a écrit :NANTERRE, 5 juil 2004 (AFP)
Agents EDF de St-Ouen: sanctions éventuelles connues avant 30 jours
Les trois salariés EDF de la station Ampère de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) auront connaissance dans 30 jours au plus tard d'éventuelles sanctions, consécutives, selon Réseau de transport électrique (RTE), à des coupures de courant opérées pendant l'occupation du site, a rapporté la CGT. Le poste d'Ampère a été occupé pendant 15 jours en juin par des grévistes, dans le cadre du mouvement de protestation contre le changement de statut d'EDF-GDF. Lundi, près de 3OO agents EDF selon la police, près de de 500 selon la CGT, étaient venus soutenir leurs trois collègues, convoqués pour un entretien préalable au siège francilien de RTE, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Les manifestants ont brandi des pancartes "droit de grève réprimé = libertés supprimées" ou "aucune sanction contre les salariés EDF qui défendent le service public". Ils ont applaudi les trois agents à leur sortie, en scandant "zéro sanction sinon ça va péter". "La direction a entre un et trente jours pour donner la réponse. Théoriquement, on l'aura rapidement. Toute l'entreprise est en train de se mobiliser contre les sanctions, pas seulement ici. On est accusé d'avoir empêché la direction d'entrer sur un site, d'avoir procédé à des coupures de courant, etc.", a expliqué à l'AFP un des trois agents convoqués. "On essaie de faire croire que les agents sont personnellement responsables, d'individualiser le problème alors que c'est un conflit collectif. Il n'y a aucune raison de sanctionner des salariés. La direction tente de criminaliser le monde salarial", a-t-il ajouté. "A ma connaissance, il y a plus d'une centaine de procédures engagées dans le pays contre des salariés", a déclaré de son côté Frédéric Imbrecht, secrétaire général de la fédération CGT Mines-énergie (majoritaire), venu apporter son soutien. "Plusieurs milliers de salariés participent au mouvement. Pourquoi prendre ces trois? Nous allons continuer à faire pression pour le retrait des sanctions. Il n'y a aucun élément dans le dossier montrant que les trois salariés sont liés à ce qu'on leur reproche. C'est une prise d'otage", s'est indigné M. Imbrecht. "Comme secrétaire général de ma fédération, j'ai revendiqué au nom de ma fédération ce qui s'est passé il y a trois semaines à Saint-Lazare. Je n'ai pas été convoqué. C'est une question de justice. Il y aurait deux poids deux mesures parce que je suis secrétaire général ?", s'est interrogé M. Imbrecht. "L'ouverture du capital intervient contre le bon sens économique. Mais le mouvement n'est pas fini", a-t-il conclu, appelant à un rassemblement jeudi à 14H30 devant le Sénat qui doit examiner le projet de loi d'ouverture du capital d'EDF.
© 2004 AFP.