(La Dépêche de l'Aube du jeudi 15 juillet 2004 a écrit : 40 suppressions d'emploi aux ateliers SNCF de Romilly
Ce sont des syndicalistes CGT remontés qui viennent de tenir une conférence de presse dont l'objectif était de dénoncer la casse de l'emploi aux ateliers SNCF de Romilly .
Colère et amertume à l'égard de la direction qui tenait il y a encore quelques jours un discours plus que rassurant sur l'avenir des ateliers - Tout allait en effet pour le mieux à en croire les comptes rendus de la presse-. D'ailleurs tout récemment les plus hautes autorités du département avaient fait le déplacement pour inaugurer l'ouverture d'une porte sur la RN 19 afin de faciliter l'accès des poids lourds dans cet établissement. Une opération depuis des mois médiatisée pour alimenter le sentiment qu'à Romilly il n'y avait vraiment pas de souci à se faire. Mais tout cela n'était que façade. En effet, en catimini, en dehors de toute concertation et dialogue avec les syndicats, s'élaboraient des coupes sombres dans l'emploi. Au cours de ce point de presse, les syndicalistes CGT des ateliers SNCF de Romilly ont tenu à rappeler qu'ils avaient rencontré le sous- préfet, à leur demande, pour lui faire part de leurs préoccupations. Ils en ont aussi débattu avec les cheminots lors de l'heure d'information syndicale à laquelle 300 d'entre eux participaient.
Le contrat de site mis en cause
Ils ont rappelé au représentant de l'état toutes leurs réserves quant à l'utilisation des crédits du contrat de site qui ont servi à financer ce nouvel accès des camions alors qu'ils étaient censé participer à la création d'emplois sur Romilly. Ce point de presse a permis de rappeler aux élus et au Maire " Que l'argent du contrat de site obtenu après la perte de 700 emplois sur la localité doit servir à la création et au maintien des emplois - Merci pour l'aide apportée à la casse de l'emploi, l'argent à été encore détourné de son but initial. Les romillons jugeront de cette situation.
Les syndicalistes cheminots ont aussi souligné " qu'en venant inaugurer cette porte les représentants de l'état et le Maire de Romilly valident la casse du service public par le biais du transport routier ". Rappelons que la SNCF, par sa filiale est 1er transporteur routier.
Emplois : ou en est-on aujourd'hui ?
Cette question fut au cœur de cette conférence de presse et il faut bien le constater : après la progression de l'emploi dans la période de 97/2002 à la SNCF et aux ateliers de Romilly, ( années ou le ministre des transport était le communiste JC Gayssot) , aujourd'hui, le retour de la droite aux affaires, est synonyme de casse de l'emploi.
- Le plan 'FRET' représente une perte de 10 emplois à l'EIMM de Romilly sur les 2800 suppressions au niveau national.
- Le démantèlement de la filière administrative se traduira également par la suppression de 2 autres emplois.
- Le directeur d'établissement a annoncé le 23 juin 2004 aux personnels des services approvisionnement une restructuration de leur activité générant d'après la CGT, 25 autres suppressions d'emploi.
Ainsi comme l'a indiqué la CGT :
" Six jours après, ce mauvais coup porté aux cheminots et à la population romillonne, est révélateur du dialogue social à l'EIMM qui ressemble aux méthodes du Medef. Il s'apparente à celles du gouvernement, c'est a dire un monologue qui impose sa politique sans aucune prise en compte des propositions des partenaires sociaux.
Cette nouvelle attaque qui s'appelle PLI ( Performance Logistique Industrielle) est motivée exclusivement par la direction SNCF pour obtenir des gains financiers et non pour la pérennité et le développement du service public puisqu'il fait l'objet d'un appel d'offre aux sociétés privées.
Pour la CGT, c'est le début de la privatisation par activité et à court terme la remise en cause du statut des cheminot(e)s
Ceci va se traduire par une augmentation du transport routier de 16% à 37%, soit plus de 700 camions par jour, avec ses conséquences :
- Une insécurité grandissante sur la route( 1500 accidents routiers dont 150 décès de chauffeurs routiers en 2003)
- L'augmentation des gaz à effet de serre et ses conséquences pour l'environnement.
Parallèlement, la direction SNCF crée un Centre Logistique Industriel qui va regrouper en province de 100 à 120 cheminots (uniquement maîtrise et cadre pris dans les différents établissements SNCF), donc aucune création d'emploi.
L'annonce de cette restructuration, ses conséquences sur les emplois et sur l'avenir de l'établissement est vécue par les cheminots comme une véritable provocation par rapport au développement durable annoncé.
Pour la CGT ceci n'est que l'aboutissement d'une politique générale de casse sociale engendrée par le Medef et son fidèle serviteur, le gouvernement. Devant la privatisation rampante par activité de la SNCF, l'heure doit être à la mobilisation, au rassemblement et à la riposte comme cela a été rappelé.
(Source : http://www.ladepechedelaube.org/)