lynchage d'un directeur d'usine

Message par jeug » 25 Sep 2008, 16:54

(Lucif' a écrit :et peut etre que quelques centaines pendus haut et court,feraient réfléchir les autres

Feraient réfléchir ? Et qu'est-ce qu'il vaut mieux : que ces gens-là frappent sans réfléchir à qui mieux mieux ? Ou bien réfléchissent pour s'organiser encore mieux et frappent encore plus fort et surtout plus définitivement ?
Franchement, ça n'est pas notre préoccupation.
On agit surtout pour faire réfléchir leurs victimes, les travailleurs, pour qu'ils quittent leur statut de victimes et s'organisent.
Exit les actes désespérés qui font réfléchir ceux d'en face !
jeug
 
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Message par Maxence » 26 Sep 2008, 13:12

En tant que militant communiste, la dictature du prolétariat est un combat à mort avec les capitalistes et leurs exécutants. Ces ouvriers se sont révoltés, comme les esclaves et Spartacus. "Qui a du fer a du pain" Blanqui. La violence de cette société est partout contre les exploitéset ces ouvriers ont eu raison. Ce qui manque de tout temps, aux communards de tous les pays, c'est la conscience qu'il forme une même classe qui doit s'emparer du pouvoir pour mener une vraie guerre de classe. Maxence
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Message par McQueen » 26 Sep 2008, 14:11

(jeug @ jeudi 25 septembre 2008 à 17:54 a écrit :
(Lucif' a écrit :et peut etre que quelques centaines pendus haut et court,feraient réfléchir les autres

Feraient réfléchir ? Et qu'est-ce qu'il vaut mieux : que ces gens-là frappent sans réfléchir à qui mieux mieux ? Ou bien réfléchissent pour s'organiser encore mieux et frappent encore plus fort et surtout plus définitivement ?
Franchement, ça n'est pas notre préoccupation.
On agit surtout pour faire réfléchir leurs victimes, les travailleurs, pour qu'ils quittent leur statut de victimes et s'organisent.
Exit les actes désespérés qui font réfléchir ceux d'en face !

Je crois aussi que c'est un acte désespéré mais qui oblige de fait à réfléchir les deux camps en présence sur la planète.
Comme on le dit parfois, il faut que la peur change de camp, et sur ce coup je pense qu'il y en a quelques uns qui y penseront la gorge un peu serré.
Je ne connais rien à l'Inde mais j'en reviens pas de la première réaction de "soutien" du ministre, il a la trouille à ce point?


McQueen
 
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Message par Vérié » 26 Sep 2008, 15:21

(quijote @ jeudi 25 septembre 2008 à 17:42 a écrit : [Tiens, en Bolivie, des paysans ont (semble-t-il) lynché deux fachos qui se sont fait choper après avoir mitraillé un cortège sans arme comptant des femmes et des enfants. On ne va pas les pleurer. [/QUOTE]
Pas tout à fait pareil. Ils avaient mitraillé . Différent. Cela s' inscrit dans le contexte d 'une guerre ,militaire : entre les bandes armées du capital , ou grands oligarques , qui , eiles , sont actives et un conflit du travail ( excusez cette expression ) mais les travailleurs ont d 'autres armes plus éfficaces , ne serait -ce que par la place qu'ils occupent dans la production .


Pas tout à fait pareil, certes...

Mais ce patron lynché menait, lui, une guerre de classe acharnée (pour le compte d'ailleurs d'une multinationale italienne). En licenciant des ouvriers parce qu'ils revendiquaient un statut genre CDI, ils les jetaient dans la misère eux et leur famille, peut-être même dans la famine.

Le ministre indien du travail lui-même a déclaré que cela devait faire réfléchir les patrons de son pays et les inciter à être un peu plus sociaux ! (Ce qui a provoqué l'indignation de la bourgeoisie...)

Dans le même ordre d'idées, Sarko a déclaré, à propos de la crise, qu'il fallait tout de meme faire attention parce que la France c'est le pays où on a guillotiné, non seulement le roi mais la reine...
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Message par titi » 26 Sep 2008, 20:05

(McQueen @ vendredi 26 septembre 2008 à 15:11 a écrit : Comme on le dit parfois, il faut que la peur change de camp

oui la peur doit changer de camp
mais je ne crois pas que ce genre d'acte, dans les conditions où il s'est déroulé, soit le bon moyen de faire peur aux patrons

la peur doit changer de camp, car au lieu que les travailleurs aient peur de perdre leur emploi ou leurs augmentations en revendiquant, il faut que les patrons aient peur des grèves s'ils licencient, bloquent les salaires, augmentent les cadences...

titi
 
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Message par jedi69 » 27 Sep 2008, 12:14

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



Bah, moi, pour ma part je suis solidaire à 100% avec eux ...

En fait, même avec une internationale sur toute la terre, je pense pas qu'on puisse éviter ce genre d'actions de la part de certains prolétaires.

Quand les luttes reprendront, on constatera ce genre d'actions, bon on sera pas là pour les encourager, pour les organiser vers le lynchage, on peut les critiquer, parce qu'il y a mieux à faire(Grève, manifestations, contrôle des comptes, gestion des boites, éducation, formation politique ... ). Mais dans certains coins du globe l'exploitation, l'oppression est tellement grande que les luttes ouvertes contre la bourgeoisie seront destructrices. Je dirais pas que c'est la majorité des luttes qui seront comme ça, mais une bonne minorité, l'avant garde des travailleurs pourra pas tout diriger, contrôler, certains travailleurs prendront leurs propres initiatives, et répondront du tac au tac : "pour un oeil les deux, pour une dent toute la gueule!". Impitoyablement comme la bourgeoisie le fait.

Finalement, c'est pas grand chose ce qu'on fait les ouvriers Indiens, c'est un avertissement, la peur peut changer de camp ... en plus si parmi les politiciens de la bourgeoisie on reçoit des encouragements ... en fin, eux voudraient que ça parte vraiment en vrille, en lynchage systématique ... et la chambre de commerce de l'industrie en rajoute, fait de la surenchère ... fait dans la provocation, c'est à la limite du cynisme "Sarkosien" répandu sur toute la planète. Ça peut vite tourner aux émeutes, rien à voire avec des ouvrières organisé, contrôlé collectivement, centralisé. Ça serait tout bénéf pour la bourgeoisie pour agrandir son parc de flics, de militaires, le bon prétexte pour accentuer la dictature, ou jeter la population dans leurs guerres civiles ethniques, religieuses, racistes, chauvines. Alors qu'une lutte avec une avant garde influente pourrait limiter les dégâts, les dérives, les condamner, voire les combattre s'il le faut.

En fin, là c'est quand même un lynchage de classe, c'est inhabituel. La colère a été orienté de manière plutôt positive, ils ont pas brûlé leurs bidonvilles, leurs infrastructures misérables comme c'était le cas des jeunes désoeuvrés dans les émeutes en 2005 dans ce bled par exemple. Quand aux travailleurs qui ont été arrêtés, ils vont subir la vengeance de classe, à moins qu'ils arrivent à mobiliser des prisonniers ... bon, c'est optimistes, mais les prisons sont de plus en plus remplis, non plus de voleurs, de gangsters, mais de travailleurs, de pauvres dont les revenus ne pouvait plus assurer une vie "normal". Les travailleurs arrêtés pourraient trouver de la compréhension, de la solidarité même en prison, et donc atténuer, contrecarrer la vengeance de classe de la bourgeoisie. En fin, c'est à voire ...


A+
jedi69
 
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Message par Maxence » 27 Sep 2008, 12:42

Les grèves et les manifestations ne semblent pas particulièrement inexistantes dans cette partie du monde: voir l'article récent ci dessous publié dans ce forum -actu internationale-.

Le problème n'est pas la multiplication des grèves, même si cela renseigne un peu sur les réactions des exploités et la permanence de la lutte de classe. La question est qui les dirige et avec quel objectif.
La violence dans tel ou tel mouvement n'est pas à juger moralement mais à analyser.
Pour cela, il faudrait des infos détaillées et sérieuses.
Nous avons très peu d'info. sur les grèves en France , car il y a peu de militants d'entreprise révolutionnaires. Alors en Inde?
A propos de la violence des opprimés, les jacqueries paysannes n'étaient pas spécialement des révoltes pacifiques et les ouvriers en France qui menacent de faire sauter leur usine, sont tout aussi en colère. Les familles de mineurs chinois ensevelis qui saccagent tout, rappellent d'autres mineurs au début du siècle en France etc...
Ces violences sont peut être le signe que les réformistes n'arrivent plus à contenir la colère des masses et que l'Etat (indien) est acculer à tempérer sa réaction avant une réponse plus radicale si les travailleurs ne s'organisent pas politiquement.

Des millions d'Indiens en grève contre l'inflation
LE MONDE | 21.08.08 |

Des millions d'employés des banques publiques, gares et aéroports ont fait grève, mercredi 20 août, contre les privatisations et la politique du gouvernement indien, qui "ne gâte que les entreprises, les spéculateurs locaux et étrangers".

Le manifeste publié par le regroupement de syndicats, et soutenu par quarante fédérations de fonctionnaires, ajoute que les protestations visent "une hausse sans précédent des prix, une aggravation des inégalités économiques, la baisse des salaires réels, la violation à grande échelle des lois du travail, le chômage et l'augmentation du nombre d'atrocités commises sur les travailleurs." 900 000 employés des banques ont cessé le travail et 200 vols ont été annulés dans tout le pays. Les deux Etats du Bengale-Occidental et du Kerala, dirigés par le Parti communiste (marxiste) ont été paralysés par le mouvement social.
Calcutta, capitale du Bengale-Occidental, habituée aux grèves générales, avait mercredi des allures de ville fantôme. Les commerces, les entreprises, les écoles ont été fermés, et les transports publics interrompus. Des groupes de syndicalistes ont patrouillé dans les rues pour vérifier que la grève était bien respectée. Les routes et les rails ont été bloqués. Seuls quelques trains et avions ont pu quitter la ville. Des policiers et des membres de la force d'action rapide ont été rappelés en renfort pour veiller au maintien de l'ordre. Cinquante blessés ont été signalés.

Le Kerala a été lui aussi paralysé même si les avions ont pu quitter les aéroports normalement.


"PARALYSIE TOTALE"


Les syndicats se félicitent du succès de la mobilisation. "C'est bien que les gens aient compris les problèmes engendrés par la politique économique du gouvernement et aient suivi notre appel à la grève. C'était une paralysie totale", s'est réjoui Kali Ghosh, un des responsables du Centre des syndicats indiens.

Cette organisation est affiliée au Parti communiste (marxiste) qui vient justement de quitter la coalition au pouvoir, en juillet. La coalition de centre-gauche, dirigée par le Parti du Congrès, traverse une période délicate, à quelques mois des élections nationales prévues en mai 2009.

Dans son discours de la fête de l'indépendance, le 15 août, le premier ministre, Manmohan Singh, a indiqué que la croissance devait franchir le cap des 10 % pour lutter contre le chômage et la pauvreté. Or celle-ci ne devrait pas dépasser les 8 % cette année, alors que l'inflation ne cesse d'augmenter. Elle a atteint un taux de 12,4 %, soit le plus haut niveau depuis treize ans, dopée par une forte croissance économique, ainsi que par la hausse des prix du pétrole et de l'alimentation.

Dans un pays où 500 millions d'habitants vivent avec moins de 2 dollars par jour, la moindre hausse des prix se fait durement ressentir. Enfin, le gouvernement qui avait promis, en 2005, cent jours de travail aux familles les plus pauvres, n'a pu, jusqu'à présent, tenir sa promesse que pour 3,2 % d'entre elles.

Julien Bouissou
Maxence
 
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Message par Crockette » 27 Sep 2008, 16:30

les états communistes marxistes en INDE qui gouvernent, c'est du communisme
capitaliste ?

c'est à dire qu'ils sont à fond dans le marché et qu'ils exploitent les personnes de 10 ans à 70 ans à 12h-14h par jour ? six jours de travail sur sept ? ;) et sûrement en Inde aussi.
Crockette
 

Message par Maxence » 28 Sep 2008, 13:28

Il n'y a pas d'ambiguité sur la nature de l'Etat indien: bourgeois. Avec une bourgeoisie nationale qui a des ambitions internationales. Le PDG d'Arcelor Mittal a droit aux honneurs de Sarkozy et à la protection de l'Etat impérialiste français, ainsi que de la collaboration des syndicats qui marchent dans toutes les promesses faites aux travailleurs d'Arcelor. D'ailleurs les syndicats français protègent bien mieux les patrons contre les lynchages.

un article dans l'humanité rappelle que le PCI, même s'il est au pouvoir dans 1 région de l'Inde, est loin de déranger l'Etat central. Même si le Pci est interdit dans plusieurs états indiens, son existence ne représente pas une menace mais plutot une soupape pour la violence et la réalité extrème des rapports de classe, de castes, la virulence des religions et l'oppression des femmes.

L’Inde affiche sa soixantaine conquérante
La commémoration de l’anniversaire de l’indépendance (15 août 1947) donne lieu à un exercice de célébration du dynamisme du sous-continent.


L’Inde sera-t-elle la superpuissance de demain ? La commémoration du soixantième anniversaire de l’indépendance du pays de Ghandi, accordée le 15 août 1947, donne lieu à des exercices d’autocélébration sur tout le territoire. « Le monde est à nos pieds », écrit le quotidien Times of India. « L’Inde est sans nul doute la prochaine superpuissance mondiale », affirme l’Hindustan Times. « L’avenir, c’est l’Inde », lance le ministre du Commerce, Kamal Nath. Les médias ne se lassent pas de répéter les prédictions des banques étrangères qui propulsent leur pays au troisième rang mondial en 2025, devant le Japon. New Dehli pense même ravir la première place en 2050 aux États-Unis, dans un coude-à-coude avec la Chine.

À soixante ans, forte de son milliard d’habitants et de ses performances économiques, l’Inde est gonflée d’optimisme et nourrit les espoirs les plus fous. Pour l’instant, ce géant démographique pointe à la onzième place, avec un produit intérieur brut qui dépasse 1 000 milliards de dollars. Avec une croissance de 9,4 %, il connaît le deuxième plus fort taux au monde, derrière la Chine. Sur 1,1 milliard d’Indiens, plus de 100 000 sont millionnaires en dollars et 70 millions ont des salaires équivalents à ceux pratiqués en Occident. La Bourse est euphorique. Les investissements étrangers affluent. Depuis quelques années, des conglomérats familiaux comme Mittal Steel s’emparent d’entreprises occidentales. Les grands patrons comme Lakshmi Mittal, à la tête du numéro 1 mondial de l’acier et cinquième fortune de la planète selon le magazine Forbes, sont célébrés comme les nouveaux maharadjahs de l’Inde moderne. Leur réussite rejaillit sur tout le pays et place l’Inde sous les projecteurs.

Ce décollage économique coïncide avec le retour sur la scène diplomatique de cette puissance nucléaire. New Dehli est devenue une étape incontournable pour les chefs d’État américain, russe, chinois ou européens. Aux côtés du Brésil, elle est en première ligne dans le bras de fer entre pays riches et émergents à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Après les tensions de la guerre froide, l’Inde et les États-Unis ont parachevé leur rapprochement en signant un accord sur le nucléaire civil.

L’Inde va devenir « une grande, mais pas une superpuissance », tempère toutefois Maria Misra, professeure à Oxford. « L’Inde devrait satisfaire l’ambition de ses élites en gagnant sa place parmi les grandes puissances, mais restera un hybride unique de l’histoire, le produit d’une conjonction curieuse entre culture ancienne, colonialisme et modernité », explique-t-elle. Le sous-continent demeure encore un champion de la misère et des inégalités. Le premier ministre, Manmohan Singh, du Parti du Congrès, élu en 2004 pour réduire la pauvreté, ne se prive pas de le rappeler. Quitte à doucher régulièrement l’enthousiasme en rappelant les fléaux du sous-développement.
Sur 457 millions de travailleurs, près de neuf sur dix gagnent moins d’un demi-dollar par jour. 46 % des enfants de moins de trois ans souffrent de malnutrition. Le taux d’alphabétisation plafonne à 60 % et 78 % des Indiens n’ont pas de toilettes. L’Inde compte également le plus grand nombre de séropositifs au monde. Sur l’indice de développement, le pays se traîne à la 126e place mondiale. L’Inde semble sur le bon chemin, mais celui-ci est encore long.

L’Humanité, 14 août 2007
Maxence
 
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