L'aéroport de Toulouse paralysé

Message par faupatronim » 28 Juin 2005, 10:35

(La Dépêche du Midi @ mardi 28 juin 2005 a écrit :SOCIAL. LA GRÈVE DES POMPIERS DE L'AÉROPORT, HIER MATIN, A BLOQUÉ LES AVIONS AU SOL TOUTE LA JOURNÉE. LA REPRISE DES NÉGOCIATIONS, DANS LA SOIRÉE, NE DEVRAIT PAS PERMETTRE DE RETROUVER UN TRAFIC NORMAL AVANT CE MIDI… AU MOINS.


L'aéroport paralysé



Grève. Les 43 pompiers de l'aéroport ont cessé le travail hier dans la matinée. Seuls dix avions ont pu décoller avant 9 h 40. Plusieurs milliers de passagers ont été touchés par ce mouvement social.

Perturbations. Les négociations n'ayant repris hier qu'à 21 heures, toute conclusion éventuelle dans la nuit ne permettra pas, de toute façon, de retrouver un trafic normal avant le début d'après-midi.

Trois jours de négociations serrées sur les salaires et les conditions de travail, la semaine dernière, entre les pompiers de Main sécurité et leur direction, n'y ont rien fait.

Les soldats du feu qui veillent habituellement sur les décollages et les atterrissages, à l'aéroport de Blagnac, ont cessé le travail, à 9 h 45 hier. Trop tôt pour Elisa Strauss, qui avait déjà enregistré ses bagages, et pour des milliers de passagers qui se sont retrouvés bloqués avec elle à Toulouse.

Dès lors, l'ensemble des compagnies aériennes présentes sur la plate-forme toulousaine a tout fait pour renseigner leurs usagers sur les opportunités qui s'offraient à eux.

Remboursements, réacheminements sur Paris via Bordeaux, toutes les solutions ont été étudiées tandis que les négociations se poursuivaient en coulisse entre les représentants des pompiers et leur directeur. La CCI n'en a pas moins fait pression sur les protagonistes de l'affaire pour qu'ils retrouvent la table des négociations dans la soirée, à l'heure où les délégués des pompiers étaient prêts à claquer la porte. Un message également entendu par le PDG de Main sécurité, qui est arrivé de Marseille peu après 20h30 pour peser de tout son poids dans la discussion. Quoi qu'il en soit, tout règlement (hypothétique) du conflit dans la nuit ne devrait pas permettre une reprise du trafic avant le début de cet après-midi.

Béatrice Dillies




«La CCI a obtenu la reprise des négociations»

Quel rôle joue la CCI dans ce conflit ?

Jean-Michel Vernhes, directeur de l'aéroport : « Aucun directement. Les négociations concernent la direction de Main sécurité et ses salariés. Mais la situation de blocage nous a amenés à organiser une réunion avec le directeur du travail et les parties en présence. On a obtenu qu'ils reprennent les négociations ce lundi à 19 h 30 (Ndlr : hier) avec pour objectif de trouver une solution. Si mardi matin ce n'est pas résolu, on remettra l'ouvrage sur le métier. Mais c'est difficile de faire pression plus que ça sur Main sécurité car si l'entreprise a un marché qui n'est pas viable, elle va s'arrêter. C'est un dossier complexe. »

Et si le conflit devait être résolu dans la nuit de lundi à mardi?

« Il faudra quand même une demi-journée avant de retrouver un trafic normal, le temps que les compagnies réorganisent leurs vols. »

Pourquoi avoir fait le choix de la sous-traitance ?

« Si on avait pu, on aurait continué avec le service départemental d'incendie et de secours. Mais le SDIS a préféré se recentrer sur ses missions. Il y a quatre ans, on a donc opté pour la sous-traitance. Nous avons renouvelé le marché public à Main sécurité en février, preuve qu'avec eux on a un service performant… mais avec des relations sociales compliquées. »

Propos recueillis par B. D.





GROGNE. QUELLE EST LA MISSION DES POMPIERS ET POURQUOI SONT-ILS EN GRÈVE.

«On ne gêne pas les passagers pour le plaisir»

Sapeur-pompier volontaire, Lionel Marty, 28 ans, a débuté son métier sur les pistes il y a quatre ans, le jour où la CCI a sous-traité la surveillance de l'aéroport à la société Main sécurité.

Ses missions : l'assistance aux passagers malades dans les avions, la lutte aviaire qui consiste à effaroucher les oiseaux et les animaux errants susceptibles de gêner les avions dans leurs mouvements. Et bien sûr la lutte contre l'incendie des aéronefs. Il est donc présent sur les pistes lors des décollages, des atterrissages, lorsque les avions font le plein… et ce à raison de 12 à 13 vacations de 12 heures par mois.

Son salaire : Environ 1 400 € par mois.

Ses revendications : Passer à cinq ou six vacations de 24 heures par mois. tre consulté à chaque fois que la direction veut imposer de nouvelles tâches en dehors de celles fixées par la réglementation dont il dépend. Toucher 100 % du salaire lors des arrêts maladie (pour l'instant, les pompiers de l'aéroport ne touchent rien en dehors des 50 % reversés par la sécu). Et bénéficier d'un treizième mois en plus d'une augmentation de salaire d'environ 7 %.

Son avis sur la grève : « Si on n'avait pu s'en passer, on l'aurait fait. Ça fait une semaine qu'on a déposé le préavis, on a discuté pendant trois jours avec la direction, quasiment sans la moindre avancée. C'est dommage et je m'en excuse auprès des passagers. Nous aussi on est des Toulousains, on ne fait pas ça pour le plaisir. Mais ça durera le temps qu'il faudra pour obtenir satisfaction ; on ne veut pas avoir fait fermer l'aéroport pour rien. »

B. D.





Silence radio chez Main Sécurité

Nicolas Pisanu, le responsable des bureaux toulousains de Main sécurité, a indiqué hier soir à 20 heures que sa société « communiquera de manière officielle dès que les négociations auront abouti ». Les discussions, qui devaient reprendre à 19 h 30, ont finalement repris à 20 h 45 pour attendre M. Laffon, le PDG, venu spécialement de Marseille. « Nous ne tenons pas à perturber les négociations par une quelconque déclaration prématurée », a encore ajouté Nicolas Pisanu.
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Message par faupatronim » 28 Juin 2005, 11:02

(txi @ mardi 28 juin 2005 à 11:52 a écrit : quelques précisions seraient utiles :
ce sont des pompiers volontaires, qui en plus effectuent des vacations pour le compte de cette société ?

Ce sont des pompiers professionnels mais qui bossent pour une boite privée, main sécurité. Leur présence est obligatoire sur l'aéroport, d'où un blocage complet du traffic.


a écrit :qu'est le rôle de la CCI la-dedans ? "entremetteuse", "pompier du conflit", ou bien gère-t-elle l'aéroport ?

La CCI gère l'aéroport. Chaque avion qui ne décolle pas, c'est une taxe qui n'entre pas dans les caisses. Les pompiers sont donc employés par main sécurité, sous traitants de la CCI, mais leurs missions sont encadrées et contrôlées, pour ce que j'en sais, par l'aviation civile :wacko: . La chambre de commerce a choisi de sous-traiter cette activité de sécurité au plus bas prix, comme beaucoup d'autres choses sur l'aéroport. Auparavant ce sont les pompiers "du public", employés par le conseil général, qui bossaient à l'aéroport contre une compensation modique. Le département trouvant que cela coutait décidément trop cher n'a pas renouvelé son offre et du coup la CCI, plutôt que d'embaucher directement, a sous-traité...
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