«Si la réforme passe, je travaillerai plus pour gagner moins

Message par ianovka » 14 Nov 2007, 15:58

Enfin un article qui donne la parole aux travailleurs grévistes.

a écrit :«Si la réforme passe, je travaillerai plus pour gagner moins»
REUTERS
Au dépôt de bus de la RATP aux Lillas, les grévistes défendent bec et ongle leur régime de retraite et rejettent l'étiquette de privilégié.

Arnaud Vaulerin
LIBERATION.FR : mercredi 14 novembre 2007


Entre le brasero et le stand des sandwichs merguez, Mahdi Belkacem fait ses comptes. «Normalement, je dois prendre ma retraite en 2029 avec 1500 euros par mois. Si la réforme de Sarkozy passe et si le nombre d’annuités augmente, je travaillerai plus pour gagner moins.»
Mahdi est l’un des 640 machinistes du dépôt bus RATP des Lilas (Seine-Saint-Denis). Il a cinq ans et demi de maison passés derrière un volant du 122. «Je vois très bien la logique du gouvernement. Ils veulent nous faire passer à 40 années d’annuités, sachant que la fonction publique va cotiser pendant 41 ans dès 2008. Et dans deux ans, ils vont nous ressortir le discours sur l’équité et nous demander de nous aligner à nouveau. C’est sans fin.»
Alors, à 9h50, jeudi matin, ce délégué du personnel et membre de la CGT, a voté la grève, comme une petite centaine de conducteurs, agents de maîtrise de ce centre qui emploie près de 800 personnes et gère 14 lignes.

Le piquet de grève est installé devant les hangars. Un ampli crache des morceaux de guitare. Sous un soleil froid, les grévistes partagent cafés et saucisses, souvenirs et rancoeurs. Les uns se remémorent les «24 jours de grèves en 1995», «la pression et le matraquage de la direction lors de la réforme des retraites Raffarin-Fillon en 2003». Les autres houspillent gentiment les «vendus et les jaunes» qui filent discrètement en dehors du dépôt en tenue de service.

Tous fulminent contre l’étiquette de «privilégié» que l’on veut leur coller. «C’est du foutage de gueule, s’agace Didier Blouet, délégué syndical FO. Sarkozy nargue tout le monde avec ses 172% d’augmentation. C’est trop facile de jeter la pierre à une catégorie. Que l’on ne me fasse pas la leçon, car j’ai travaillé dans le privé et je sais aussi comment ça se passe. Et les parlementaires, les ministres, ils ne font pas partie des privilégiés peut-être ?»

L’adresse aux élus et ministres qui cumulent parfois plusieurs retraites est un refrain souvent entendu dans la bouche des machinistes du dépôt des Lilas. S’ils sont sur la défensive, ils reconnaissent «ne pas avoir l’exclusivité de la pénibilité», souligne Alain Soula, conducteur depuis dix-huit ans et délégué CGT. Mais comme tous ses collègues, il note la «banalisation des insultes, des crachats, l’emprise du stress pour tenir les horaires sur un trajet, les maux de dos, les ulcères à l’estomac».

La CGT et FO avancent le chiffre de «72% de divorcés à la RATP». «Ça doit vouloir dire quelque chose non? note Robert, 44 ans, dont dix-huit derrière le volant, et 2.000 euros net par mois. Vous savez, on fait des sacrifices quand on travaille le samedi et le dimanche ou quand on cumule plusieurs services fractionnés dans la journée.»

Un autre machiniste : «Quand on se fait cracher dessus, l’entreprise nous dit : “Ce n’est pas vous qu’il vise, c’est la RATP” Ça nous fait une belle jambe ! Heureusement pour les usagers que l’on ne fait pas grève à chaque incident.»

Du coup, il y a une crise des vocations chez les «privilégiés». Didier Blouet de FO avance que «la RATP peine à embaucher 1800 machinistes en ce moment. Notre métier n’est pas attractif».

«Le gouvernement tire tout vers le bas, mais on va se défendre pour nos régimes spéciaux», assure le cégétiste Alain Soula. La demi-porte-ouverte de Bernard Thibault lundi soir, qui a rencontré le ministre du Travail ? «La grève appartient aux grévistes, pas à Thibault», lâche Soula.

Certains, comme Mahdi Belkacem, pensent qu’il faut élargir le débat à «toute la politique populiste du gouvernement contre les étrangers, les étudiants, les mal-logés». Jeudi matin, l’AG est fixée à 9 heures pour un nouveau vote à main levée. Sans certitude pour la suite et toujours sur la défensive.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
Avatar de l’utilisateur
ianovka
 
Message(s) : 174
Inscription : 30 Août 2002, 11:30

Message par ianovka » 15 Nov 2007, 08:11

a écrit :«Gagner une lutte, ça ne prend pas 24 heures»
Anissa Ali-Abdallah Guichetière à la SNCF, à Paris
LAUREEN ORTIZ
Libération : jeudi 15 novembre 2007


Dans Libération hier, Anissa, de Sud Rail, disait vouloir se rendre au piquet de grève dès 5 h 30. Chose dite, chose faite, malgré deux heures de sommeil au compteur. Elle s’est couchée à 2 h du matin, car elle s’est rendue la veille à l’émission de Marc-Olivier Fogiel, à laquelle était invité son «camarade» Fabien, 30 ans, conducteur sur la ligne D du RER. Une habituée du «star system »? Pas vraiment. Anissa est une «fille de quartiers», dit Fabien, fier que le syndicat soit «symbolisé par des filles comme ça, à l’encontre de l’image habituelle des syndicalistes et des cheminots». Parmi les plus jeunes de son syndicat, Anissa, 27 ans, n’en est pas moins celle qui fait appel à l’histoire pour convaincre : «Gagner une lutte, ça ne prend pas 24  heures. En 1953, en 1986, en 1995, les cheminots se sont mobilisés longtemps», dit-elle à l’assemblée générale du matin dans l’espoir d’une reconduite de la grève. Gagnée pour cette fois. Toute la journée, elle presse le pas. Après son AG, elle file à celle des conducteurs, puis revient aux guichets prendre la température. Il est 13 heures, personne au poste. «Tout est fermé alors que sept guichets étaient ouverts ce matin. C’est bon signe pour l’après-midi.» Elle ne déjeune pas, et se dirige à pied vers la gare Montparnasse rejoindre la manifestation. Elle claque la bise à Arlette Laguiller, qu’elle a rencontrée hier dans les coulisses de M6. «Je la connais un peu, je suis de tout cœur avec eux», confie Laguiller, qui se fait discrète.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
Avatar de l’utilisateur
ianovka
 
Message(s) : 174
Inscription : 30 Août 2002, 11:30

Message par Vérié » 15 Nov 2007, 11:29

(ianovka @ jeudi 15 novembre 2007 à 08:11 a écrit : [QUOTE]«Gagner une lutte, ça ne prend pas 24 heures»
Anissa Ali-Abdallah Guichetière à la SNCF, à Paris
LAUREEN ORTIZ
QUOTIDIEN : jeudi 15 novembre 2007
0 réaction 


Quotidien, qu'est-ce que c'est, ce journal ?
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par ianovka » 15 Nov 2007, 11:30

Toujours dans libé

a écrit :Cheminots remontés autour d'un brasero

SOCIÉTÉ

Bonnets enfoncés sur la tête, palettes qui brûlent, c'est encore la nuit. Six heures ce mercredi 15 devant les ateliers SNCF d'Hellemmes, près de Lille, où ils sont des centaines à réparer les TGV, d'habitude. Là, c'est piquet de grève. Le froid raidit les épaules dès qu'on s'éloigne des flammes du brasero, mais ils n'ont pas l'air de s'en apercevoir. On est venu leur demander ce que pense la base, après ce qui c'est passé la veille à Paris, les négociations qui reprennent, tout ça.  Eux, ils essaient d'expliquer pourquoi ils continuent.

Base.
Remontés comme des pendules. Négociations? «C'est vrai que quand on a vu Bernard Thibaut à la télé, on s'en est inquiété». Reprise du travail? Pas prévu. «Une porte est ouverte. Il faut bien un interlocuteur pour discuter. Mais c'est la base qui choisit, elle est maîtresse», explique Dominique Tison, représentant de Sud-Rail. Marc Grave, délégué CGT : «Ce n'est pas moi qui décide, ce sont les adhérents. je ne prends pas de décision seul, je m'appelle pas Sarkozy».

En attendant l'assemblée générale de 11 heures à Lille, la grève continue. Dominique Tison : «L'objectif, ça reste 37 ans et demi pour tout le monde». Il estime ne pas se battre pour les intérêts des seuls cheminots. «Les jeunes entrent aujourd'hui sur le marché du travail à 25 ans. Je ne vois pas un cheminot conduire un TGV à 65 ans, ou un ouvrier dans nos ateliers souder à cet âge-là».

Angleterre.
Christophe, syndiqué à la CGT, peintre dans les ateliers d'Hellemmes : «Les gens disent qu'ils ont besoin du train pour aller travailler, mais qu'est ce qu'on veut? Des trains qui sont à l'heure et qui fonctionnent bien, ou comme en Angleterre, des retards, et des risques d'accident?» Dominique Tison pense aux salariés qui suivent : «On veut faire travailler les gens plus tard, mais les jeunes ne trouvent pas d'emploi. Moi, je veux bien, mais alors, il faudra apprendre à baisser la tête pour ne pas voir celui qui est sur le trottoir». Olivier : «Faut arrêter de dire que notre régime est déficitaire, que les gars du privé paient pour nous. C'est faux. On cotise 12% de plus. Et ce sont les bénéfices de la boîte qui sont réinvestis dans nos retraites».

Doudoune.
Autour du feu, grévistes, CGT, FO, Sud-Rail, non-syndiqués. Ils en ont marre d'entendre partout les mots «privilégiés», «nantis», «fainéants». «Pourquoi les journalistes ne répondent pas à Sarkozy quand il sous-entend que nos heures de grèves sont payées?» s'indigne Marc Grave, délégué CGT. Olivier, 33 ans, peintre, se marre : «C'est bizarre, quand les fainéants arrêtent de travailler, la France elle est paralysée». Nathalie, 31 ans, emblallée dans sa doudoune et son écharpe, électronicienne : «Ici, le salaire d'embauche, il est même pas au smic. On atteind le smic grâce aux primes. Je gagne 980 euros  nets. Quand j'ai voulu acheter une maison, je suis allée voir la banque, elle s'est foutue de ma gueule. Comment je ferai avec 900 euros de retraite pour payer mon loyer?». Ils disent leurs salaires nets, primes comprises : «1300 euros, 10 ans d'ancienneté», «1200 euros, 8 ans», «1500 euros, 20 ans». Marc Grave : «notre seul privilège, c'est d'être organisés».

Un cadre se glisse entre les grévistes pour foncer vers l'entrée. Il regarde droit devant lui sous les sifflets. Un deuxième, un troisième entre. Soudain une dizaine de gars se précipitent vers la grille pour la fermer. Bousculade, un pied coincé. «Laissez la petite porte ouverte!» C'est fait.

H.S.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
Avatar de l’utilisateur
ianovka
 
Message(s) : 174
Inscription : 30 Août 2002, 11:30

Message par ianovka » 15 Nov 2007, 11:31

[quote=" (Vérié @ jeudi 15 novembre 2007 à 11:29"]
[QUOTE=ianovka,jeudi 15 novembre 2007 à 08:11]
[b]«Gagner une lutte, ça ne prend pas 24 heures»[/b]
Anissa Ali-Abdallah Guichetière à la SNCF, à Paris
LAUREEN ORTIZ
QUOTIDIEN : jeudi 15 novembre 2007
0 réaction


Quotidien, qu'est-ce que c'est, ce journal ?

C'est corrigé
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
Avatar de l’utilisateur
ianovka
 
Message(s) : 174
Inscription : 30 Août 2002, 11:30

Message par ianovka » 15 Nov 2007, 11:36

[quote=" "]
[b]Des AG au pavé, des milliers de grévistes toujours remontés[/b]
[i]Cheminots, étudiants, électriciens… A Paris, Tours et Toulouse, le récit d’une journée de grève entre cortèges et assemblées générales.[/i]
DIDIER ARNAUD, JACKY DURAND,GILBERT LAVAL (à Toulouse), LAUREEN ORTIZet XAVIER RENARD (à Tours)
Libération : jeudi 15 novembre 2007


Paris Gare de Lyon 5 h 30 du matin
Une quinzaine de guichetiers tiennent le piquet de grève dans le hall de vente principal. Seuls sept guichets ouvrent, dans une gare déserte. «Certains sont des jeunes embauchés avec une période d’essai d’un an, ils ont la pression», relativise Anissa Ali-Abdallah, de Sud Rail. A quelques pas de là, au dépôt des conducteurs, un jeune de 20 ans est assis tout seul devant la télé. Il ne fait pas grève, en raison de cette période dite de commissionnement. «Je préfère ne pas prendre de risques pour mes projets, mes évolutions de carrière…», dit-il. A l’assemblée générale des guichetiers, comme à celle des conducteurs, tenue autour d’un feu de camp près des rails, la grève est reconduite sans difficulté. Tous constatent «aucune ouverture de la part du gouvernement», malgré la rencontre de la veille entre le secrétaire général de la CGT Bernard Thibaud et le ministre du travail Xavier Bertrand. «Le gouvernement surfe sur la vague de la com, affirme Philippe Cespedes, délégué CGT des conducteurs du dépôt, pour qui la rencontre n’a rien changé sur le fond. Je ne suis pas contre donner plus à ceux qui voudraient travailler plus longtemps, mais pourquoi amputer les retraites de ceux qui partiraient à 50 ou 55 ans ?»

Tours en fin de matinée

Ils sont 150 étudiants à s’être ralliés au cortège des cheminots tourangeaux. Un mouvement de solidarité sur fond de blocage des Tanneurs, le bâtiment des lettres de l’université. Céline, étudiante en 1re année d’histoire, a voulu battre le pavé, car «petit à petit, le gouvernement grignote les acquis. Et ça, on ne peut pas l’accepter !» Un autre voit dans ce ralliement un moyen de «renforcer la grogne dans le pays. Si les mesures sur les retraites passent, c’est une digue qui saute. Ce sera alors le début d’une longue série». Bien que favorables au blocus, d’autres ont préféré s’abstenir de manifester. «Le mouvement prend une tournure trop radicale. Du coup, je vais aux AG, pas en manif», livre une étudiante en 1re année de sociologie.

Paris, Gare du Nord 12 h 45

La chargée de communication de la SNCF monte la garde, empêchant les journalistes d’accéder à la salle où se tient l’AG.

«Vu comment les médias relaient la politique de Sarkozy en disant que les cheminots font grève en étant payés, on ne peut pas accepter qu’ils entrent», dit Sébastien, syndicaliste CGT. Qui nuance aussitôt : «Mais, dernièrement, comme ils ont relayé des choses plus justes, on leur parle.» Ouf. Ici, une centaine de personnes (CGT, Sud, FO) vote la reconduction à l’unanimité. Selon les syndicalistes, il y a moins de monde que le 18 octobre (85 % de grévistes, contre 97 %). Un gréviste rappelle qu’il est «contre la négociation entreprise par entreprise». Sébastien parle de «début de mouvement» , où les «atermoiements des organisations syndicales provoquent de l’indécision à la base» . Nazima, 34 ans, agent de maîtrise et 1700 euros nets mensuels, regrette «la stigmatisation» par le gouvernement et les médias. «Si la réforme passe comme ça, en partant en 2031, je ne toucherai que 1 000 euros net par mois». L’avenir du mouvement ? «Ici, il y a un noyau non négligeable prêt à reconduire la grève jusqu’à l’obtention du retrait de la réforme.»

Toulouse, Gare de Matabiau 14 h 45

Il fait froid à Toulouse et l’AG des deux cents grévistes du dépôt de conducteurs de Toulouse-Matabiau en est à se demander s’il ne vaudrait pas mieux se réunir le matin plutôt que l’après-midi. «Et si on parlait des actions ?lance un cheminot dans l’assemblée. On ne va pas rester là, si ? Il faut montrer aux gens que nous sommes en colère !» C’est l’intervention que tous, ou presque, semblaient attendre. Surenchère immédiate : «C’est des actions fortes qu’il faut. Comme lever les péages d’autoroute, aller au Capitole, bloquer les trains qui roulent encore.» Le délégué de l’Unsa se taille un petit succès en expliquant qu’il en a «marre de se faire donner des leçons par les politiques» au sujet des retraites : «Qu’on nous donne alors celle des députés !» Sud Rail, deuxième syndicat de la SNCF après la CGT, voit sans déplaisir la température grimper. Ses leaders proposent de laisser la parole aux étudiants venus en délégation à l’AG. Un cégétiste râle dans le fond. Sud Rail fait voter sa proposition et obtient une majorité record. Il est question de passer au vote la reconduction du mouvement. Un vote à bulletins secrets. Il est 15 h 40. Une voix parmi les grévistes : «A 15 h 46, il y a un TGV qui doit partir. Les copains de l’équipement sont déjà postés devant pour le bloquer.»

Paris,boulevard montparnasse 15 heures

Thierry et Raphaël, la trentaine, sont postés en tête de cortège. Ils ont endossé le même tee-shirt de la CGT, l’un en bleu, l’autre en rouge, où il est écrit «privé, public, sauvons nos retraites». Electriciens sur le réseau de distribution d’EDF, ils sont venus manifester pour la défense des retraites mais aussi contre la fusion GDF-Suez. «C’est un tout, dit Thierry. Nous voulons que nos primes d’astreintes soient incluses dans le calcul de nos retraites.» Thierry, sept ans d’ancienneté, gagne 1 400 euros par mois, Raphaël, «trois ans de boîte» , 1 200 euros. «Nous sommes entrés à EDF pour partir en retraite à 55 ans, donc nous avons accepté d’avoir un salaire moins élevé que dans le privé.» Autour de Thierry et de Raphaël, les visages sont plutôt jeunes. «Chez nous, la majorité de ceux qui se mobilisent ont moins de 35 ans , dit Raphaël, car ce sont eux qui ont le plus à perdre.»

Sous les gros ballons de la CGT, Marie-Claude est intarissable : «Je suis une privilégiée de la Fonction publique hospitalière» , ironise cette infirmière à la retraite de 59 ans. Comme d’autres voix entendues dans le cortège, Marie-Claude «est en rage contre la division orchestrée entre le public et le privé par Sarkozy. Au lieu de monter les gens les uns contre les autres, il ferait mieux de reconnaître la pénibilité de tous les métiers». Marie-Claude ne sait pas si le mouvement de protestation va durer mais affirme en hochant la tête que «même les gens qui ne descendent pas dans la rue en ont marre».

Ils sont deux cheminots à discuter près des banderoles de Sud Rail. L’un est conducteur «et s’éloigne parce qu’il ne veut rien dire». Cyril, lui, affirme que «l’épreuve de force risque de durer parce que ça fait trop longtemps que l’on désigne les cheminots comme des boucs émissaires».

Dans le cortège qui se dirige vers la gare d’Austerlitz, on scande «Sarkozy, ta retraite, si tu savais où on se la met.» «L’inquiétude du gouvernement, c’est que l’on fasse la jonction avec les fonctionnaires le 20 novembre. Il va peut-être lâcher davantage que l’on pensait, car il redoute cette échéance» , analyse Jean-Luc Ascoet, cheminot de l’Unsa. Sur la suite de la grève, il pense que les AG du jour «seront déterminantes. Chez les cheminots, tout se passe dans les dépôts.» [/quote]
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
Avatar de l’utilisateur
ianovka
 
Message(s) : 174
Inscription : 30 Août 2002, 11:30

Message par emman » 15 Nov 2007, 14:42

Sur le site de 20minutes :

[quote=" "]
A la CFTC Transports, Hervé Brun, secrétaire général adjoint, attend «l'évolution entre ce que l'entreprise nous donne à négocier et la décision de nos mandants». «La base n'est pas d'accord avec le haut. Il y a des gens prêts à se faire couper la tête pour garder leurs droits, Sud (2e syndicat SNCF) a des rangs qui grossissent, et on n'est pas à l'abri de voir gonfler leurs troupes», commente-t-il.

«Les médias, ça peut faire aussi beaucoup de dégâts: passer en boucle François Chérèque (le leader CFDT), qui appelle à suspendre le mouvement, ça peut avoir l'effet inverse», dit-il. «Quand on ouvre la porte de la grève, c'est difficile de la refermer, surtout quand il y a des durs à la CGT et à Sud».[/quote]
emman
 
Message(s) : 0
Inscription : 02 Oct 2002, 12:44

Message par ianovka » 15 Nov 2007, 14:53

Ils ont vraiment trouille d'être débordés sur ce coup là.
C'est bien, pourvu que ça arrive !
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
Avatar de l’utilisateur
ianovka
 
Message(s) : 174
Inscription : 30 Août 2002, 11:30

Message par Sterd » 15 Nov 2007, 14:57

Hier sur itélé le responsable de la fédération des retraités FO dont le nom m'échappe, a passé une bonne partie de son temps a expliquer que les syndicats servaient surtout a canaliser les mouvements et a empêcher qu'ils ne deviennent incontrôlés. Il était presque touchant.
Sterd
 
Message(s) : 0
Inscription : 27 Nov 2005, 20:51

Message par jedi69 » 15 Nov 2007, 20:36

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



(Sterd @ jeudi 15 novembre 2007 à 13:57 a écrit :Hier sur itélé le responsable de la fédération des retraités FO dont le nom m'échappe, a passé une bonne partie de son temps a expliquer que les syndicats servaient surtout a canaliser les mouvements et a empêcher qu'ils ne deviennent incontrôlés. Il était presque touchant.


:sygus:


a écrit :Toulouse, Gare de Matabiau 14 h 45

Il fait froid à Toulouse et l’AG des deux cents grévistes du dépôt de conducteurs de Toulouse-Matabiau en est à se demander s’il ne vaudrait pas mieux se réunir le matin plutôt que l’après-midi. «Et si on parlait des actions ?lance un cheminot dans l’assemblée. On ne va pas rester là, si ? Il faut montrer aux gens que nous sommes en colère !» C’est l’intervention que tous, ou presque, semblaient attendre. Surenchère immédiate : «C’est des actions fortes qu’il faut. Comme lever les péages d’autoroute, aller au Capitole, bloquer les trains qui roulent encore.» Le délégué de l’Unsa se taille un petit succès en expliquant qu’il en a «marre de se faire donner des leçons par les politiques» au sujet des retraites : «Qu’on nous donne alors celle des députés !» Sud Rail, deuxième syndicat de la SNCF après la CGT, voit sans déplaisir la température grimper. Ses leaders proposent de laisser la parole aux étudiants venus en délégation à l’AG. Un cégétiste râle dans le fond. Sud Rail fait voter sa proposition et obtient une majorité record. Il est question de passer au vote la reconduction du mouvement. Un vote à bulletins secrets. Il est 15 h 40. Une voix parmi les grévistes : «A 15 h 46, il y a un TGV qui doit partir. Les copains de l’équipement sont déjà postés devant pour le bloquer.»




Si ça se propage comme ça jusqu'au 20 et au de là ... on va assister à un carnaval de pirouettes dans les hautes sphères syndicales !!! :-P ... les indécis ... hésitants ... =D>


A+
jedi69
 
Message(s) : 3
Inscription : 04 Avr 2006, 19:15

Suivant

Retour vers Dans le monde du travail

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité

cron