Etudiants

Message par mael.monnier » 02 Déc 2003, 04:49

(Aurélien @ mardi 2 décembre 2003 à 00:13 a écrit : Maël, je peux te dire que je m'en suis tapé des stages et que c'est loin d'être du "gagnant-gagnant". Bien sûr tu apprends des trucs en stage: on te forme pour un poste de travail particulier dans une entreprise particulière et ça se fait au détriment des connaissances de la discipline du diplôme. Le patron est 100% gagnant: il dispose d'une main d'oeuvre fraîchement formée, sans droits (une convention de stage c'est un peu moins épais que le Code du travail) et contrôlable à souhaît puisque, pour les licences pro par exemple, le patron fait partie du jury délivrant son diplôme à l'étudiant... Ici, à Montpellier, la part des enseignement dispensés par les industriels du coin atteignaient 60% (sans le stage !) dans certaines plaquettes de licences pro. Crois-tu vraiment que ces enseignements intéresseront un employeur si l'étudiant déménage à Lille ?

Re-bonjour,

Pour répondre à Aurélien, c'est vrai que les stages tels qu'ils existent aujourd'hui sont loins d'être "gagnant-gagnant". Voilà un exemple de "mission" qui me semble être "gagnant-gagnant" :
a écrit :
Developpeur/Intégrateur maîtrisant PHP et MySQL.
BAC+2 minimum, avec expérience, vous maîtrisez les langages de programmation. Une connaissance de Javascript serait un plus. Vous prendrez en charge le développement d’applications et leur maintenance, conformément à un cahier des charges.

Vous développerez vos compétences et bénéficierez de notre maîtrise technologique sur les métiers à très fort potentiel du streaming vidéo.


Le tout est d'exiger des stages qui soient suffisament généralistes et qui offrent des perspectives de carrière aux étudiant-e-s. En outre, bien souvent des étudiant-e-s qui ont réalisé un stage de fin d'études dans une entreprise sont embauché-e-s par celle-ci, et il y a des entreprises qui recrutent des stagiaires dans le but de les embaucher. Que le patron, en fait c'est le responsable du stage, ce qui est différent, fasse parti du jury de stage (à ma connaissance, pas du jury de fin d'études) ne me dérange pas, tous les patrons ne sont pas des méchants êtres diaboliques tout de même et je ne vois pas pourquoi ils seraient plus sévères que les profs !

Concernant les licences pro de Montpellier, pourrait-tu me donner un exemple précis ? Comme exemple que je connais, il y a la licence pro "breton et multimédia" à Rennes II, qui là est une voie de garage car elle n'offre comme débouché que de travailler pour TV Breizh ! En fait, il faudrait des diplômes européens avec une maquette européenne pour qu'un Bac+2 de chimie en Allemagne ait le même contenu qu'en Pologne, qu'en Autriche, qu'en Suède ou qu'en France, là ce serait une véritable harmonisation européenne.

Fraternellement,
Maël Monnier
mael.monnier
 
Message(s) : 0
Inscription : 12 Nov 2003, 16:16

Message par Aurélien » 02 Déc 2003, 10:28

a écrit :En outre, bien souvent des étudiant-e-s qui ont réalisé un stage de fin d'études dans une entreprise sont embauché-e-s par celle-ci, et il y a des entreprises qui recrutent des stagiaires dans le but de les embaucher.

Bien sûr mais lorsqu'ils se font virer ou que la boîte ferme, le temps qu'ils ont passé en stage à être formés pour ce boulot, c'est autant de cours fondamentaux en moins. Et les statistiques montrent qu'un étudiant avec un DUT trouve plus facilement de travail qu'un étudiant avec un DEUG mais que 10 ans après l'obtention de son diplôme c'est beaucoup plus difficile pour lui d'en retrouver et c'est l'inverse qui se passe.

a écrit :Que le patron, en fait c'est le responsable du stage, ce qui est différent, fasse parti du jury de stage (à ma connaissance, pas du jury de fin d'études) ne me dérange pas, tous les patrons ne sont pas des méchants êtres diaboliques tout de même et je ne vois pas pourquoi ils seraient plus sévères que les profs !

Le problème c'est que quand tu sais que ton patron fait partie du jury qui délivre ton diplôme, tu as plutôt intérêt à la fermer sur tes conditions de travail et de rémunération et à être bien docile pendant ton stage !

a écrit :Concernant les licences pro de Montpellier, pourrait-tu me donner un exemple précis ?

Je n'ai plus les trucs en tête mais je vais chercher.

a écrit :Il n'y a pas besoin de combattre pour faire tomber un gouvernement, il suffit de ne point lui obéir, et donc je pense plutôt qu'il faut créer une dualité de pouvoir à l'échelle géographique la plus large possible pour faire tomber un max de gouvernements.

La lutte des classes est nationale dans sa forme et internationale dans son contenu. A l'échelle nationale elle s'est dotée d'organisations syndicales. Mais à l'échelle "européenne" de l'UE, la prétendue Confédération eurpéenne des syndicats (CES) n'est en rien issue du mouvement ouvrier et ne constitue pas un point d'appui, bien au contraire.
Aurélien
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Mars 2003, 19:22

Message par tk2003 » 02 Déc 2003, 11:18

voici le tract du comité de mobilisation de montpellier, rappelant les revendications de l'AG. Seul Ag de france pour l'instant à se prononcer contre l'harmonisation européenne des diplômes :

a écrit :"Exigeons le retrait des réformes
Allègre / Lang / Ferry !

La réforme LMD-ECTS commence à entrer en application dans les universités, entraînant la destruction du cadre national des diplômes et la dévalorisation de leur contenu pédagogique. Cette réforme s’inscrit dans le processus de décentralisation-régionalisation actuel.

De plus, le projet de loi renforçant l’autonomie des universités (rebaptisé « Loi de Modernisation Universitaire »), vient renforcer cette régionalisation (précisons que Ferry n’a absolument pas retiré ce projet, et que l’ensemble des présidents d’université ont demandé une large application de ce texte, dont le président de Montpellier 3).

Ces deux réformes tendent vers le même objectif, la casse du service public d’enseignement supérieur et la concurrence entre les universités. Elles ne font qu’accroître les inégalités entre les étudiants. 

Comme l’ensemble des étudiants mobilisés partout en France, nous exigeons :
- l’abrogation de la réforme LMD-ECTS et le rejet de l’harmonisation européenne des diplômes.
- le maintien de l’ensemble des diplômes nationaux, des DEUG et des maîtrises.
- le retrait réel du projet de loi Ferry renforçant l’autonomie des universités.
- le réengagement financier massif de l’Etat dans l’aide sociale et le logement social étudiant.

Nous refusons :
- toute forme de régionalisation et de décentralisation des universités.
- toute casse des statuts des personnels et des enseignants de l’enseignement supérieur.


Mercredi 3 décembre :

Assemblée Générale à 12h30
(parvis des amphis ABC)


Manifestation à 15h, devant la fac de lettres


Soyons nombreux pour construire ensemble le rapport de force !

Le comité étudiant de mobilisation de Paul Valéry"
tk2003
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2003, 19:01

Message par alex » 02 Déc 2003, 14:53

Le développement des stages obligatoires, et pour des élèves de plus en plus jeunes, est une volonté patronale pour formater et obtenir un personnel non ou peu payé pour des tâches utiles à l'entreprise.
Auparavant , c'est le patronat qui embauchait PUIS formait les nouveaux arrivants; Ces derniers recevaient en retour un salaire "conventionné" de débutant;
Maintenant, il faut effectuer de nombreux stages, peu rémunérateur et souvent sans intérêt direct avec la formation, pour obtenir un diplôme qui permettra peut être de décrocher un emploi ou d'autres types de contrats précaires toujours aussi peu payés.
Bref, c'est le jeune qui paye sa "formation"; D'ailleurs, la nouvelle loi sur la formation des salariés signée par la CGT généralise la logique à tous les travailleurs.
alex
 
Message(s) : 0
Inscription : 18 Juil 2003, 18:44

Message par mael.monnier » 02 Déc 2003, 20:32

Bonjour,

(Aurélien a écrit :
a écrit :
En outre, bien souvent des étudiant-e-s qui ont réalisé un stage de fin d'études dans une entreprise sont embauché-e-s par celle-ci, et il y a des entreprises qui recrutent des stagiaires dans le but de les embaucher.

Bien sûr mais lorsqu'ils se font virer ou que la boîte ferme, le temps qu'ils ont passé en stage à être formés pour ce boulot, c'est autant de cours fondamentaux en moins. Et les statistiques montrent qu'un étudiant avec un DUT trouve plus facilement de travail qu'un étudiant avec un DEUG mais que 10 ans après l'obtention de son diplôme c'est beaucoup plus difficile pour lui d'en retrouver et c'est l'inverse qui se passe.

Déjà, un stage ne doit pas former pour un boulot particulier, et ensuite la formation gratuite tout au long de la vie (payée par les entreprises via des cotisations) doit être là pour qu'il soit possible de se reconvertir vers un autre métier ou acquérir de nouvelles compétences dans son métier pour pouvoir continuer à le faire. Pour les DEUG, je ne vois pas l'intérêt de faire un stage de toute façon et c'est pas avec un DEUG qu'on peut trouver du travail je pense, lorsque l'on rentre à l'université, c'est pour des études longues (4 à 5 ans) en principe.


(Aurélien a écrit :
a écrit :
Que le patron, en fait c'est le responsable du stage, ce qui est différent, fasse parti du jury de stage (à ma connaissance, pas du jury de fin d'études) ne me dérange pas, tous les patrons ne sont pas des méchants êtres diaboliques tout de même et je ne vois pas pourquoi ils seraient plus sévères que les profs !


Le problème c'est que quand tu sais que ton patron fait partie du jury qui délivre ton diplôme, tu as plutôt intérêt à la fermer sur tes conditions de travail et de rémunération et à être bien docile pendant ton stage !


Oui, mais c'est pareil dans la vie active, c'est le patron qui te donne de quoi manger et de quoi vivre à chaque fin de mois, et ce n'est pas un SMICard tout seul qui peut lancer un procès contre son patron, le patron pouvant embaucher de grands avocats, ce que le SMICard ne peut pas faire et il faudrait déjà qu'il ait les moyens financiers pour payer les juges et Cie. Mais c'est pareil à l'université de toute façon, tu n'as pas trop intérêt à ramener ta fraise pour dénoncer les agissements de la direction, cela pouvant coûter cher, très cher même puisque des étudiant-e-s se voient carrément exclus (à Nanterre par exemple). De toute façon, il faudra briser tant le capitalisme que la domination étatique si l'on veut une société qui ne soit pas oppresive.

Ce problème me fait penser au film de Laurent Cantet, Ressources Humaines, où un jeune fait un stage pour mettre en place les 35 heures, en tant que futur DRH... à la fin du film il se retrouve en solidarité avec les employés en grève (lui a été viré et son père qui travaillait dans l'usine mis en pré-retraite) !

En attendant, pour éviter les abus des patrons, on peut créer une loi punissant ces patrons-voyous à hauteur du préjudice commis, faciliter les recours en justice des étudiant-e-s et leur donner la possibilité de quitter l'entreprise en cas de problèmes et d'effectuer le stage dans un laboratoire de l'université ou ailleurs dans le public.

(alex a écrit :
  Le développement des stages obligatoires, et pour des élèves de plus en plus jeunes, est une volonté patronale pour formater et obtenir un personnel non ou peu payé pour des tâches utiles à l'entreprise.
Auparavant , c'est le patronat qui embauchait PUIS formait les nouveaux arrivants; Ces derniers recevaient en retour un salaire "conventionné" de débutant;
Maintenant, il faut effectuer de nombreux stages, peu rémunérateur et souvent sans intérêt direct avec la formation, pour obtenir un diplôme qui permettra peut être de décrocher un emploi ou d'autres types de contrats précaires toujours aussi peu payés.
Bref, c'est le jeune qui paye sa "formation"; D'ailleurs, la nouvelle loi sur la formation des salariés signée par la CGT généralise la logique à tous les travailleurs.


Il s'agit justement que les stages soient au bénéfice de l'étudiant-e en priorité, qu'ils s'inscrivent dans le profil de la formation, et qu'ils ne privent pas d'emploi les étudiant-e-s sortis de l'université. Le fait qu'auparavant le patronat embauchait puis formait les nouveaux-nouvelles arrivant-e-s n'était pas mieux puisque les nouvelles-nouveaux arrivant-e-s étaient certainement bien plus formatés pour les conditions spécifiques à l'entreprise. Et ensuite, il est nécessaire de créer un revenu minimum étudiant adapté en fonction des cas par un système à points pour que l'éducation supérieure soit vraiment gratuite (les entreprises en payant forcément une partie à travers les impôts).

(Aurélien a écrit :
a écrit :
Il n'y a pas besoin de combattre pour faire tomber un gouvernement, il suffit de ne point lui obéir, et donc je pense plutôt qu'il faut créer une dualité de pouvoir à l'échelle géographique la plus large possible pour faire tomber un max de gouvernements.


La lutte des classes est nationale dans sa forme et internationale dans son contenu. A l'échelle nationale elle s'est dotée d'organisations syndicales. Mais à l'échelle "européenne" de l'UE, la prétendue Confédération eurpéenne des syndicats (CES) n'est en rien issue du mouvement ouvrier et ne constitue pas un point d'appui, bien au contraire.

Rien n'empêche de créer une coordination européenne comme il a été fait en France.

(Wolf a écrit :
Primo, de quelle europe parles-tu?

De l'Europe au sens le plus large possible, il s'agit de lutter avec tous les autres étudiant-e-s victimes du capitalisme qui détruit les acquis sociaux et qui nous écrase.

(Wolf a écrit :
Deuxio: quels objectifs? S'il s'agit d'abroger des décrets tout ce qu'il y a de plus français, alors inutile de compter sur les étudiants finlandais. c'est en France à l'échelle de tout le pays (celle des lois et règlements existant et s'appliquant) qu'il faut s'organiser et combattre.


En voilà des objectifs :
- harmoniser les aides étudiantes à l'échelle de l'Europe pour créer un revenu minimum étudiant européen de haut niveau pour qu'un italien ait la même chance qu'un tchèque, un français la même chance qu'un finlandais, et que tous les étudiant-e-s puissent vivre dignement et étudier sans avoir besoin de travailler à côté ;

- créer un CEOUS (un Centre Européen des Oeuvres Universitaires et Sociales) placé sous la tutelle d'un Ministère de l'Education et de la Recherche européen ;

- gratuité des transports sur toute l'Union Européenne ;

- diplômes à cadre européen et non régionaux.

(Wolf a écrit :
Si il suffisait de désobéir... comment vas tu faire pour "désobéir" à ECTS? A la retraite à 65 ans? Robinson crusoe peut désobéir. Nous, nous avons un Etat qui se charge de faire appliquer les lois. On le combat ou on se soumet.

Il faut désobéir avant, pas après pour commencer... :hinhin: Louis Lecoin, anarchiste pacifiste, a obtenu bien des choses par la désobéissance civile : le statut des objecteurs de conscience et le rétablissement du régime politique notamment (voir sa biographie sur http://increvablesanarchistes.org/articles.../lecoin_bio.htm). Pour "désobéir" à €CT$, il faut faire ce qu'on fait maintenant : ne plus aller en cours, manifester devant les rectorats, préfectures, et ministères (Education + Matignon), refuser de payer les taxes d'habitation...


(Wolf a écrit :
Je suis ravi de voir que tk 2003 à cet égard, bien que se sentant obligé de parler de la confédération fantôme (la CES), situe son combat contre le gouvernement Chirac-Raffafrin et pas contre la commission de Bruxelles (sinon il faudrait des actions "européennes", en fait pas européennes mais dans le cadre de l'U.E.).

L'action peut tout à fait se diriger pour faire reculer tant Bruxelles que Paris etBerlin, non ? Et puis comme les mots d'ordre que je revendique sont irréalisables en totalité par les Etats, qui ne sont plus des Etats-Providence mais des Etats répressifs, l'action risquerait de déborder très probablement.

Fraternellement,
Maël Monnier
mael.monnier
 
Message(s) : 0
Inscription : 12 Nov 2003, 16:16

Message par tk2003 » 02 Déc 2003, 20:54

bon sang, mais qu'est-ce que t'as dans la tronche mael?
Tu comprend pas que le CADRE de l'UE c'est le démentellement de tout les droits que la classe ouvrière a arraché? On vit pas dans le monde rêvé, on vit dans le réel. aujourd'hui dire vive l'harmonisation européenne des diplômes, cela signifie : application des plans de l'UE, quoi que tu en dises.
Quant à wolf et steph : vous vous trompez, je me bat contre le gouvernement parceque justement il applique tout les plans de l'UE. Epargner la commission le conseil et le PE au nom de la lutte contre le gouvernement , c'est désarmer les étudiants, les travailleurs.
Moi sur ma fac à montpellier je me bat avec aurélien pour dire : a bas l'harmonisation européenne.
C'est justement ce que refuse de faire l'unef et tous ses potes qui appliquent tout dans les CA.
Freternellement TK2003.
tk2003
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2003, 19:01

Message par Aurélien » 02 Déc 2003, 21:58

Maël, à propos des formations correspondant au bassin d'emploi local:
Sur ma fac Montpellier 2 (Sciences), le CA, dans lequel siègent des élus de l'UNEF, a voté une maquette de master "Géosciences-Hydrosciences", spécialité "Gestion des littoraux et des mers". Parmi les enseignements, on trouve:

Tourisme littoral: Cote d’azur, Costa brava
Le port de Sète: Problématique et solution sur site
Développement et tourisme aux îles Baléares
Tourisme et aménagement touristique du Languedoc Roussillon
Problématique de l’eau en Camargue : Plan de gestion concerté à l’échelle d’un territoire
La pêche en méditerranée par.... le responsable des ventes de la Criée aux poissons, CCI Sète

Je voudrais bien qu'on m'explique comment les étudiants pourront trouver un emploi en dehors du Languedoc-Roussillon, près de l'Atlantique ou de la Manche si c'est le poissonier en bas de chez moi qui les a formés !
Aurélien
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Mars 2003, 19:22

Message par tk2003 » 05 Déc 2003, 11:55

Dans FUR28 :

a écrit :Etudiants : tous ensemble…
pour une bonne « harmonisation européenne » ?

« Pour faciliter la mise en place de cette pluridisciplinarité, de cette diversification des formations, j'ai proposé au CNESER du 23 avril dernier, la généralisation du système des crédits qui doit par ailleurs favoriser la mobilité européenne des étudiants. » (Jack Lang présentant sa réforme d’harmonisation européenne des diplômes, 21 avril 2001).

« C'est aussi pourquoi, dès le mois de mai, j'ai indiqué que je ne remettrai pas en cause les textes publiés au printemps 2002 pour la mise en œuvre en France de l'espace européen de l'enseignement supérieur, qu'il s'agisse du cursus licence, du cursus master ou des études doctorales » (Luc Ferry, 7 octobre 2002)

« Nous exigeons une véritable harmonisation basée sur un service public européen d'éducation égalitaire. » (appel des étudiants de Rennes à l’initiative de l’UNEF, 7 novembre 2003)

« Des AG dans les universités de Brest, Strasbourg 2, Nanterre ont rassemblé plusieurs centaines d’étudiants qui ont voté l’appel des étudiants de Rennes 2. Cet appel précise que : « L’harmonisation européenne des diplômes doit être basée sur un service public européen d’éducation égalitaire. » » (UNEF, 18 novembre 2003)

« une vingtaine d’universités françaises viennent d’entrer, du fait de leur seule volonté et avec un large accord de toutes les instances universitaires et nationales, dans le processus d’harmonisation européen dit « LMD » (licence, master, doctorat). Ce processus est une grande chance pour leurs étudiants, dont il facilitera la mobilité à l’intérieur de l’Europe. » (Luc Ferry, 24 novembre 2003)

« L’harmonisation européenne des diplômes ne doit pas être synonyme de reculs pour les étudiants. » (UNEF, 25 novembre 2003)

« Il s'agit d'harmoniser, pas d'uniformiser » (Claude Allègre, 25 novembre 2003)

« En matière d'harmonisation européenne des diplômes, la «réforme Ferry» n'existe pas : l'Education nationale ne fait que mettre en oeuvre un processus initié en France par Claude Allègre, alors ministre de l'Education nationale (1997-2000), et poursuivi par Jack Lang. » (Libération, 25 novembre)

«Une harmonisation des diplômes au niveau européen est nécessaire à condition qu’elle garantisse l’égalité des diplômes » (tract de l’Union des Etudiants Communistes, 25 novembre 2003)

« Nous voulons construire un enseignement supérieur européen fondé sur l’accès de tous à une formation de qualité et à la réussite » (communiqué de l’Union des Etudiants Communistes, 25 novembre 2003)

« Pour les socialistes, en aucun cas, l’harmonisation nécessaire des diplômes européens ne peut être l’occasion d’une remise en cause du cadre national des diplômes. » (Bureau National du Parti Socialiste, 25 novembre 2003)

« Alors, revenons à cette question de l’harmonisation des diplômes : c’est moi qui ait fait cette réforme, je l’assume pleinement… » (Jack Lang sur France Inter, 26 novembre 2003)

« S’il ne s’agissait que de cela, on ne verrait évidemment pas d’objection, les diplômes français ne possédant aucune vertu particulière par rapport à ces futurs diplômes européens » (Lutte Ouvrière, 26 novembre 2003)

« Pour une réelle harmonisation européenne, nous demandons : La multiplication des bourses de mobilité, un surlignage des diplômes permettant des équivalences » (UNEF, 27 novembre 2003)

« Elle demande que, à l'issue du passage au LMD de  l'ensemble du dispositif français de formations supérieures, un processus d'harmonisation négociée soit mis en œuvre. » (Conférence des Présidents d’Université, 27 novembre 2003)

« Pour les jeunes socialistes, l’harmonisation nécessaire des diplômes européens ne peut pas être l’occasion d’une remise en cause du cadre national des diplômes. Nous militons pour la création d’un service public d’Enseignement Supérieur au niveau européen. » (communiqué du Mouvement des Jeunes Socialistes, 28 novembre 2003)

« A cette logique, nous opposons une véritable harmonisation européenne » (texte de la « coordination nationale » étudiante, le 29 novembre 2003)

« Pour une autre harmonisation européenne : journée d'action le 3 décembre » (UNEF, 30 novembre 2003)

« La coordination nationale, réunie à Rennes le 29 novembre 2003, a rassemblé une trentaine d'universités représentées par plus de cent vingt délégué-e-s. Etaient aussi présentes les organisations syndicales prenant part au mouvement (CNT, FSE, Sud, UNEF ). La proposition d'une plate-forme riche et prometteuse en est ressortie. » (CNT-FAU, 30 novembre 2003)

« Après la réunion ce week-end de la coordination nationale étudiante réunie à Rennes, la Fédération SUD-étudiant appelle ces syndicats ainsi que l'ensemble de la communauté universitaire (étudiant-es, enseignant-es, personnels IATOSS) à relayer l’appel à amplifier la mobilisation dans l'enseignement supérieur ainsi que les différentes journées d’action prévues » (SUD Etudiant, 30 novembre 2003)

« contre la précarité et pour une Europe de l’éducation démocratique et accessible à tous. » (SUD Etudiant, 30 novembre 2003)

Où emmène-t-on les étudiants ? Sur quel terrain ?

Un mouvement a vu se dresser plusieurs milliers d’étudiants afin de contrer les attaques contre leurs diplômes nationaux, attaques qui ont été préparées depuis plusieurs années dans les fauteuils confortables de la Commission européenne, du CNESER et des CA des universités, secrètement car ces plans étaient connus de la plupart des organisations étudiantes officielles.
Quel est le problème central auquel ce mouvement a été confronté ?
La réponse se trouve justement dans ces citations. Car depuis le début, une chose bien précise soude tout le joli petit monde universitaire : des ministres et ex-ministres jusqu’aux anarchistes des temps nouveaux en passant par l’UNEF et SUD Etudiant, tous sont d’accords pour dire : « il faut l’harmonisation européenne des diplômes ». Qu’elle soit « bonne », dans le cadre du LMD, sec ou « négocié », tout cela doit se faire dans le cadre « européen ».
A priori (et c’est là que les étudiants sont piégés), le terme peut paraître séduisant : une harmonisation européenne, ça pourrait vouloir dire coopération européenne des universités, des voyages en perspectives, des rencontres à la pelle avec d’autres étudiants, c’est presque l’internationalisme prolétarien. Presque, car tout cela pourrait être valable… dans un monde idéal, ou tout au moins dans une Europe idéale dans laquelle on aurait exproprié le Capital.
Malheureusement, comme nous le savons tous, on ne vit pas dans un monde idéal, mais dans un monde réel. Or, lorsque l’on fait référence aujourd’hui à l’Europe, le contenu de cette notion est palpable : c’est de l’Union Européenne dont on parle, de cet ensemble d’institutions ultra-réactionnaires, qui s’apprêtent à franchir la ligne de démarcation avec les régimes démocratiques même décomposés.
Or, qu’est-ce que le cadre de l’Europe en ce qui concerne les universités ? Contrairement à ce qu’avancent certains, comme Lutte ouvrière , ce cadre n’est pas neutre, le processus qu’il a engagé et dans lequel se fondent les politiques nationales ne peut pas être autre chose que le démantèlement des droits acquis dans le cadre de chaque pays européen.

Peut-on gagner sans rompre avec le processus d’harmonisation européenne ?

La réponse est non. Pas parce que nous le souhaitons ainsi, mais bien par simple constat, un constat qui ne peut que s’imposer à tout observateur : le cadre de l’Union européenne, toute référence s’y rattachant, ne peut être que purement réactionnaire.
Voilà pourquoi l’avenir du mouvement ne dépend ni de la puissance vocale avec laquelle on fait une intervention, ni du nombre d’incantations stériles à la mobilisation ou à la « lutte ». Non, nous en sommes désolés pour ceux qui y croyaient dur comme fer, la victoire de cette mobilisation tiendra à la capacité des militants sincères de ce mouvement à expliquer quels sont les problèmes politiques auxquels sont confrontés les étudiants. Et bien entendu, on ne peut expliquer que l’Europe casse nos droits en même temps que l’on explique qu’il n’y a pas d’autres solutions que d’harmoniser dans le cadre de l’Europe. Impossible ? Pour ceux qui ont renoncé à résister aux attaques en effet. Pour ceux qui, dans le mouvement ouvrier ou auprès des étudiants, estiment qu’ils faut faire reculer ces attaques, ce n’est pas simplement possible, mais nécessaire.

Et les JCR dans tout cela ? S’adapter  ou résister ?

Depuis notre exclusion pour avoir condamné publiquement l’appel au vote Chirac, nous avons un regard un peu extérieur à l’organisation que nous avions construite pendant des années. Mais nous ne prendrons pas trop de risque en affirmant qu’un tel débat n’a pour l’instant pas été soulevé dans l’organisation, du moins pas de manière organisée. Nous ouvrons donc la marche.
Car les JCR ont une responsabilité dans ce mouvement. Sans représenter la direction du mouvement, elle a assez de militants pour intervenir dans les facs, que celles-ci soient mobilisées ou pas.
A l’heure où nous écrivons, nous estimons que les choses ne sont pas encore jouées. Les premiers éléments d’information que nous avons ne sont pas très bons : l’article dans Rouge du 27 novembre 2003 sur la mobilisation étudiante soutient ouvertement l’appel dit « de Rennes », qui se prononce pourtant pour « une véritable harmonisation basée sur un service public européen d'éducation égalitaire », sous prétexte que celui-ci se prononcerait pour l’abrogation du plan ECTS/LMD. Certes, il faut demander l’abrogation de cette réforme, mais si c’est pour exiger une nouvelle réforme dans le cadre de l’Europe, quel intérêt ?
De plus, la dernière circulaire des JCR est d’une confusion extrême, de sorte qu’il est impossible de savoir ce qu’il faut faire concrètement sur les facs si ce n’est « les bloquer ». On trouve même l’instruction suivante : « Il est fondamental de ne pas seulement donner au mouvement une tonalité corporatiste (défendre nos diplômes) mais qu’il exprime un rejet de la misère social, de la galère et de l’élitisme. » Fondamental de ne pas défendre nos diplômes ? Ce serait corporatiste ? Celui qui a rédigé cette circulaire a-t-il écouté les étudiants dans les AG ?
Il n’est pas trop tard, les militants des JCR investis dans ces mobilisations (ceux-là même qui ne voient pas dans l’altermondialisation le summum de la lutte de classe), peuvent aider les étudiants à se dégager de l’emprise des appareils qui ne souhaitent au final que négocier l’application de la réforme ECTS/LMD.
Nous reviendrons dans le détail sur le rôle de notre organisation dans cette mobilisation, en rapportant les faits…


a écrit :Pour information, voici les revendications qui ont été votées
par l’Assemblée générale des étudiants de Montpellier 3, en contradictoire avec celles de la « coordination nationale » :


« Nous exigeons :
- l’abrogation de la réforme LMD-ECTS et le rejet de l’harmonisation européenne des diplômes.
- le maintien de l’ensemble des diplômes nationaux, des DEUG et des maîtrises.
- le retrait réel du projet de loi Ferry renforçant l’autonomie des universités.
- le réengagement financier massif de l’Etat dans l’aide sociale et le logement social étudiant.

Nous refusons :
- toute forme de régionalisation et de décentralisation des universités. »

tk2003
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2003, 19:01

PrécédentSuivant

Retour vers Dans le monde du travail

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 5 invité(s)