France-téléecom délocalise chez les manchots

[pelon]

01/10/2004 - Quand France-téléecom délocalise chez les manchots avec la bénédiction de l'Etat.
Alors que Raffarin et Sarkozy prétendent vouloir agir contre les délocalisations (qui ne représentent d'ailleurs qu'une infime partie des suppressions d'emplois), l'actualité vient de montrer ce que valent ces propos.
France Télécom Marine, filiale de France Télécom, spécialisée dans la pose et la réparation de câbles téléphoniques sous-marins, dont l'Etat reste le principal actionnaire, a fait passer un navire câblier sous pavillon des îles Kerguelen. Cet archipel est inhabité en dehors des manchots, des otaries... et de la centaine de scientifiques qui y sont en missions. Le dit archipel a été érigé en 1986, en pavillon de complaisance par l'Etat français, sur un territoire français, pour le plus grand profit des armateurs, puisqu'il permet à ceux-ci d'embaucher des matelots étrangers en ne tenant aucun compte de la législation sociale française, avec en prime le remboursement par l'Etat de 50% des charges sociales.
Bilan de l'opération : 160 marins licenciés et remplacés par des marins étrangers payés deux fois moins cher, et ne bénéficiant que de quatre semaines par an de retour à terre au lieu de six mois.
Et pour justifier l'opération, Alain Suard, le PDG de France Télécom Marine, a osé affirmé qu'elle avait permis la survie de 250 emplois. Comme quoi, entre PDG et politiciens à leur service, c'est un vrai concours d'hypocrisie.
En fait, lorsque nos gouvernants parlent d'abaisser les charges sociales pour lutter contre les délocalisations, ils n'utilisent celles-ci que comme un prétexte pour faire de nouveaux cadeaux au patronat, et dans ce cas, à France Télécom récemment privatisée.