Intermittents interpellés à Star Académy

[alex]

20 MINUTES
L’inspecteur du travail zappé de la télé
Mercredi 10 décembre 2003

Un inspecteur du travail a été placardisé après s’être penché sur le dossier des intermittents de la télé. Le 22 mai, un plan contre le travail illégal et les fraudes dans l’audiovisuel était annoncé par le gouvernement. Début août, Jean-Pierre Raffarin annonçait des contrôles accrus. Cette chasse aux abus, en pleine crise des intermittents, faisait partie du travail de Jean Carnet, inspecteur basé à Paris, siège de nombreux médias incriminés. Surnommé « Eliott Ness », il appliquait depuis six ans le Code du travail à la lettre. Jusqu’à obliger des entreprises, notamment France Télévisions, à régulariser une partie des intermittents ou précaires qui étaient en poste depuis plus de dix-huit mois. Il a ainsi fait embaucher 350 personnes en quelques années.Pour Jacques Ricau de la CFDT radio télé, Carnet fait « son travail plus que bien ». A la délégation interministérielle à la lutte contre le travail illégal, on admet que ses opérations sont « assez intéressantes ». Sa direction est moins satisfaite. Le dossier judiciaire cite « une volonté de se débarrasser de quelqu’un qui ne cadre pas » avec la politique de la direction. En mars, il est convoqué pour un examen psychologique. Il produit une expertise selon laquelle il est apte à travailler. Il est à nouveau convoqué en avril et juillet. On lui reproche son « comportement », mais aucune faute professionnelle.Une commission administrative paritaire se réunit en septembre pour évoquer sa mutation. Les syndicats le soutiennent, pas l’administration. C’est au ministère de trancher. Il délègue la décision à la direction départementale. Fin octobre, un nouveau poste de chargé d’études au goût de placard, est présenté à Carnet. La raison de sa mutation : « l’intérêt du service ». Contactée, sa direction ne s’est pas exprimée. A. Sagnard