La grève des internes en médecine

[Wapi]

Je trouve ce mouvement assez ambigü pour le moins.

Certains grévistes mettent en avance le refus d'une médecine à deux vitesses, très bien ! Mais en même temps, c'est pour refuser d'aller s'installer contre leur gré dans des régions déficitaires en médecins, régions de pauvres en général.
La chose existe pourtant pour les enseignants, pourquoi pas pour eux si c'est le moyen d'assurer la couverture médicale de tout le territoire ?

Enfin il y a fort à parier que ces "relais d'opinion" comme on dit trouveront plus vite une satisfaction que les cheminots.

[quijote]

Le corps médical dans sa grande majorité est une base électorale pour la Droite, comme les patrons de bar , les restaurateurs .. ce ne sera pas la première fois que cette droite s' aplatira devant eux .. d' ailleurs , il paraît qu 'elle a cédé sur pas mal de points
" ambigu" , certes car ces apprentis médecins qui invoquent le problème du conventionnement , n'osent pas affirmer clairement que ce qui les motive essentiellement , c'est leur égoïsme corporatiste .
Ceci dit , ils ont beau jeu de dire que toute la politique de l ' Etat c'est de désertifier les zones rurales par la suppression d' hôpitaux , de bureaux de poste , d 'écoles ..et que dans ces conditions ils n'aient guère envie de s 'enterrer dans des trous perdus

Mais remarquons que même où cela n 'avait pas encore trop lieu , les médecins ont toujours préféré s 'installer sur la côte d' Azur ou à Neuilly plutôt qu ' à Bobigny ...ou à la Courneuve

[Puig Antich]

C'est un mouvement de droite qui demande au gouvernement de droite d'appliquer une politique encore plus au détriment des intérêts généraux de la société, pour les seuls intérêts particuliers des médecins libéraux.

En même temps, à force certainement de se faire insulter pour une attitude aussi antisociale, pour leurs intérêts particuliers, voilà les mêmes qui parlent des franchises médicales et de la médecine à deux vitesse ... pour demander au gouvernement de ne pas trop liquider la santé publique, histoire que les libéraux puissent continuer à soigner les riches sans avoir trop de demandes des pauvres.

Que dire de plus ?

[Jenlain]

Que dire de plus ?

modération

Les internes tiennent tête au gouvernement.
Communiqué de la LCR.

Mobilisés depuis début octobre, les internes des hôpitaux se sont donné rendez-vous pour une nouvelle manifestation nationale, aujourd’hui dans les rues de Paris. Ils exigent le retrait des articles du projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoyant leur déconventionnement s’ils s’installent dans des zones à forte densité médicale. Les gouvernements qui se sont succédés depuis des dizaines d’années portent une responsabilité écrasante dans l’existence des déserts médicaux et dans la pénurie de médecins qui frappent certaines spécialités. La population est victime aujourd’hui du numerus clausus mis en place sous prétexte que l’université formait trop de médecins, de la fermeture des hôpitaux de proximité initiée par M.Kouchner notamment. La menace de déconventionnement se retournera contre les malades, ouvrant la voie aux assurances privées. Pour la LCR, le droit à la santé et à une protection sociale pour tous, quelque soit son revenu ne peut être satisfait dans le cadre de la médecine libérale. Il doit générer un service public répartissant sur l’ensemble du territoire les médecins et personnels médicaux formés. Mais, en même temps, le retour des services publics dans les régions sinistrées est indispensable, de même que les structures hospitalières. La LCR défend, pour sa part, la création de maisons de santé de proximité, travaillant en lien avec l’hôpital sur le terrain de la permanence des soins, permettant aux médecins de sortir de l’isolement. Le 24 octobre 2007.

Quel opportunisme, quelle contradiction !
C'est justement une "attaque" contre le coté "liberal" de la medecine liberale, qui fout ces gens dans la rue... nottament la liberté de s'installer ou ils veulent, que ca corresponde réellement à un besoin ou pas.

[Vérié]

[ Pour la LCR, le droit à la santé et à une protection sociale pour tous, quelque soit son revenu ne peut être satisfait dans le cadre de la médecine libérale. Il doit générer un service public répartissant sur l’ensemble du territoire les médecins et personnels médicaux formés. Mais, en même temps, le retour des services publics dans les régions sinistrées est indispensable, de même que les structures hospitalières. La LCR défend, pour sa part, la création de maisons de santé de proximité, travaillant en lien avec l’hôpital sur le terrain de la permanence des soins, permettant aux médecins de sortir de l’isolement. Le 24 octobre 2007.[/QUOTE]

Quel opportunisme, quelle contradiction !

Il me semble que tu as mal lu. La LCR se prononce clairement pour :
"Un service public répartissant sur l'ensemble du territoire les médecins et personnels médicaux formés".

Dire que le déconventionnement de ceux qui refusent risque, dans le cadre du système actuel, de favoriser les assurances privées, c'est une réalité. Et c'est le but du gouvernement. Cela-dit, il manque certes une critique de l'égoisme corporatiste de ces futurs médecins.

Vérié

 

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Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

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[Apfelstrudel]

Dire que le déconventionnement de ceux qui refusent risque, dans le cadre du système actuel, de favoriser les assurances privées, c'est une réalité.

Je ne crois pas. La menace de déconventionnement, c'est quasiment celle de retirer le droit d'exercer. Qui irait voir des médecins sans être remboursé, alors même que ceux-ci se trouveraient justement dans les zones où il y a le plus de médecins ? Quijote a tout dit, et cet article de Rouge est stupide.

D'ailleurs le gouvernement a cédé à ce que j'ai entendu à la radio. Les gommeux sortis de la fac de médecine pourront continuer à s'entasser sur la Côte d'Azur et dans l'ouest parisien. On respire pour eux, et tant pis pour les malades de banlieue et du Pas de Calais qui continueront à manquer de médecins. :hmpf:

Apfelstrudel

 

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Inscription : 05 Avr 2004, 10:26

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[Crockette]

attendez les camarades les internes sont dans leur grande majorité de futurs médecins libéraux donc ce sont des bourgeois qui gagneront environ 22 euros le quart d'heure si c'est pas les dix minutes parfois...!!!! je vous laisse calculer ce que ça fait au mois ça !
je parle pas des spécialistes qui touchent 50 euros de la consultation puisqu'ils se déconventionnent.

ya des exceptions comme le DR patrick Pelloux je crois qu'il est à la CGT, et ya unepétition pour le soutenir sur le site sante action sociale de la CGT (il a des ennuis en ce moment) mais bon...ils sont de plus en plus rares.

Meme Chereque sur france 2 a reconnu que ces greves des internes étaient purement corporatistes.

pour enfoncer le clou, j'aimerais bien savoir combien de filles ou fils d'ouvriers arrivent au bout des études de médecine en pourcentage. :33:

[gerard_wegan]

Sans prétendre bien connaître le sujet, je ne trouve pas "stupide" le communiqué de la Ligue, qui rappelle en tout cas des choses avec lesquelles je suis a priori plutôt d'accord.
Même sur les enjeux de la menace de déconventionnement (point sur lequel le gouvernement a depuis effectivement reculé), je ne serais pas aussi catégorique que Apfel contre l'argument de la LCR : après tout, il existe déjà des médecins déconventionnés (généralistes comme spécialistes, je crois bien) et ils ont une clientèle ! Je ne sais pas si le but du gouvernement dans cette affaire était de favoriser les assurances privées, mais je veux bien croire que ceux qui ont les moyens de s'offrir une assurance privée qui leur rembourserait les dépassements d'honoraires médicaux (question au passage : en existe-t-il ?) ne seraient pas forcément regardants sur le déconventionnement -- avec en contrepartie, sans doute, le "privilège" de médecins plus disponibles immédiatement, sans file d'attente dans leur cabinet, peut-être se déplaçant plus facilement à domicile, etc.
Bref, faudrait peut-être creuser plus la question...

... sans non plus être démago : bien sûr que peu de fillles ou fils d'ouvriers font des études de médecine ! Mais qu'est-ce que ça change à la discussion ? Ce n'est pas ça qui peut motiver le jugement qu'on porte sur ce mouvement.