960 et 1 100 euros, le gain se limitait à une cinquantaine d’euros, alors que le groupe a enregistré une hausse de 19 % de son chiffre d’affaires lors du premier trimestre 2005. Ces rémunérations sont alignées sur le minimum légal, sans aucun avantage social. Les employés, à 90 % des femmes, souvent seules avec des enfants, tombent, pour la plupart, dans la catégorie des « salariés pauvres ».

Depuis, la situation reste bloquée malgré la formulation, par les salariés et leur syndicat CGT, d’autres propositions : primes de pénibilité, création d’un poste supplémentaire, remise de 20 % toute l’année, report de l’augmentation de 5 % au 1er août, soit après la revalorisation du SMIC au 1er juillet. La direction nationale de Fabio Lucci refuse toujours l’ouverture de nouvelles négociations, de même que la nomination d’un médiateur officiel. « Ils ont même menacé de fermer le magasin », s’insurge Djamila, délégué syndicale CGT.

Les salariés des deux magasins ont reçu le soutien du conseil régional présidé par Michel Vauzelle (PS), de la ville d’Aubagne (PCF), de la fédération du PCF des Bouches-du-Rhône et de Marie-George Buffet. L’union départementale CGT a lancé un appel à la solidarité financière tandis que la municipalité (PCF) de Gardanne offre le repas tous les midis. Le préfet, interpellé à deux reprises, n’a pas répondu. Mardi dernier, les grévistes se sont enchaînés aux portes du MEDEF local. Ce dernier s’est engagé à contacter la direction. Sans suite.

Alors, vendredi, comme tous les jours depuis le 29 avril, les grévistes sont arrivés sur le parking vers 9 h 30. Ils ont étendu, face à l’entrée du magasin, une banderole jaune, siglée CGT, portant ce mot d’ordre : « On ne lâchera pas ».

À la même heure, les tribunaux administratifs d’Aix et de Marseille devaient statuer sur une demande de la direction de Fabio Lucci concernant notamment l’expulsion des salariés grévistes.

À Plan-de-Campagne, on attendait le jugement. Café, cigarettes, nervosité. À 10 h 30, les gendarmes ont effectué leur petite visite quotidienne. « De la routine pour voir si tout se passe bien », glissait l’un d’eux. « Vous venez nous passer les menottes ? » taquinait l’une des grévistes.

Son téléphone portable restant muet, Djamila décidait alors de se rendre au greffe du tribunal d’Aix. Ce dernier a déclaré la grève licite, débouté la direction quant à sa demande d’expulsion des grévistes du parking et demandé aux salariés en lutte de libérer les accès au magasin. La grève continue.

Christophe Deroubaix



50è jour de grève aujourd'hui.
Hier matin les salarié(e)s grévistes avec des camarades de la CGT ont contraint 3 magasins du groupe a fermer leurs portes à Plan de Campagne (Tati, Gemo et...Fabio Lucci).
Pour toute réponse la direction maintient la mise à l'ordre du jour du Comité central d'entreprise la fermeture des 2 magasins d'Aubagne et Plan de Campagne. :rocketwhore:
amanda
 
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Message par Crockette » 23 Juin 2005, 18:11

C'est lamentable cette histoire... en plus l'une des vendeuses doit se marier... elle a zéro de paye et son futur mari vient de perdre son job.


En tous cas elle s sont vraiment courageuse ces vendeuses, j'espère que Thibault ira les voir.
Crockette
 

Message par amanda » 24 Juin 2005, 22:32

a écrit :Éco-SOCIAL (La marseillaise 22/06/2005)
Marseille : les Fabio Lucci ouvrent le bal
La grève victorieuse dans les magasins de Plan de campagne et d’Aubagne donne du tonus au cortège.

Marseille

Correspondance particulière

Les Fabio Lucci ouvrent

la manifestation marseillaise de la CGT, à laquelle se sont joints SUD et la FSU. Des applaudissements crépitent à leur passage, derrière leur banderole « On a gagné ensemble ». Après cinquante-deux jours de conflit, les trente grévistes des magasins de Marseille et Aubagne ont obtenu satisfaction à Pantin, au siège du groupe, sur de nombreuses revendications : une augmentation de salaire de 5 %, importante quand on gagne autour de 1 000 euros mensuels, des transformations de CDD en CDI, un accord de participation, des remises d’achat, une prime de reprise de 300 euros et des jours de grève payés à 70 %.

« Après cinquante-deux jours de mépris, de menaces, de perte financière, c’est une victoire magnifique », se réjouissait dans le cortège Djamila Salvatori, déléguée CGT des deux magasins. « Tout au long de la grève, nous avons bénéficié d’une solidarité humaine exceptionnelle et d’une détermination sans faille des salariés. Désormais, la direction sera plus attentive aux revendications du personnel. Quant aux salariés, qui sont désormais majoritairement syndiqués, ils ont compris qu’un syndicat n’était pas un simple sigle, mais que c’était eux sa force ».

Derrière ces femmes courage, 10 000 manifestants représentent tous les secteurs d’activités de l’agglomération marseillaise pour cette journée de lutte. Particulièrement en vue, les salariés d’EDF-GDF, qui combattent l’ouverture du capital des deux entreprises publiques. Lundi matin, ils ont coupé le courant pendant 2 heures 30 dans le quartier d’affaire d’Euroméditerranée, qui regroupe les plus grandes entreprises de la ville ainsi que le port autonome.

« Nous assistons à une véritable logique de désengagement dans le secteur de l’énergie », déplore Patricia Kaufmann, secrétaire générale de l’UFICT CGT des Bouches-du-Rhône. « Nous demandons des embauches pour perpétuer le savoir-faire de l’entreprise, car la pyramide des âges est inquiétante. Notre coupure de courant était un coup de semonce. Nous ne laisserons pas passer des réformes en catimini durant l’été ».

« Nous perdons cette année dans notre département 130 emplois dans le secteur de la distribution et 47 pour l’hydraulique », reprend Jean Pugens, secrétaire général de la CGT maîtrise et cadre EDF-GDF. « Dans le même temps, alors que nous arrivions à produire un kilowattheure 14 % moins cher que dans le reste de l’Europe, on nous annonce des hausses de tarifs ».

Cette manifestation était pour les salariés une façon de prendre date avant la trêve estivale, et de se donner rendez-vous à la rentrée, pour l’expiration des cent jours de Dominique de Villepin.

Marc Leras



J'ai mis en gras ce qui concerne Fabio. A Marseille et autour nous sommes contents, et on a chaud
8)
amanda
 
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Message par Crockette » 25 Juin 2005, 09:06

Oui je suis catégorique ces vendeuses gagnaient nette avec plus de cinq ans d'ancienneté, 945 euros par mois.

Elles ont gagné et surtout le sfilles restez soudées car vos petits chefs vont essayer maintenant de promouvoir certaines d'entre-vous à des postes de responsabilité, d'autres non, certaines seront augmentées en catimini, puis après les autres l'apprendront par hasard, c'est comme ça qu'on casse une solidarité.
La devise : une augmentation tous ensemble sinon rien !
Crockette
 


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