Vallourec

Message par pelon » 09 Juin 2004, 23:24

a écrit :
Vallourec Laigneville (60) : contre le plan de fermeture

Mercredi 2 juin les travailleurs de l'usine Vallourec à Laigneville dans l'Oise, dans le bassin creillois, étaient appelés par leur syndicat CGT à faire grève toute la journée pour protester contre le projet de fermeture, et pour appuyer les revendications. Un rassemblement était organisé à partir de onze heures sur la place devant l'entrée de l'usine. Et à cette occasion notre camarade Arlette Laguiller, à l'invitation du syndicat CGT, devait venir à midi apporter son soutien public et celui de Lutte Ouvrière à la lutte des travailleurs de Vallourec.

Cela fait maintenant plus de quatre mois que les 117 salariés de l'usine de Laigneville sont mobilisés contre le projet de fermeture de leur usine. Cette journée était l'occasion pour les travailleurs de répondre à la campagne de presse de Vallourec qui a essayé de les présenter comme des têtes brûlées qui feraient n'importe quoi, tout cela parce qu'ils se sont rendus dans l'usine Vallourec de Vitry-le-François, dans la Haute-Marne, qui regroupe 600 salariés, en s'installant dans celle-ci, avec le soutien des travailleurs de l'usine, pendant plusieurs heures.

Face à la direction qui se contente de leur proposer des mutations au rabais à plus de 200 kilomètres, les salariés défendent leurs propres revendications:

-personne à l'ANPE et des reclassements véritables près de chez eux;

-des protections particulières pour les plus de 47 ans;

-une prime de 65000 euros pour tous en plus des indemnités légales.

Hormis la présence de la direction, l'usine était déserte ce mercredi 2 juin. Des stands, des barbecues, des boissons, des tables et des chaises étaient installés devant l'usine. Toute la journée et la soirée des centaines de personnes sont venues apporter leur soutien aux salariés en lutte. Mais l'événement majeur de la journée, annoncé par tract et largement par les journaux régionaux, et qui mit à la une de la presse la lutte contre les licenciements, était la venue d'Arlette Laguiller.

À son arrivée l'accueil fut très chaleureux. Après le délégué syndical CGT qui dénonça avec force les licenciements et affirma la volonté du personnel d'obtenir satisfaction sur ses revendications, puis du secrétaire CGT du CCE de la filiale VPE de Vallourec, venu de Vitry-le-François, qui mit en accusation la politique du groupe en affirmant la solidarité des autres salariés de Vallourec vis-à-vis de leurs camarades de Laigneville, la parole fut donnée à Arlette. Son intervention vigoureuse (dont nous reproduisons par ailleurs les principaux extraits) fut très applaudie par plus de 150 personnes.

L'accueil fut beaucoup plus réservé pour les discours du secrétaire de la fédération du PCF et du maire PC de la Laigneville, qui avait décidé inextremis de venir prendre la parole à ce rassemblement, annoncé depuis des jours. En effet, le premier fit pour l'essentiel un plaidoyer pour la politique du PCF, déclarant qu'il n'y avait pas que la lutte pour faire avancer les choses... et faisant au passage les louanges des lois du gouvernement Jospin. Quant au maire, il insista sur l'obligation où il allait être d'augmenter les impôts locaux et sur son action... après la fermeture, pour une éventuelle réindustrialisation.

Notre camarade Roland Szpirko, présenté comme «ancien de Chausson», prit lui aussi la parole, mais pour déclarer que les travailleurs devaient avoir confiance dans leur propre force, que seule la lutte pouvait faire changer les choses, et que les travailleurs de Laigneville avaient des alliés potentiels, les autres travailleurs de Vallourec et les autres travailleurs de la région. Cette intervention fut également très applaudie.

Tout cela se continua, autour des grillades et des frites, par beaucoup de discussions très fraternelles. La télévision régionale couvrit pour la première fois la lutte des travailleurs de Vallourec. La presse régionale de son côté couvrit largement l'événement, le Courrier Picard dans son édition de l'Oise mettant à la Une la venue d'Arlette en soutien aux salariés de Vallourec.

Cette journée a regonflé le moral des salariés de Vallourec, bien décidés à continuer leur combat pour garantir leur avenir.

Lutte Ouvrière n°1871 du 11 juin 2004
pelon
 
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Message par pelon » 09 Juin 2004, 23:25

a écrit :
Arlette Laguiller chez Vallourec: : «Les délinquants, ce sont les patrons»

«Lorsque vous êtes allés vous adresser aux ouvriers de Vitry-le-François certains vous ont, paraît-il, traités de «bandes de voyous». Mais les voyous, les délinquants ce sont eux, ce sont les patrons, ce sont les Bolloré et les autres qui agressent votre emploi, votre vie, vos familles, votre région.

Qui a le droit de décider de vous réduire au chômage avec le mépris le plus total? C'est un conseil d'administration aux délibérations secrètes. Eh bien il est temps que ceux qui donnent 20, 30 ou 40 ans de leur vie à un patron aient le contrôle de leur entreprise, et sachent où va l'argent gagné sur leur dos et à quoi il sert. (...)

Vous n'êtes pas une petite PME ou PMI... mais un grand groupe qui compte 17000 salariés, dont l'action a grimpé de 50% en un an, et dont l'un des actionnaires principaux est le groupe Bolloré. Alors oui il faut prendre sur la fortune des gros actionnaires pour maintenir l'emploi. Selon le magazine Capital le groupe Bolloré Investissements a vu ses bénéfices augmenter en un an de 38%. Et monsieur Bolloré est aujourd'hui la huitième fortune d'Ile-de-France, juste derrière la famille Peugeot.

(...)

Oui vous avez le droit de vous battre pour être traités comme des êtres humains, comme des hommes et des femmes libres qui en ont assez d'être soumis aux diktats du patronat. Des groupes puissants comme Vallourec sont des irresponsables vis-à-vis de la société. Ils se moquent, ces trusts, de réduire des régions à l'état de déserts industriels, et les gouvernements les laissent faire. Car les 117 licenciements ici à Laigneville vont aggraver encore le chômage en augmentation de 5,8% en un an dans l'Oise, et ils auront des répercussions sur la vie des sous-traitants et des commerçants.

Aujourd'hui, l'État français envoie des militaires en Côte-d'Ivoire pour protéger les intérêts de Bolloré et d'autres, mais jamais on n'envoie des CRS pour empêcher un trust de licencier.

Votre revendication principale aujourd'hui c'est «Personne à l'ANPE» et je sais que vous vous battrez jusqu'au bout pour cela. Soyez assurés de ma solidarité totale et de celle de mes camarades de Lutte Ouvrière dans votre combat.

Demain je serais à Belfort pour rencontrer les travailleurs d'Alstom qui commencent à recevoir leurs lettres de licenciements. Belfort c'est loin d'ici, mais c'est le même combat. Eh bien j'espère que tous les travailleurs de ce pays descendront sur le pavé pour obtenir enfin l'interdiction des licenciements collectifs. En attendant, je vous souhaite bon courage pour votre combat à tous.»

Lutte Ouvrière n°1871 du 11 juin 2004
pelon
 
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