par Valiere » 13 Jan 2005, 23:37
CN des 11-12 janvier 2005
Motion Action présentée par l’Ecole Emancipée (liste conduite par Pierre Stambul)
nom donnée au SNES à l'Emancipation
Texte repoussé par le CN : 7 Pour, 57 Contre, 0 Abstentions, 0 Refus de vote
Les EE LCR ONT VOTECONTRE
Contre un pouvoir qui ira jusqu’au bout…
Fort de la casse des retraites, de la sécurité sociale et de l’échec du mouvement du printemps 2003, le gouvernement Raffarin est déterminé à démanteler ce qui reste de garanties sociales et professionnelles, et à mettre en place de la façon la plus irréversible possible la société de la marchandisation de toutes les activités humaines, de la mise en concurrence, de la privatisation des services publics.
Ces projets ultra-libéraux sont d’autant plus dangereux qu’ils sont très cohérents entre eux et cohérents avec les projets et agissements du MEDEF, de la Commission européenne et du capitalisme mondialisé.
La Réforme de l’Etat, la LOLF, la plan Borloo vont conjuguer leurs effets avec ceux de l’attaque des minimas sociaux et des 35 heures, mais aussi avec la loi de décentralisation et le projet de loi Fillon qui ne visent pas que le seul service public de l’Education Nationale.
L’austérité budgétaire, avec dans l’éducation les pires mesures de cartes scolaires depuis longtemps, est un des axes de cette offensive concertée avec la systématisation de la précarité et des licenciements, l’attaque des droits professionnels et de grève et la répression des personnes et des syndicats.
Dans l’Education l’attaque est frontale, avec pour les personnels la volonté de casser le statut de 1950 et de gérer les emplois, les carrières et les mutations à la tête du client ; pour les régions des inégalités accrues, et pour les jeunes des classes populaires un minimum éducatif (« socle commun ») à visée d’exclusion précoce du système éducatif, préfigurée par le « réforme » de la « nouvelle 3e ».
Voilà brossé brièvement le programme du gouvernement pour « la fenêtre de tir 2005-2007 », comme disent ces plagiaires de la stratégie militaire.
Et en face ?
… des revendications et des actions à la hauteur
Le front des travailleurs peine à trouver la même cohérence, pour pouvoir au moins prétendre résister à l’offensive et espérer sauvegarder les acquis des luttes passées, voire en arracher de nouveaux.
Il faut dire que l’attitude des confédérations et de la FSU en 2003, refusant de construire la grève générale interprofessionnelle en n’appelant pas à généraliser les grèves reconductibles et en poussant à la reprise dans les secteurs mobilisés, pèse encore au niveau de l’engagement des établissements, des secteurs, comme de la dynamique unitaire.
L’offensive libérale ne nous laisse pas le choix, le mouvement syndical et les mouvements sociaux n’ont qu’une alternative : ou bien agir dans un contexte de plus en plus difficile qui pose la question même de leur existence, ou bien concourir à amplifier fortement la dynamique de remobilisation déjà perceptible dans notre secteur le 7 décembre pour espérer enfin gagner sur les revendications :
- retrait du projet de loi d'orientation Fillon ; pour le SNES il ne saurait être question pour le syndicalisme de négocier sur la base de ce projet de loi.
- revenir sur le projet de budget 2005 : annulation des suppressions de postes annoncées, augmentation des postes aux concours, arrêt du recrutement de personnels précaires et titularisation immédiate sans condition de concours ni de nationalité de tous les précaires en poste ou au chômage.
- défense globale des services publics : aucune privatisation ni fermeture de service, refus de la décentralisation (non au transfert des TOS), défense des statuts des personnels. Le SNES proposera que l’action Fonction Publique sur les salaires et ses suites englobe ces revendications. Concernant les salaires, le SNES se prononce pour le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat sous forme d’augmentations uniformes pour tous, avec comme priorité les bas salaires.
- le SNES appelle les personnels à participer massivement à la mobilisation interprofessionnelle du 5 février. Il propose qu’à l’issue des manifestations du 5 février se tiennent des AG interpros. Il estime urgente une lutte unitaire d’ampleur contre les régressions sociales en cours (pouvoir d’achat, retraites, 35 heures…).
Le Conseil National du SNES conscient de ces enjeux décide de proposer à la FSU, aux intersyndicales, aux établissements, un dispositif de lutte durable qui propose de tenir des AG départementales et régionales dès que possible et en tout état de cause le jour de la grève du 20 pour envisager les suites de la mobilisation, la demande faite aux établissements étant de venir à ces AG mandatés sur la meilleure façon de faire vivre la grève (reconductible chaque jour, ou de semaine en semaine…) ainsi que le développement des structures de coordination du mouvement, dont chacun sait depuis 1995 et 1998 (Seine-Saint-Denis, Loire-Atlantique, Gard et Hérault…) qu’elles sont indispensables, aux côtés et avec les syndicats, pour espérer gagner.
En tenant compte de ces mandats le SNES pourra, dans le cadre unitaire le plus large, faire des propositions de centralisation : grève, manifestation nationale centrale avant les vacances de février. Ce dispositif doit être proposé aux autres secteurs en visant à ce que les AG soient interprofessionnelles.