par Valiere » 01 Juil 2004, 05:54
Objet : [appel_greve_edfgdf] Communiqué de membres d'instances
nationales de la Fédé CGT Mines et de l'Energie
Communiqué de membres des instances nationales de la Fédération des Mines et
de l'Energie CGT
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L'appel publié par la Fédération le 25 juin (voir plus bas), à l'issue de la
réunion des secrétaires généraux, n'intègre plus l'exigence du retrait du
projet de loi et ne propose pas de stratégie de lutte pour gagner.
Pourtant le gouvernement confirme sa volonté de passer en fo rce. Dans la
nuit du 25 au 26 juin, il a fait voter par l'Assemblée Nationale l'article
transformant EDF et GDF en sociétés anonymes. Il annonce pour le 29 juin le
vote de la loi.
Sous le titre "EDF-GDF : la CGT Energie ne réclame plus le retrait du projet
de loi", l'article des Echos du 25 juin 2004 indique que : "La direction de
la Fédération Mines-Energie de la CGT a publié un communiqué dans lequel
elle ne mentionne plus le retrait du projet de loi de changement de statut
d'EDF-GDF. (...) Ce tournant intervient après la cinquième journée de
mobilisation en l'espace de trois mois ".
Si la presse exploite la moindre faille dans les positions de notre
fédération qui avait organisé cette réunion de secrétaires généraux
qualifiée d'" historique ", c'est que les signes donnés durant cette réunion
sont effectivement clairs. D'autant plus clairs que Bernard THIBAULT,
présent à la réunion, a pesé dans le débat de tout son po ids de Secrétaire
Général de la CGT. Il a ainsi appelé les agents en lutte et en grève à
s'auto limiter quant au choix des formes d'action en évoquant le risque pour
l'image de toute la CGT.
L'absence , à quelques heures du vote du projet de loi de privatisation
d'EDF et de GDF, d'appel à un durcissement des interventions sur la
fourniture d'énergie marque l'abandon de l'objectif central du retrait du
projet de loi.
Par ailleurs, la commission d'experts décidant, après passage en SA, du
degré de l'ouverture du capital des entreprises avec les organisations
syndicales, mise en avant comme un acquis, ne fait pas partie des
revendications de notre fédération.
Nous sommes mandatés pour mettre en application les orientations du 2ème
Congrès de la FNME-CGT :
. maintien d'EDF et GDF en EPIC 100% publics et Fusion EDF-GDF;
. organisation de la confrontation majeure au cas où le gouvernement
persisterait dans sa volont é de changer le statut des Etablissements.
Nous constatons que l'appel du 25 juin abandonne cette orientation tant sur
l'objectif de maintien des EPIC 100% publics que sur celui d'aller jusqu'au
bout de la confrontation majeure.
Nous rappelons que la réunion des secrétaires généraux n'est pas une
instance statutaire. Seul un Conseil Général (instance statutaire réunissant
l'ensemble des syndicats de la FNME. Les votes y sont effectués en fonction
du nombre d'adhérents de chaque syndicat) aurait été qualifié pour modifier
les orientations du Congrès. Or, le Conseil Général prévu le 2 juin a été
annulé au dernier moment par le Collectif d'Animation et d'Impulsion (ex
bureau fédéral) et que, depuis, aucun Conseil Général n'a été convoqué.
En conséquence, nous considérons que les décisions et l'appel du 25 juin ne
sauraient en aucun cas engager ni la FNME CGT ni ses syndicats.
Grâce à la mobilisation exceptionnelle des agents, gagner le retrait du
projet de loi est à notre portée.
Ce n'est pas le moment de reculer. Par la grève, par nos actions et par nos
interventions massives et coordonnées sur la fourniture d'électricité et de
gaz, nous pouvons gagner.
Nous appelons tous les syndicats de la FNME à se coordonner autour de ces
objectifs et à s'inscrire dans cette bataille jusqu'au retrait du projet de
loi respectant ainsi les orientations votées à Biarritz.
Premier-e-s signataires :
Eric BUTTAZZONI (CEF), Emmanuel CHALARD(CEF), Thérèse LESPINAS (CEF), Carole LUISSIER (CEF), Clarisse DELALONDRE (CN Ufict), Françoise BERNARD-CORDOMI (CN Ufict), Sylvie REGULIER (CN Ufict), Tancrède MOTTA (CN Ufict), Dominique RICHER (CEF), Florence MAROIS (Collectif Fédéral Femmes-Mixité)
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APPEL DES SECRETAIRES GENERAUX
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Elargir et intensifier pour l'emporter !
Le caractère exceptionnel de la lutte des électriciens et gaziers, qu'ils
soient d'EDF-Gaz De France ou des Entreprises Non Nationalisées, est dans
toutes les têtes. Tant dans la forme que dans les contenus, cette lutte
marque l'attachement des personnels aux valeurs de service public, aux
valeurs de solidarité et de justice sociale.
A un point tel que toutes les campagnes de dénigrement, appuyées sur les
soi-disant privilèges des salariés d'EDF et Gaz De France n'ont qu'un impact
très limité dans l'opinion publique.
A contrario, cette même opinion publique reprend de plus en plus à son
compte les valeurs incarnées par cet extraordinaire mouvement et rejette
majoritairement les privatisations d'entreprises publiques.
D'ores et déjà, la mobilisation unitaire a permis des évolutions dont on
mesure mal aujourd'hui la portée, mais dont on devine qu'elles seront de
nature à ébranler encore davantage un système, une logique, qui ne visent
qu'à la recherche de toujours plus de rentabilité financière au détriment
des salariés, de leurs familles, de l'ensemble de la Nation.
Pourtant, à ce jour, ce haut niveau de mobilisation et de responsabilité des
personnels, n'a pas conduit le gouvernement à revenir sur ses intentions.
Enfermé dans une surdité coupable, celui-ci persiste à ignorer les multiples
interpellations qui lui sont adressées, lesquelles sont d'ailleurs relayées
jusque dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale par les députés communistes
et socialistes.
En fait, les libéraux veulent graver dans le marbre de la constitution
européenne la marchandisation de toutes les sphères de l'activité humaine, y
compris l'énergie.
A l'opposé, nous voulons que l'énergie échappe à la logique du fric.
Les atouts pour élargir la mobilisation et gagner sont r éels.
Le gouvernement est en grande difficulté pour convaincre sur le bien fondé
de cette réforme d'autant que l'UMP, le parti au pouvoir le plus faible
d'Europe, traverse une crise profonde et une guerre de pouvoir en son sein.
Nous disposons d'un projet alternatif, un EPIC EDF et Gaz de France fusionné
qui rassemble de plus en plus largement.
Les convergences revendicatives n'ont jamais été aussi fortes au sein des
entreprises.
Le niveau de reprise de l'outil de travail est sans précédent dans
l'histoire de nos industries.
Tout cela est déjà le résultat de notre investissement collectif dans cette
lutte solidaire, porteuse d'espoir pour l'avenir.
Dans la mesure où ne nous ne pouvons exclure que ce gouvernement, en dépit
de l'avis de la majorité des français, fasse le choix de passer en force,
nous devons travailler à la transformation du souffle de sympathie et de
soutien qui balaye notre pays en un engagement concret et visible des
usagers et des élus pour leur service public.
C'est dans cet esprit et avec la volonté farouche d'élargir en interne et à
l'externe et d'obtenir le référendum que les secrétaires généraux de
syndicats réunis le 25 juin, à Montreuil, proposent à l'ensemble des agents
d'intensifier l'action en :
? S'inscrivant partout dans la permanence de l'action par la convocation
quotidienne d'assemblées générales rassemblant toutes les catégories de
salariés.
? Multipliant les rencontres avec les usagers, en particulier à l'occasion
du week-end en utilisant la carte-pétition au Président de la République.
? Multipliant les opérations du type Robin des Bois ou Vitale.
? Intensifiant les coupures ciblées des industriels (sites SEVESO exceptés)
en lien avec les salariés concernés autour des questions d'emploi. Ceci
suppose la prise de contact avec les UL et les UD dès ce week-end.
? Visant une coordinatio n des baisses de charges et des interventions sur le
réseau qui permettent de maintenir l'équilibre production-consommation et la
fourniture d'énergie aux usagers domestiques.
? Interrompant la fourniture d'énergie de l'ensemble des sites EDF et Gaz De
France et du gouvernement.
? Mettant d'ores et déjà en débat la proposition d'un nouveau temps fort
unitaire et coordonné de grèves et de manifestations pour le mardi 29 juin
ouvert aux usagers.
La fédération a pris l'initiative de convoquer dans les heures qui viennent
une conférence de presse.
La fédération invite chaque agent à rejoindre la CGT afin de construire un
syndicalisme de lutte durablement fort, en capacité de peser sur le cours
des choses.
Si le 29 juin est une date importante du calendrier, elle ne marque pas la
fin de l'histoire, comme en témoignent les reculs du gouvernement face à la
lutte des privés d'emploi ou des intermittents du spectacle.
Un e feuille de route de luttes pour l'été doit être proposée au débat en
poursuivant les rencontres avec les élus, l'intervention dans les centres
CCAS et l'expression dans les festivals aux côtés des intermittents, des
opérations péages gratuits, et la diffusion de tracts et la signature de
pétitions à l'occasion du Tour de France, et tout cela avec les structures
interprofessionnelles.