Expulsions A Montreuil

Message par boispikeur » 14 Oct 2005, 19:37

Je n'étais pas présent ce soir là, mais je suis allé à un des rassemblements le soir suivant, tous les témoignages convergent pour dire que la Police a été d'une rare violence. Plusieurs m'ont parlé entre autre d'une personne de 70 ans qui a été frappée lors de la charge des flics dans le centre social.
Pour ce qui est de la situation des expulsés, c'est vrai aussi: Ce ne sont pas des squatteurs, mais des gens qui ont payé des loyers, avant d'en faire grève du fait des conditions merdiques où ils vivent (Un gosse a choppé le saturnisme, quand même...).

Là encore, c'est le traitement policier d'une urgence sociale et politique qui a été faite.

Ceci dit, on m'a aussi parlé de "totos" qui ont tenté de foutre le bordel dans assemblées. Comme exemple, ils sont allé "chauffer" un foyer de jeune travailleurs à côté pour qu'ils affrontent les flics: "Souci", maintenant, une jeune sans papier est en cours d'expulsion ( :headonwall: )

depuis, il y a des assemblées tous les soirs au lieu du campement, (voisins, orga, etc) de 100 à 150 personnes.

Les dernières infos: Femmes et enfants vont aller dans les logements provisoires qui leurs sont proposé (chambres d'hôtels)s, les hommes vont rester camper tant qu'ils n'auront pas la certitude qu'au bout des 30 jours de logements précaires proposés par la mairie de Montreuil, ce ne soit pas la rue...

Samedi, il y a aussi (en dehors de rassemblement à 18h) un projet de départ groupé depuis Montreuil à 14h pour aller à la manifestation pour le droit au logement à République
boispikeur
 
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Message par boispikeur » 19 Oct 2005, 23:25

Témoignage de Jean Pierre Bastid

a écrit :(témoignage)

à Montreuil le 4 février 1937 et demeurant depuis trois ans à Bagnolet, dans le 93, je me dois de porter à l’attention de mes concitoyens les faits suivants, dont j’ai été témoin et victime.

Le mardi 11 octobre, j’ai été mis au courant par des voisins de l’expulsion de familles ivoiriennes habitant 2, passage du Gazomètre, à Montreuil. Nous nous sommes immédiatement rendus sur les lieux, ma femme et moi, pour leur porter assistance. Nous avons regroupé leurs affaires éparpillés en pleine rue puis il a été décidé, avec les familles et les personnes solidaires du voisinage, de se réfugier à la maison de quartier Lounès-Matoub, 4-6, place de la République, à Montreuil, pour abriter les familles et les enfants ainsi que leurs affaires et ainsi interpeller la mairie de Montreuil sur la nécessité de leur relogement. Un grand mouvement de solidarité a réuni les habitants de la commune et des environs.
Dans l’après-midi, un membre du cabinet du maire est venu à la rencontre des familles, leur proposant 3 jours d’hébergement en hôtel sur le département ou dans d’autres banlieues lointaines, alors que leurs enfants sont scolarisés sur Montreuil. Les familles ont refusé la proposition, estimant que leur situation resterait précaire. Le représentant de la mairie nous a très clairement menacés d’une intervention policière afin de nous évacuer. Dans cette éventualité, les familles et les soutiens ont décidé de se barricader dans la salle
d’activités de la maison de quartier.
L’intervention a commencé vers 20 heures quand, à coups de bélier, les CRS ont défoncé la porte. Aussitôt l’éclairage a été coupé. Des enfants se sont mis à hurler. Alors que nous nous tenions un peu en retrait en scandant des slogans contre les expulsions, les CRS casqués, visières baissées, armés sur le pied de guerre — boucliers, jambières renforcées, tonfas, etc. — nous ont encerclés. Après avoir renversé et sauvagement jeté en l’air les sacs des familles, les tables et la nourriture qui s’y trouvait, ils ont commencé à nous repousser vers la sortie. Inquiets pour les femmes et les enfants qui s’étaient réfugiés dans la cuisine, porte fermée, nous avons formé une chaîne afin de les protéger et d’être témoins de leur sort, vu la violence de l’intervention.
En vain.
Pour ma part, j’ai été projeté à terre et piétiné. J’ai eu beaucoup de mal à me relever. Pour précipiter le mouvement et alors que j’étais déjà estourbi et en proie au vertige, un CRS a levé sa matraque, mais un gradé lui a fait signe de ne pas frapper. “ Ça va, monsieur ? ”, a-t-il demandé.
Puis me prenant par le bras, il m’a dirigé vers la porte tandis que ma femme et mes compagnons étaient évacués très brutalement vers la cour, les uns après les autres ou par petits groupes. Me trouvant isolé et un des derniers, j’ai été poussé dans la cour entre deux rangs de CRS.
À mi-distance de la grille qui ferme la cour, j’ai essayé de parler au commissaire que j’avais vu le matin procéder à l’évacuation du passage du Gazomètre pour lui rappeler la présence d’enfants dans le local. Il m’a dit : “ C’est ça, c’est ça… Dégage ! ”
Je continuais ma route quand deux CRS se sont précipités sur moi. J’ai reçu un violent coup de poing sur le nez puis un troisième policier, en civil, qui s'était joint à eux m’a asséné un très brutal coup de matraque sur le côté gauche de la tête. Tandis que je titubais, ils m’ont poussé brutalement vers la sortie et je suis tombé à la renverse sur des grilles. On m’a relevé, la tête en sang, alors que j’avais perdu conscience. Deux personnes m’ont soutenu et emmené m’asseoir au café le plus proche. On a épongé le sang qui m’aveuglait et appelé les pompiers qui m'ont emmené avec ma femme à l'hôpital de Montreuil.

Premier bilan :
“ Traumatisme crânien, traumatisme facial avec plaie, couture paupière supérieure de l’œil gauche, hématome du nez orbite gauche, hématome du nez avec fracture, fracture de la 7e côte gauche, état de choc psychologique, incapacité totale de travail personnel (ITTP) de quinze jours, sous réserve… ”

En conséquence je porte plainte contre X pour ces faits de violences policières que rien ne pouvait justifier, n’ayant à aucun moment menacé quiconque.
boispikeur
 
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Message par Puig Antich » 19 Oct 2005, 23:50

Le jour où les prolétaires armés tiendront la rue, ils feront moins les fiers. Saletés.
Puig Antich
 
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