Snecma - Gennevilliers :

Message par pelon » 28 Fév 2008, 20:31

a écrit :
Snecma - Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : grève pour les 150 euros.
Depuis
Depuis lundi 18 février, l'usine Snecma de Gennevilliers est en grève pour une augmentation uniforme de 150 euros.

Filiale du groupe Safran et regroupant environ 8 700 salariés dont 1 600 à Gennevilliers (600 ouvriers et 1 000 techniciens et cadres), la Snecma fabrique des moteurs d'avions, en particulier les CFM 56 qui équipent des Airbus et des Bœing. L'usine de Gennevilliers se trouve en amont de la production et détient une position dominante avec la fabrication de pièces essentielles comme les aubes, mais aussi les carters de moteurs ou encore certaines pièces de forgeage.

La grève a commencé dans les secteurs Forges de précision. Les ouvriers de cet atelier avaient entendu dire que la direction venait d'accorder une augmentation de 100 à 150 euros à quelques ouvriers d'un autre petit secteur. La rumeur a aussitôt enflé et finalement la grève a fait rapidement tache d'huile. Le mardi 19 février la Fonderie ralliait la grève, et le 20 c'était le tour de la Mécanique. En deux jours, toute la production était bloquée, avec 400 à 450 ouvriers en grève sur les 600 que compte l'usine. La revendication reprise par tous et qui fait l'unanimité est celle de 150 euros pour tous.

Comme dans bien des entreprises, le mécontentement sur les salaires est fort à la Snecma. Il s'était d'ailleurs manifesté les semaines passées, lors des négociations salariales, quand deux débrayages avaient eu lieu devant le siège de Safran et de la Snecma, les 7 et 14 février derniers. La direction proposait alors des augmentations en fonction des qualifications, soit 2 % pour les P1 et les P2 et 1,8 % pour les autres travailleurs. Après les débrayages, elle lâchait 154 euros d'intéressement supplémentaire, une goutte d'eau comparée aux 156 000 euros de dividendes que l'ex-numéro 2 du groupe Safran touchera en mai 2008.

Les grévistes sont d'autant plus motivés que le groupe Safran accumule des bénéfices considérables : 157 millions d'euros de bénéfices en 2006 et 406 millions en 2007. Les carnets de commandes regorgent : 1 382 moteurs livrés en 2007 et une prévision de la direction de 2 074 moteurs pour 2008. Les dividendes reversés fin juin 2007 par les filiales aux actionnaires s'élèvent à 431 millions d'euros. Bref, de l'argent il y en a !

Jeudi 21 février, les grévistes de l'usine de Gennevilliers sont allés à plus de 400 rendre visite à leurs voisins ¬d'Hispano-Colombes, une autre filiale de Safran. L'accueil a été chaleureux, au désarroi de la brochette des dirigeants d'Hispano qui, impuissants, ont observé le cortège défiler dans l'usine. Le lendemain, environ 250 grévistes se sont rendus à l'usine Snecma de Corbeil-Essonnes où, là aussi, l'accueil a été particulièrement chaleureux. Puis, dans une ambiance festive et dynamique, un cortège commun est parti en manifestation devant le siège de la Snecma, non loin de là, à Courcouronnes.

Lundi 25 et mardi 26 février, la détermination était entière à l'usine de Gennevilliers, où les grévistes étaient tous décidés à réussir la journée du mercredi 27 février, jour où la direction Snecma a accepté d'ouvrir une nouvelle négociation. Les 150 euros mensuels sont à l'ordre du jour et le restent.

Correspondant Lutte Ouvrière.

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Message par pelon » 29 Fév 2008, 12:22

a écrit :
À Corbeil (Essonne) : la grève s'étend.
À la Snecma de Corbeil aussi, le mécontentement était grand et jeudi 21 février, après la signature par deux syndicats minoritaires d'un accord salarial particulièrement défavorable aux salariés, si certains avaient eu une baisse de moral, celle-ci n'a pas duré. En effet, dès le lendemain, le moral repartait grâce à la venue, à plus de 250, des grévistes de Gennevilliers, pour appeler à rejoindre le mouvement pour les 150 euros pour tous. La revendication était aussitôt adoptée, d'autant qu'à Corbeil un certain nombre de travailleurs l'avaient également avancée.

Pas besoin d'avoir fait l'ENA pour se rendre compte que la direction a largement les moyens de nous accorder une augmentation de salaire. Le surplus de bénéfices réalisés en 2007, par rapport à 2006, suffirait à augmenter les salariés de la Snecma de 450 euros brut par mois ! Alors, 150 euros mensuel d'augmentation uniforme, ce n'est pas vraiment la mer à boire et la direction peut céder.

Rassemblés devant les portes de l'usine, les grévistes des deux usines Snecma finirent tout naturellement par rentrer dans les ateliers. Klaxonneurs endiablés, lanceurs de pétards en colère s'égayèrent alors dans les allées de l'atelier central, au grand dam de la maîtrise qui, au grand complet et en rang d'oignons, huissiers à ses côtés, tentait vainement de reconnaître les grévistes, trop bruyants à son goût ! Non contents d'avoir mis de l'ambiance dans l'usine, l'ensemble des grévistes lança alors l'idée d'aller mettre un peu d'animation au siège de Safran, le groupe auquel appartient la Snecma, à Courcouronnes, non loin de là. Arrivés sur place, la plus grande partie des grévistes s'égayèrent dans les étages et les bureaux du siège. On ne peut plus agacé devant cette joyeuse agitation, le directeur, Petitcolin, finit par recevoir une délégation et proposa d'ouvrir des négociations le mercredi 27 février.

Lundi 25 février au matin, une cinquantaine de grévistes de Corbeil appelaient les autres salariés de l'usine à se joindre au mouvement. Le lendemain, c'est à plus de 400 qu'ils débrayaient pour participer à la journée de grève. La grève s'étendant, le moral était bon. Il était décidé d'aller en nombre diffuser des tracts à l'usine de Villaroche, la troisième grande usine du groupe en région parisienne.

Aujourd'hui, le slogan « Peticolin, des talbins » (autrement dit, des billets) est devenu l'un des slogans les plus populaires parmi les grévistes du groupe !

Correspondant Lutte Ouvrière.

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Message par pelon » 29 Fév 2008, 13:20

a écrit :
Arlette Laguiller devant les grévistes de la Snecma.
Le 26 février, Arlette Laguiller est venue apporter son soutien aux grévistes de la Snecma Gennevilliers, déclarant notamment :

« La revendication de 150 euros qui est la vôtre est vraiment un minimum nécessaire pour tous les travailleurs. Tous ceux qui font leurs courses savent - ce que le gouvernement feint de découvrir aujourd'hui - que les prix des produits alimentaires ont augmenté de 20, 30 ou 40 % dans les grandes surfaces. Et ce sont ces mêmes grandes surfaces, ces mêmes grandes chaînes de distribution qui, alors qu'elles engrangent des profits, refusent elles aussi d'augmenter les salaires de leurs employés, de leurs caissières !

À cela s'ajoute la hausse des prix de l'essence, du fuel domestique, du gaz et de beaucoup d'autres choses.

Obtenir une augmentation de salaire devient une question essentielle. (...) Je sais que vous avez le soutien de nombreux travailleurs des autres usines du groupe, à Corbeil, à Colombes et peut-être à Villaroche. J'espère que demain vous serez tous réunis dans une lutte commune.

Et c'est bien aussi d'avoir pensé à l'embauche des intérimaires, dans vos revendications. »

Accueillie très chaleureusement par les travailleurs, Arlette Laguiller a conclu : « Vous avez raison de vous battre, votre lutte est juste » et elle les a assurés de son soutien.

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Message par pelon » 29 Fév 2008, 13:23

(Le Parisien du 26 février a écrit :
Snecma : Grève à Gennevilliers et à Corbeil pour les salaires

Quelque 200 salariés de Snecma (groupe Safran) à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et 100 à Corbeil (Essonne), selon la direction, poursuivaient mardi leur grève pour les salaires, alors que trois syndicats (CGT, CFDT, FO) appellent les employés de cinq sites à se rassembler mercredi.

Les salariés de Corbeil, Villaroche (Seine-et-Marne), Gennevilliers, Vernon (Eure) et du Creusot (Saône-et-Loire) sont invités à manifester entre 9H30 et 11H30 sur le site de Villaroche «pour une augmentation du pouvoir d’achat».

«Rigueur salariale, blocage du maigre filet d’embauches et suppressions de postes sont à l’ordre du jour pour toujours plus de dividendes pour Safran», estime la CFDT dans un communiqué, soulignant «de forts mécontentements» dans l’ensemble de la branche propulsion du groupe (Snecma Services, Turbomeca…).

La direction de Snecma a indiqué recevoir mercredi au siège à Courcouronnes (Essonne) les délégués syndicaux pour discuter des salaires, alors qu’un accord a été signé le 14 février par les seules CFTC et CFE-CGC.


La CGT a exercé son droit d’opposition mais à elle seule n’a pas pu renverser l’accord, a-t-on appris de source syndicale. La CFDT ne l’a pas exercé, jugeant que ce serait «préjudiciable aux salariés, notamment aux plus bas salaires ou à ceux en difficulté financière».

L’accord comprend pour 2008 une augmentation globale de la masse salariale de 3,3% (augmentations générales et individuelles), 7% du salaire annuel versé en plus au titre de l’intéressement, 0,5% du salaire annuel en supplément d’intéressement avec un minimum de 170 euros net, et 4,4% du salaire annuel au titre de la participation, selon la direction.

Celle-ci souligne que pour un salaire de 40.000 euros brut, ce qui est la rémunération moyenne des ouvriers sur 13 mois, primes comprises, cela représente un complément de deux mois de salaire net. Selon la CGT, les salariés du site de Gennevilliers en sont à leur 9e jour de grève pour «150 euros par mois en plus de la politique salariale».

Le syndicat se bat aussi pour l’embauche des intérimaires, qui sont environ 70 sur le site comptant 1.600 salariés. La direction de Snecma évoque un «faible taux» d’intérimaires, de 3,8%. Sur les 350 personnes embauchées chaque année en moyenne, 102 étaient des intérimaires en 2007.
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Message par pelon » 29 Fév 2008, 13:26

(l'Humanité du 27 février a écrit :
La multiplication des luttes pour les salaires

wSNECMA-Gennevilliers : 9e jour de grève à l’appel de la CGT, de la CFDT et de FO, pour réclamer une revalorisation des salaires de 150 euros. Safran, issu de la fusion du motoriste SNECMA et de l’électronicien SAGEM, a enregistré en 2007 un bénéfice net de 406 millions d’euros alors qu’on propose aux salariés 1,4 % à 1,5 % d’augmentation générale et 1,4 % à 1,5 % d’augmentations individuelles.

MBDA-F, filliale du groupe EADS : Les salariés de MBDA-F se sont rassemblés pour la troisième fois lundi sur les sites du Plessis-Robinson, de Bourges et de Selles-Saint-Denis pour réclamer 1,5 % de rattrapage salarial pour 2007, 3,5 % d’augmentation générale avec un plancher de 70 euros, et des augmentations individuelles de l’ordre de 3 % pour garantir l’évolution de carrière.

L’Oréal : Après une journée de grève le 18 février, la direction du groupe de cosmétiques L’Oréal a accepté hier de recourir à des augmentations générales des salaires, pour la première fois depuis quatre ans, mais sans les chiffrer ni en préciser les échéances. Les syndicats demandent l’ouverture de négociations avant la mi-mars.

BNP Paribas : Les syndicats FO et CGT de BNP Paribas appellent à une journée d’action le 9 avril contre la « baisse du pouvoir d’achat ».

CEA Marcoule : 400 salariés du Commissariat à l’énergie atomique de Marcoule (Gard) ont observé une heure de grève le mardi 12 février pour la défense de l’emploi et des salaires, à l’appel des syndicats CFDT, CGT, FO et CFTC.

Grande distribution

La CFDT et la CGT appellent à une nouvelle mobilisation des salariés de la grande distribution lors du week-end de Pâques (22-24 mars), jugeant insuffisant l’accord signé par trois autres syndicats avec le patronat du secteur. Le 1er février, une journée d’action, notamment sur les salaires, avait suscité une participation exceptionnelle des salariés.
Carrefour de Marseille : Après deux semaines de grève, les salariés de l’hypermarché Carrefour de Marseille ont obtenu deux à trois heures de travail en plus par semaine pour ceux qui sont à temps partiel et une hausse (de 3,05 euros à 3,50 euros) du ticket de restaurant. Payés moins de 1 000 euros net par mois, ils réclamaient une prime de 250 euros, une hausse du ticket de restaurant (à 4,50 euros) et une augmentation du nombre des heures de travail pour les salariés à temps partiel.

Prisma Presse : Après 4 jours de grève,

les salariés de Prisma Presse (Voici, Capital, Femme Actuelle, Télé Loisirs…) ont obtenu une augmentation de 1 300 euros par an pour les salaires mensuels inférieurs à 2 300 euros, et de 1 200 euros par an pour les salaires mensuels compris entre 2 300 et 3 800 euros. Pour les salaires compris entre 3 800 et 4 500 euros, l’accord prévoit 2,5 % d’augmentation et des augmentations individuelles au mérite.

Les bus CIF en Île-de-France : Les salariés des Courriers d’Île-de-France (CIF : 300 bus en Seine-Saint-Denis, Val-d’Oise et Seine-et-Marne) ont obtenu, après 6 jours de grève, une hausse de 1,5 % du salaire de base et l’intégration d’une prime d’assiduité.

RTM à Marseille : Depuis hier, les salariés des transports publics de Marseille sont en grève. La CGT réclame 10 % de hausse des salaires sur l’année, la direction offre 3,7 %.

Air France : Les mobilisations en début d’année des personnels d’Air France ont débouché sur de premiers résultats significatifs. Au 1er janvier, les salaires ont été revalorisés de 0,7 % (au titre du rattrapage de 2007). Ils le seront à nouveau de 1,1 % au 1er avril et de 0,8 % au 1er octobre et sont assortis de valeurs planchers. S’ajoute une revalorisation de la prime uniforme annuelle de 200 euros, qui passe à 1 400 euros, l’instauration d’une rémunération minimale garantie de 20 400 euros, la revalorisation des indemnités kilométriques (+ 2 %), celle des primes et indemnités liées à l’emploi (3,5 % à compter du 1er juillet) et celle de l’allocation de garde d’enfant (+ 3,5 % au 1er juillet).
pelon
 
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Message par morise » 04 Mars 2008, 17:43

Ce matin une manifestation massive de travailleurs de Corbeil (91), Villaroche (77)(qui rejoignent pour la première fois ce mouvement depuis le début de la grève à Gennevilliers), St Quentin en Yvelines (78) s'est déroulée dans l'usine de Gennevilliers. La visite dans des ateliers, et le bâtiment de la direction locale (ou on avait pas l'air d'être attendu) a illustré une nouvelle fois la détermination des participants.
Il faut dire que la veille, la direction n'avait eut qu'une proposition à faire aux grévistes : 15 € d'augmentation ! Ca fâche !
morise
 
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