grèves pour les retraites

Message par pelon » 15 Mai 2003, 22:23

CITATION

15/05/2003 - Les grevistes des services publics défendent les retraites de tous- Appel de Lutte Ouvrière pour le 19 mai

    La séance de négociations gouvernement-syndicats prévue au lendemain de la journée du 13 mai n'a eu aucun résultat. Bien qu'il ait la preuve que son projet est massivement rejeté, Raffarin a dit que "ce n'est pas la rue qui gouverne". Mais Chirac, Raffarin et Fillon ne gouvernent pas plus : ils obéissent au MEDEF et au baron Seillière.
    Derrière les arguties sur la nécessité d'augmenter les années de cotisation et de repousser l'âge de la retraite, il n'y a rien d'autre que la volonté du patronat de payer toujours moins, que ce soit pour les salaires ou pour les retraites, que ce soit directement, pour ceux du secteur privé, ou indirectement pour ceux du secteur public.
    Le gouvernement a le culot de présenter son projet comme visant à "sauver" les retraites. Mais dans tous ses raisonnements, il considère que c'est aux seuls salariés de payer, et qu'il faut continuer d'allèger les charges du patronat.
    Selon ses propres prévisions, le "trou" prévu dans les caisses de retraite du public et du privé serait de 30 à 40 milliards d'euros annuels en 2020 (soit entre 200 et 250 milliards de francs). Mais chaque année, le total des subventions versées par l'Etat aux entreprises, sous divers prétextes, se monte à 46 milliards d'euros. Cela comprend 15 milliards d'euros, rien qu'au titre des allègements de charges patronales, un manque à gagner pour les caisses de la sécurité sociale que l'Etat ne compense que partiellement.
    Ce montant va encore augmenter, dès le 1° juillet. Des allègements supplémentaires ont été décidés à cette date, pour un montant annuel de 7 milliards d'euros. Ces nouveaux allègements augmenteront encore pour atteindre 19 milliards d'euros en 2005. Ces cadeaux au patronat que sont les allègements de charges sociales vont donc encore augmenter considérablement !
    Voilà ce qu'il y a derrière l'écran de fumée des discours gouvernementaux et patronaux. La baisse des charges sociales, c'est-à-dire des cotisations patronales pour la Sécurité sociale ou les retraites, c'est un cadeau au patronat, au détriment des droits des travailleurs. La baisse des impôts, c'est surtout les hauts revenus, les riches, qui en bénéficient.
    Et c'est donc pour que le gouvernement puisse poursuivre cette politique que, si on laisse faire, tous les travailleurs devront avoir travaillé au moins quarante et un ou quarante-deux ans pour pouvoir partir à la retraite avec une pension complète ! Et il est ouvertement question, dans les discours officiels, d'augmenter régulièrement cette durée. Il faudra cotiser plus, et plus longtemps, pour toucher moins, d'autant moins d'ailleurs que les patrons continueront en fait à se débarrasser des travailleurs ayant dépassé la cinquantaine, avec toutes les conséquences qui en découlent quant au nombre d'annuités et au montant de la retraite.
    Tout cela signifie un abaissement programmé du niveau de vie des retraités, d'autant plus choquant qu'en dépit du chômage on produit chaque année plus de richesses, parce que la productivité du travail ne cesse d'augmenter. Mais pour Chirac et Raffarin, il n'est pas question de prendre sur les bénéfices pour permettre aux retraités de vivre décemment. Et peu leur importe que ces profits, que ces milliards scandaleusement accumulés ne servent ensuite qu'à spéculer et partent en fumée à la Bourse.
    Alors, il faut faire remballer ses projets au gouvernement Chirac-Raffarin. C'est maintenant et c'est tous ensemble qu'il faut arrêter cette offensive, qui vise tout le monde du travail. Elle vise les travailleurs du secteur privé comme ceux du secteur public. Elle vise aussi tout autant les travailleurs bénéficiant d'un régime de retraite spécial, comme les cheminots ou l'EDF, même si le gouvernement de Chirac-Raffarin a préféré dissocier leur cas pour mieux les attaquer plus tard quand il aura réussi à les isoler et à les présenter comme des "privilégiés".
    Les travailleurs qui ont décidé de continuer la grève après la journée du 13 mai ont cent fois raison. Et les travailleurs des services publics ne se battent pas que pour eux, au contraire puisqu'ils ne sont pour le moment pas concernés. C'est tous les travailleurs que ces grèvistes défendent. Tous les autres travailleurs, du secteur privé comme du secteur public, doivent s'en sentir solidaires, et aussi entrer en lutte à leurs cotés partout où cela est possible.
    Une nouvelle journée d'action du secteur public est prévue lundi 19 mai, et il faut montrer la solidarité de tous les travailleurs à ceux qui ouvrent la voie à la contre-offensive contre le gouvernement. Maintenant que les travailleurs ont pu mesurer leur nombre et la force qu'ils représentent dans le pays, il faut développer la mobilisation, les manifestations, les grèves, dans les jours qui viennent et en partculier lors des journées d'action. [/quote]
pelon
 
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