Edito des bulletins de la fraction de LO

Message par Barnabé » 17 Juin 2003, 12:25

[b]CITATION[/b]

Et maintenant, la deuxième manche



Ce ne sont pas les accents triomphants de Raffarin et Sarkozy qui vont convaincre les travailleurs d'arrêter leur mouvement, même si celui-ci a momentanément reflué. Pas plus que leur prétention à présenter les travailleurs comme des privilégiés alors que leur but est justement de distribuer encore plus d'argent au grand patronat et aux marchands d'armements.
On a bien compris qu'une attaque en prépare toujours une autre et que les plans anti-sociaux n'auront de cesse que si on y donne un coup d'arrêt. Par la lutte. Ainsi, après avoir attaqué les emplois-jeunes, ils s'en sont pris aux surveillants dans les établissements scolaires, pour ensuite décentraliser les personnels non enseignants de l'Education, attaquer la retraite à l'EDF puis dans toute la fonction publique. Dès maintenant, ils annoncent d'autres attaques : la Sécurité Sociale serait privatisée partiellement, le remboursement des médicaments progressivement mis en cause, l'EDF privatisée. Et si on se laisse faire, ce sera la Poste puis la SNCF qui seront privatisées. Chaque point marqué sera pour eux une étape vers de nouveaux reculs sociaux.
Voilà pourquoi ceux qui ont commencé la lutte ont eu raison. Il n'y a pas d'autre solution que de donner un coup d'arrêt à cette offensive gouvernementale et patronale. Cette première vague de lutte n'y est pas parvenue même si elle a sérieusement inquiété le gouvernement et suscité la sympathie de la majorité des travailleurs.
On a pu voir la limite du syndicalisme de négociation et de concertation face à la détermination des dirigeants de la bourgeoisie. Il ne suffit pas de pleurer après des négociations alors que ces dirigeants ne veulent que casser la retraite et l'Education Nationale. Il ne suffit pas de parler de "vraie réforme" quand dans la rue ceux qui luttent réclament le retrait pur et simple de tous les projets, de Fillon comme de Ferry et même le retrait des mesures de Balladur.
Bien sûr, il n'y a rien de bon à attendre du débat parlementaire, rien non plus des négociations
suivantes qui ne sont que de nouveaux pièges pour leurrer les dirigeants syndicalistes. Et ce ne sont pas des consultations de salariés qui remplaceront la lutte. Ce qui importe c'est de nous convaincre que si nous décidons d'entrer en lutte, nous avons la force de faire reculer n'importe quel gouvernement, même s'il joue les fiers à bras comme Sarkozy ou les entêtés mielleux comme Raffarin. La grève, même partielle, a rappelé que si nous le décidons, nous pouvons tout bloquer et que dans ce cas les patrons eux-mêmes supplieront Raffarin de céder. Le conflit de 1995 l'avait bien montré.
Le bilan de la première phase du mouvement est largement positif. Ceux qui y ont participé ne sont ni éteints ni démoralisés, malgré la timidité, l'indécision et les retournements des dirigeants confédéraux. La détermination des grévistes de l'Education nationale qui se sont organisés en assemblées générales, coordinations, ont pris l'initiative d'assemblées inter-professionnelles, a été capable d'abord d'entraîner d'autres secteurs du public -postiers, cheminots, employés communaux- et de franchir les barrières catégorielles. Car dans les manifestations, les travailleurs du public se retrouvent au coude à coude avec ceux du privé. Et en réclamant 37,5 annuités pour tous, public-privé, les manifestants combattent la division que le gouvernement veut entretenir parmi les travailleurs, en montant ceux du privé contre ceux du public.

La perspective pour imposer le retrait des plans reste celle d'une lutte d'ensemble, d'une grève générale. C'est aussi dans cette perspective qu'il est indispensable d'être nombreux à participer à la journée d'action syndicale prévue pour le jeudi 19 juin ainsi qu'à toutes les actions qui continuent localement ou régionalement. Bien des grévistes sont décidés à continuer le combat et la classe ouvrière est très loin d'avoir encore déployé toute sa force. Patronat et gouvernement ont bien tort de crier victoire. La lutte continue pour le retrait des plans gouvernementaux. [/quote]
Barnabé
 
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