Bonjour,
(Aurélien a écrit : a écrit :
En outre, bien souvent des étudiant-e-s qui ont réalisé un stage de fin d'études dans une entreprise sont embauché-e-s par celle-ci, et il y a des entreprises qui recrutent des stagiaires dans le but de les embaucher.
Bien sûr mais lorsqu'ils se font virer ou que la boîte ferme, le temps qu'ils ont passé en stage à être formés pour ce boulot, c'est autant de cours fondamentaux en moins. Et les statistiques montrent qu'un étudiant avec un DUT trouve plus facilement de travail qu'un étudiant avec un DEUG mais que 10 ans après l'obtention de son diplôme c'est beaucoup plus difficile pour lui d'en retrouver et c'est l'inverse qui se passe.
Déjà, un stage ne doit pas former pour un boulot particulier, et ensuite la formation gratuite tout au long de la vie (payée par les entreprises via des cotisations) doit être là pour qu'il soit possible de se reconvertir vers un autre métier ou acquérir de nouvelles compétences dans son métier pour pouvoir continuer à le faire. Pour les DEUG, je ne vois pas l'intérêt de faire un stage de toute façon et c'est pas avec un DEUG qu'on peut trouver du travail je pense, lorsque l'on rentre à l'université, c'est pour des études longues (4 à 5 ans) en principe.
(Aurélien a écrit : a écrit :
Que le patron, en fait c'est le responsable du stage, ce qui est différent, fasse parti du jury de stage (à ma connaissance, pas du jury de fin d'études) ne me dérange pas, tous les patrons ne sont pas des méchants êtres diaboliques tout de même et je ne vois pas pourquoi ils seraient plus sévères que les profs !
Le problème c'est que quand tu sais que ton patron fait partie du jury qui délivre ton diplôme, tu as plutôt intérêt à la fermer sur tes conditions de travail et de rémunération et à être bien docile pendant ton stage !
Oui, mais c'est pareil dans la vie active, c'est le patron qui te donne de quoi manger et de quoi vivre à chaque fin de mois, et ce n'est pas un SMICard tout seul qui peut lancer un procès contre son patron, le patron pouvant embaucher de grands avocats, ce que le SMICard ne peut pas faire et il faudrait déjà qu'il ait les moyens financiers pour payer les juges et Cie. Mais c'est pareil à l'université de toute façon, tu n'as pas trop intérêt à ramener ta fraise pour dénoncer les agissements de la direction, cela pouvant coûter cher, très cher même puisque des étudiant-e-s se voient carrément exclus (à Nanterre par exemple). De toute façon, il faudra briser tant le capitalisme que la domination étatique si l'on veut une société qui ne soit pas oppresive.
Ce problème me fait penser au film de Laurent Cantet, Ressources Humaines, où un jeune fait un stage pour mettre en place les 35 heures, en tant que futur DRH... à la fin du film il se retrouve en solidarité avec les employés en grève (lui a été viré et son père qui travaillait dans l'usine mis en pré-retraite) !
En attendant, pour éviter les abus des patrons, on peut créer une loi punissant ces patrons-voyous à hauteur du préjudice commis, faciliter les recours en justice des étudiant-e-s et leur donner la possibilité de quitter l'entreprise en cas de problèmes et d'effectuer le stage dans un laboratoire de l'université ou ailleurs dans le public.
(alex a écrit :
Le développement des stages obligatoires, et pour des élèves de plus en plus jeunes, est une volonté patronale pour formater et obtenir un personnel non ou peu payé pour des tâches utiles à l'entreprise.
Auparavant , c'est le patronat qui embauchait PUIS formait les nouveaux arrivants; Ces derniers recevaient en retour un salaire "conventionné" de débutant;
Maintenant, il faut effectuer de nombreux stages, peu rémunérateur et souvent sans intérêt direct avec la formation, pour obtenir un diplôme qui permettra peut être de décrocher un emploi ou d'autres types de contrats précaires toujours aussi peu payés.
Bref, c'est le jeune qui paye sa "formation"; D'ailleurs, la nouvelle loi sur la formation des salariés signée par la CGT généralise la logique à tous les travailleurs.
Il s'agit justement que les stages soient au bénéfice de l'étudiant-e en priorité, qu'ils s'inscrivent dans le profil de la formation, et qu'ils ne privent pas d'emploi les étudiant-e-s sortis de l'université. Le fait qu'auparavant le patronat embauchait puis formait les nouveaux-nouvelles arrivant-e-s n'était pas mieux puisque les nouvelles-nouveaux arrivant-e-s étaient certainement bien plus formatés pour les conditions spécifiques à l'entreprise. Et ensuite, il est nécessaire de créer un revenu minimum étudiant adapté en fonction des cas par un système à points pour que l'éducation supérieure soit vraiment gratuite (les entreprises en payant forcément une partie à travers les impôts).
(Aurélien a écrit : a écrit :
Il n'y a pas besoin de combattre pour faire tomber un gouvernement, il suffit de ne point lui obéir, et donc je pense plutôt qu'il faut créer une dualité de pouvoir à l'échelle géographique la plus large possible pour faire tomber un max de gouvernements.
La lutte des classes est nationale dans sa forme et internationale dans son contenu. A l'échelle nationale elle s'est dotée d'organisations syndicales. Mais à l'échelle "européenne" de l'UE, la prétendue Confédération eurpéenne des syndicats (CES) n'est en rien issue du mouvement ouvrier et ne constitue pas un point d'appui, bien au contraire.
Rien n'empêche de créer une coordination européenne comme il a été fait en France.
(Wolf a écrit :
Primo, de quelle europe parles-tu?
De l'Europe au sens le plus large possible, il s'agit de lutter avec tous les autres étudiant-e-s victimes du capitalisme qui détruit les acquis sociaux et qui nous écrase.
(Wolf a écrit :
Deuxio: quels objectifs? S'il s'agit d'abroger des décrets tout ce qu'il y a de plus français, alors inutile de compter sur les étudiants finlandais. c'est en France à l'échelle de tout le pays (celle des lois et règlements existant et s'appliquant) qu'il faut s'organiser et combattre.
En voilà des objectifs :
- harmoniser les aides étudiantes à l'échelle de l'Europe pour créer un revenu minimum étudiant européen de haut niveau pour qu'un italien ait la même chance qu'un tchèque, un français la même chance qu'un finlandais, et que tous les étudiant-e-s puissent vivre dignement et étudier sans avoir besoin de travailler à côté ;
- créer un CEOUS (un Centre Européen des Oeuvres Universitaires et Sociales) placé sous la tutelle d'un Ministère de l'Education et de la Recherche européen ;
- gratuité des transports sur toute l'Union Européenne ;
- diplômes à cadre européen et non régionaux.
(Wolf a écrit :
Si il suffisait de désobéir... comment vas tu faire pour "désobéir" à ECTS? A la retraite à 65 ans? Robinson crusoe peut désobéir. Nous, nous avons un Etat qui se charge de faire appliquer les lois. On le combat ou on se soumet.
Il faut désobéir avant, pas après pour commencer... :hinhin: Louis Lecoin, anarchiste pacifiste, a obtenu bien des choses par la désobéissance civile : le statut des objecteurs de conscience et le rétablissement du régime politique notamment (voir sa biographie sur
http://increvablesanarchistes.org/articles.../lecoin_bio.htm). Pour "désobéir" à €CT$, il faut faire ce qu'on fait maintenant : ne plus aller en cours, manifester devant les rectorats, préfectures, et ministères (Education + Matignon), refuser de payer les taxes d'habitation...
(Wolf a écrit :
Je suis ravi de voir que tk 2003 à cet égard, bien que se sentant obligé de parler de la confédération fantôme (la CES), situe son combat contre le gouvernement Chirac-Raffafrin et pas contre la commission de Bruxelles (sinon il faudrait des actions "européennes", en fait pas européennes mais dans le cadre de l'U.E.).
L'action peut tout à fait se diriger pour faire reculer
tant Bruxelles que Paris etBerlin, non ? Et puis comme les mots d'ordre que je revendique sont irréalisables en totalité par les Etats, qui ne sont plus des Etats-Providence mais des Etats répressifs, l'action risquerait de déborder très probablement.
Fraternellement,
Maël Monnier