Le gouvernement a perdu la bataille de l'opinion.

[Louis]

Aujourd'hui, avec des grèves en demi-teinte, Chirac ? Raffarin ? Seillière sont pourtant loin de jubiler : leurs attaques contre les retraites et demain la Sécu, leur volonté de démantèlement des services publics et notamment de l'Education Nationale suscitent un rejet profond et majoritaire dans la population. En témoignent les manifestations qui réunissent, encore aujourd'hui, de très importants défilés dans toutes les villes.
Les gouvernants savent qu'ils ont perdu la bataille de l'opinion.
Alors, leur haine sociale s'exerce à l'encontre de celles et ceux qui, depuis des semaines, se dressent contre leurs plans en maximisant les conditions de retenue des jours de grève. Jouant l'intimidation, le gouvernement veut frapper, comme jamais, à la caisse. Quitte à ce que de nombreux foyers grévistes n'aient que quelques centaines d'euros mensuels pour survivre.
Ces beaux messieurs, eux, continueront à bénéficier de "leurs frais de bouche" et de leurs 70 % d'augmentation salariale !
Les directions des centrales syndicales portent une lourde responsabilité dans cette situation. Alors qu'au 13 mai au soir, des millions de grévistes étaient prêts
à généraliser durablement le conflit jusqu'à infliger une "défaite" au gouvernement, les dirigeants des confédérations ont baladé le mouvement social jusqu'à l'épuisement.
Le gouvernement et ceux qui ont joué des petits jeux bureaucratiques paieront, à terme, le prix fort. L'un pour son passage en force, les autres pour leur décalage persistant avec les immenses attentes sociales qui se sont exprimées, en marge des "consignes confédérales", au sein de milliers de comités de liaison interprofessionnels.
C'est un solide acquis, bien supérieur à celui de 1995, et c'est bien pour cela que rien n'est fini. L'avenir très proche en apportera la démonstration.
Malgré la répression et les intimidations.

Le 19 juin 2003