Grève aux fonderies du Poitou

Message par pelon » 26 Mai 2004, 23:07

a écrit :
Fonderies du Poitou - Ingrandes (Vienne) : C'est la grève!

Le secteur aluminium des Fonderies du Poitou, séparé de la fonte depuis que Fiat-Teksid l'a vendu au fonds d'investissement Questor, est en grève depuis le lundi 24 mai.

Depuis plusieurs semaines, les débrayages s'étaient multipliés dans les différentes équipes, attestant un mécontentement croissant en matière de salaires et de conditions de travail.

Dans les ateliers, on en a assez des horaires trop lourds, assez de n'avoir eu cette année encore qu'une aumône dérisoire en guise d'augmentation, assez de voir des collègues usés par le travail jetés à la porte comme des malpropres, assez de n'être pas assez nombreux à l'effectif permanent alors que beaucoup des intérimaires qui tournent aux Fonderies ne demanderaient pas mieux que d'être embauchés. Assez enfin des conditions de travail qui nous démolissent avant l'âge.

Alors le lundi 24 mai c'est parti, après que la CGT eut appelé l'équipe d'après-midi à une assemblée générale à 16 heures. Deux heures plus tard, les patrons faisaient en catastrophe la proposition aux organisation syndicales d'accorder une prime exceptionnelle de 300 euros en juillet, d'embaucher vingt personnes (dix en juin, dix en juillet) et de les rencontrer en septembre pour discuter d'une éventuelle réduction du temps de travail. Trop tard et trop peu, ont dit les grévistes, qui ont décidé à l'unanimité de continuer le mouvement pour une véritable augmentation des salaires, l'embauche des intérimaires, la réduction du temps hebdomadaire de travail sans perte de salaire et l'amélioration des conditions de travail.

L'équipe de nuit puis l'équipe du matin ayant pris les mêmes décisions, nous nous retrouverons tous en horaire de normale à partir de mercredi matin, pour organiser la grève, chiffrer les revendications et faire en sorte que la grève soit la plus forte possible. Il était temps que l'odeur des merguez sur les barbecues remplace celle des vapeurs que les patrons nous font avaler à longueur d'année...

Correspondant LO

Lutte Ouvrière n°1869 du 28 mai 2004
pelon
 
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Message par pelon » 04 Juin 2004, 07:31

a écrit :
Fonderies du Poitou - Ingrandes (Vienne) : Les patrons ont dû reculer face à la grève

Commencée le lundi 24 mai par une assemblée des travailleurs de l'équipe d'après-midi, la grève qui a entraîné la quasi-totalité des ouvriers des Fonderies du Poitou -Aluminium, s'est terminée le jeudi 27 après que les patrons eurent cédé aux principales revendications votées en assemblée générale.

La grève à peine commencée, la direction avait tenté de s'en sortir en proposant une prime exceptionnelle de 300 euros pour juillet, et vingt embauches dans les deux mois à venir, proposition que nous avions rejetée (voir LO nE 1869).

À partir du mercredi matin, la grève s'étant bien installée dans les différentes équipes, tous se sont mis en horaires de normale, ce qui a permis de décider tous ensemble dès le mercredi que les nouvelles propositions -dites "ultimes"- des patrons ne faisaient toujours pas le compte. Le minimum en dessous duquel il ne serait pas question de discuter fut fixé: outre les vingt embauches promises et la prime, nous exigions une augmentation immédiate de trente euros par mois.

Jeudi 27 mai, une manifestation fut organisée à Châtellerault. Et comme les 140 ouvrières de France Champignon venaient d'apprendre le jour même qu'en octobre prochain leur usine -reprise en mars par le fonds de placement Butler- fermerait ses portes, nous sommes allés leur rendre visite pour les inviter à manifester avec nous.

Ouvrières de France-Champignon en tête, une manifestation dynamique a donc sillonné la ville, mêlant les slogans pour les salaires aux cris de colère contre les licenciements.

Dans l'après-midi du jeudi 27, la direction des Fonderies annonçait qu'outre une prime de 250 euros en juillet et l'embauche de vingt intérimaires en CDI, elle accordait une augmentation de trente euros du salaire de base. Un rendez-vous est également fixé à la mi-juin avec les syndicats pour aborder la question de la réduction du temps de travail. C'est sur cette base que nous avons décidé de reprendre le travail.

Ce que nous avons obtenu est encore loin du compte. Mais après cinq années de blocage des salaires, une semaine comme celle-ci, ça remonte le moral...

Correspondant LO

Lutte Ouvrière n°1870 du 4 juin 2004
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