Opel Bochum

Message par gipsy » 18 Oct 2004, 19:49

a écrit :
Opel-Allemagne: la grève continue lundi



Un employé de l'usine Opel de Bochum avec une affiche proclamant: "Nos enfants ont besoin d'un avenir" - (cliquez sur la photo) AFP - Volker Hartmann 
Les salariés du constructeur automobile Opel ont durci leur mouvement entamé sans consultation syndicale jeudi


Des débrayages spontanés paralysent depuis jeudi les bancs de montage à l'usine de Bochum (Ruhr) et le mouvement se poursuit lundi en réaction aux mesures de restructuration décidées par la maison mère, l'américain General Motors.

Le comité d'entreprise de Bochum et la direction du constructeur ont entamé des négociations lundi en début de matinée.

Fait rarissime en Allemagne, les débrayages ont commencé jeudi dernier spontanément et sans consultation préalable des syndicats, après l'annonce par General Motors Europe d'un plan d'austérité prévoyant 10.000 suppressions d'emplois au sein d'Opel.

Ce week-end, plusieurs centaines de salariés de l'usine se sont relayés devant le site, acompagnés de leurs familles munies de bougies et boissons chaudes. 4000 emplois (sur 7600) sont menacés dans l'usine de Bochum, l'un des deux principaux sites de production en Allemagne.

Les grévistes tablent sur des répercussions dès lundi dans les usines européennes de GM en Grande-Bretagne, Belgique et Pologne, livrées en pièces détachées par Bochum.

Le travail ne reprendra que si les salariés obtiennent "une déclaration claire selon laquelle il n'est plus question de licenciements secs", a annoncé le président du comité d'entreprise.

De son côté, le patron de GM Europe menace les employés de l'usine de la Ruhr d'une fermeture pure et simple, tout en écartant que celle-ci puisse avoir lieu "avant 2006".

Selon le journal "Welt am Sonntag", General Motors prévoit d'externaliser une partie de sa production. En clair, le constructeur automobile entendrait transférer les 10.000 emplois menacés dans des sociétés spécialement créées pour l'occasion.

Les salariés qui y seraient versés auraient un emploi garanti pendant deux ans, en échange d'une baisse de 30 % de leur salaire.

Tout en dénonçant les projets de GM et les "erreurs gravissimes du management" d'Opel, le ministre social-démocrate du Travail a appelé à une reprise du travail.


"Il ne faut pas créer de l'insécurité supplémentaire", a-t-il expliqué. De son côté, le puissant syndicat IG Metall, proche du parti social-démocrate au pouvoir en coalition avec les verts, a lui aussi lancé un appel à la modération.

Mais chez les grévistes, ce discours ne passe pas. L'externalisation "n'est qu'un moyen de retarder la mise au chômage", explique l'un de leurs porte-paroles. "Nous lutterons pour chaque emploi. La détermination est grande", a ajouté celui-ci.

gipsy
 
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Message par Enjolras » 18 Oct 2004, 19:59

Salut aux prolétaires d'Allemagne !

Allemagne : les salariés d'Opel menacent de durcir la grève

LE MONDE

Après l'annonce faite jeudi 14 octobre par le groupe General Motors de supprimer 12 000 emplois en Europe, dont 10 000 emplois chez Opel, les salariés de l'usine de Bochum attendent de la direction "une déclaration claire selon laquelle il n'est plus question de licenciements secs".
Fait rarissime en Allemagne, les salariés du constructeur automobile Opel menacent de durcir, lundi 18 octobre, une grève sauvage sans consultation syndicale préalable, dans un bras de fer contre les projets de restructuration de leur maison mère américaine, General Motors (GM).

A l'usine Opel de Bochum, des débrayages spontanés paralysent depuis jeudi après-midi les bancs de montage. Dans cette ville de la Ruhr (Ouest) où Opel emploie 7 600 personnes et qui constitue l'un des deux principaux sites de production du pays avec celui de Rüsselsheim (Centre-Ouest, 20 000 employés), 4 000 emplois sont menacés.

En dépit de la fermeture hebdomadaire du site samedi et dimanche, plusieurs centaines de salariés se sont relayés ce week-end devant les grilles de l'usine, accompagnés de leurs femmes et enfants munis de bougies et boissons chaudes. Et pour décider de la suite du mouvement, une assemblée générale doit réunir lundi matin à Bochum le personnel.

Les grévistes tablent sur des répercussions dès lundi dans les usines européennes de GM en Grande-Bretagne, en Belgique et en Pologne, qui sont livrées en pièces détachées par cette usine de la Ruhr. Mardi, les salariés du groupe ont prévu une journée d'action d'envergure européenne.

Mais dès lundi, le comité d'entreprise d'Opel entend commencer des négociations avec la direction, qui porteront dans un premier temps plus sur les modalités des négociations que sur les contenus, a annoncé son président, Klaus Franz. De son côté, le président du comité d'entreprise de Bochum, Lothar Marquardt, a prévenu que le travail ne reprendra que si les salariés obtiennent "une déclaration claire selon laquelle il n'est plus question de licenciements secs".

APPELS À LA MODÉRATION


S'ils poursuivaient les débrayages lundi, les salariés d'Opel briseraient un tabou des traditions syndicales allemandes qui prévoient, avant tout recours à la grève, un appel formel de la part du syndicat de branche, suivi d'une consultation du personnel.

Dès vendredi, le ministre de l'économie, Wolfgang Clement, avait appelé à une reprise du travail tout en dénonçant les méthodes de GM et les "erreurs gravissimes du management" d'Opel. "Il ne faut pas créer de l'insécurité supplémentaire", avait estimé le ministre social-démocrate.

Dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, le vice-président du syndicat IG Metall, Berthold Huber, a lui aussi lancé un appel à la modération. "Le personnel est très touché par le coup de massue de Detroit. Mais je m'attends tout de même à un retour à des conditions de travail plus ordonnées lundi. Sinon, nous ne pourrons pas négocier efficacement avec General Motors", a averti M. Huber.

De son côté, le patron de GM Europe, Fritz Henderson, a menacé les salariés de Bochum d'une fermeture pure et simple, tout en écartant que celle-ci puisse avoir lieu "avant 2006".

Selon l'hebdomadaire Welt am Sonntag, GM prévoit, dans le cadre d'un plan de crise, de transférer les 10 000 emplois menacés dans des sociétés spécialement créées pour l'occasion. Ces salariés auraient ainsi un emploi garanti pendant deux ans, en échange d'une baisse de 30 % de leur salaire.

Une telle externalisation "n'est qu'un moyen de retarder la mise au chômage" du personnel, rétorquait dimanche devant les micros Annegret Gaertner, porte-parole des apprentis. "Nous lutterons pour chaque emploi. La détermination est très grande", a-t-elle ajouté.

Les "Opeliens" ont la ville entière derrière eux. Lors du match de championnat d'Allemagne samedi entre le VfL Bochum et le Hansa Rostock, des fans sont descendus sur le terrain avec une banderole proclamant : "Opel appartient à Bochum autant que le VfL."

Avec AFP
Enjolras
 
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Message par gipsy » 18 Oct 2004, 19:59

a écrit :
Der Tagesspiegel
(19.10.2004 )         

LINKSEXTREME VORM TOR

Wie schon während der Proteste gegen Hartz IV mischen Extremisten auch beim Arbeitskampf in Bochum mit. Der ultralinken MLPD (Marxistisch-Leninistische Partei Deutschlands) gelang ein Überraschungserfolg: Sie konnte sich in der vergangenen Woche konkurrenzlos vor dem Tor 1 des Opel-Werks in Szene setzen. 40 bis 50 MLPD-Mitglieder hätten der zum Teil ahnungslosen Weltpresse Interviews gegeben, sagte der Bochumer IG Metall-Chef Ludger Hinse dem Tagesspiegel. Am Samstag hätten IG Metall und Betriebsrat beschlossen, auch vor dem Tor präsent zu sein. Zuvor habe die Gewerkschaft „andere Sorgen“ gehabt und sich um die Situation im Werk kümmern müssen. Der Auftritt der MLPD entspreche in keiner Weise ihrer Bedeutung in der Belegschaft, sagte ein anderer IG-Metall-Funktionär. Von den 9500 Opelanern in Bochum seien vermutlich kaum mehr als 40 Mitglieder der MLPD. fan 


Le tagesspiegel dit que parmi les 9500 travailleurs d'opel à bochum, 40 à 50 feraient partie de l'organisation MLPD ( parti marxiste leninste d'allemagne, des maos). Et que ceux ci se mettent en avant avec succès, et sont sans concurrence dans le conflit, mais que cela ne correspond pas à leur influence au sein du personnel.
A suivre!

gipsy
 
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Message par gipsy » 18 Oct 2004, 20:30

pour ceux qui souhaitraient suivre le sujet, il y a certains liens sur labournet.de:

Celui ci est à la fois en anglais et en allemand. Ca permet sürement à plus de monde de suivre.
gipsy
 
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Message par Pascal » 19 Oct 2004, 11:28

Dans "L'huma" aujourd'hui :


Opel paralysé par la grève

L’arrêt de travail spontané des salariés de l’usine de Bochum a surpris par la rupture avec les traditions consensuelles du modèle social de marché.

La grève entamée par les salariés de l’usine Opel à Bochum, à la fin de la semaine dernière, pour protester contre un vaste plan de licenciements, s’est poursuivie hier. Les débrayages ont commencé spontanément et sans consultation préalable des syndicats, après l’annonce par General Motors (GM), la maison mère états-unienne d’Opel, de quelque 10 000 suppressions d’emplois en Europe. Or l’usine de la cité de la Ruhr est, avec le site de Rüsselheim, - également en Allemagne, le centre de production le plus important de l’UE. Quelque 9 600 personnes y sont - employées.

Le blocage de l’usine par ses salariés est totalement inhabituel outre-Rhin où le droit de grève est réglementé conformément à une culture du consensus du modèle - social germanique. La grève n’est en effet autorisée qu’après constat d’échec des négociations et l’organisation d’un vote des salariés pour ou contre son déclenchement.

Les travailleurs ont organisé des piquets de grève pour empêcher toute sortie de la production de l’usine. Sur le site de Bochum sont fabriquées des pièces détachées qui sont ensuite expédiées vers toutes les unités Opel d’Europe. Et le fonctionnement en flux tendu peut provoquer très vite des ruptures d’approvisionnement. Pour les grévistes comme le syndicaliste Lothar Marquadt, du conseil de - l’entreprise de Bochum, qui a décidé de s’engager dans le mouvement, l’objectif est d’user d’un moyen de pression « efficace puisqu’il paralyse rapidement la production dans les usines du groupe en Grande-Bretagne, en Belgique et en Pologne ».

Le plan « social » dévoilé par GM a bien davantage renforcé l’exaspération qu’il n’a permis de calmer les salariés inquiets. Il avance en effet un engagement d’Opel à garantir l’emploi des personnes congédiées pendant deux ans dans des sociétés annexes du groupe, mais à condition qu’elles acceptent une baisse de... 30 % de leur salaire. Une telle externalisation n’est « de toute façon qu’un moyen de retarder la mise au chômage » du personnel, lançait Annegret Gärtner, porte-parole des apprentis de l’usine de Bochum. « Nous lutterons pour chaque emploi. La détermination est très grande », ajoutait-elle.

Le recul des ventes d’Opel, en particulier sur un marché allemand en pleine léthargie, est invoqué par la direction de GM qui s’inflige une sorte d’autocritique en reconnaissant des « erreurs de gestion ». Mais pour mieux justifier son plan d’austérité européen : « Opel n’a aucune chance de survie, a martelé le dirigeant de GM Europe, Fritz Henderson, si, d’ici à 2006, des économies de 500 millions d’euros ne sont pas réalisées. » Sachant que le plan de GM procède moins d’une logique de redressement industriel que d’une mise à niveau sur les taux de rentabilité exigés par les marchés financiers, la chute des ventes bien réelle est surtout la conséquence de la baisse du pouvoir d’achat de la grande masse des salariés germaniques. Et celle-ci a été provoquée conjointement par les ponctions nouvelles qu’impliquent les réformes sociales du gouvernement SPD-Verts et le forcing du patronat à la baisse des coûts - salariaux.

Le conflit Opel illustre donc l’approfondissement de la crise d’une économie allemande qui perd de plus en plus d’emplois. Et il est en même temps un symptôme du délabrement de plus en plus manifeste du modèle rhénan. Le recours à la « grève sauvage », qui a été - vivement dénoncé par le ministre social-démocrate de l’économie, Wolfgang Clement, a ravivé aussi les dissensions au sein d’un mouvement syndical affaibli. Tandis que Lothar Marquardt, le conseiller d’entreprise IG Metall de l’entreprise de Bochum, relayait l’organisation de la grève, le vice-président du même syndicat IG Metall, Berthold Huber, réputé proche des thèses sociales-- libérales de la majorité gouvernementale, a été mis en minorité de fait par les grévistes, lui qui avait lancé, - dimanche, un appel à la reprise du travail ce lundi.

Quoi qu’il en soit, et semble-t-il toujours sous la pression des réseaux les plus combatifs du syndicat, une initiative d’envergure européenne est prévue aujourd’hui dans toutes les usines GM de l’Union européenne.

Bruno Odent
Pascal
 
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Message par quijote » 19 Oct 2004, 13:12

C 'est réconfortant de voir que des travailleurs et qui plus est en Allemagne : un des plus puissants pays d 'Europe( que ne nous a-t-on pas dit sur le "modèle "allemand de concertation sociale et de " consensus ! ) c 'est réconfortant dis-je de voir que des travailleurs passent outre à la loi et mènent leur propre lutte en dépit des bureaucraties syndicales .
Espérons qu 'ils sauront la contôler jusqu 'au bout .

C 'est vraiment un gage pour l 'avenir et un modèle dont on doit s 'inspirer : le vrai modèle
quijote
 
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Message par pelon » 19 Oct 2004, 15:51

a écrit :
Le conflit General Motors exacerbe les tensions en Allemagne
LE MONDE | 19.10.04 | 13h29
Grève sauvage à l'usine Opel de Bochum, journée d'action européenne mardi 19 octobre : l'annonce par le constructeur automobile de 12 000 suppressions d'emplois, alors que d'autres grands groupes ont engagé des restructurations, bouleverse la donne syndicale et politique.

Francfort de notre correspondant

A Rüsselsheim, siège historique d'Opel, l'amertume domine depuis que le groupe américain General Motors, propriétaire des marques Opel, Saab et Vauxhall, a annoncé le 14 octobre un sévère plan de restructuration comprenant 12 000 suppressions d'emplois en Europe dont 10 000 en Allemagne. Le personnel refuse souvent de répondre aux sollicitations des caméras de télévision, alors que 4 000 emplois du site sont sur la sellette sur un total de 20 000.

C'est dans cette petite ville de la banlieue de Francfort qu'ont commencé, lundi 18 octobre, les négociations entre les représentants du personnel et la direction de General Motors Europe. Après dix heures de discussions, ceux-ci se sont séparés dans la soirée sans faire de déclarations.

Le plan d'économies du groupe automobile américain suscite une forte émotion en Allemagne. Les salariés du site de Bochum, dans la Ruhr, où 4 000 des 9 600 emplois sont menacés et où une fermeture pure et simple n'est pas exclue à terme, ont entamé dès jeudi une grève sauvage qui se poursuivait lundi. Dépassés par ce mouvement, les syndicalistes d'IG Metall montrent leur compréhension mais appellent à la négociation. "Je souhaite que les négociations commencent, afin que les chaînes de montage puissent tourner à nouveau", a déclaré pour sa part le chancelier Gerhard Schröder, lundi. Originaire de Bochum, le ministre du travail, Wolfgang Clement, qui avait vertement critiqué le plan de restructuration, a aussi appelé les salariés à ne pas augmenter les incertitudes pesant sur le site.

Les grévistes, dont le mouvement n'a pas suivi les procédures légales, pourraient être visés par des licenciements pour faute, à effet immédiat, selon Die Welt daté de mardi. Le quotidien précise cependant que le groupe automobile laisserait d'abord passer les manifestations prévues mardi. Une journée d'information et d'action a été organisée par les syndicats de la métallurgie sur les sites GM à travers toute l'Europe. Espagne, Portugal, Belgique, Royaume-Uni, Suède-et Pologne sont aussi concernés. Cette journée d'action va donner une idée des rapports de force dans le conflit.

LE "MODÈLE KARSTADT"

A Bochum, une dizaine de milliers de manifestants étaient attendus pour soutenir les salariés. Réputés combatifs, les salariés de Bochum sont surnommés dans le groupe General Motors "les Espagnols", pour leur fierté proverbiale et leur caractère inflexible, selon la presse allemande.

A Rüsselsheim, 10 000 à 20 000 manifestants devaient également se réunir, mardi, au siège d'Opel. Si la situation de l'emploi dans la région est moins morose que dans la Ruhr, la petite ville ne s'en identifie pas moins fortement à son gigantesque complexe industriel de briques rouges. Vieillot vu de l'extérieur, le site est qualifié par le site Internet d'Opel d'"usine automobile la plus moderne du monde". 750 millions d'euros y ont été investis il y a seulement deux ans. En novembre, les salariés de la production y ont déjà accepté le régime dit "30 +", une baisse du temps de travail de 35 à 30 heures hebdomadaires, payées 32,6 heures, pour préserver l'emploi.

Le négociateur de cet accord, Klaus Franz, président du conseil central d'entreprise d'Opel, a évoqué, ces derniers jours, le "modèle Karstadt" pour éviter les licenciements secs. Dans ce groupe de distribution, le syndicat Ver.di vient d'accepter 5 500 suppressions de postes sans départ forcé, avec des dispositifs de reclassement, de préretraites ou de passerelle vers un autre emploi, en échange d'un gel des salaires de trois ans pour les 100 000 employés et de réduction de primes et d'avantages sociaux.

Chez Opel, IG Metall a aussi offert d'accroître la flexibilité du temps de travail pour sauver des emplois. Une augmentation du temps de travail "n'est pas exclue" non plus, selon un porte-parole régional du syndicat. En juillet, IG Metall avait accepté dans le groupe Siemens un accord à forte portée symbolique comprenant le retour aux 40 heures hebdomadaires - sans compensation salariale et avec baisse de primes - pour 4 000 salariés de Rhénanie du Nord-Westphalie, en échange de l'abandon d'un projet de délocalisation en Hongrie. Le mois suivant, des mesures d'économies salariales étaient avalisées dans les usines Mercedes de Sindelfingen (Bade-Wurtemberg). S'engouffrant dans la brèche, Volkswagen négocie depuis septembre un plan de réduction de 30 % de ses coûts salariaux d'ici à 2011 en Allemagne de l'Ouest, invoquant des coûts de production 20 % à 80 % supérieurs à ceux enregistrés à l'étranger et évoquant un danger pour 30 000 postes en Allemagne.

Face à la lancinante crise de l'emploi et aux stratégies brutales des entreprises, les syndicats, qui avaient violemment pris parti contre les réformes sociales du gouvernement Schröder, sont aujourd'hui eux-mêmes sur la défensive. En dix-huit mois, ils ont pris, sous la contrainte, un virage radical. Au printemps 2003, IG Metall lançait encore une grève pour obtenir la semaine de 35 heures à l'Est. Après l'échec du mouvement, Martina Pracht, déléguée de l'usine Opel d'Eisenach (Est), avait dit avec beaucoup d'émotion sa déception de travailler trois heures de plus que ses collègues sur les autres sites d'Opel, pour un salaire inférieur. Eisenach, aujourd'hui, apparaît moins menacée que Bochum ou Rüsselsheim.

Adrien de Tricornot
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 20.10.04
pelon
 
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Message par Barikad » 19 Oct 2004, 18:20

Il serait peut etre judicieux de deplacer le fil vers "Travailleurs en lutte" ?

Un article de l'expansion:
http://www.lexpansion.com/art/2595.79078.0.html
("L'expansion.com" a écrit : 
Le 18h.com - n°1387   
Le quotidien de L'Expansion
19/10/2004


L'Europe se mobilise contre la purge de General Motors

C'est un véritable raz-de-marée social qui déferle depuis le centre de l'Allemagne. Alors que le site d'Opel à Bochum s'apprête à boucler sa première semaine de grève sauvage, tous les autres sites de General Motors en Europe manifestaient leur solidarité.


Dans toute l'Europe, quelque 50.000 personnes ont pris part à diverses actions de protestation, allant du débrayage momentané à la distribution de tracts ou à la participation à des réunions, pour protester contre le projet de GM de supprimer 12.000 emplois européens, 20% des effectifs totaux. Rien qu’en Allemagne de l’Ouest, berceau d’Opel, la filiale déficitaire de General Motors, de loin la plus touchée, plusieurs dizaines de milliers d’individus ont investi les rues de Bochum et de Rüsselsheim. Il s’agit là des deux villes emblématiques d’Opel ; celles qui concentreront l’essentiel des coupes claires. On parle d’ailleurs de 4 000 suppressions d’emplois sur le seul site de Bochum, pour un effectif global de 9 600 personnes. C’est du reste dans cette petite ville tranquille qu’est né ce vaste mouvement de protestation que cherchent à présent à endiguer la direction du groupe tout autant que le puissant syndicat de branche, IG Metall. Pour l’heure, les discussions achoppent encore sur le principe des licenciements secs : les uns cherchent des solutions alternatives quand les autres exigent des garanties sur les accompagnements, les mesures de reclassements et la préservation des sites.

Car au-delà de l’Allemagne, c’est désormais toute l’Europe qui semble à présent gagnée par la fièvre anti-GM, avec à la clé les premières conséquences logistiques de la grève sauvage de l’usine de Bochum déclenchée depuis six jours : de fait, deux autres sites d’Opel, l’un à Rüsselsheim près de Francfort et l’autre à Anvers en Belgique, ont été contraints de stopper leurs bancs de montage faute d’approvisionnement en pièces détachées. A Kaiserslautern, dans le sud-ouest du pays, 2 000 ouvriers ont débrayé par solidarité. En Pologne, le syndicat Solidarnosc, justement, a appelé les travailleurs du site de Gliwice en Silésie à interrompre leurs activités. Idem chez Opel Saragosse en Espagne, ou bien en Grande-Bretagne.

LExpansion.com

Barikad
 
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