Note de la modération : les deux fils parlant du même sujet ont été fusionnés a écrit :Plusieurs milliers de manifestants à Paris contre l'"immigration jetable"
PARIS (AFP) - Entre 11.000 selon la police et 35.000 personnes selon les organisateurs manifestaient samedi à Paris pour protester contre le projet de loi Sarkozy sur l'immigration, qui doit être voté mardi à l'Assemblée.
Cette manifestation a été organisée à l'appel du collectif Uni(e)s contre l'immigration jetable, qui réunit plus de 460 associations, et s'est ébranlée de la place de la République vers Saint-Augustin derrière une banderole rouge affirmant: "loi Sarko, immigration jetable, non !", accompagné d'un dessin figurant un homme jeté à la poubelle et barré de la mention: "interdit de jeter à la poubelle".
Les manifestants, dont beaucoup portaient un autocollant "immigration jetable: non!", étaient 11.200 selon la police et 35.000 selon les organisateurs, soit deux fois plus nombreux que lors de la précédente manifestation contre le projet de loi sur l'immigration, le 29 avril (entre 5.000 et 10 à 15.000).
Aucun incident n'a été signalé, selon la police.
En tête du cortège, des personnalités politiques de gauche dont Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, qui a estimé que ce projet de loi "va aggraver encore la précarité dans notre pays, elle va dans le même sens que le CPE ou le CNE, c'est pour cela qu'on est là et qu'on se mobilise".
"C'est un projet de loi qui va bousiller quotidiennement la vie de milliers d'immigrés qui payent des impôts, il faut arrêter de tortiller du cul et dire clairement que l'immigration n'est pas un problème si on a le courage de poser le problème de la répartition des richesses", a expliqué Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire.
De son côté, le sénateur PS de l'Essonne, Jean-Luc Mélenchon, a fustigé une loi qui "s'adresse à ce qu'il y a de plus bas et de plus vil, qui flatte la xénophobie et ne fera pas un immigré de moins mais des milliers de clandestins en plus".
La porte-parole de Lutte ouvrière, Arlette Laguiller, a demandé la régularisation de tous les sans-papiers tandis que, pour les Verts, la sénatrice Alima Boumediene a dénoncé "une loi qui précarise et met en danger toute l'intégration déjà faite".
C'est bien. Mais quelle perspective maintenant ? Honnêtement, il y a une différence entre les discours tenus sur le C.P.E., avec une grande campagne autour du mot d'ordre RETRAIT IMMEDIAT ; et ceux tenus aujourd'hui sur la loi Sarkozy ; à laquelle on s'oppose parce qu'il le faut bien, mais sans dire clairement qu'on peut infliger une nouvelle défaite au gouvernement, immédiatement.
Alors, quelles sont les perspective pour défaire la loi Sarkozy ? Voter à gauche en 2007 ou lutter dès aujourd'hui ?... Je pense qu'ici nous serons d'accord pour la perspective de la lutte... Mais alors il faut prendre des initiatives fortes !... 35 000 personnes, deux fois plus que la dernière, des meetings sur la loi bondés ... quand on sait comment à commencer le mouvement contre le C.P.E., avec de pitoyables A.G. à 90 pendant un mois, il est trés clair qu'aujourd'hui les conditions sont réunies pour passer de la défensive (le cas par cas, la lutte pied à pied telle que la mène le réseau éducation sans frontière) à l'offensive et à un vrai mouvement de masse. Deux conditions pour se faire : 1) que les organisations ne se débident pas de leurs responsabilités et restent unis autour de l'exigence du retrait pur et simple de la loi ; 2) qu'un cadre d'organisation démocratique et unitaire de la lutte soit rapidement amorcé, avec des appels dans toutes les villes à la tenue d'assemblées générales populaires pour discuter des perspectives et structurer la lutte... [et pourquoi pas une coordination nationale, avec un comité national élu?]
Si on laisse tomber aujourd'hui les couches les plus exploitées des travailleurs, il ne faudra s'étonner s'ils en viennent à considérer - et ce sera à juste titre - que les organisations du mvt ouvrier se servent de leurs conditions pour mener une petite campagne publicitaire à peu de frais et se donner bonne conscience.