S. Royal n'a pas vôté contre la loi.
On sait à quoi s'attendre.
Au moins, ceux qui pensent pouvoir obtenir son retrait par les urnes et pas par la rue auront leurs illusions dissipées.
a écrit :Sarkozy prône la rupture avec la "Françafrique"
COTONOU (AP) - Nicolas Sarkozy prône la rupture dans la politique africaine de la France. Au terme d'une tournée de deux jours au Mali et au Bénin, le ministre de l'Intérieur et président de l'UMP a marqué vendredi sa volonté de "construire une relation nouvelle" entre la France et l'Afrique après l'élection présidentielle de 2007.
Dans une critique en règle de la politique africaine de Jacques Chirac, il a prononcé un vibrant plaidoyer en faveur de la démocratisation du continent.
"Il nous faut construire une relation nouvelle, assainie, décomplexée, équilibrée, débarrassée des scories du passé et de ses obsolescences", a lancé le ministre de l'Intérieur et candidat quasi-déclaré à la présidentielle dans ce discours-programme devant la classe politique béninoise.
Désireux de rompre définitivement avec la "Françafrique", Nicolas Sarkozy a notamment appelé de ses voeux "une relation plus transparente" entre la France et ses anciennes colonies pour "tourner la page des complaisances, des officines, des secrets et des ambiguïtés".
"Il nous faut débarrasser notre relation des réseaux d'un autre temps, des émissaires officieux qui n'ont d'autre mandat que celui qu'ils s'inventent", a-t-il dit dans une allusion aux réseaux de Jacques Foccart, le "M. Afrique" du général de Gaulle, en activité jusqu'au début du premier mandat de Jacques Chirac.
Prenant ses distances avec la "personnalisation" des relations franco-africaines, il a prôné un "dialogue franc et objectif" et "sur un pied d'égalité, entre partenaires responsables". Une critique implicite des relations personnelles nouées par Jacques Chirac avec plusieurs présidents africains, comme le Gabonais Omar Bongo.
Nicolas Sarkozy a cependant prévenu qu'il refusera de "transiger" sur les valeurs démocratiques. "Ces principes ne s'arrêtent pas aux portes de votre continent", a remarqué le ministre de l'Intérieur dans une autre critique de Jacques Chirac. Avant d'être élu à l'Elysée, celui qui était alors président du RPR avait laissé entendre au début des années 90 que les Africains n'étaient pas mûrs pour la démocratie.
Au lieu de Jacques Chirac -dont il n'a pas prononcé le nom-, le président de l'UMP s'est placé dans la continuité du discours prononcé en juin 1990 par François Mitterrand à La Baule. "Il n'y a pas d'exception africaine, pas de prétendue spécificité culturelle qui justifierait je ne sais quelle incompatibilité entre l'Afrique et la démocratie", a-t-il affirmé. Il a vu dans le Bénin, premier pays africain engagé dans une transition démocratique après la chute du mur de Berlin, "un exemple" pour le continent.
Nicolas Sarkozy s'est en revanche inscrit dans le prolongement de la politique africaine de la France sur la question de la présence militaire.
Le ministre de l'Intérieur, confronté pendant deux jours à l'hostilité des Africains contre son projet de loi sur l'immigration, a cité ce dossier en exemple des nouvelles relations qu'il propose de nouer entre la France et l'Afrique. "Le sujet ne doit plus être tabou. Il est absolument essentiel d'en parler entre nous", a dit celui qui veut s'adresser aux Africains comme à "des gens intelligents".
L'accueil réservé par les Maliens, et à un degré moindre par les Béninois, a cependant montré l'étendue des incompréhensions. Comme à Bamako (Mali), une centaine d'étudiants béninois ont manifesté contre un projet de loi "raciste et néo-esclavagiste", allant jusqu'à comparer Nicolas Sarkozy à Adolf Hitler.
Le ministre a en revanche reçu un accueil triomphal au marché de Vedoko, qu'il a inauguré avec le maire de Cotonou, l'ancien président Nicéphore Soglo. Plusieurs centaines de femmes l'ont acclamé en chantant "tu es vivant, tu es éternellement vivant".
M. Sarkozy, qui devait quitter Cotonou en milieu d'après-midi, était attendu dans la soirée à Marrakech (Maroc) pour une escale impromptue sur le chemin du retour. Il devait être reçu par son homologue marocain et peut-être par le roi Mohammed VI, selon son entourage. AP
a écrit :Ni amendable, ni négociable :
RETRAIT IMMEDIAT de la loi Sarkozy contre les immigrés !
L'Etat français est un état raciste. De nature colonialiste, il porte la responsabilité des crimes militaires et policiers qui ont visé notamment les algériens, des massacres de Sétif à ceux de Paris, en Octobre 61. Aujourd'hui encore, en Côte d'Ivoire, dans la théocratie soudanaise ou au Tchad - pays dans lequel une intervention militaire a lieu en ce moment même - il poursuit la même politique sanglante, à travers des interventions militaires et des régimes dictatoriaux qu'il contrôle et qu'il arme.
Mais le capitalisme français a besoin des populations de ces régions, qu'il opprime par ailleurs pour contrôler des richesses, car il y puise une main d'œuvre précieuse, par le biais de l'exploitation dans les pays dominés, mais aussi via les flux migratoires imposés par la situation économique mondiale, main d'œuvre qu'il tente, en France, de faire entrer en concurrence avec les travailleurs « nationaux » en segmentant le marché du travail, par l'inégalité de fait et en droit ; main d'œuvre qui a accompli et accompli encore les travaux les plus pénibles, dans la construction, la maintenance, l'agriculture ou ailleurs.
Discriminations sociales et légales dans l'accès au logement, aux études et au travail sont la réalité quotidienne des millions de personnes, que l'absence de régularisation massive maintient d'autant plus dans la précarité. C'est le système capitaliste mondial, avec son développement inégal et le pillage des richesses qu'il occasionne, avec ses Etats et ses frontières, qui est responsable de cette situation en France et dans le monde !
Réforme du capitalisme français et renforcement de l'arsenal législatif anti-immigré
C'est dans cette trame générale que la loi Sarkozy, dite loi CESEDA, est discutée à l'Assemblée, et risque d'être adoptée dans les prochains jours.
Cette loi condense la politique anti-immigrée des gouvernements successifs, et aggrave le cadre législatif existant, déjà pourri (lois Debré, Pasqua, Chevènement, etc.). On y retrouve les relents xénophobes de Sarkozy, avec la culpabilisation des travailleurs immigrés, auxquels on demande de bien vouloir faire la preuve de leur intégration à une «République» qui n'est pas la leur - pas plus que celle des classes populaires « nées ici », par ailleurs - pour espérer obtenir le droit de vivre en famille... Une République dont le ministre de l'Intérieur, incendiaire des banlieues en novembre dernier, se permet de reprendre à son compte le slogan des fascistes américains et français : «la France, tu l'aimes ou tu la quitte».
Cette loi est une remise en cause frontale des droits minimaux qu'on croyait acquis, et en premier lieu le regroupement familial et la possibilité d'une régularisation au bout de dix ans de présence sur le territoire. En plongeant ainsi un peu plus dans la peur les étrangers en situation irrégulière ou potentiellement irrégulière, le gouvernement répond à une première nécessité du capitalisme français : rendre docile une main d'œuvre que les conditions d'exploitation actuelles risquent pourtant de mener à la révolte. C'est exactement la même logique d’anhihilement des capacités de résistance des travailleurs qui avait conduit au C.P.E.
Dans le cadre de la concurrence internationale, l'économie française a besoin de travailleurs précaires, à tous les niveaux (travaux manuels et intellectuels, service, encadrement), elle a besoin des bras mais aussi des cerveaux ; pour faire face à de dangereux concurrents et à une économie mondiale en crise. Ce projet de loi répond à cette nécessité, avec le concept d'«immigration choisie», et tout un cortège de mesures sélectives selon les besoins à court terme de la classe capitaliste.
Infliger une nouvelle défaite au gouvernement, c'est possible : il faut le menacer dans son existence !
Face à un monde qui relègue les étrangers à la marge de la société, et qui n'a que faire des besoins de la majorité, il faut tirer les leçons politiques du mouvement contre le C.P.E., mais aussi regarder du côté des manifestations, des boycotts et des grèves de masse qui ont ébranlé les Etats-Unis. Les latino-américains des U.S.A. montrent la voie aux «irréguliers» du monde entier. Un tel mouvement, encore plus étendu, français et immigrés unis, pourrait arracher l'abrogation des lois CESEDA, mais aussi de la loi sur l'«égalité des chances» qui légalise le travail à 14 ans, et des autres mesures antisociales et liberticides récentes, en menaçant explicitement de faire chuter le gouvernement.
Comme pour le retrait du C.P.E., l'unité des principales organisations syndicales, politiques et associatives est réalisée pour demander le retrait de la loi Sarkozy. Elles doivent, toutes, prendre leurs responsabilités : par exemple, quel sens a l'opposition des dirigeants du PS à la loi CESEDA, alors qu'ils disent par ailleurs que Chirac doit continuer à gouverner jusqu'aux élections, lui laissant les mains libres ? Quelle confiance leur accorder alors qu'ils ont mené eux aussi une politique contre les immigrés, lorsqu'ils étaient au pouvoir en compagnie de Chevènement ? Quel sens a l'opposition des dirigeants de la CGT à la loi Sarkozy, alors que ces derniers ont refusé d'aider leurs propres syndiqués à construire la grève générale et n'y ont pas appelé lorsque c'était possible, ce qui aurait permis de gagner sur bien plus que sur le seul C.P.E. et de mettre dans le même temps Sarkozy dans les poubelles de l'histoire ?
Pour maintenir la pression contre Chirac, Villepin et Sarkozy et affirmer notre solidarité avec les travailleurs immigrés, il faut, tous ensemble, se mobiliser contre la loi Sarkozy. Cela commence par participer aux collectifs unitaires, et par se rendre nombreux à Paris, le 13 mai, pour la manifestation nationale pour exiger le retrait de cette loi raciste !
Retrait de la loi CESEDA !
A bas toutes les lois anti-immigrées !
Liberté totale de circulation et d’installation !
Dehors Chirac, Villepin et Sarkozy !
JEUDI 11
MEETING A LA BOURSE DU TRAVAIL,
à 19 Heure
(Métro Guichard)
SAMEDI 13 MAI
MANIFESTATION NATIONALE A PARIS
Départ en car de Lyon (35 euros) – Inscriptions au 06.72.17.25.11
Des militants communistes internationalistes
( internationaliste@no-log.org )
(Puig Antich @ dimanche 21 mai 2006 à 19:30 a écrit : abstention, je me rappelle plus la source....
Elle n'était pas là lors du scrutin puisque son nom n'apparaît pas sur la liste des votes fournies par l'Assemblée Nationale (voir ici).
- mael.monnier
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- Inscription : 12 Nov 2003, 16:16
(Harpo @ dimanche 21 mai 2006 à 18:50 a écrit :a écrit :S. Royal n'a pas vôté contre la loi.
C'est bien possible. Mais peux-tu préciser : absente, abstention... et quelle est ta source.
Je ne sais pas si elle était absente ou si elle n'a pas pris par au vote en étant là, mais en tout cas elle n'a pas voté contre.
http://www.assemblee-nationale.fr/12/scrutins/jo0979.asp
Deux PS d'ailleurs ont voté "pour" cette loi ignoble !!
- Pascal
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- Inscription : 03 Jan 2004, 16:09
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