a écrit :La généreuse politique de dividendes (*) des sociétés du CAC 40
Les actionnaires ont été particulièrement choyés par les entreprises du CAC 40. En début d'année, ils ont engrangé des plus-values potentielles conséquentes, liées à l'appréciation de plus de 23 % de l'indice phare de la place parisienne en 2005. Aujourd'hui, tandis que la période de versement des dividendes au titre de l'année dernière bat son plein, ils encaissent des sommes historiquement élevées : 30,2 milliards d'euros, soit 40 % de plus qu'en 2004.
En 2006, selon la société d'études FactSet JCF, les dividendes cumulés du CAC 40 pourraient dépasser 35 milliards d'euros.Alors que les années précédentes, certains groupes (Cap Gemini ou Alcatel en 2004) refusaient de sacrifier à une pratique logiquement très appréciée des actionnaires, tous les acteurs du CAC 40 ont versé des dividendes en 2005.
Quant au taux de "redistribution" (*), bon indicateur de la générosité des entreprises à l'égard des détenteurs de leurs actions, il a aussi augmenté : il atteint, en moyenne, 36,1 % du bénéfice net des entreprises du CAC 40 (contre 32,8 % pour 2004), selon les calculs de Jean-Noël Vieille, directeur de la société de gestion KBL France. Au hit-parade des sociétés les plus généreuses, selon le professionnel : PPR, Accor ou Vivendi, qui ont redistribué respectivement 61,8 %, 61,4 % et 55,8 % de leurs bénéfices nets.
PROFITS RECORDS EN 2005Cité par le quotidien Les Echos, Serge Weinberg, président du conseil d'administration d'Accor a reconnu, lors de l'Assemblée générale du groupe hôtelier, mercredi 10 mai, que le taux de redistribution de ce dernier "n'est pas normal".
Les entreprises chouchoutent-elles donc trop leurs actionnaires ? Les professionnels des marchés ne manquent pas d'arguments pour soutenir le contraire. "Si les dividendes sont à de tels niveaux, c'est avant tout parce que les profits des groupes du CAC 40 ont atteint des records en 2005 (84 milliards d'euros au total)", souligne M. Vieille. Et de rappeler que, sur une longue période, le taux de redistribution des entreprises intégrées dans l'indice phare de la Bourse de Paris reste stable, à environ un tiers des bénéfices nets.
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La hausse des dividendes en 2005 s'est-elle faite aux dépens des salaires ? Pas si simple, répondent les spécialistes.
Certes, peu d'entre eux contestent qu'en un peu plus de vingt ans, le partage des richesses créées par les entreprises françaises s'est nettement ajusté en faveur des profits et au détriment des salaires.
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Cecile Ducourtieux-------
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Le dividende. C'est la part du bénéfice net qu'une société reverse à ses actionnaires. Le dividende est fixé en assemblée générale par ces derniers, qui décident de l'affectation des résultats de l'entreprise sur proposition du conseil d'administration ou de surveillance. Il est versé au plus tard neuf mois après la clôture de l'exercice au titre duquel il est distribué. Il est payé en numéraire ou en actions de l'entreprise.
Le taux de distribution. C'est le rapport entre le dividende et le bénéfice net de l'entreprise. En Europe, une politique de distribution est jugée faible si le taux n'excède pas 20 %. Au-delà de 60 %, elle est jugée forte.