extraits de presse ou de sites de presse mentionnant LO :
(L'Express a écrit :
Le PS choisit la manifestation "statique"
le 29 janvier 2009 20h36 | par
Marcelo Wesfreid
Un responsable du service d'ordre du PS s'avance et parle à ses collègues : "Je veux moins de journalistes. Car il faut que le défilé avance." Bienvenue à la manif parisienne où le PS a cherché à faire bonne figure. Devant le cirque d'hiver, près de la place de la République, les leaders du PS se sont réunis pour un rassemblement "statique", comme l'a qualifie Martine Aubry.
Traduction : ils regardent passer les manifestants. Les leaders socialistes sont nombreux, et de tous les courants. De Vincent Peillon, proche de Royal, à Benoît Hamon et Bertrand Delanoë, ils sont collés les uns contre les autres, en cette après-midi glaciale. Cela réchauffe peut-être... Ils tentent, en tout cas, d'afficher l'unité dans la mobilisation. Et de faire oublier les inimitiés ou les rivalités internes. Pas facile pour les manifestants d'apercevoir ces têtes d'affiche à cause du mur de photographes. "Demandez aux journalistes de ne pas rester là, il ne faut pas qu'ils bloquent le défilé", répète le cadre du service d'ordre.
Le PS revient enfin sur la scène sociale. Mais il n'est pas le seul à vouloir tirer profit politiquement de la mobilisation. La gauche est concurrencée par l'extrême-gauche. Sur le même trottoir, à trente mètres de là, Lutte Ouvrière scande ses slogans. Des gens saluent Arlette Laguiller , tout sourire.. Et à cent mètres, en direction de Bastille, c'est le sénateur Jean-Luc Mélenchon qui squatte un abribus entièrement tapissé d'affiches aux couleurs de son tout nouveau "Parti de gauche". Lui aussi tout sourire.
Nouvel Obs
a écrit :Après des manifestations sans précédent, Sarkozy attendu au tournant
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La cause est entendue. Les manifestants étaient plus d'un million et demi dans toute la France, soit autant qu'au moment de la grande grève contre le Plan Juppé de 1995. Même si les grèves furent moins suivies que d’ordinaire, à quelques exceptions notables, notamment dans l’Hôpital et l’Education nationale, toutes les informations remontant des régions, comme à Paris, confirment le succès massif des manifestations. A Pau, la manifestation était la plus importante depuis la guerre, plus que celle contre le CPE.
Les records de 1995 et du Front anti-CPE pulvérisés
Pareil au Havre (20 000 plus là aussi que le CPE), à Rennes où l’on n’avait pas vu pareil rassemblement dans la capitale bretonne, à Avignon, du jamais vu depuis 1968, où les records de 1995 et du Front anti-CPE ont été pulvérisés, mais y compris dans de petites villes comme Pamiers dans l’Ariège ou c’était également du jamais vu depuis 1995. 200 cortèges en tout soit plus d'un million de personnes (1.080.000) selon la police, et 2,5 millions selon la CGT, avec, partout des slogans anti-Sarkozy qui focalisait légitimement l’hostilité après avoir donné le sentiment qu’il était seul aux commandes. "Ce n'est pas aux salariés de payer pour les banquiers", scandaient des manifestants au départ d'un cortège parisien.
"La plus grande journée d'action des salariés depuis une vingtaine d'années"
Pour François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, il s'agit de "la plus grande journée d'action des salariés depuis une vingtaine d'années". "L'objectif est gagné en particulier grâce à la présence massive des salariés du privé", phénomène assez rare pour être souligné, comme si l’insécurité sociale liée à la multiplication des plans sociaux et la croissance sensible de la conflictualité sociale dans l’industrie avait contribué à faire rejoindre les salariés du public qui défendent le démantèlement des services publics, quand la finance s'attaque aux salariés du privé. "La crise, c'est eux, la solution, c'est nous", proclamaient les banderoles de Lille à Marseille.
Ce sont les plus radicaux qui se sont manifestés
En revanche, les grèves restaient en demi-teinte et le mouvement a perturbé moins fortement les transports qu'attendu. Comme si, en cette période de vaches maigres, on avait privilégié le militantisme des manifs face au risque de perdre une journée de salaire. Ce sont les plus radicaux qui se sont manifestés hier, comme l’ont montrés deux derniers sondages, l’un qui donne une forte avance à Besancenot, l’autre commandé par le Parti de Gauche qui montre qu’un front de gauche large rassemblant Lutte Ouvrière, le NPA, les Alternatifs, le PCF et PG obtiendrait aujourd’hui 14,5% des voix, en troisième position, derrière l’UMP (25,5%) et le PS (22,5%).
À chacun de prendre ses responsabilités. S'il le faut, le gouvernement prendra les siennes.
Pour une fois, il ne s'agissait pas d'un mouvement corporatiste destiné à promouvoir quelques revendications catégorielles mais d’un mouvement politique au sens noble du terme, même s’il a été initié par un très large front syndical. Un des proches conseillers de Nicolas Sarkozy a fait ce week-end une déclaration passée trop inaperçue : « On sent poindre partout une révolte des classes populaires et des classes moyennes contre des inégalités de rémunération qui ont atteint des niveaux jamais vus depuis le XIXe siècle. Alors, à chacun de prendre ses responsabilités. S'il le faut, le gouvernement prendra les siennes. »Tel qu’on connait Nicolas Sarkozy, il ne devrait pas rester inerte. Espérons pour lui qu’il ait vu cette banderole : "Trop de politique spectacle, pas assez d'actes pour les salariés".
Libé :
a écrit :PS, PC, NPA, LO… sur le pavé, les gauches
Le long du cortège, à Paris, Aubry, Buffet, Besancenot ou Laguiller ont montré leur soutien à la grève. Pour mieux se montrer...
FRANÇOIS VIGNAL
Le cirque d’hiver étaient un peu le rendez-vous de la gauche, cet après-midi, pour la manifestation parisienne. De toutes les gauches. Bien en vue, le Parti socialiste, installé sur le bord du boulevard attendant de voir passer le défilé. Et pour le moins entouré: à sa droite Lutte ouvrière, à sa gauche Alternative libertaire, qui regardent aussi passer la manif.
Ces derniers temps, le PS avait quelque peu déserté les rues. Il est de retour. «On veut montrer qu’on est autant à l’aise sur le pavé qu’à l’Assemblée, résume Razzie Hammadi, secrétaire nationale du PS chargé des services publics. Il reconnaît que le PS «avait peut-être oublié» son rôle «de transformation sociale». «Depuis le CPE, il n’y avait pas eu de manifestations de ce genre qui permettait d’être dans la rue», justifie Claude Bartolone, responsable des relations avec les autres partis et les syndicats.
14 heures. Le cortège n’est pas encore arrivé, Martine Aubry fait son entrée. Hamon, Montebourg, Bartolone donc, Moscovicci, Désir, puis Delanoë, ils sont tous là, à ses côtés. Même les royalistes. Peillon et Assouline sont venus faire la bise à «Martine» et lui dire «qu’elle a de beaux yeux !», lance le bras droit de Royal, qui prend le temps de poser devant les caméras avec la première secrétaire.
Le PS «a piqué» la place de la psychiatrie
A quelques mètres des pontes du PS, des salariés de l’hôpital se rassemblent. «Ils nous ont piqué notre place», peste Séverine, de la CFDT. Elle précise: «On est la psychiatrie»… «Il y a un ordre, en principe. Eux, Ils sont dans le désordre», ajoute Jean-Claude.
Simon, d’alternative libertaire, «rit doucement» de la présence du PS sur la manif. «Ils essaient de se faire une petite image de gauche. Hamon, ça passe bien. Mais tant mieux s’ils sont là, qu’il y ait plus de monde.»
Quelques mètres plus loin, Arlette Laguiller, fidèle au poste, veut «faire reculer le patronat sur les plans de licenciement. L’indignation et la colère s’expriment. Et aussi dans les jours à venir», espère-t-elle. Le PS ? «Tant mieux qu’il soit là. Plus il y a de monde, mieux c’est. Mais si c’est pour refaire la même politique qu’avant, une fois au gouvernement…»
«Et elle est où, Ségolène ?»
14h55. Grosse bousculade devant le rassemblement des socialistes. C’est la tête du cortège qui déboule. Les gros bras des syndicats portent bien leurs noms et jouent parfaitement leur rôle. «C’est la manifestation qui commence. Vous n’en faites pas partie. Poussez-vous», lance un membre du service d’ordre à des militants LO... ou PS, on ne sait plus dans la cohue.
La bousculade passée, on respire. Et on commente la présence des socialistes. Version curieuse : «Y a Béber ? (Delanoë ndlr)», «Elle est là Martine ? Ou à Lille ?» Version soutien: «C’est normal qu’ils soient là». Version moqueuse : «Et elle est où, Ségolène ?» Version ironique : «Ils ont raison d’être là. Il fait beau quand même. Puis ils peuvent prendre leur compte de photos.» Ou version agressive: «Barrez-vous les socialos !»
Offspring et Faux Sarkozy
Entre LO et le PS, «il y a de la musique», remarque un manifestant. C’est le MJS (Mouvement des jeunes socialistes). Ils balancent du Offspring – groupe de rock américain, style ado et bermuda. Font dans le happening. Un faux Sarkozy tient en laisse – ou plutôt en chaîne – des jeunes affichant des pancartes santé, emploi, etc. Puis la musique se fait plus révolutionnaire, à coup de «prenez garde à la jeune garde qui descend sur le pavé».
Au bout du boulevard, place de la République, le Parti communiste aussi fait dans le happening. Un faux Sarkozy – encore un – accompagné d’un patron, balance ce qui s’apparente à des billets. Des tracts en réalité. En dessous, Marie-George Buffet tend un jeu à gratter made in PC: des «Milliardaires». Et lance «grattez pour vos emplois !» Au choix, les propositions Sarkozy, «et le chômage», «ou la sécurité de l’emploi, des salaires, la défense des services publics», explique Buffet. Réjouie de la présence de toute la gauche «et du privé», elle est tout sourire. Même quand un manifestant lui dit «ah, Madame Buffet, je ne vous avez pas reconnue !»
«Olivier, faut faire quelque chose !»
A l’autre bout de République, Olivier Besancenot tient le pavé. Lui aussi est au contact, distribue des tracts. Des jeunes viennent à lui pour le saluer, l’approcher. «Olivier, faut faire quelque chose contre Sarkozy», supplie presque un homme, autocollant NPA au revers de sa veste. Besancenot, présent aussi en tant que gréviste de La Poste, annonce «des conflits en cascade dans les régions» et croit en de prochaines manifestations. Avec tout le monde, y compris le PS. «Quand il s’agit de résister face à la droite, il faut résister ensemble.
Le Parisien :
a écrit :La grande manifestation parisienne s'est élancée cet-après midi à 14 h 20 à Paris, Place de la Bastille. A 16 heures, la préfecture de police estimait à 65.000 le nombre de participants. Plus tôt dans la journée, plusieurs centaines de milliers de personnes avaient défilé dans plusieurs dizaines de villes de province.
Les responsables syndicaux se sont félicités très tôt de l'ampleur de la mobilisation. Avant le départ du cortège parisien, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, a estimé que déjà "un million de personnes" ont participé aux manifestations. Son collègue de la CFDT, François Chérèque, souligne de son côté que ces rassemblements sont "les plus grandes manifs de salariés depuis une vingtaine d'années".
« Rêve général »
Petit ou grand format, un sticker obtient un franc succès au long de la manifestation parisienne qui a commencé à s’ébrouer au départ de la Place de la Bastille, avec pour slogan « Rêve général ». Loin de ce jeu de mots ou des utopies, le cortège est pour le reste un assemblage de revendications catégorielles. Les agents du secteur hospitalier protestent contre la loi Bachelot sur la réforme de l’hôpital, les locataires de la CNL contre la loi Boutin, les enseignants contre les réformes Darcos.
« Allez, allez, il y a 100 000 personnes derrière, alors on avance », lançait un membre du service d’ordre. Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, accompagnée du député de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone, et entourée d’une vingtaine de personnes, a cheminé tranquillement vers le Cirque d’Hiver entre la Place de la République et la Bastille où les socialistes entendaient prendre leurs quartiers. Un endroit devenu stratégique…C’est non loin de là que Lutte ouvrière a décidé de s’installer en force.
A Lyon, «La crise, c'est eux. Ce n'est pas à nous de la payer» affichait la banderole de tête de l'intersyndicale derrière laquelle chômeurs, retraités, étudiants, élus de gauche, salariés du public et du privé (Renault Trucks, Arkéma...) ont battu le pavé. Quelque 30.000 personnes, selon les syndicats, 25.000 selon la police ont défilé, dans le calme, dès 10 h 30, de la manufacture des tabacs jusqu'à la place Bellecour.
L'Education nationale en première ligne
La CGT estimait jeudi après-midi à 1,5 million le nombre de participants à environ la moitié des manifestations organisées dans toute la France.
A la mi-journée, les premières estimations du taux de participation à la grève montraient une mobilisation soutenue un peu partout. La plus importante reste celle des enseignants dans l'Education nationale, avec 47,92% absents dans le primaire et 28,03% dans le secondaire, selon le ministère de l'Education. Le syndicat FSU, lui annonce 67,5% de grévistes en primaire et «pratiquement 60%» dans le secondaire. Ailleurs, à la Poste, dans la fonction publique ou chez France Telecom, le taux de salariés en grève s'élève en moyenne à 25%. (26% pour France Télécom ; 25% à la Poste ; 23 % dans la Fonction publique).
La grève à la SNCF était suivie dans la matinée par 36,7% des agents selon la direction, 41% selon la CGT. Enfin la direction générale de l'aviation civile compte 15 % contrôleurs aériens en grève aujourd'hui.