Rocard ...

Message par stef » 30 Mai 2003, 14:52

Et Hispa, je ne "t'intime" rien du tout. Mais pour discuter d'une question comme celle de la nature du PS, j'aime bien prendre le temps de me référer à plus consistant que trois posts de Rojo. J'ose espérer que tu comprends ça.

Maintenant je suis bien obligé de faire le constat que vous caractérisez le PS comme un parti égal à l'UMP sur le fond (d'ailleurs certains militants LO sont quand même plus prudents...) sans même avoir tenté de mesurer cette question sérieusement.
- Est-ce vraiment le cas ou est-ce le fruit d'une méthode impressioniste ?
- Quelles en sont les implications et conséquences politiques ? Le Capital aurait-il les mains libres en France ?
- Est ce valable, pour la France, l'Europe (SPD, Labour Party...), partout ?
- Quel a été le mécanisme qui a détruit la social-démocratie française ?
- Peut on considérer que la classe ouvrière française a encore des partis ou pas ?
- Faut-il combattre pour un parti ouvrier (comme la IV le fit aux USA et dans d'autres endroits) ou pour un POR malgré tout ?

Chez nous, ce genre de méthodes impressionnistes seraient considérées comme honteuses. Car nous savons que si on n'étudie pas soigneusement une question, on dit des bêtises.
Bref : chacun ses moeurs et je préfère les miennes.
stef
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 11:50

Message par hispa » 30 Mai 2003, 15:08

CITATION
Je ne crois pas que ce soit pour rien que vous mêmes avez appelé à voter PS en 1981, mais sans doute les circonstanxces de la lutte de classe

Quant à 1988, c'est l'exécution du verdict rendu par le mouvement de novembre-décembre 1986 contre Chirac, avec foultitude de grèves qui d'ailleurs ne se sont pas arrêtées avec les élections (cheminots, métallurgie - snecma, non? - hôpitaux, etc.) [/quote]

Ah tu parles d'une mobilisation vers les bureaux de vote ? et par "vous-mêmes' tu veux dire LO ?

Je crois qu'a l'époque, ça se discutait de savoir s'il fallait appeler à voter Mitterrand sans illusions mais c'est un autre débat.

Je ne crois pas que l'on puisse qualifier l'époque de "mobilisation des masses". Les anlyses sont divergentes à condition que je comprenne bien ce que vous appelez "mobilisation des masses".

CITATION
Bref : chacun ses moeurs et je préfère les miennes. [/quote]

Bien évidemment... mais voilà encore un genre de moeurs qui rend les conversations difficilles


- Est-ce vraiment le cas ou est-ce le fruit d'une méthode impressioniste ?
- Quelles en sont les implications et conséquences politiques ? Le Capital aurait-il les mains libres en France ?
- Est ce valable, pour la France, l'Europe (SPD, Labour Party...), partout ?
- Quel a été le mécanisme qui a détruit la social-démocratie française ?
- Peut on considérer que la classe ouvrière française a encore des partis ou pas ?
- Faut-il combattre pour un parti ouvrier (comme la IV le fit aux USA et dans d'autres endroits) ou pour un POR malgré tout ?



Tu es libre de jouer à ce jeu (tradition politique) en adoptant un ton "qui intime".
Il faudrait discuter de la pertinence des questions, de leur formulation et de l'intérêt d'y répondre.

Les questions ne sont là que pour te permettre de dérouler le fil de ton raisonnement. Tu peux admettre aussi que parfois la question ne se pose pas ainsi ?





hispa
 
Message(s) : 0
Inscription : 04 Mars 2003, 23:04

Message par pelon » 30 Mai 2003, 15:11

CITATION (hispa @ vendredi 30 mai 2003, 15:30)


A l'époque je crois bien (faut trouver les textes) qu'il n'y a que vous qui avez vu cette "mobilisation des masses".
Personnellement je ne m'en rappelle pas. Je devais être distrait.[/quote]
En 1981, il y avait aussi la LCR qui pensait cela alors que même du point de vue électoral, la droite était majoritaire. Les quelques % de majorité , Mitterrand les devait à la mauvaise volonté de Chirac à faire voter pour Giscard. Je le redis, au 1er tour, la droite était largement majoritaire. Le glissement de voix du PC vers le PS n'était pas non plus un signe de mouvement vers la gauche de l'électorat. De toutes façons, les années qui ont suivi ont bien montré que la radicalisation en question n'existait pas.
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Message par stef » 30 Mai 2003, 15:21

CITATION
Les questions ne sont là que pour te permettre de dérouler le fil de ton raisonnement. Tu peux admettre aussi que parfois la question ne se pose pas ainsi ?[/quote]

Alors comment se pose-t-elle ?
stef
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 11:50

Message par hispa » 30 Mai 2003, 15:39

CITATION
Alors comment se pose-t-elle ? [/quote]

Oui bien sûr, il fallait s'attendre à ça. Mais pour arrêter les jeux. Donne-nous les réponses à tes questions et je verrais bien ce que je peux répondre en ce qui me concerne.

Le flot de questions que tu nous infliges est une méthode discutable.

Déjà qu'on se comprend pas sur les formulations telles "mobilisation des masses" ou "défaites de la classe ouvrière".

CITATION
En 1981, il y avait aussi la LCR qui pensait cela alors que même du point de vue électoral, la droite était majoritaire. [/quote]

Ce qu'écrit Pelon me rappelle qu'effectivement beaucoup des analyses de la LCR étaient semblables à celle de l'OCI. La filiation certainement.
Dommage qu'ils n'interviennent pas plus...

Cela dit j'ai sous la main des extraits de la LDC (oui Wolf, je me cache toujours derrière) . j'espère que les camarades qui semblent posséder des archives complètes et qui savent les classer sauront trouver des textes plus appropriés.

Ce n'est pas directement sur la nature du PS mais sur l'analyse de la période 1981

CITATION
N° 85 19 mai 1981 Lutte de Classe (conclusion de l'article :" La victoire de Mitterrand traduit-elle
une poussée à gauche" ?)

(...)
L’élection présidentielle de 1981 consacre donc un déplacement de voix qui n’est pas
sans signification politique.
Mais s’il y a eu changement, il provient davantage de l’image
rassurante que Mitterrand a pu donner de lui-même dans cette élection que d’une radicalisation
de l’électorat.
S’il y a eu victoire, c’est celle de Mitterrand sur Giscard que
cette élection consacre, et non celle de la gauche sur la droite. Giscard est battu, la
droite ne l’est pas dans la même mesure. Avec des alliances du côté de politiciens
comme Jobert et des gaullistes, le fameux prétendu ancrage à gauche de Mitterrand va
être sujet à la dérive... Et Mitterrand vainqueur, quelle victoire cela peut signifier pour la
gauche, c’est ce qui reste une inconnue. Si dans la foulée de cette victoire, c’est le PS
qui se retrouve dominant à l’Assemblée, avec un PCF réduit, la gauche n’y aura pas
gagné.
Les résultats électoraux ne donnent, en tout état de cause, qu’un reflet déformé de ce
qui se passe dans la conscience de larges couches de la population. Mais il n’y a manifestement
pas un déplacement à gauche des différentes fractions de l’électorat, en particulier
dans l’électorat ouvrier.
Il serait donc illusoire d’y trouver le reflet électoral d’une radicalisation de la conscience
ouvrière.[/quote]




CITATION
Un extrati du  Lutte de Classe N° 113 de  juin 1984
"Parti Communiste internationaliste
Vers quel parti des travailleurs ?"

(...)
En 1968, seule période de relative radicalisation que la France ait connue depuis la fin
de la guerre, l’opportunité d’un tel regroupement s’est présentée aux révolutionnaires.
Nous l’avons sérieusement envisagée, pour notre part.
Pour reprendre et plagier les termes du Manifeste de l’OCI cités auparavant, «les
mots d’ordre et la politique des trotskystes trouvèrent un large écho dans la classe
ouvrière, la jeunesse et l’avant-garde ; des couches importantes parmi les cadres orga-
nisateurs de la classe ouvrière manifestèrent leur accord avec ces mots d’ordre, même
s’ils n’avaient aucun lien organisé avec les petits groupes trotskystes».
Eh oui, une «organisation transitoire», «prenant l’avant-garde et la jeunesse telles qu’elles étaient»
auraient pu être un pas en avant.
Mais à cette époque, le petit groupe «Voix Ouvrière», puis «Lutte Ouvrière» fut le seul à proposer un tel regroupement.
Il n’aurait certes pas
encore été le parti révolutionnaire, mais – toujours pour plagier le Manifeste de l’OCI et
ses formules – nous «posions le problème de la construction du parti révolutionnaire,
non comme une catégorie abstraite, figée, mais comme relevant du caractère transitoire
de la lutte des classes à notre époque» !
Nous avons donc milité en quelque sorte dans cette perspective qui, pour quelques
semaines ou quelques mois, n’était pas seulement théorique. Des milliers de jeunes,
intellectuels ou ouvriers, de militants plus aguerris mais profondément déçus par la tié-deur
pour ne pas dire la trahison de leurs dirigeants, auraient peut-être alors rejoint les
rangs d’un regroupement révolutionnaire. Mais aucun des groupes trotskystes n’a
considéré alors qu’une opportunité était à saisir. Et pas plus l’OCI que les autres : parce
que derrière les grandes phrases du Manifeste de l’OCI... il n’y avait qu’irresponsabilité
et sectarisme.

DES TENTATIVES INNOMBRABLES
Ce n’est que bien après, quand les possibilités de la période avaient disparu, que
l’OCI a cherché à nouveau à donner un corps à l’âme de la «Ligue Ouvrière Révolutionnaire».

Elle a refait alors, inlassablement, l’analyse d’une montée ouvrière au mépris
des faits.

Elle parlait même d’une potentielle crise révolutionnaire pour ce qui n’était au
mieux, malgré une certaine combativité de la classe ouvrière, qu’une période de montée
des illusions électoralistes, d’attente si ce n’est d’espoir qu’une victoire électorale des
grands partis réformistes pourrait permettre l’économie de réelles luttes de classe.
Mais du coup, les structures à vocation large, mises en place par l’OCI et destinées à
prendre «l’avant-garde militante» ne pouvaient prendre que ce qu’il y avait...
c’est-à-dire, dans le contexte politique, accueillir au mieux les plus fervents partisans de
l’unité du PC et du PS et d’une victoire électorale qui leur donnerait une chance d’accéder
au gouvernement de la bourgeoisie, les plus illusionnés des illusionnés dans la
classe ouvrière, entre autres ceux qui mettaient sur le compte d’un parti communiste
sectaire et anti-unitaire les déboires ou les échecs électoraux – en 1978 – de la gauche.
En absence de mouvement de masse et de radicalisation, les structures d’accueil larges
de l’OCI ne se donnaient peu à peu pour vocation que d’héberger les plus
sociaux-démocrates et, pour tout dire, les moins révolutionnaires.
L’histoire de l’OCI-PCI fut ainsi ponctuée, de 1968 à1981, d’une multitude de tentatives
de regroupement.
(...)
.UNE PÉRIODE DE RECUL... REPEINTE EN ROSE
Depuis mai 1981, la même politique a continué. Dans un contexte différent, il est vrai :
pas davantage dans une situation de montée, mais dans une situation de recul de la
classe ouvrière.
Le PCI, cependant, considère que tous ceux qui, jusque-là votaient à gauche et se
sont abstenus aux élections européennes ne représentent pas une masse des électeurs
populaires déçus, écoeurés, démobilisés, mais en quelque sorte un grand parti des abstentionnistes
et Informations Ouvrières de se féliciter qu’ici ou là, les abstentions aient
«gagné» tel ou tel pourcentage.
Certes, ces abstentionnistes n’ont pas encore adhéré au futur parti des travailleurs,
car «on ne change pas de parti comme on change de chemise», mais le PCI considère
néanmoins le phénomène des abstentions comme un phénomène positif, l’événement
majeur à vrai dire de ces élections. Et l’on peut lire dans le numéro 1163 de Informations
Ouvrières, qui analyse des résultats des européennes : «Répétons-le, dans leur masse,
les abstentions sont des abstentions ouvrières (PS et encore plus PCF).
Ces abstentions ne sont pas «passives» ; elles sont l’expression politique encore incomplète d’un
rejet de la politique de soumission à la bourgeoisie. Elles sont un élément de radicalisa-
tion ... L’électorat PCF qui s’est abstenu a compris instinctivement que la direction du
PCF manifestait la volonté farouche de confiner sa politique dans le cadre du soutien
aux institutions réactionnaires». Informations Ouvrières, parle encore de «polarisation à
gauche que traduisent les abstentions de l’électorat ouvrier», pour affirmer que «l’un
des aspects le plus important de la polarisation est que par la force des choses la polari-
sation se traduira sur d’autres terrains que sur le seul terrain électoral».
Bref, «toute la situation pousse à des affrontements majeurs ... Loin de marquer un
affaiblissement ou une désagrégation des forces de la classe ouvrière, ces élections en
France comme dans d’autres pays de la Communauté ont manifesté le fait que la classe
ouvrière, à l’échelle de l’Europe comme dans chaque pays, se prépare aux plus grands
combats...».
Les gains de FO, entre autres aux élections à la Sécurité sociale auraient exprimé «la
tendance à la restructuration du mouvement de la classe ouvrière sur un nouvel axe et à
la recherche d’émancipation de l’emprise et du contrôle par le principal facteur
contre-révolutionnaire que, constitue l’appareil stalinien».
Alors, l’indépendance de FO vis-à-vis du gouvernement, sa résistance à l’intégration
à l’État étant considérées comme positives, et ses gains comme un élément de radicalisation,
le PCI persévère à militer, de façon privilégiée pour ne pas dire systématique au
sein de cette centrale, jusques et y compris bon nombre de ses militants enseignants
qui, récemment, ont quitté la FEN pour FO.
Et sur le plan politique aussi, la situation se radicaliserait.
Au XXVll e congrès du PCI, en 1982, ses dirigeants pronostiquaient que «l’année 1983
sera une année de combats majeurs»... Entre autres «le combat majeur pour que la
majorité de députés du PS et du PCF, rompant avec la politique actuelle menée au seul
bénéfice du CNPF, se déclare souveraine, chasse Delors, et gouverne dans le sens des
.intérêts populaires». Comment s’est manifestée, et où, une telle volonté politique dans
la population laborieuse ? On se le demande.
Dans quel monde, sur quelle planète, vivent les camarades du PCI pour voir dans la
situation sociale une «marche à la grève générale» là au contraire où la grande masse
des travailleurs acceptent les licenciements, acceptent la stagnation des salaires,
même s’ils sont écoeurés et amers devant des dirigeants syndicaux qui ne font rien,
n’organisent rien. Le climat général est à la résignation même si le mécontentement,
voire la colère rentrée, existent.
Et comme la classe ouvrière, dans cette période de crise, ne se défend pas, elle le
paie sur le plan économique mais aussi sur le plan moral. On le constate depuis plusieurs
mois, voire deux ou trois années, et cela se traduit, entre autres, par une désaffection
pour les syndicats. CGT et CFDT perdent des militants, des adhérents parce que
leurs dirigeants sont considérés comme les plus liés au gouvernement de gauche. FO,
ici ou là, gagne un peu de terrain, quelques pourcentages de voix aux élections professionnelles.
Pas seulement parce que Bergeron affiche en paroles une plus grande indé-pendance
vis-à-vis du gouvernement, mais parce que certains petits cadres ou petits
chefs, hostiles à la gauche, ou franchement de droite, se sentent tout d’un coup vocation
de militants et viennent grossir les rangs de certaines sections, ou parce que de façon
plus générale, ceux qui dans les entreprises se sentent le coeur à droite votent plus facilement
pour FO que pour la CGT et la CFDT marquées à gauche.
Mais cela non plus, les militants du PCI ne le voient pas. Au contraire, là encore, ils en
tirent argument pour prouver que la radicalisation existe.
Ce recul, le PCI ne veut pas le voir. Mai 1981 aurait été une «victoire des masses» à
laquelle le PCI se flatte d’avoir contribué en appelant à voter dès le premier tour des
élections pour Mitterrand.
Depuis mai 1981, même si le gouvernement dit de «Front Populaire» porté au pouvoir
par le «mouvement des masses» mène une politique «dictée par le CNPF», les dirigeants
du PCI ne constatent autour d’eux aucune démoralisation, aucun écoeurement,
aucune démobilisation dans la classe ouvrière.
Au contraire, de mois en mois, de congrès
en congrès, ils continuent à prédire que la période à venir sera celle de «combats
majeurs».
Dans la résolution générale du dernier congrès d’avril 1984 on peut lire : «Nous ne
devons pas perdre de vue que les masses conservent toutes leurs capacités intactes.
Le fait que le gouvernement et les partis ouvriers cherchent à étouffer totalement la voix
des travailleurs, le fait que la volonté exprimée en 1981 ait été bafouée, le fait que ce viol
de la démocratie soit réalisé au nom du respect des institutions, ce fait prépare un
gigantesque affrontement politique qui, centré sur la question de la démocratie, de son
respect, matérialisera la victoire politique des masses». On peut lire aussi que «la lutte
de classe (est) marquée par la marche à la grève générale dont les éléments s’accumu-
lent. Ce qui ressort de toute la situation, c’est que les capacités des masses qui ont rem-
porté en 1981 une victoire contre la bourgeoisie et ses partis sont inentamées. Les
choses mûrissent. Tout commence...».
La situation, malheureusement, n’est pas celle-là. Des travailleurs en grand nombre,
des travailleurs combatifs, conscients que leurs organisations traditionnelles les
.trahissent au gouvernement, n’en sont pas aujourd’hui, ni à recourir à leurs propres forces,
aux grèves ou aux manifestations de rue, ni à chercher une issue politique nouvelle
et une nouvelle organisation qui la représenterait.[/quote]
hispa
 
Message(s) : 0
Inscription : 04 Mars 2003, 23:04

Message par hispa » 30 Mai 2003, 21:38

Avant 81, je souligne cette analyse de LO -
CITATION
Elle parlait même d’une potentielle crise révolutionnaire pour ce qui n’était au
mieux, malgré une certaine combativité de la classe ouvrière, qu’une période de montée
des illusions électoralistes, d’attente si ce n’est d’espoir qu’une victoire électorale des
grands partis réformistes pourrait permettre l’économie de réelles luttes de classe.[/quote]

Pour caractériser l'époque, je pense que c'était très juste. "La classe ouvrière croyait qu'elle pourrait faire l'économie de réelles luttes de classe"

Ce qui permet de relativiser le fond de ce que tu appelles une "mobilisation de masse".

CITATION
Sur 1981, vous ne pouvez pas couper les présidentielles des législatives. Le raz de marée vers le PS et à moindre degré le PCF. Ca avait un contenu de classe évident - les bourgeois fin 81 qui n'étaient pas sûrs que le barrage Mitterrand tiendrait faisaient passer leur argent en Suisse, remember?[/quote]

Ca qu'il y ait eu aussi des bourgeois pour se faire des illusions et avoir la trouille, bien sûr.
Mais bon l'argument n'est pas très parlant, il y en avait autant qui faisait campagne pour faire battre Giscard, même par Mitterrand... Ils étaient plus réalistes.

CITATION
Cqfd: ce n'est pas un glissement à droite.[/quote]

Glissement à droite ? Pour 1981 ?

CITATION
Seulement, il faut croire que ce virage à 180°, pris in extremis au début de la campagne
électorale, est arrivé trop tard. Il a peut-être même au contraire accentué le
désarroi des électeurs du PCF, de plus en plus désorientés devant les retournements
incessants du Parti. Toujours est-il qu’une grande partie de l’électorat du Parti Communiste
a désavoué la politique menée par Marchais. La campagne officielle ne pouvait
pas effacer les mois et les mois d’attaques systématiques contre Mitterrand et le Parti
Socialiste.
écrivait le  19 mai 1981 Lutte de Classe[/quote]

Disons que le déplacement des voix du PC vers le PS, du fait de la politique de PC, ne montre pas la radicalisation dont parlait l'extrême-gauche (OCI LCR) à l'époque.

CITATION
qu'est-ce que ça veut dire, sinon - pour parler bref - un alignement sur la politique du PCF? Pourquoi "la gauche" ne gagnerait-elle pas si le PS gagne? C'est bien curieux. [/quote]

Pourquoi trouves-tu cela curieux ?
Encore un extrait

CITATION
La LCR en retard d’une Union de la Gauche 17/3/81


A la veille des élections présidentielles de 1981, il faut constater qu’au sein de
l’extrême-gauche trotskyste, la politique de LO d’une part, et celle de la LCR (comme
celle de l’OCI), sont à l’opposé l’une de l’autre, comme elles le furent aussi face à
l’Union de la Gauche.
L’axe actuel de la campagne électorale de la candidature d’Alain Krivine, tel qu’il est
défini dans sa presse, est le suivant : «Lutte pour l’unité», «pour le désistement automatique»,
«pour que le PC et le PS s’engagent à aller ensemble au gouvernement», «pour
chasser Giscard».
Depuis 1978, la LCR mène une campagne pour «l’unité des organisations ouvrières».
Elle réclame que le Parti Communiste et le Parti Socialiste se réconcilient pour être en
mesure de former un gouvernement PC-PS. Si, pour ne pas trop sacrifier verbalement à
l’électoralisme, ils ont beaucoup parlé à un moment «d’unité d’action», d’union «dans
les luttes», «pour le tous ensemble», et même pour «la grève générale»’,
l’aboutissement explicite de leur campagne pour l’unité est le désistement au second
tour du candidat du PC ou du PS pour celui des deux qui aura obtenu le plus de voix au
premier.

(...)

À QUI PROFITE LA CAMPAGNE DE LA LCR POUR L’UNITÉ ?
Quand nous disons à la LCR que sa campagne actuelle pour l’unité ne peut, en pratique,
qu’être une politique de soutien à la candidature de Mitterrand, elle ne répond
pas. Elle nous retourne seulement la question : «Et vous, LO, n’avez-vous pas de com-
plaisance coupable avec le PC, alors que le PC et le PS s’égalent dans la trahison ?»
Nous retourner la question en ce qui concerne le PC est peut-être de bonne polémique,
mais c’est aussi une manière d’aveu.
En nous demandant ce qui nous fait préférer le PC, la LCR reconnaît, par la même occasion, qu’elle choisit effectivement le PS.
La LCR nous demande quelle distinction nous faisons entre le PC et le PS. Nous ne
faisons aucune différence sur le rôle que l’un comme l’autre jouerait au gouvernement, à
supposer qu’ils puissent y accéder l’un et l’autre. Dans un gouvernement bourgeois, il
n’y a pas de «ministre réformiste» ou de «ministre stalinien», il n’y a que des ministres
bourgeois. Même dans la politique quotidienne, il peut arriver au Parti Communiste de
défendre des positions plus droitières, ou même plus réactionnaires, que le PS. C’est
arrivé dans le passé. Et c’est d’ailleurs le cas aujourd’hui quand le Parti Communiste fait
du poujadisme ouvrier, mène une campagne chauvine pour le «produire français», ou
une campagne «anti-immigrés.
Il y a pourtant une différence entre ces deux partis réformistes. Le Parti Communiste
et le Parti Socialiste n’ont pas les mêmes liens avec la classe ouvrière – ni d’ailleurs
avec la bourgeoisie.
.Il y a une différence entre leurs bases sociales, entre leurs «sensibilités politiques».
La social-démocratie est passée ouvertement au service de la bourgeoisie avec quelques
décennies d’avance par rapport au stalinisme.
Le PS est devenu un appareil de notables dont l’existence politique est presque
exclusivement électorale. Et cela le fait ressembler plus à un parti bourgeois traditionnel
qu’à un parti ouvrier. Et ce qui distingue le PS d’un parti bourgeois traditionnel, c’est
essentiellement son influence électorale sur les travailleurs qu’il a d’ailleurs reconquise
grâce au Parti Communiste.
La base sociale du Parti Communiste est, par contre, essentiellement ouvrière. La
plupart des luttes de la classe ouvrière passent par l’intermédiaire du PC.
Le Parti Communiste est le mieux à même de pouvoir les diriger (parfois de les inspirer), de les con-
trôler, et le mieux à même aussi de les trahir.
C’est cette différence sociale entre les deux partis qui explique en grande partie aussi
la différence d’attitude de la bourgeoisie à l’égard du Parti Socialiste, ombre électorale
de l’ancienne social-démocratie qui n’a pas hésité à sacrifier sa base ouvrière et militante
par légalisme envers la bourgeoisie, et à l’égard du parti stalinien qui, lui, n’a pas
eu l’occasion de se couper de cette base ouvrière au même degré, qui en tire son
influence politique et qui en subit aussi les pressions.
Et c’est cette différence sociale qui fait que la compétition électorale entre le PS et le
PC se cantonne au terrain électoral, et ne se reflète réellement ni dans les entreprises,
ni sur le terrain des luttes sociales. La montée électorale spectaculaire du PS au détriment
du PC à partir des années 70 n’a pas eu de répondant au sein de la classe
ouvrière.
Et c’est bien pourquoi, lorsque la LCR prêche l’unité pour l’unité entre le Parti Communiste
et le Parti Socialiste, elle ne milite pas pour un quelconque front uni au sein de
la classe ouvrière, mais pour un simple accord électoral à
l’avantage du PS, au détriment du Parti Communiste.
Et c’est plus qu’un choix politique, c’est un choix social.
En principe, la campagne de la LCR est axée sur l’exigence de deux engagements de
la part des deux partis de gauche :
- qu’il y ait désistement automatique au second tour
- qu’ils s’engagent à gouverner ensemble.
Le premier s’adresse au Parti Communiste et est formulé de façon précise, le second
s’adresse au Parti Socialiste, puisque c’est lui qui refuse les ministres communistes.
Mais là, la formule reste beaucoup plus platonique.
Certes, la LCR a publié dans son hebdomadaire quelques articles critiquant le refus
du PS de prendre des ministres communistes. Mais ces critiques, cette exigence,
dépassent-elles le cadre de son hebdomadaire, ou représentent-elles des thèmes véritables
de la campagne électorale de la LCR au même titre que la campagne pour le
désistement ?
Sur la plupart de ses affiches, la LCR a inscrit des slogans comme «Non à la division
qui sert Giscard», «Subir la division, c’est garder Giscard, Giscard peut être battu, unité
Marchais-Mitterrand au 2e tour - Désistement - Unité contre Giscard, le fric...
l’austérité... le chômage...  etc.».

Sur 16 affiches reproduites dans Rouge, une seule réclame «Gouvernement PC-PS»,
avec en sous-titre «Non à la division qui sert Giscard».
Si la LCR était logique avec les
justifications politiques qu’elle avance pour sa campagne actuelle en faveur de l’unité,
elle ferait une campagne aussi bruyante en faveur de ministres communistes qu’en
faveur du désistement. Or, jusqu’à ce jour, ce n’est pas le cas.
Dans sa lettre ouverte, la LCR affirme qu’elle «interpelle le PS à ce sujet», et qu’elle
ne considère pas la partie comme perdue d’avance comme elle n’a pas considéré
comme perdue celle du désistement ou celle de la défaite de Giscard. Est-ce si sûr ?
Car l’interpellation du PS sur les ministres communistes garde un air bien confidentiel.
La campagne pour l’unité dans laquelle est engagée la LCR perdrait-elle en conviction
au fur et à mesure que l’actualité avance... et que le PS recule ses engagements à
l’égard du PC ?
QU’EST-CE QU’UN COURANT DE MASSE POUR L’UNITÉ ?
La LCR reproche à Lutte Ouvrière d’ignorer l’existence d’un courant de masse pour
l’unité, et de le traiter par le mépris, et d’autre partde «nepas avancer le moindre mot
d’ordre ou la moindre initiative pour faire reculer la division orchestrée par les directions
réformistes, division politique mai s aussi syndicale, qui décourage les travailleurs».
Dans la masse des travailleurs du rang, il y a sans aucun doute des illusions électorales
qui se sont ravivées avec la proximité des présidentielles, mais il n’y a pas le courant
unitaire dont parle la LCR. Sinon il se manifesterait au travers d’actions concrètes et pas
seulement au travers de quelques pétitions.

Les révolutionnaires n’ont pas à pleurer la défunte Union de la Gauche. L’unité électorale
du Parti Socialiste et du Parti Communiste, réalisée en dehors d’une mobilisation
générale de la classe ouvrière ; l’unité entre la bureaucratie stalinienne et réformiste du
PC d’une part, et le corps de notables bourgeois de l’appareil électoral du PS d’autre
part, ne peut être qu’un complot contre les intérêts du prolétariat.
Cette unité-là ne peut être que l’unité des appareils réformistes, syndicaux ou politiques, avec l’appareil d’État
bourgeois. Et s’il y a dans ce pays un appareil particulièrement inféodé à l’État bourgeois,
c’est bien celui du Parti Socialiste qui a fréquenté toutes les allées du pouvoir
pendant 15 ans, qui a assumé tous les crimes de la bourgeoisie française aussi bien
contre les travailleurs de ce pays que contre les peuples des pays coloniaux.
Notre rôle n’est pas de dénoncer la désunion des partis de gauche, mais la politique
de chacun des deux partis. Car ensemble ou séparément, ils n’ont aucune perspective à
proposer aux travailleurs en dehors des élections.
Alors certes, la classe ouvrière a besoin d’unité, ou plus précisément de l’unité de toutes
ses forces combatives.
Mais la véritable question de l’unité ouvrière, c’est de rassembler le prolétariat dans et
par la lutte. Et cette question n’a en général pas grand chose à voir avec l’unité des
organisations traditionnelles du mouvement ouvrier. Et il peut même arriver que les
deux soient contradictoires.
.Le problème n’est pas d’avancer le mot d’ordre creux d’unité, qui en lui-même est vide
de sens, et peut même prendre un contenu réactionnaire en l’absence de mobilisation
ouvrière.
En cas de mobilisation ouvrière par contre, à un certain degré de la lutte, celui où son
contrôle risque d’échapper aux bureaucraties ouvrières, qui sont conservatrices, les travailleurs
trouveront ces dirigeants contre eux, et le rôle des révolutionnaires est de les
préparer à cette éventualité.
Proposer l’unité comme préalable à la lutte, cela revient à inciter les travailleurs à se
résigner par avance à la passivité des appareils réformistes dans le moins mauvais des
cas, à la trahison de leurs luttes dans le pire.
Et c’est par-dessus les directions traditionnelles que les luttes susceptibles de faire
reculer la bourgeoisie pourront se dérouler.
Et sur cette question de l’unité ouvrière, comme sur la question des élections, nous
avons une politique totalement opposée à celle de la LCR. Car la LCR a beau bavarder
toujours plus à propos des masses, c’est toujours sur les appareils réformistes qu’elle
s’oriente. Et c’est la raison pour laquelle elle n’aboutit, là comme ailleurs, qu’à une politique
suiviste à l’égard des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier.[/quote]

En Juin 82 LO appréciait diffféremment la mobilisation des travailleurs

CITATION
Mais tout d’abord, actuellement, il n’y a pas de mobilisation générale des travailleurs.
La classe ouvrière n’est pas entrée en lutte, contrairement à ce que prétend la LCR, qui
essaie de donner à des combats partiels, locaux, une signification qu’ils n’ont pas.
Sous le titre «Les travailleurs se mobilisent» on lit dans la déclaration du comité central
de la LCR déjà citée : «Dans les entreprises, la volonté de lutter s’affirme (...) ce qui
frappe, c’est la massivité de ces grèves et la volonté unitaire des travailleurs (...)
l’épreuve de force engagée par les travailleurs de Citroën montre bien toute l’ampleur
de cette combativité». Mais toute cette rhétorique un peu pompeuse n’est-elle pas
rendue à sa juste valeur, quand dans la même déclaration, la LCR ajoute : «Depuis
quatre ans, on n’avait pas vu – d’après les statistiques officielles – un mouvement d’une
.telle ampleur». Et oui, on en est... là où on en était il y a quatre ans. C’est la LCR
elle-même qui le dit.[/quote]

CITATION
La question décisive entre 1981 et 1984 était de briser le barrage mis d'abord par l'appareil PCF et CGT. [/quote]

La question décisive est quand même le niveau réel de combativité de la classe ouvrière, non ? Tu veux briser ce barrage de quelle façon ?
hispa
 
Message(s) : 0
Inscription : 04 Mars 2003, 23:04

Message par hispa » 30 Mai 2003, 22:35

CITATION
Et vous avez voté Mitterrand? [/quote]

Tout le monde n'est pas parfait...

Pour le reste, il y a des points de désaccords. Ce sera pour plus tard.

CITATION
Encore fallait-il pour aider à ce qu'elle se dénoue positivement ne pas s'aligner sur le gouvernement et les "camarades ministres" et permettre aux travailleurs, dans l'expectative, de passer à l'offensive sur leurs propres revendications, et d'abord contre la politique de l'appareil stalinien[/quote].

Tu veux dire que LO s'alignait sur le gouvernement et le PC ?

Où as-tu péché ça ?
hispa
 
Message(s) : 0
Inscription : 04 Mars 2003, 23:04

PrécédentSuivant

Retour vers Dans le monde du travail

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invité(s)