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Message Publié : 23 Déc 2004, 12:46
par alex
H & M esquive les grévistes en improvisant un dépôt sauvage
Le suédois supplée au blocage de son unique entrepôt français.

Par Coralie FEBVRE
jeudi 23 décembre 2004

H & M sacré roi du poker menteur. Confronté depuis lundi au blocage de son entrepôt du Bourget, le groupe suédois a organisé en douce la contre-attaque. En coupant les vivres aux 65 magasins du pays, la centaine de grévistes comptait obliger la direction à ouvrir des négociations salariales. C'est raté. H & M a assigné 72 salariés en référé pour «entrave au travail». Et a refusé, mardi, la médiation proposée par le préfet de Seine-Saint-Denis. La marque aurait-elle des velléités suicidaires ? «Pas du tout, mais des livraisons venues de pays limitrophes nous ont permis de rétablir nos stocks», déclare-t-on évasivement au siège. Sans préciser comment H & M s'y est pris pour se passer, en quelques jours, de son unique entrepôt français.

Hier, les syndicats ont percé le mystère. «Nous avons des taupes parmi les non-grévistes, qui nous ont donné les coordonnées d'un entrepôt situé à Santeny, dans le Val-de-Marne», raconte Jules Pelmar, délégué CGT. Immédiatement, cinq des grévistes se sont rendus sur place. Ont parlementé avec les vigiles. Puis rencontré le directeur du site. «Il a été plutôt conciliant, poursuit Jules Pelmar. Il nous a offert un café, nous a expliqué qu'il assurait la logistique de H & M depuis vendredi, et nous a fait visiter.» Les grévistes sont ressortis perplexes : «Il y a l'équivalent de 5 ou 6 semi-remorques déchargés. On dirait un dépôt sauvage, les marchandises sont disposées en vrac sur les palettes. Mais ça confirme ce qu'on pensait : la direction a décidé de jouer la montre.» Contactée hier, celle-ci a refusé de confirmer cette information.

Pas de sortie de crise en vue, donc, d'autant que l'ambiance s'est nettement dégradée au Bourget. «Mardi après-midi, le directeur logistique est sorti pour nous insulter, et a menacé de tous nous virer», raconte Fofana Modibo, délégué FO. En retour, les syndicats ont saisi l'Inspection du travail pour clarifier la situation des intérimaires employés sur le dépôt clandestin. Et ont transmis à la préfecture le récit détaillé de leur visite à Santeny. Le médiateur compte s'y rendre à son tour, dès ce matin.

© Libération

Message Publié : 23 Déc 2004, 22:46
par boispikeur
a écrit :Entrepôts H&M Le Bourget (93) : grève pour les salaires et la dignité

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Depuis le 13 décembre, les salariés des entrepôts H&M, au Bourget, sont en grève pour obtenir des augmentations de salaire et des conditions de travail décentes. Un piquet de grève, où les grévistes se relaient jour et nuit autour de braseros, est installé devant la porte, empêchant tout approvisionnement des 63 magasins français de cette chaîne d’habillement, dont les rayons commencent à se vider.

H&M est une marque suédoise qui possède plus de mille magasins dans le monde entier. Elle est présente en France depuis 1998. Au cours des trois dernières années, le nombre de boutiques ouvertes a augmenté de 40%, tandis que le chiffre d’affaires de l’entreprise croissait de 60%. En 2003, il se montait à environ 5,8 milliards d’euros. C’est peu dire qu’elle a les moyens de payer. Mais cette augmentation du chiffre d’affaires se fait au détriment des salariés. En 2000, après une première grève, ils avaient obtenu «à l’arraché» le versement de cette prime, limité à trois ans, et un treizième mois de salaire. Depuis, les salaires n’ont pas bougé. Ils se situent actuellement à un peu moins de 1000 euros net par mois, 850 pour les plus bas.

Les grévistes réclament donc des augmentations générales de salaire de 11%, et non pas «au mérite» (c’est-à-dire selon le bon vouloir des chefs), comme elles se font actuellement, ainsi que la poursuite du versement de la prime d’intéressement. Après plusieurs mois de négociations avec la direction, la seule concession qu’elle ait faite a été une augmentation «ridicule» de 10 centimes pour le ticket restaurant!

Mais au-delà des salaires, les salariés de H&M veulent aussi qu’on les traite avec dignité. Dans l’entreprise, le travail précaire est de mise, 40% des 300 salariés de l’entrepôt du Bourget sont intérimaires, et certains ont été employés de façon abusive pendant quatre ans. Les boutiques tournent aussi avec des intérimaires, auxquels s’ajoutent des étudiants, qui restent quelques mois en attendant de trouver mieux. La plupart du temps, ce sont des femmes, à qui on ne demande pas seulement de vendre des habits, mais aussi de décharger les camions ou de porter de lourdes charges. À l’entrepôt, le travail se fait en équipe -comme si c’était indispensable, alors qu’il ne s’agit que de livrer des articles de mode!- et il débute à six heures du matin. Certaines mères de famille qui habitent loin sont obligées de se lever à 4h30 et si jamais, à cause d’un problème de transport, les employés arrivent en retard, c’est pour trouver un chef devant la pointeuse, auprès de qui il faut se justifier; cela peut même remonter jusqu’à un entretien avec le patron.

Face à l’arrogance et à la pingrerie de la direction qui refuse de les entendre, les salariés de H&M ont répondu par la grève. Lundi 20 décembre, la direction les a assignés en référé devant le tribunal de Bobigny, pour obtenir la levée immédiate du blocage des portes. Mais, contrairement à l’attente de l’avocat de la direction, le tribunal a mis sa décision en attente jusqu’au 24 décembre. Cela a été ressenti comme un encouragement par les grévistes, qui continuent le blocage des portes.

Correspondant local



oups! j'ai oublié la source
Lutte Ouvrière n°1899 du 24 décembre 2004 (ici)

Message Publié : 29 Déc 2004, 12:38
par faupatronim
(Le Monde @ 28 décembre 2004 a écrit :La police évacue les grévistes de l'entrepôt H&M du Bourget



Les salariés d'H&M bloquaient l'unique entrepôt d'approvisionnement des 63 magasins français du groupe depuis le 13 décembre.


La police est intervenue, mardi 28 décembre en fin de matinée, pour libérer l'accès à l'entrepôt H&M du Bourget, bloqué depuis trois semaines par une trentaine de salariés en grève pour des revalorisations de salaire.

Juste après l'intervention, qui a donné lieu à une bousculade d'environ cinq minutes, sans faire de blessés, les premiers camions du groupe d'habillement suédois sont sortis de l'entrepôt libéré pour effectuer leurs livraisons vers les magasins de la marque.

Avant d'intervenir, la police avait demandé, sans succès, aux grévistes de libérer l'accès aux lieux. Peu nombreux, ils n'ont que peu résisté et criaient simplement: "Tous ensemble, tous ensemble !"

"Nous sommes toujours en grève car nous sommes dans une entreprise qui ne respecte pas du tout les salariés", a commenté un employé de la marque, soucieux, comme ses collègues, de garder l'anonymat. "On ne demandait pas beaucoup, je suis vraiment déçue. Il n'y a eu aucune négociation : on nous traite comme des chiens, comme des esclaves", a renchéri une autre employée.

"LA DIRECTION ACCEPTAIT DE NÉGOCIER"

Les salariés d'H&M bloquaient depuis le 13 décembre l'unique entrepôt d'approvisionnement des 63 magasins français du groupe pour obtenir la réouverture de négociations avec la direction sur des revalorisations de salaire et le retour de la prime d'intéressement.

Le préfet de Seine-Saint-Denis, Jean-François Cordet, avait demandé à la Direction départementale du travail (DDT) d'assurer une médiation dans ce conflit.

Vendredi 24 décembre, le juge des référés du tribunal de Bobigny avait ordonné aux 76 salariés assignés en référé par la direction de lever le blocage d'ici à ce lundi à 9 heures, et prévu "le concours de la force publique" passé ce délai.

Pour les 1 500 euros d'amende réclamés par la direction à chaque gréviste, le tribunal avait décidé de renvoyer l'examen de l'affaire au 6 janvier.

Jules Pelmar, délégué syndical CGT, avait indiqué lundi avoir été reçu à la DDT par le médiateur. "Il nous a dit que la direction acceptait de négocier le 10 janvier (...). Nous voulons une trace écrite", avait-il déclaré.

Le groupe H&M emploie près de 300 personnes sur le site du Bourget, et près de 3 000 en France.

Message Publié : 29 Déc 2004, 17:51
par Crockette
"le directeur de la logistique est sorti pour nous insulter" : les manageurs, petits chiens dociles des multinationales ne supportent pas qu'un salarié ait des valeurs et des opinions différentes de celle de l'entreprise.

Demain si rien n'est fait, le libéralisme en entreprise ce sera ça : "où tu adhères à nos valeurs où tu quittes l'entreprise" . Il n'y aura pas d'alternative pour le salarié qui pense par lui-même et qui refuse de se plier au dogme universel libéral.

Soit compétitif, productif et tais toi.

Message Publié : 29 Déc 2004, 22:17
par DocStarrduck
"Fais des heures supplémentaire gratuite.
Sa prouve que tu t'investit et que tu t'interesse a ton travail."

"Tu touche le smic et tu veux êtres payer plus alors fais des heures sup."

J'ai donc répondu a mes collègues.
"Je veux bien travailler mais pas me faire arnaquer
Je ferai des heures suplémentaire quand le patron me pairat correctement.
C'est a dire quand il aura ogmenter mon taux horaire bien au dessus du smic"





Message Publié : 30 Déc 2004, 06:39
par Aumance
[QUOTE=polo2001,jeudi 30 décembre 2004 à 06:12]
H&M: les CRS vident le dépôt

En un quart d'heure, les CRS ont réduit à néant seize jours de blocage.

Depuis le lundi 13 décembre, les camions du groupe suédois étaient coincés dans l'entrepôt du Bourget (Seine-Saint-Denis). Privés d'approvisionnement, les 63 magasins français devaient brader les collections d'été. La centaine de grévistes comptait, comme en 2000, obliger la direction à ouvrir des négociations salariales. Sans succès






Quelle enseigne portent ces magasins, S.V.P. ? merci

Message Publié : 31 Déc 2004, 15:51
par boispikeur
(Aumance @ jeudi 30 décembre 2004 à 06:39 a écrit :

Quelle enseigne portent ces magasins, S.V.P. ? merci

Tu peux retrouver leur adresse sur leur site, ici

Message Publié : 31 Déc 2004, 22:18
par DocStarrduck
H & M - Le Bourget (Seine-Saint-Denis) : la police déloge le piquet de grève mais la direction n'a pas gagné

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Mardi 28 décembre, en fin de matinée, les forces de l'ordre sont intervenues pour chasser les grévistes qui, depuis dix-sept jours, bloquaient la porte des entrepôts de la chaîne d'habillement H&M, au Bourget. Plus nombreux que les membres du piquet de grève présents à ce moment de la journée (les soixante-sept grévistes se relayant jour et nuit pour empêcher les camions de ravitailler les quelque soixante-dix magasins français et italiens), les policiers ont réussi à les repousser pour dégager l'entrée et faire sortir quelques camions. Peut-être pas très fier du sale boulot que la direction d'H&M leur demandait de faire, l'un des policiers a même tenté d'empêcher un journaliste de télévision de filmer la scène. Aussitôt après, on a vu le patron en personne travailler au démontage de la tente installée sur le trottoir, lui qui, en presque trois semaines de grève, n'avait même pas pris le temps de discuter des revendications des employés d'H&M.

Les grévistes présents laissaient éclater leur colère: " Le patron envoie les forces de l'ordre pour taper sur ses salariés, voyez comment on est traité d'habitude à l'intérieur ", criait l'une. " C'est une honte, pour 80 euros qu'on demande " (le maintien de la prime d'intéressement). " Le patron d'H & M, c'est le roi de la jungle, il nous méprise... Toute l'année, quand il y a des réunions avec le personnel, c'est toujours en bas des escaliers, jamais dans une salle; il nous traite comme des rats. "

Cette intervention policière fait suite au jugement rendu vendredi 24 décembre par le tribunal de Bobigny, enjoignant les grévistes de libérer l'entrée de l'entreprise, mais aussi faisant obligation à la direction de négocier. Le représentant de l'État, le préfet de Seine-Saint-Denis, devait faire office de " facilitateur ", selon le terme employé! Il a surtout facilité la venue des policiers: pas le lundi, alors que la presse était présente, mais le lendemain.

Les salariés de l'entrepôt d'H&M se sont mis en grève pour des augmentations de salaire: ils demandent un quatorzième mois ainsi que le maintien de la prime d'intéressement, que la direction a supprimée, après l'avoir accordée pendant trois ans. Depuis le début de la grève, la direction a refusé toute discussion et a joué le bras de fer, en demandant au tribunal l'évacuation du piquet, mais aussi en retenant une partie du salaire des grévistes: ceux-ci n'ont rien touché pour les jours travaillés avant cette date. Cette mesure est ressentie comme un déni du droit de grève de la part de ce patron de combat, qui ne se sert des lois que quand ça l'arrange.

Même si les grévistes de l'entrepôt français d'H&M ont dû dégager la porte, leur mouvement n'est pas fini: " Nous sommes toujours en grève, car nous sommes dans une entreprise qui ne respecte pas du tout les salariés ", dit l'un d'eux. Les grévistes évacués, la direction d'H & M n'a pas encore gagné!

Correspondant local


Message Publié : 06 Jan 2005, 16:56
par alex
Les salariés d'H&M reconduisent leur grève<br><br>LEMONDE.fr 05.01.05 <br><br>Le tribunal de Bobigny examinera jeudi le cas de grévistes qui avaient bloqué l'entrepôt du Bourget, le seul entrepôt du groupe en France, fin décembre.<br>Les salariés de l'entrepôt H&M du Bourget, en Seine-Saint-Denis, réunis en assemblée générale mercredi 5 janvier dans la matinée, ont décidé à une "large majorité" de poursuivre la grève. Entamée voilà plus de trois semaines, ils revendiquent notamment une hausse de 11 % de leurs salaires. Une réouverture des négociations avec la direction du groupe suédois de prêt-à-porter a également été réclamée, selon un porte-parole de la CGT.<br><br>"Nous allons retourner à la Direction départementale du Travail (DDT) voir le médiateur et lui demander qu'il intervienne de façon plus forte" auprès de la direction, a déclaré Thierry Dumez, secrétaire général de l'union départementale de la CGT. Selon le syndicaliste, les propositions salariales faites par la direction lors de la réunion de lundi à la préfecture de Seine-Saint-Denis, sous l'égide du médiateur, "excluent 80 % des salariés à cause des conditions d'ancienneté".<br><br>Le syndicat va également demander "une enquête de la DDT" sur les conditions, "illégales" selon lui, d'emplois d'intérimaires dans le groupe, a précisé M. Dumez. Mercredi, peu après midi, des manifestants grévistes, qui cette fois-ci ne bloquent pas l'entrepôt, ont commencé à se réunir devant la DDT pour exiger la réouverture de négociations, a indiqué une source policière.<br><br>"EN ATTENTE D'UNE RÉPONSE DES SYNDICATS"<br><br>De son côté, la direction du groupe d'habillement a fait savoir, dans un communiqué, qu'elle était "toujours en attente d'une réponse officielle des syndicats via le médiateur" à ses propositions. Elle indique avoir proposé, lors de cette réunion, des mesures "afin qu'aucun salarié ne subisse de perte de pouvoir d'achat" et "que tout salarié ayant eu une augmentation de salaire sur trois ans inférieure à 6,2 % soit réajusté à ce niveau".<br><br>La direction a également proposé de "commencer des négociations annuelles obligatoires dans les jours qui viennent, ce qui permettra, entre autres, des discussions plus approfondies sur la politique de rémunération de la société". Le syndicat FO de H&M avait, lui aussi, estimé, mardi, que le projet de protocole de la direction "ne peut être signé en l'état".<br><br>Les grévistes du Bourget (environ une centaine) appellent également à un rassemblement jeudi matin devant le tribunal de Bobigny, où une nouvelle audience doit avoir lieu concernant leur blocage de l'entrepôt organisé fin décembre. La police avait évacué, mardi 28 décembre, les grévistes qui bloquaient depuis deux semaines le seul entrepôt du groupe en France. <br><br>Le groupe Hennes & Mauritz (H&M), fondé en 1947 en Suède et coté à la bourse de Stockholm, a aujourd'hui 1 006 magasins dans 20 pays, dont 65 en France. Il emploie au total 40 000 personnes, dont près de 3 000 en France. H&M vend près de 600 millions d'articles par an, dont 60 % sont produits en Asie. Selon le communiqué de la direction, le salaire brut moyen des employés du site du Bourget, hors cadres et agents de maîtrise, est de 1 301 euros par mois sur treize mois<br><br>