Le parisien du 15 mars 2005
a écrit :
Aulnay-sous-Bois Fin du conflit chez PSA
C'EST « un défilé de la victoire » des ouvriers grévistes dans les ateliers de production qui a marqué hier soir la fin de dix jours de conflit chez PSA-Citroën à Aulnay. Un conflit qui avait débuté le 3 mars par un débrayage sur la chaîne de montage. Les ouvriers, appuyés par les syndicats CGT, FO, CFDT, CGC, CFTC réclamaient le paiement intégral des jours de chômage technique prévus par la direction.
En raison d'une baisse de la production sur la Citroën C3, celle-ci a en effet prévu dix-huit jours de chômage technique répartis sur mars, avril et mai, payés 60 % du salaire. Les syndicats avaient calculé que la perte moyenne par mois et par salarié était de 177 euros pour des salaires mensuels de 1 100 euros. Un premier accord - prévoyant qu'une partie des jours chômés serait payée à 100 % et l'autre donnerait lieu à récupération au cours des deux années à venir - signé par quatre organisations syndicales, avait été repoussé par la CGT, majoritaire dans le collège ouvrier, la CFDT et SUD ainsi que par les grévistes réunis en assemblée générale.
« La grève a payé et elle a posé le problème des salaires, trop bas »
Ceux-là mêmes qui étaient en tête du cortège de la CGT Métallurgie à Paris lors des manifestations du 10 mars, après avoir également mené des actions au centre commercial Parinor. En dix jours, quelque 600 ouvriers de production - sur un total de 3 800 - sont entrés dans ce conflit, selon la CGT, qui a rapidement provoqué une baisse de la production, tombée de 1 500 à moins de 600 véhicules/jour. Hier matin, une nouvelle rencontre a eu lieu entre tous les syndicats et la direction de PSA . Les discussions se sont poursuivies jusqu'en milieu d'après-midi pour aboutir à un accord et à la reprise du travail votée hier soir en assemblée générale. « Nous avons obtenu le paiement des indemnités de transport les jours chômés et la compensation de ces jours de chômage sur la base du volontariat. Le rattrapage n'est plus obligatoire la première année », a précisé hier soir Jean-Pierre Mercier, délégué CGT. Les syndicats ont également obtenu le maintien intégral du salaire pendant les jours de grève. « C'est aussi une victoire morale. La grève a payé et elle a posé le problème des salaires, trop bas », s'est félicité le représentant CGT, heureux également d'avoir vu dans les rangs des grévistes « une majorité de jeunes ouvriers qui ont relevé la tête ». De son côté, la direction du site d'Aulnay a jugé « satisfaisante » la reprise du travail, qui devait avoir lieu ce matin à 6 h 45.
Alain Martin et Véronique Maribon-Ferret