lundi 2 avril 2007, 16h33
Le ramassage des ordures perturbé en IDF par une grève illimitée à la SITA
NANTERRE (AFP) - Sept syndicats de la SITA Ile-de-France (groupe Suez, ordures ménagères) ont lancé lundi une grève illimitée pour les salaires, bloquant le ramassage des ordures dans près de 180 communes franciliennes et trois arrondissements de Paris, ont indiqué les syndicats et la direction.
La grève illimitée a commencé à l'appel d'une intersyndicale rassemblant FO, CGT, CFDT, CFTC, CNT, FNCR et CGC. Les syndicats réclament des augmentations de salaires de 3% rétroactivement au 1er janvier, puis de 1% au 1er juillet, selon Mario David, délégué FO, qui a déploré l'absence lundi d'un interlocuteur de la direction.
D'après M. David, "une grosse partie de l'Ile-de-France est paralysée au niveau du ramassage des ordures, les décharges aussi sont bloquées. Les camions sont dans les garages, les gens ne les ont pas sortis. (...) Quasiment tout le monde est en grève".
"La SITA s'occupe aussi d'une partie de Paris, où là aussi ça ne travaille pas", a-t-il ajouté.
Contactée par l'AFP, la direction a confirmé une forte participation: 80% parmi les éboueurs (majoritaires) chargés de la collecte d'ordures des collectivités, et 34% dans la collecte d'ordures industrielles.
Résultat: les ordures n'ont pas été collectées dans les 10e, 18e et 19e arrondissements parisiens où officie la SITA, ainsi que dans 90% des 200 communes franciliennes sous contrat avec la société, a expliqué Jean-Marc Van De Kerkhove, directeur général délégué de la SITA IDF.
"Les ordures autour de Rambouillet (Yvelines), à Colombes (Hauts-de-Seine) et Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) ont été collectées, le reste est bloqué", a-t-il précisé.
La SITA IDF emploie environ 2.000 personnes, dont 1.700 ouvriers (chauffeurs, éboueurs, trieurs de déchets, etc).
Depuis 07H30, une centaine de personnes selon la police, 220 selon les organisateurs, ont manifesté devant le siège de la SITA IDF à Levallois. Vers 12H30, les manifestants ont envahi le siège brièvement, avant de se disperser.
"Ca fait plusieurs années que nos augmentations couvrent à peine le coût de la vie. Avant, on perdait de l'argent, mais aujourd'hui on fait plusieurs millions d'euros de bénéfices. (...) La direction nous a toujours dit +quand il y aura des bénéfices, on fera un effort+. C'est ce qu'on demande aujourd'hui", a expliqué Mario David.
"La direction a proposé une augmentation de 2% au 1er janvier et une prime de 150 euros brut, que nous avons refusées", a-t-il ajouté.
"Les négociations ont duré plusieurs semaines, nous avons fait un constat de désaccord lors de la dernière réunion vendredi. On n'a pas fermé la porte de la négociation, à la condition que ça ne se fasse pas sous la forme d'un ultimatum", a déclaré de son côté M. Van De Kerkhove, selon qui la SITA IDF, "convalescente", consacre ses bénéfices à "combler le déficit cumulé" des années précédentes