
Publié :
10 Avr 2005, 14:39
par Valiere
COMMUNIQUE DE PRESSE
A l’issue du congrès national du SNES, qui s’est conclu vendredi 8 avril 2005, la direction nationale du syndicat a refusé d’appeler à la grève la semaine prochaine, le 14 avril, date de manifestations proposée par les lycéens.
La direction du SNES n’a jamais pris la mesure de la mobilisation lycéenne, ni de la nécessité de rejoindre ce mouvement, par solidarité d’une part, mais aussi pour développer une mobilisation dans l’éducation et plus largement, en mesure de faire reculer le gouvernement par l’abrogation de la loi Fillon, et sur le reste de la politique libérale.
L’Emancipation considère que les pratiques violentes des forces de l’ordre, cautionnées et même commanditées par le ministre de l’Education, constituent une véritable provocation, à l’égard d’une jeunesse qui manifeste avec détermination et calme son refus de la société qu’on leur prépare.
Et que le SNES a une obligation de solidarité immédiate.
Nous demandons à la direction nationale :
- d’appeler immédiatement à la grève le jeudi 14, pendant que les deux tiers des académies sont encore en activité, de proposer aux autres syndicats d’appeler aussi au 14 et à la FCPE d’appeler à « école morte »
- de demander, si possible conjointement avec la FCPE, aux responsables des syndicats de chefs d’établissements de retirer leur propos sur l’irresponsabilité du SNES et de la FCPE et sur l’impossibilité d’abroger la loi Fillon et à défaut d’accord, d’en tirer toutes les conséquences pour les relations avec ces syndicats.
- de mettre en place au niveau national comme dans les académies des structures militantes et juridiques pour aider les lycéens confrontés à la répression des forces de l’ordre ou des chefs d’établissements
A défaut de réponses positives de la direction du SNES, l'Emancipation prendra les dispositions et les contacts nécessaires pour intervenir dans le sens des propositions ci dessus, en concertation avec ses militantEs syndiquéE au SNES ou ailleurs.
Le 10 avril 2005
L’Emancipation Tendance intersyndicale,
Contacts : Catherine Dumont 06 08 57 58 50
Pierre Stambul 06 33 95 29 97
Olivier Vinay 06 20 55 57 61

Publié :
10 Avr 2005, 14:41
par Valiere
Envoyé le 8/04
La fédération des travailleuses et travailleurs de l'éducation, affiliée à la
confédération nationale du travail (FTE-CNT) dénonce avec force les violences
policières exercées contre les lycéen-ne-s lors de la journée de mobilisation
du jeudi 7 avril, notamment à Lille, Paris, Béziers.
L'usage de la matraque, les interpellations, montrent la surdité du ministre de
l'Education et du gouvernement face aux revendications légitimes des
lycéen-ne-s, qui luttent depuis déjà plusieurs mois contre la casse organisée
du service public d'éducation.
La violence policière et les tentatives de marginalisation (notamment la
référence à de prétendus "groupuscules infiltrés") tentent d'étouffer un
mouvement qui dérange, et montre l'intransigeance d'un pouvoir répressif et
réactionnaire.
Nous affirmons notre solidarité avec les lycéen-ne-s contre la répression,
protestons contre les exactions (tabassages en règles) perpétrées par le
pouvoir. Il est de la responsabilité des organisations syndicales de l'éducation
de refuser la logique de marginalisation des mouvements lycéen-ne-s et de
prendre
leur responsabilité en lançant un appel franc à la grève reconductible des
personnels, et ce dans les plus bref délais. C'est en ce sens que nous oeuvrons
depuis plusieurs mois, et que nous continuerons à oeuvrer.

Publié :
11 Avr 2005, 21:44
par Valiere
Comités Syndicaliste-Révolutionnaires
Bulletin d’Avril 2005
Des centaines de milliers de jeunes ont défilé pendant des semaines. Il y a eu une forte mobilisation de la jeunesse des lycées professionnels, celles et ceux qui vont devoir très vite vendre leur force de travail. Avec un chômage et une précarité en hausse, il n’est pas étonnant de voir la jeunesse prolétarienne entrer en lutte. Il y a urgence, et cette mobilisation le démontre, à construire une organisation syndicaliste parmi la jeunesse prolétarienne, en activité ou en études..
L’offensive patronale se poursuit. Après les retraites en 2003, la Sécu et EDF en 2004, cette année ce sont le Code du Travail, les salaires et le degré d'exploitation (en imposant une hausse du temps de travail) qui sont les axes des patrons et de l’Etat. Un regroupement de la classe est-il en train de trouver sa voie ? La multiplication des journées d’action dans le secteur public dès la rentrée de septembre 2004 a été combattu à la base. Le 10 mars devait être une journée d’action pour la seule métallurgie. Après les grèves dans la fonction publique le 20 février, une nouvelle journée était en discussion pour mars. Mais les directions fédérales et confédérales ont dû tenir compte du climat : de plus en plus les syndicats se sont exprimés pour la convergence public-privé, et pour la grève. Les luttes sur les salaires et contre la hausse du temps de travail dans le privé se sont aussi multipliées. Les réactions contre les délocalisations ont parfois débouché sur des actes réels de solidarité interpro.
Tout cela a préparé la journée du 10 mars. Elle a été en majorité une mobilisation du privé : de nombreux débrayages ont eu lieu, parfois massifs. La question est dans toutes les têtes : et après ? Il faut une perspective de lutte centrale. Cela suppose que des moyens réels soient donnés aux syndicats et aux UL pour se coordonner, pour dépasser le corporatisme et la division. Les directions des confédérations ne font pas d’excès de zèle dans ce sens ! S’il est utile de le dénoncer, c’est encore mieux de nous organiser nous-mêmes pour construire notre solidarité sur le terrain. Il n’y a pas aujourd’hui de courants syndicaux de classe organisés qui présenteraient une alternative réalisable et de masse face au syndicalisme institutionnel. La situation ne changera pas d’elle-même sans que l’on se mette à reconstruire les Unions Locales. La recomposition syndicale c’est la réorganisation du syndicalisme sur des bases de classe : syndicalisme d’industrie avec un seul syndicat pour tous sur un même lieu de travail, syndicalisme interpro par des unions locales vivantes et en renforcement, bourses du travail unitaires pour donner au syndicalisme « rassemblé » une base matérielle solide. Quand de réels progrès seront faits sur ce terrain là, alors la recomposition syndicale sera en marche. Et les effets concrets sur le terrain se traduiront par des victoires (contre la répression syndicale et des luttes, contre la précarité, contre la baisse des salaires réels et la hausse du temps de travail, contre l’application d’accords d’entreprises ou de branches dérogatoires,…).
Avec le traité constitutionnel des militants se détournent de la lutte quotidienne : on délaisse l’organisation syndicale pour du temps passé à des réunions de collectifs où de savants conférenciers vous expliquent, pendant des mois, sous tous les angles les méfaits du traité. Des comités « citoyens » divers et variés se montent en fonction des logiques d’appareils politiques, perpétuant la division. Et s’installe chez certains l’idée que tout dépend du résultat du vote le 29 mai.
Mais les aspects positifs sont à saisir. Le NON est majoritaire au sein du prolétariat. Le 29 mai sera un jour où l’unité des prolétaires peut s’exprimer. Le référendum n’est qu’un moyen, mais un moyen que le prolétariat doit utiliser. Si le NON passe, le matin du 30 mai, nous aurons le sourire en entrant au boulot et le taulier fera la gueule. Nous aurons fait un pas en avant. Il restera beaucoup à faire, même si le NON l’emporte : reconstruire la conscience de classe. Ce n’est pas une tâche idéologique, c’est le fruit de l’organisation au quotidien de notre classe qui produit et qui lutte. D’ici le référendum, le meilleur moyen d’assurer la victoire du NON c’est de se mettre au travail pour coordonner les syndicats dans les unions locales et des bourses du travail unitaires. C’est ce progrès là dans l’organisation qu’il faut réaliser. Si l’on veut que s’exprime un NON de classe, indépendant.
La question des structures est source de crise permanente dans les syndicats. Au 3ème congrès de Solidaires a été acquis la reconnaissance des unions interpro (UL et UD) dans les conseils nationaux, contre la volonté des sensibilités corporatistes et bureaucratiques. Dans la CGT, le CCN de février a révélé la vraie nature de l’affrontement interne. La CE confédérale a voulu passer par dessus l’organe statutaire qu’est le CCN. Le projet réel de la CE vise à restructurer de fond en comble la confédération sur le syndicalisme institutionnel type CES. Cela se traduirait par une remise en cause des fédérations, des UD, des UL et des règles statutaires actuelles. Le but est de calquer la structuration de la CGT sur les réorganisations territoriales du capitalisme (pays, régions, Union Européenne). Le discours de la CE confédérale à propos du plan national de syndicalisation est éclairant : à chaque CCN, on dénonce la « lourdeur des organisations et des structures » de la CGT, « on sait pas faire pour aller vers les salariés », « il faut s’y prendre autrement »,…. Dans la pratique cela se traduit, pas encore partout, par des cibles (ex : grosses zones industrielles) choisies en contournant les unions locales avec les syndicats multipro. Au prochain congrès de la CGT, il ne s’agira pas de faire des effets de tribune sur l’idéologie. Il faudra être utile aux de syndicats CGT pour combattre les projets de réorganisation des structures, et pour gagner sur le renforcement du syndicalisme d’industrie et des unions locales