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Message par alex » 14 Jan 2005, 15:53

H&M
La grève se termine

Les salariés d’H&M viennent de reprendre le travail. Mais leur revendication d’une augmentation salariale de 11 % pour tous n’a pas abouti.

Lundi 3 janvier, la direction d’H&M a proposé, comme seule base de négociation, aux représentants des grévistes en lutte depuis trois semaines, 6,2 % d’augmentation. Mais celle-ci s’appliquerait uniquement aux salariés embauchés avant 2002, qui n’auraient pas bénéficié de ce niveau d’augmentation à travers les augmentations individuelles. Comme H&M est une de ces entreprises où les salariés sont mal payés, méprisés, où le turn-over est très important, plus de 80 % des grévistes ne sont pas concernés par cette proposition, puisqu’ils ont été embauchés après 2002. Du coup, alors que tout le monde, médias en tête, annonçait « la sortie de conflit » chez H&M, les grévistes, réunis en assemblée générale le 4 janvier, ont décidé de donner à la direction la réponse que méritaient ses propositions : continuer la grève pour des augmentations générales, 11 % pour tous. Après plus de trois semaines de grève, il semblait impossible de reprendre sans que chaque gréviste obtienne quelque chose. Dans la lutte, le « tous ensemble » inscrit sur les chasubles que portaient de nombreux grévistes dans chaque manifestation a pris tout son sens. « Tous ensemble » au piquet, « tous ensemble » dans la rue devant les magasins, « tous ensemble » devant le tribunal, « tous ensemble » contre la division qui fait les affaires du patron. Jeudi 6 janvier, les grévistes étaient de retour au tribunal. Le jugement du 24, qui accordait le recours à la force publique contre le piquet de grève, prévoyait également ce « rendez-vous » pour faire un point sur l’avancée des négociations que la juge demandait au patron d’ouvrir au plus vite. Les salariés en lutte sont donc venus demander à la juge de nommer un médiateur judiciaire qui puisse imposer à la direction de négocier, contre amende. En effet, H&M refusait de rouvrir des discussions puisque les grévistes avaient repoussé ses propositions. En même temps, la direction, qui craignait que les grévistes ne poursuivent leur mouvement devant les magasins, alors que les soldes s’annonçaient dès le 12 janvier, ne réclamait rien moins que 1 500 euros « d’astreinte préventive » par gréviste contre toute tentative de blocage pendant les soldes... Après la guerre préventive de Bush, H&M innove et crée l’astreinte préventive ! Mais au même moment, la direction proposait aux représentants syndicaux de rouvrir des négociations dans l’après-midi. Finalement, les propositions de la direction ont trouvé une réponse positive de la CFDT et de FO, qui ont défendu devant l’assemblée générale des grévistes, vendredi 7 janvier, la reprise du travail sur la base de 6,2 % de rattrapage pour ceux qui travaillaient avant 2002, 4 % pour ceux qui ont été embauchés depuis et 1,8 % d’augmentation générale. Au début de la grève, l’accord de l’intersyndicale CGT-CFDT-FO était de décider la poursuite de la grève à la majorité des trois organisations et des grévistes. Par vingt-six pour la reprise, et vingt-trois pour la continuation de la grève (défendue par les militants de la CGT), la décision a donc été prise de cesser le mouvement. Pendant un mois, les grévistes d’H&M et leur revendication de 11 % d’augmentation générale des salaires (soit autour de 130 euros) ont tenu le coup, montrant que cette revendication correspondait à un besoin légitime des salariés. Reste maintenant à en tirer le bilan.

Correspondante

ROUGE 2005-01-13
alex
 
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