l'édito LO de cette semaine

Message par com_71 » 27 Mai 2003, 22:15

RETRAITES : NI JEUNES DANS LA GALERE, NI VIEUX DANS LA MISERE !

L'ampleur des manifestations du 25 mai, après celles du 13 mai, a montré que le monde du travail rejette le plan Raffarin-Fillon sur les retraites qui constitue une attaque grave contre tous les salariés. Le gouvernement se prépare pourtant à examiner le projet comme si de rien n'était, puis à le faire entériner par le Parlement. Le ministre du Travail, Fillon, a adressé le soir même des manifestations une fin de non-recevoir à la protestation de tous ceux qui n'acceptent pas de travailler plus longtemps pour une retraite diminuée.
Le ministre a ressorti la vieille ficelle consistant à opposer les travailleurs du secteur public, présentés comme des privilégiés et des égoïstes, à ceux du secteur privé. Il a eu le cynisme de se poser en défenseur de l'égalité de tous devant la retraite alors que c'est le gouvernement Balladur qui a introduit l'inégalité en imposant 40 ans de cotisation aux travailleurs du privé au lieu de 37 ans et demi.
Mais le stratagème consistant à opposer les salariés les uns aux autres est éventé. Le projet du gouvernement aggrave la situation pour tous car on annonce 41, puis 42 ans de cotisation, et peut-être plus.
Se crever au travail, aller "de l'usine au cimetière" ou partir en retraite avec une pension fortement diminuée, voilà ce qu'ils nous réservent. Et nous n'aurons même pas à choisir entre ces deux perspectives : ce sont les patrons qui choisiront en jetant à la rue les travailleurs qu'ils considèrent trop usés pour être rentables.
Alors, il n'est pas question d'accepter cela. D'autant moins que Fillon comme Raffarin, quand ils parlent d'égalité devant les sacrifices, ne parlent que des salariés, jamais du patronat, jamais des riches. "Ce serait préjudiciable à l'emploi", répètent-ils. Mais en quoi cela nuirait à l'emploi de faire payer les actionnaires sur leurs dividendes, les spéculateurs sur leurs profits, les bénéficiaires de revenus financiers sur leurs bénéfices, les PDG sur leurs "stock options" ?
Le gouvernement ose se poser en représentant de l'intérêt général face aux intérêts catégoriels. Mais son projet ne reflète en rien l'intérêt général, mais seulement les intérêts particuliers des possédants.
Le gouvernement invoque la "représentation nationale" contre la rue. Mais ce n'est pas parce que le gouvernement dispose de la majorité à l'Assemblée nationale que cela justifie des mesures qui visent ceux qui font marcher la société et qui produisent l'essentiel des richesses. Et puis, il faut tout de même rappeler que cette majorité écrasante au Parlement est la conséquence de l'élection plébiscitaire de Chirac, voulue par les dirigeants de l'ex-gauche plurielle, Parti socialiste en tête, qui essaient aujourd'hui de se poser en défenseurs des travailleurs.
En voulant imposer à tous les salariés un projet dicté par le grand patronat, Raffarin, Fillon et les autres ne font qu'apporter la démonstration que seules la rue, la mobilisation des travailleurs peuvent s'opposer au pouvoir de l'argent.
Le gouvernement a engagé une épreuve de force. L'enjeu n'est pas seulement la question des retraites. Encore qu'un recul rien que sur ce terrain représenterait une régression importante. Mais, après avoir attaqué les salariés sur la question des retraites, le patronat et le gouvernement se préparent à attaquer sur la question de l'assurance maladie. Ils visent à faire cotiser plus les salariés pour moins de soins et moins de médicaments remboursés.
Alors, c'est le moment de s'opposer à l'offensive générale contre les travailleurs. Il faut que les actions continuent et s'élargissent. Il faut se saisir de toutes les occasions offertes par les syndicats pour amplifier le mouvement. Il faut que les grèves se généralisent et s'étendent aussi aux entreprises privées.
Si les grèves et les manifestations continuent en s'amplifiant le temps qu'il faut, ces laquais du grand patronat et des riches que sont les ministres seront obligés de ravaler leur hargne anti-ouvrière et de remballer leurs projets.

Arlette Laguiller
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par gipsy » 28 Mai 2003, 10:11

voilà celui de la mino

CITATION

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Edito des bulletins d'entreprise - Le 27 mai 2003

 

Le gouvernement devra bien céder si la lutte se généralise




Ce dimanche 25 mai, la colère du monde du travail contre les projets de Fillon et Raffarin s'est exprimée puissamment dans les rues de Paris et en province. Les enseignants en lutte ouvraient la voie, mais la fonction publique était aussi largement représentée, dans une moindre mesure le privé. Pas question qu'on réduise et précarise encore les personnels, sous prétexte de « décentralisation ». Pas question que les travailleurs perdent 20 à 30 % sur leurs retraites, qu'ils s'usent jusqu'à 65 ans et plus à la tâche s'ils ne sont pas licenciés avant, et survivent pour beaucoup avec des retraites à peine supérieures aux 578 ¤ (3800 F) du minimum vieillesse. Les mammouths à dégraisser sont dans le milieu patronal.

La grève de l'éducation nationale, pour le retrait de tous les projets gouvernementaux, et le retour à l'égalité pour tous, public et privé, en particulier 37,5 annuités de cotisations pour tous, n'est pas tombée du ciel. Elle a démarré il y a près de deux mois à l'initiative de minorités têtues qui sont allées d'écoles en lycées, en passant par les collèges, jusqu'à ce qu'elle s'étende jusqu'au moindre village. Les syndicats ont emboîté le pas. Mais ce mouvement puise sa force et son pouvoir de contagion dans les initiatives d'assemblées vivantes, de grévistes syndiqués ou non syndiqués, d'établissement, villes, départements, régions. A l'échelle nationale aussi, il y a une coordination. Les grévistes sont allés à la rencontre des parents comme des travailleurs d'entreprises proches. Et leur élan a cristallisé la colère du monde du travail.

Ce dimanche 25 mai a marqué un crescendo, après les journées syndicales interprofessionnelles des 1er février, 3 avril et 13 mai. Dans les rues de Paris, il a été explicitement question d'un « tous ensemble », d'une « grève générale ». La généralisation de la riposte à tous les travailleurs du public et du privé est effectivement à l'ordre du jour.

La semaine sociale est annoncée comme « lourdement chargée ». Préavis de grève dès lundi dans les hôpitaux, puis le mardi 27 mai à La Poste, France-Télecom, ANPE, chez les territoriaux dont les éboueurs parisiens, aux Finances, chez les contrôleurs aériens et nouvelle journée de l'éducation nationale. Des délégations de travailleurs du public et du privé se joindront aux cortèges des enseignants.

Malheureusement, Bernard Thibault pour la CGT, Marc Blondel pour FO ou Gérard Aschieri pour la FSU (ne parlons plus de François Chérèque qui a déjà jeté l'éponge), ne fixent pas un plan de lutte pour l'ensemble des travailleurs. Si le mouvement va vers une généralisation, c'est contre leur gré ! Dans les hautes sphères syndicales, ce ne sont qu'atermoiements, report au surlendemain de ce qu'il faudrait faire le lendemain si ce n'est le jour même. Le mouvement qui aurait pu démarrer dans les transports au lendemain du 13 mai, a été remis aux lendemains du 25 mai, puis aux lendemains du 3 juin. Ces reports n'ont pas réussi à démobiliser les enseignants. Ils en ont profité pour élargir et enhardir leur mouvement, s'adresser à de nouvelles catégories de travailleurs et avoir désormais les yeux fixés sur la perspective du tous ensemble à partir du 3 juin, avec cette grève reconductible annoncée à la SNCF et plus généralement dans les transports.

Le gouvernement vient de dire qu'il n'y avait plus rien à négocier. Il serait donc temps que les directions syndicales cessent de l'implorer de le faire, ou on va se demander qui est le prochain Chérèque ! Contrairement à ce qu'affirment le gouvernement, les politiciens et même les dirigeants syndicaux, il n'y a pas de fatalité à la réforme des retraites. L'argent des retraites, il est là, à portée de main : il suffit de le prendre sur les profits. Il n'y a pas à marchander à quelle sauce les vieux travailleurs seront mangés.

Raffarin, Fillon et Ferry ne céderont que devant une grève qui se généralise. C'est d'ailleurs quasiment ce qu'ils disent. Alors, qu'à cela ne tienne. Rejoignons les grévistes de l'Education Nationale et ceux du secteur du public qui leur ont déjà emboîté le pas. Multiplions les assemblées et coordinations de grévistes, y compris inter-professionnelles. Les dirigeants syndicaux devront bien suivre, et les ministres lâcher prise !


[/quote]
gipsy
 
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Message par hispa » 28 Mai 2003, 11:46

CITATION
Une fois remballés, on se donne rendez-vous à la prochaine échéance ? [/quote]

Ben oui Vilenne. Faut pas déconner, y'a bientôt les vacances et on a loué depuis février.

Faut savoir apprécier les vraies priorités.
hispa
 
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Message par hispa » 28 Mai 2003, 12:09

CITATION
J'aime pas votre humour. :angry[/quote]:

Rien à dire sur ce que tu aimes ou pas, mais en l'occurence je me moquais de Vilenne.
hispa
 
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