dans la discussion au dessus, quelqu'un à dit, et ce n'était pas un pabliste, que les dernières grèves ont montrées que l'extrème gauche n'était pas capable de battre les bureaucrates syndicaux. C'est du bon sens. [/quote]Evidemment, le mouvement a montré (mais je ne crois pas qu'il fallait encore le démontrer) que les bureaucraties syndicales conservent du poids dans la classe ouvrière et qu'elles ont encore été capable de faire avorter une lutte générale des travailleurs. Mais, il a montré aussi avec les enseignants, que lorsqu'elle s'organise à la base, la fraction la plus combattive des grévistes peut tenir un bon moment et réduire la marge de manoeuvre des appareils. Les enseignants essentiellement, et marginalement certains autres secteurs du public, ont tout de même réussi à contrecarrer les plans initiaux des directions syndicales qui étaient (il faut se rappeler ce qui était prévu début mai): le 6 mai une journée dans l'EN, le 13 une journée "interpro", et le 25 une manif dominicale en guise d'au revoir. Et oui, tous à leur manière (et en la matière toutes les manières ne se valent pas), les militants d'extrême gauche (parceque cela correspondait aux aspiration d'une partie des grévistes) ont contribué à cela en militant pour l'extension de la grève. Alors évidemment, à la SNCF par exemple les bureaucraties syndicales ont gagné la partie (et du coup ont couler aussi l'ensemble du mouvement). Mais aujourd'hui pour beaucoup de grévistes ce n'est pas la démoralisation mais plus un sentiment de frustration et l'idée qu'un de ces quatres (peut-être à la rentrée) il va falloir en découdre et cette fois-ci tous ensemble. Et notamment à la SNCF je ne suis pas sûr que la CGT ait tellement remporté le morceau. En tout cas les travailleurs les plus combattifs semblent se poser la question de ne pas se faire avoir à nouveau par les directions syndicales. De ce point de vue la capacité des révolutionnaires à faire apparaître leurs perspectives (organisations des grévistes à la base pour contrôler leur direction, nécessité d'une lutte qui se généralise etc.) comme crédibles jouera certainement un rôle dans les prochaines luttes, pour transformer l'"état d'esprit" actuel en véritable riposte générale du monde du travail (évidemment ce n'est pas le seul facteur, la grève générale ne se décrète pas. Mais ce dont il s'agit maintenant c'est de la préparer, de se préparer à intervenir lorsque la situation la remettra à l'ordre du jour).
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par stef » 23 Juin 2003, 22:44
CITATION | Evidemment, le mouvement a montré (mais je ne crois pas qu'il fallait encore le démontrer) que les bureaucraties syndicales conservent du poids dans la classe ouvrière et qu'elles ont encore été capable de faire avorter une lutte générale des travailleurs. [/quote] Donc la grève générale était possible ? Donc il fallait se battre pour ?
CITATION | Mais, il a montré aussi avec les enseignants, que lorsqu'elle s'organise à la base, la fraction la plus combattive des grévistes peut tenir un bon moment et réduire la marge de manoeuvre des appareils. Les enseignants essentiellement, et marginalement certains autres secteurs du public, ont tout de même réussi à contrecarrer les plans initiaux des directions syndicales qui étaient (il faut se rappeler ce qui était prévu début mai): le 6 mai une journée dans l'EN, le 13 une journée "interpro", et le 25 une manif dominicale en guise d'au revoir. Et oui, tous à leur manière (et en la matière toutes les manières ne se valent pas), les militants d'extrême gauche (parceque cela correspondait aux aspiration d'une partie des grévistes) ont contribué à cela en militant pour l'extension de la grève. Alors évidemment, à la SNCF par exemple les bureaucraties syndicales ont gagné la partie (et du coup ont couler aussi l'ensemble du mouvement).[/quote] Branbé, restons sérieux. 1/ Le plan Fillon est en train de passer 2/ parce que la Grève Générale a pu etre empechée par les directions syndicales. Donc, va dire dans une salle de profs, qu'ils ont "contrecarré" les appareils. Mais tu risque de faire rire (jaune). Et non, non, l'"extreme-gauche" n'a pas eu peu ou prou une ligne somme toute voisine - entre gens de la meme "famille".... La LCR a beaucoup PARLE de grève générale. Mais qu'a-t-elle fait là où elle pèse le plus - dans la FSU ? LO a parlé d'extension - ce qui revenait à dire que la grève était en marche et que somme toute l'appel à la grève général des centrales syndicals était secondaire... on a vu le résultat....
Sur un aspect, tu as peut-etre raison (il faudra le mesurer dans les jours qui viennent) : CITATION | En tout cas les travailleurs les plus combattifs semblent se poser la question de ne pas se faire avoir à nouveau par les directions syndicales.[/quote] Ce qui est d'ailleurs contradictoire avec ce que tu dis plus haut. Mais en tout cas, "ne pas se faire avoir", ce n'est pas de proner l'unité à la base (en foutant une paix royale aux bureaucrates), c'est combattre pour se soumettre les organisations syndicales. C'est ça la grande leçon de mai-juin 2002. Et crois-moi : si tu vas dans une salle de profs ces jours-ci, c'est compris...
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par conformistepote » 23 Juin 2003, 23:02
Et stef, c'est pas parce que nous n'avons pas réussi à peser suffisamment sur les bureaucrates syndicaux, et que nous avons perdu, pour le moment une bataille, que nous avons tout perdu. Je répète, Sarko et Raffarin dans le noir à Neuilly ou juchés sur des chaises en plastique, ça compte. On ne compte plus les réunions publiques UMP annulées ou clandestines, encore ces jours-ci. C'est significatif. Chirac qui annule son voyage en Corse c'est fort. Le non qui sera peut-être minoritaire, non pas sur le statut mais sur pour ou contre le plan Fillon. Les travailleurs reprennent confiance en eux. La droite doute, intoxe (revalorisation "spectaculaire" du SMIC) et espère que l'été va calmer les esprits, ce sur quoi elle se trompe. Le niveau de combativité et le moral sont meilleurs aujourd'hui qu'en février. La rentrée sera caniculaire.
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par Barnabé » 23 Juin 2003, 23:10
CITATION | Donc la grève générale était possible ? Donc il fallait se battre pour ?
[/quote] Possible oui, se battre pour c'était se battre pour que la grève minoritaire et limitée à quelques secteurs s'étende. C'est pour cela que LO se battait. CITATION | 1/ Le plan Fillon est en train de passer 2/ parce que la Grève Générale a pu etre empechée par les directions syndicales. [/quote]Oui je suis d'accord sur le constat. CITATION | Donc, va dire dans une salle de profs, qu'ils ont "contrecarré" les appareils. Mais tu risque de faire rire (jaune). [/quote] Ben ça doit dépendre des salles des profs. D'abord ce que je dit c'est que pendant un temps ils ont contrecarré la politique des appareils. Evidemment la suite était conditionnée par l'extention notamment aux transports. Mais le fait que le mouvement ait duré plus d'un mois n'était certainement pas dans les prévisions des bureaucrates. Maintenant il reste des prof qui d'une part ne regrettent pas d'avoir fait grève, et d'autre part ne considèrent pas que c'est fini et pense qu'il faudra en découdre à la rentrée. C'est en tout cas l'état d'esprit de ceux qui ont été les grévistes les plus combatifs. CITATION | Et non, non, l'"extreme-gauche" n'a pas eu peu ou prou une ligne somme toute voisine - entre gens de la meme "famille".... [/quote] L'extrême gauche dans son ensemble a milité dans la perspective d'une lutte d'ensemble des travailleurs. Evidemment avec des tactiques différentes, et évidemment ce n'est pas secondaire (dans un mouvement la question de la tactique peut signifier la question de gagner ou perdre). Cela dit il y avait bien deux perspectives concurrentes, celles des appareils (des journées ponctuelles pour obtenir des "vraies" négociations pour une "vraie" réforme) et celle de l'éxtrême gauche (une lutte générale pour le retrait des plans du gouvernement). CITATION | Mais en tout cas, "ne pas se faire avoir", ce n'est pas de proner l'unité à la base (en foutant une paix royale aux bureaucrates), c'est combattre pour se soumettre les organisations syndicales. C'est ça la grande leçon de mai-juin 2003. [/quote] Je crois que la leçon est plus ancienne que ça... Mais dit comme ça tout le monde est d'accord, il faut que les travailleurs se soumettent les organisations syndicales. Simplement moi je persiste à croire que c'est en s'organisant à la base que les travailleurs peuvent le faire, c'est en militant à la base pour la généralisation de la grève que l'on peut contraindre les directions syndicales dans cette voie, et pas simplement par des appels proclamatoires des AGs aux confédés.
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par stef » 23 Juin 2003, 23:23
Bon, écoute on peut parler des heures. Je reviendrai ensuite sur un autre aspect, mais quand meme. Je ne peux que me féliciter que tu écrive : CITATION | Mais dit comme ça tout le monde est d'accord, il faut que les travailleurs se soumettent les organisations syndicales. [/quote]
Sauf que tu ajoute : CITATION | Simplement moi je persiste à croire que c'est en s'organisant à la base que les travailleurs peuvent le faire, c'est en militant à la base pour la généralisation de la grève que l'on peut contraindre les directions syndicales dans cette voie, et pas simplement par des appels proclamatoires des AGs aux confédés. [/quote] Sauf que... s'organiser c'est bien beau : mais pour faire quoi ? Que proposais-tu ? De faire la grève chacun dans son coin ? C'est ce qui a eu lieu chez les profs, malheureusement !
Ci-joint un texte qui montre que nous ne sommes pas limités aux appels....
délégation_clermont_200305.doc
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par stef » 23 Juin 2003, 23:34
CITATION (conformistepote @ mardi 24 juin 2003, 01:02) | Et stef, c'est pas parce que nous n'avons pas réussi à peser suffisamment sur les bureaucrates syndicaux, et que nous avons perdu, pour le moment une bataille, que nous avons tout perdu. Je répète, Sarko et Raffarin dans le noir à Neuilly ou juchés sur des chaises en plastique, ça compte. On ne compte plus les réunions publiques UMP annulées ou clandestines, encore ces jours-ci. C'est significatif. Chirac qui annule son voyage en Corse c'est fort. Le non qui sera peut-être minoritaire, non pas sur le statut mais sur pour ou contre le plan Fillon. Les travailleurs reprennent confiance en eux. La droite doute, intoxe (revalorisation "spectaculaire" du SMIC) et espère que l'été va calmer les esprits, ce sur quoi elle se trompe. Le niveau de combativité et le moral sont meilleurs aujourd'hui qu'en février. La rentrée sera caniculaire.[/quote] Confpote (et Barnabé),
Ce que sera la rentrée, je ne le sais pas. Ce que je sais par contre c'est que la loi Fillon est en train de passer.
Certaines défaites provoquent des chocs salutaires, d'autres le marasme. Donc les conséquences de ceci restent à etre evaluées. Mais le fait est qu'il y a eu défaite et que la responsabilité est exclusivement celle des directions syndicales. Je pars de là au 23 juin et je ne raconte pas d'histoire. C'est ce que je reproche à Barnabé : CITATION | il reste des prof qui d'une part ne regrettent pas d'avoir fait grève, et d'autre part ne considèrent pas que c'est fini et pense qu'il faudra en découdre à la rentrée. C'est en tout cas l'état d'esprit de ceux qui ont été les grévistes les plus combatifs. [/quote]
Pour des milliers d'enseignants, plusieurs semaines de salaire ont été perdues pour un résultat somme toute dérisoire... Et pour le reste de la classe, elle a été empéchée de combattre ! On ne peut ignorer cela et faire comme si rien ne s'était passé.
Ca ne peut pas ne pas laisser de traces (regardez la gueule qu'ils avaient au congrès UMP) et des actions ultra-minoritaires n'y changent rien.
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par com_71 » 24 Juin 2003, 00:35
CITATION (stef @ mardi 24 juin 2003, 00:34) | Pour des milliers d'enseignants, plusieurs semaines de salaire ont été perdues pour un résultat somme toute dérisoire... Et pour le reste de la classe, elle a été empéchée de combattre ![/quote] Allons, allons, il faut raison garder. Il n'y a pas eu d'affrontements physiques...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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par clavez » 24 Juin 2003, 07:38
CITATION | c'est combattre pour se soumettre les organisations syndicales. C'est ça la grande leçon de mai-juin 2002. [/quote] combattre pour se soumettre les syndicats ? c'est qui qui combat ? Pour soumettre les syndicats à qui ou à quoi ?
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par pelon » 24 Juin 2003, 08:51
La lutte a mis en mouvement une minorité de travailleurs. Dans le privé, bien sûr, où les grèves n'ont jamais dépassé la journée et encore, cela dans de très peu nombreuses entreprises. Ailleurs, ce sont des délégations qui allaient aux manifestations et qui ne dépassaient guère le milieu des élus syndicaux. Et encore, ils ne venaient pas tous. Cela ne veut pas dire qu'une autre direction syndicale n'aurait pas permis d'aller plus loin. Par exemple, le 14 mai de nombreux travailleurs de la RATP et de la SNCF voulaient se mettre en grève et la CGT l'a empêché. Notons que la volonté des travailleurs ne fut pas forte au point de s'imposer. Une présence plus importante de militants révolutionnaires dans ces circonstances pourrait peser. Il faut donc répéter pourquoi l'implantation des révolutionnaires dans les entreprises peut être décisif, plus que les incantations pour la grève générale. On ne peut refaire l'histoire mais une paralysie totale des transports à partir du 14 mai aurait peut-être pesé sur les autres travailleurs du public comme du privé. Alors, il ne suffit pas de discuter à partir d'une simple photographie mais de voir si le mouvement recèlait d'autres possibilités, si des occasions ont été ratées et lesquelles. Et, bien entendu, de se poser la question du public. Là encore, la grève a été très minoritaire et ce ne sont pas forcément les organisations syndicales qui ont empêché les fonctionnaires de faire grève. Dans les transports, la grève n'a jamais été continue même s'il y eut des journées remarquées. Des journées ! Dans le reste de la fonction publique, hormis les enseignants, le mouvement a eu lieu seulement lors des journées d'action. Même la Poste n'a pas connu une forte mobilisation. Alors, que restera-t-il de ce mouvement ? D'une part, qu'il ne fut pas marqué par le corporatisme et que le slogan "public-privé même combat" a gagné les esprits. D'autre part, qu'avec l'aile marchante du mouvement, les enseignants, on a vu une minorité très active qui pourrait compter dans les prochains mois. Ils ne sont restés figés dans leur école mais se sont déplacés dans d'autres entreprises. C'est très important pour l'avenir. Nous avons effectivement une divergence avec Stef ou Wolf (et pas seulement eux). Dès qu'un mouvement est entre les mains des organisations syndicales, nous sommes soumis à leur bon vouloir. Les empêcher d'aller contre la volonté des grévistes, cela ne se fait pas pas avec des pétitions ou des suppliques, cela s'impose. Il ne s'agit pas de faire de l'anti-syndicalisme mais de comprendre qu'il faut se donner les moyens de mener sa politique quand elle ne correspond pas à celle des directions syndicales. C'est ce qu'ont montré les enseignants les plus actifs. Que lors de prochains conflits les grévistes s'organisent largement de cette manière et le pouvoir de nuisance des bureaucrates syndicaux en sera réduit d'autant.
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