Précision sur la fermeture de la fac Paris 8 et RDV le 9 mai

[Puig Antich]

Précision sur la fermeture de la fac Paris 8 et RDV le 9 mai.

Voici le texte que nous, occupants de l’amphi A1, avons rédigé pour expliquer les circonstances de la fermeture par son Président P.Lunel de la fac Paris 8, pour 3 semaines. Ce texte se situe dans le contexte où P. Lunel a organisé sur le site web de l’Université P8 une pétition contre nous, les occupants de l’amphi A1, demandant ainsi à toute la fac son assentiment à l’intervention des policiers, et au “rétablissement de l’ordre".
Nous vous donnons rendez-vous le lundi 9 Mai, à 9h, devant l’Université Paris 8, (M° Saint-Denis Université) pour sa réouverture.

(Quelle forme peut prendre aujourd’hui une université critique ?)

Le site web de l’Université Vincennes St-Denis se présente depuis quelques jours comme le triste étalage d’auto-justifications de tous les actes malheureux de sa direction (intervention des CRS le 14 avril, fermeture le 15). On y trouve aussi une pétition « d’usagers » (puisque c’est désormais le terme consacré, y compris pour parler de ceux qui désirent savoir) mécontents « d’être pris en otage ». De plus, depuis la fermeture des portes de la fac, le zèle de vigils nettoyeurs rend impossible un quelconque affichage durable sur les murs du parvis de P8.

En-trop-potes et occupants de l’amphi A1,

1) Comme les enseignants et personnels réunis le 20 avril à la bourse du travail de St-Denis, nous condamnons la fermeture de l’Université et celle de la bibliothèque. Comme eux, nous demandons leur réouverture immédiate. Si nous pouvons encore supporter d’être privé de nos professeurs pendant un temps, nous empêcher l’accès à nos livres pendant 3 semaines est inacceptable. La bibliothèque, faut-il le rappeler, a pour vocation la concentration et l’étude plus que la consommation de petits-fours.

2) À tous ceux qui persistent et signent contre nous en ronchonnant, nous rappellerons que notre blocage puis le petit jeu de stratégie entamé avec les personnels de sécurité le lendemain n’ont jamais empêché quiconque de rentrer dans l’Université, de s’asseoir pour écouter un cours, ou de se lever pour le faire. Notre blocage s’est fait minutieusement, laissant libres tous les accès périphériques de l’Université. Nous souhaitions protester contre les vigiles qui nous avaient pour la énième fois réveillé de notre nuit à l’amphi A1, à 3h30 du matin, en déclenchant l’alarme fatale. Plus largement, il s’agissait de faire découvrir des itinéraires nouveaux de circulation dans l’espace de Paris 8, qui rompent avec cet espace informe et inhospitalier qu’est le hall central en face du métro. Nous précisons que la récupération de l’amphi A1 le jeudi 15 ne s’est fait qu’après en avoir été délogé par la police, et dans le but de récupérer nos affaires anthroposées. Notre court passage dans la loge des vigiles était une diversion visant à vérifier pratiquement quelques points écrits dans Sun Zi.

3) Nous tenons absolument à ce que les allégations présidentielles et le parfum sulfureux des évènements des derniers jours ne détournent pas l’attention de notre projet initial : nous occupions l’amphi A1 depuis le 21 mars afin de protester :
- contre les conditions de séjour faites aux étudiants étrangers, et ignorés par le LMD
- contre le brouillage total des horizons qu’engendre l’application du LMD dans les cursus universitaires et particulièrement celui des étudiants d’Anthropologie de P8.

Le rappel des faits institutionnels sur le site de Paris 8 par la vice-présidente du Conseil scientifique ne rend nullement raison de tous ceux que l’application du LMD va permettre d’envoyer à la trappe. Le rafistolage éphémère qu’on nous propose peut étonner de la part de ceux qui se réclament du sérieux scientifique. Nous n’ accepterons pas des diplômes au rabais. Quel étudiant, par exemple voudra s’engager dans un DEA d’Anthropologie, dont il sait qu’il est susceptible de disparaître dans les 2 ans ? Que feront l’an prochain les étudiants actuellement engagés dans leur première année de DEUG ? Aucun policier ni aucun vigile ne saura répondre à cette question

Source : http://paris.indymedia.org/article.php3?…