Orly : les agents de piste reconduisent la grève

Message par ianovka » 21 Fév 2005, 09:27

a écrit :
Orly : les agents de piste reconduisent la grève

NOUVELOBS.COM | 21.02.05 | 08:52

Les agents d'Air France ont décidé ce matin en assemblée générale de reconduire la grève jusqu'à cet après-midi. La compagnie prévoit d'assurer 70% de ses vols. Pour Patrick Devedjian, il s'agit d'un mouvement de grève illégal.


Air France a prévu d'assurer environ 70% de ses vols au départ d'Orly-Ouest lundi 21 février, en raison de la grève des agents de piste, reconduite lundi matin en assemblée générale contre la mise à pied d'un de leur collègue après la mort accidentelle d'une hôtesse.
Les agents de piste ont décidé de reconduire la grève jusqu'à lundi après-midi, en procédant à un "débrayage d'une durée de 03h20" en fin de service, a-t-on appris de source syndicale. "Les agents ont voté à l'unanimité ce débrayage", a-t-on appris auprès d'Anne Giovannetti, déléguée syndicale Sud-Aérien. Selon une source syndicale, une "délégation de plusieurs dizaines de salariés" a décidé de se rendre au comité d'établissement ordinaire prévu lundi "pour interpeller la direction".
Air France avait prévu avant la prolongation de la grève d'assurer environ 70% des vols Air France au départ d'Orly-Ouest pour la journée de lundi. Air France n'a pu assurer dimanche que 50 à 55% des vols.
La compagnie a mis en place un nouveau numéro de téléphone, gratuit, pour informer les passagers sur la grève: le 0800 240 260.
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Les vols affectés par la grève sont principalement des vols intérieurs, les longs courriers vers les Antilles ou les vols vers le Maghreb étant assurés en priorité.

Mise à pied

Dimanche matin, les agents de piste avaient voté la suspension temporaire de la grève jusqu'à l'après-midi "pour permettre aux passagers bloqués depuis vendredi de partir", selon la CGT. Mais lors de l'assemblée générale de l'après-midi, "une assez large majorité de salariés a voté un débrayage de 3h20 en fin de service", a expliqué Sud Aérien.
Cette source a précisé que l'assemblée générale s'était déroulée dans un climat "assez houleux".
Les syndicats de l'escale d'Orly, soutenus par le bureau national de la CGT d'Air France (premier syndicat), demandent à la direction de revenir sur sa décision de mise à pied.
Mais samedi, le PDG d'Air France, Jean-Cyril Spinetta, a affirmé qu'il n'avait "pas le droit de retirer le lancement de cette procédure", évoquant "une présomption sérieuse de manquement grave" à la sécurité de la part de l'agent qui a manipulé l'escabeau, faisant chuter l'hôtesse.

Illégal

Le ministre de l'Industrie Patrick Devedjian a jugé dimanche sur Europe 1 que le conflit des agents de piste d'Air France à Orly était un mouvement de grève illégal, déclenché sans préavis, et "qui prend le public en otage".
"C'est un mouvement inacceptable, qui prend le public en otage", alors que les passagers ne sont pour rien dans le conflit, a-t-il jugé, regrettant que "les syndicats agissent de manière illégale, alors que le droit du travail leur donne un cadre pour agir".
"Air France est une entreprise qui a souvent vécu à la limite de très graves difficultés, l'Etat d'ailleurs l'a renflouée" et "ce serait irresponsable par la détérioration du climat social de saboter ce qui représente pour la France, pour l'emploi, pour la croissance une véritable chance", a estimé le ministre.
"La direction doit elle-même exercer ses responsabilités, la loi lui donne les moyens pour le faire", a souligné Patrick Devedjian. Il faut faire confiance à Jean-Cyril Spinetta", le PDG d'Air France, a-t-il ajouté.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par Pascal » 21 Fév 2005, 10:42

Tract des grévistes d'Orly à destination des usagers

a écrit : Lettre ouverte aux passagers par les personnels Air France Orly en grève

Le 1er février, un accident a coûté la vie à l'une de nos collègues, hôtesse navigante, tombée d'un avion d'Air France à Orly. Plusieurs enquêtes sont en cours notamment par le Bureau Enquête Accident (Direction Générale de l'Aviation Civile) et la Gendarmerie du transport Aérien. Une instruction judiciaire a été ouverte. Alors que les conclusions de ces enquêtes réglementaires ne sont pas encore connues et que l'instruction n'a pas encore établi les responsabilités, la société Air France a déjà désigné le coupable : l'un des assistants de piste présents lors de l'arrivée de l'avion.

En fait, Air France cherche à masquer ses propres responsabilités dans cet accident en désignant un bouc émissaire, l'agent, et en le sanctionnant par une mise à pied conservatoire en attente de licenciement.

En effet, malgré les injonctions des inspecteurs du travail, malgré les procédures de danger grave et imminent lancées par les Comités d'Hygiène et de Sécurité d'Orly, malgré les recommandations de la CRAMIF, Air France refuse toujours obstinément et malgré l'accident, d'appliquer deux procédures de sécurité réglementaires organisant les tâches des personnels au sol.

Si Air France s'obstine, c'est qu'elle a décidé dans un projet de restructuration de tous les métiers de l'escale, de réduire le nombre d'agents pour traiter les avions, réalisant ainsi de très confortables économies sur les frais de personnels. Bien qu'affirmant haut et fort, y compris dans les médias, que la sécurité des passagers et des vols est son objectif prioritaire, Air France réduit les moyens indispensables à la sécurité et refuse d'appliquer les procédures de sécurité pourtant réglementaires.

C'est ce qui motive la grève actuelle des agents d'Air France Orly dont nous nous excusons des désagréments qu'elle vous occasionne. Notre but est bien de préserver notre sécurité mais aussi la votre.

Vendredi 18 février 2005
Les personnels Air France Orly en grève
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Message par ianovka » 22 Fév 2005, 13:13

Brève politique sur le site de LO :

a écrit :
22/02/2005 - Air France : la colère des travailleurs
Ces jours-ci, bien des vols d'Air France n'ont pu partir d'Orly où les agents de piste se sont mis en grève. Cette grève a éclaté à l'annonce du possible licenciement de l'un de ces travailleurs que la direction rend responsable de la mort d'une hôtesse, le 1er février.
Ce jour-là, ils étaient deux pour manœuvrer la voiture-escabeau d'où l'hôtesse est tombée. Mais il en fallait trois pour faire ce travail en toute sécurité. D'ailleurs, dès le lendemain du drame, la direction revenait à des équipes de trois. Un aveu ?
Air France, comme n'importe quel patron, ne cesse de rogner sur les effectifs, même quand la sécurité est en cause. Pas étonnant que ça révolte ses salariés quand elle veut en plus leur faire porter la responsabilité des drames qui en résultent !
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Message par Crockette » 22 Fév 2005, 22:44

La CGT et SUD se font rentrer dans le chou par les autres syndicats notamment la cfdt, ils accusent à demi-mot la CGT et SUD de profiter de la mort d'une personne pour augmenter leur influence parmi les salariés.

Journal de 20h, france 2.
Crockette
 

Message par Crockette » 23 Fév 2005, 13:11

La meilleure défense, c'est l'attaque !

Voilà la formule qu'on pourrait appliquer à la direction générale d'air France, coupable d'accuser un lampiste, alors que la manoeuvre de la passerelle devait se faire avec trois agents au lieu de deux !

Encore une fois, si la DG s'est permis de trouver un lampiste, c'est bien avec la complicité de certains syndicats qui ne trouvent rien à redire aux restriction de postes hormis la CGT et SUD.

Du coup suite au rapport de l'IT (canardos ci-dessus), la CFDT se fait bien silencieuse...
Crockette
 

Message par Barikad » 24 Fév 2005, 01:00

Communiqué de la LCR.
[url=http://www.lcr94.org/breve.php3?id_breve=112]http://www.lcr94.org/breve.php3?id_breve=112[/url]

[quote=" "]
[b]Mort par sous-effectif[/b]

mercredi23 février 2005



En jetant un salarié en pature à l’opinion publique, De Robien tente de minimiser les effets néfastes de la course à la rentabilité et aux profits, engagée par la compagnie Air France. Moins de personnel pour surveiller certaines manoeuvres dangereuses d’entretien et de ravitaillement, mais aussi moins de temps pour les effectuer lors des escales, auront eu pour résultat la mort d’une hôtesse de l’air, après cinq blessés en deux ans.

L’inspection du travail, mais aussi les salariés avaient tenté d’alerter la direction d’Air France et De Robien sur les risques que leur politique faisait prendre aux personnels et aux passagers. Mais comme à leur habitude patronat et gouvernement ont décidé les ignorer et cherchent aujourd’hui un lampiste.[/quote]

Barikad
 
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Message par Barikad » 24 Fév 2005, 10:16

Un article de liberation:

a écrit :
http://www.libe.com/page.php?Article=277921
Le ministre des Transports confirme l'existence d'un rapport critique sur la sécurité.
Air France: Robien redonne des ailes à la grève


Par Jean-Paul ROUSSET
jeudi 24 février 2005 (Liberation - 06:00)


air France pensait en avoir fini avec l'affaire de l'accident d'Orly, qui a causé la mort d'une hôtesse, tombée d'un escalier mobile le 1er février. Mais hier matin, Gilles de Robien a dû donner la nausée aux salariés de la compagnie en confirmant l'existence d'un rapport de l'inspection du travail, révélant de graves problèmes de sécurité dans l'usage des escaliers mobiles, au risque de relancer la grève. Sur France Info, le ministre des Transports a qualifié ce rapport de «provisoire» (1). «Le document n'est pas établi pour accabler tel ou tel, mais pour relever qu'il y a des défauts sur les équipements existants», a dit Robien. «Et le rapport montre que, quand les équipements sont équipés, on ne tient pas les consignes de sécurité.» Qui «on» ? En tout cas, les personnels de piste se sont sentis directement accusés par leur ministre. «Faire une telle déclaration est purement scandaleux», fulmine François Cabrera, de la CFDT qui n'a pas appelé à la grève. «Comment peut-on livrer une telle image des personnels et de l'entreprise en général ? Et que pensent les clients d'Air France, si on leur dit que les employés ne se sentent pas concernés par la sécurité ?» Le responsable syndical s'indigne de l'instrumentalisation de l'accident mortel, et de la tentative grossière qui consiste à déconsidérer le travail des personnels de piste, pour masquer les déficiences de la compagnie.

Cinglant. En fait de rapport «provisoire», le document que Libération s'est procuré est une lettre recommandée de quatre pages, un document à charge qui n'est en aucun cas une conclusion d'enquête sur l'accident du 1er février. Elle est adressée par l'inspecteur du travail Laurent Garrouste, au DRH d'Air France, également président du comité hygiène sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Un courrier cinglant qui met en demeure la direction de prendre «toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité» de son personnel, relevant qu'Air France n'assume pas depuis longtemps ses responsabilités en ce domaine. La compagnie refuse en effet toutes les recommandations du CHSCT, de l'Assurance maladie et des inspecteurs du travail d'Orly et de Roissy. Et se contente de «constater ce désaccord».

L'inspecteur ne s'arrête pas là : il énumère dix incidents survenus depuis 1999, dont un dernier le 8 février, une semaine après l'accident mortel. On apprend aussi qu'un accident identique a eu lieu le 16 avril 2000, l'hôtesse n'ayant heureusement pas été tuée. Laurent Garrouste note l'augmentation du nombre d'incidents en 2004 et 2005. Les procédures en vigueur sont insuffisantes : alarmes débranchées, portillons absents... «Sans préjuger nullement des résultats de l'enquête de l'accident du 1er février 2005, je vous demande donc de mettre en place un certain nombre de mesures dans les meilleurs délais», conclut Garrouste (lire encadré). Mal à l'aise, la direction d'Air France s'abrite derrière un juridisme de mauvais aloi : «Nous attendons les observations de la direction régionale du travail.» Hier, le PDG d'Air France, Jean-Cyril Spinetta a déclaré : «Les points qui ont l'air d'être évoqués [dans le rapport], c'est-à-dire ceux qui concernent le maniement de la passerelle, ne me paraissent pas pertinents par rapport à l'accident du 1er février.»

Y aura-t-il un effet boomerang ? Les syndicats espèrent relancer la grève des agents de piste. La CGT et SUD aérien comptent l'élargir au personnel d'escale à Orly et à Roissy.

(1) Rapport de l'inspection du travail sur les conditions de travail de piste. Sa publication a été accélérée par l'accident.


a écrit :«Compte tenu de votre refus réitéré...»

jeudi 24 février 2005 (Liberation - 06:00)


selon le rapport de l'inspection du travail, trois mesures sont à mettre en place dans les meilleurs délais : «Une vigie au sol devra donner l'ordre de recul par un signal conventionnel au salarié conducteur de l'escabeau», une procédure dont l'utilité semble contestée par Air France ; «l'installation de portillons sur chaque escalier autotracté [et d'un] mécanisme d'asservissement rendant impossible le recul de l'escabeau si les portillons haut et bas sont rabattus...» : les escaliers sont loin d'être tous équipés ; et «l'installation d'une alarme sonore de recul [...] discontinue, dont la source sonore est éloignée du conducteur» : la mauvaise conception et le mauvais emplacement de l'alarme incitent les employés à la débrancher, relève le rapport. Conclusion : «Compte tenu de votre refus réitéré de mettre en oeuvre la première mesure et [...] de vous engager sur les autres, de l'absence de réponse fournie à la situation dangereuse que révèlent l'accident du 1er février et les nombreux incidents qui l'ont précédé et l'incident qui l'a suivi [...], je me vois contraint [...] de mettre en oeuvre la procédure de mise en demeure du [...] directeur régional du travail des transports.»


Manifestement, pour la direction d'Air France, les compressions de personnels passent avant la securité des passagers et des personnels. C'est exactement ce que denoncent les grevistes.
Barikad
 
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Message par Crockette » 24 Fév 2005, 16:57

Aussi la sirène d'alarme était débranchée lorsque la passerelle recule.

Plusieurs fois la passerelle s'est détachée de l'avion alors qu'il avait des passagers dessus.

Demandez tjs de faire plus avec moins de moyen, c'est la meilleure façon de mettre à bout les salariés.

Vive SUD! et vive la CGT sur le coup là.
Aujourd'hui la CFDT voyant que Sud et la CGT avait raison, elle change de discours.Quelle girouette ce syndicat, comme son patron.
Crockette
 

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