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Formation professionnelle adultes: la moitié des salariés de l'Afpa en grève
Le Monde 29.05.08 | 18h44
Au moins la moitié des salariés de l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa, service public de l'emploi) étaient en grève jeudi à la mi-journée à l'appel de six syndicats, contre le "démantèlement" de cet organisme de formation.
Environ 55% des salariés de l'AFPA, où travaillent 12.000 personnes réparties dans toute la France, étaient en grève, selon une estimation communiquée par la direction.
Jacques Coudsi (CGT) a évoqué un taux de gréviste "autour de 60%".
A Paris, une manifestation a rassemblé 1.800 personnes selon la police, plus de 2.000 selon la CGT, de la Place de la République jusqu'au ministère de l'Economie à Bercy, où une délégation a été reçue.
Quelques rassemblements ont également eu lieu en province, notamment en Alsace (350 salariés, plus d'un millier de bénéficiaires), où les centres de Strasbourg et Mulhouse étaient fermés, tandis que 70 à 80% de grévistes étaient recensés à Colmar, selon Sud.
En Lorraine, à l'agence de Saint-Avold (Moselle), une dizaine de grévistes ont dressé un piquet de grève et brûlé des palettes en bois sur la chaussée.
Les syndicats CGT, CFDT, CGT, Sud-Solidaire, CFE-CGC et CFTC appelaient une journée "centres morts", pour dénoncer notamment le transfert au 1er janvier 2009 du financement de l'Afpa aux régions, qui choisiront les organismes formateurs sur appels d'offres, alors que l'organisme était jusque là financé par subventions publiques.
Ils dénoncent aussi le transfert éventuel des psychologues du travail de l'Afpa (850 salariés) au sein du futur organisme fusionné ANPE-Unedic et craignent la disparition des services d'accompagnement, comme l'hébergement gratuit et la restauration des stagiaires.
L'Afpa, qui dispose de 272 sites de formation et de 215 sites d'orientation professionnelle, a orienté et conseillé en 2006 plus de 266.000 personnes. Quelque 159.000 stagiaires sont entrés en formation, dont 65,6% étaient demandeurs d'emplois.
Dans un document à destination des directeurs régionaux de l'Afpa que l'AFP s'est procuré, la direction de l'organisme public souligne avoir "insisté auprès des pouvoirs publics sur le fait qu'une éventuelle mise en concurrence ne devait pas remettre en cause la qualité du service" de l'AFPA, et avoir fait "clairement valoir son opposition" au transfert de personnel vers l'opérateur unique Anpe-unedic.