Les intermittents du spectacle toujours très mobilisés
La lutte des intermittents du spectacle, qui entre maintenant dans son deuxième mois, ne faiblit pas.
Vendredi 25 juillet, des rassemblements ont réuni plusieurs centaines de manifestants à Paris, devant une annexe du ministère du Travail, pour réclamer le retrait du plan Aillagon ou encore devant France Télévision pour rappeler que, parmi toutes les sociétés du spectacle qui profitent de l'intermittence, l'audiovisuel public n'est pas en reste. Les équipes de tournage de téléfilms comme Tout le plaisir est pour moi ou Marion Jourdan se sont mises en grève et ont rejoint les rassemblements. L'après-midi, c'était l'inauguration du tout nouveau siège du Medef qui était perturbée par les intermittents en colère.
En fait, c'est tous les jours et partout dans les régions que les intermittents font parler d'eux. Récemment encore ce sont les "Estivales" de Perpignan qui ont été annulées, ainsi que les festivals de Toulouse, de Clergoux en Corrèze ou encore d'Uzeste en Gironde. Jeudi 24 juillet, les intermittents en grève ont interrompu la diffusion du journal de France 3 Ile-de-France, après avoir fait irruption sur le plateau.
À Toulouse et à Angers, ils ont occupé la direction départementale du travail. À Marseille, ils ont empêché la tenue d'un casting de l'émission Popstars.
Samedi 26 juillet, des intermittents ont organisé le blocage d'un cinéma multiplex à Caen. D'autres ont manifesté à Rocamadour le même jour. Et, pour preuve de la vitalité du mouvement, les idées ne manquent pas: poèmes lus dans les supermarchés, chansons dans les banques, barbecues, rassemblements en centres-ville, "grands cris" devant les mairies de droite, etc., toujours accueillis avec la sympathie, parfois très active, de la population.
Car si les luttes des intermittents suscitent des réactions d'indignation dans les milieux patronaux ou chez certains festivaliers abondamment subventionnés par le ministère de la Culture, c'est tout le contraire dans la population, qui multiplie les gestes de solidarité.
Les intermittents se battent contre le plan de "réforme" de leur régime spécifique, réforme qui, elle, n'a rien de "spécifique" et qui entraînera d'une part une baisse des prestations sociales, déjà très faibles pour la plupart, puisque le revenu moyen d'un salarié indemnisé sous le régime de l'intermittence est de 638 euros par mois (4185F), et d'autre part une augmentation des cotisations.
Ces attaques contre les intermittents sont injustes et contribuent à la précarisation. Si le gouvernement voulait vraiment s'en prendre aux "abus", ou combler efficacement le déficit de l'Unedic, il commencerait par imposer une véritable embauche en contrat à durée indéterminée des techniciens et artistes, en premier lieu dans les entreprises publiques de l'audiovisuel, qui sont, comme France 3 ou Radio France, les premières à avoir recours aux intermittents.
Eric TOLIAN
Lutte Ouvrière n°1826 du 1er août 2003 [/quote]
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pelon
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par pelon » 01 Août 2003, 16:29
CITATION | Un communiqué d'intermittents
Nous avons reçu ce communiqué d'intermittents du spectacle, que nous publions volontiers en solidarité avec leur combat.
"Le 25 juillet 2003 à Saint-Amant-Roche-Savine (63)
Réunis en assemblée générale des professionnels du spectacle vivant et enregistré en Auvergne:
sont représentées toutes les coordinations départementales d'Auvergne et les syndicats CGT du spectacle Auvergne; sont représentés les métiers du cirque, du théâtre, de la musique, de la danse, de l'audiovisuel, du cinéma et de la cascade.
Majoritairement intermittents mais aussi permanents, Rmistes du spectacle, bénévoles, programmateurs de salle ou de festivals, représentants des CEMEA et de la CCAS.
Nous, Assemblée générale d'Auvergne des Professionnels du Spectacle Vivant et enregistré, menons un combat pour le retrait du protocole Unedic du 26 juin 2003 ainsi que pour notre maintien dans le cadre de la solidarité interprofessionnelle.
Nous demandons également la mise en place d'un calendrier permettant une concertation nationale des professionnels et décideurs concernés par le spectacle vivant et enregistré. Cette concertation devra aboutir à une réforme juste du régime d'indemnisation chômage des professionnels et travailleurs de notre secteur d'activité.
L'assemblée se reconnaît à travers la diversité des moyens de lutte et déclare sa solidarité totale à tous ceux qui, depuis le 26 juin 2003, maintiennent la pression par une grève responsable et déterminée.
L'assemblée encourage toute autre forme de militantisme et d'action car c'est ensemble que nous contribuons à la victoire.
Dans l'attente d'une satisfaction totale de nos revendications, nous élaborons des propositions d'actions. Nous maintenons la pression sur tous les spectacles, tournages et festivals.
Nous nous organisons en vue du blocage total du Festival de la Chaise-Dieu. Nous incitons à la grève les travailleurs du spectacle d'Aurillac et nous mettons en oeuvre la logistique d'accueil nécessaire à ce grand rassemblement des travailleurs du spectacle en lutte."
Lutte Ouvrière n°1826 du 1er août 2003 [/quote]
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par emma-louise » 01 Août 2003, 17:00
:bounce: :bounce: :bounce: La culture vaut plus que leurs profits Déclaration d'Olivier Besancenot :bounce: :bounce: :bounce: Le gouvernement vient de se rendre coupable de ce qui s'apparente à la plus grande vague de licenciements de ces derniers temps. En approuvant les projets du Medef vis-à-vis des professionnels du spectacle, le gouvernement jette à la rue près de 30 000 de ces derniers, qui vont se retrouver, dans les mois qui viennent, sans travail et sans couverture chômage. La LCR est totalement solidaire du combat des intermittents ; un combat partie prenante de celui de tout le monde du travail. Un combat qui ne cessera pas avec l'annulation des festivals. Face aux tentatives d'un gouvernement de fric et de trique d'étouffer la culture, nous sommes tous concernées! :bounce: :bounce: :bounce: (salut Emma)

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emma-louise
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