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La CGT : «Pas de grève générale à la rentrée» Le protocole d'accord du 26 juin 2003 relatif à l'application du régime d'assurance-chômage aux professionnels intermittents du cinéma, de l'audiovisuel, de la diffusion et du spectacle, signé par le Medef et par la CFDT, la CGC, la CFTC, à l'exclusion de FO et de la CGT, consiste, rappelons-le, à modifier les conditions d'ouverture de droit au chômage pour 507 heures de travail effectif. Ce dispositif, un peu plus sévère que le précédent – les heures sont à effectuer sur une période plus courte, l'ouverture des droits est plus resserrée –, a immédiatement été considéré comme une machine à «faire sortir» de l'intermittence 30% des actuels bénéficiaires qui sont (estimation 2002) au nombre de 135 000 cotisants et 102 600 indemnisés. Le déficit de ce régime est de 28 millions d'euros. Dès juillet, la grève reconductible a conduit à l'annulation de nombreux festivals. La CGT du spectacle, un des moteurs du mouvement, s'est trouvée ces derniers jours sur la défensive. Dans Le Monde daté d'hier, un «Je regrette» de Jean Voirin, secrétaire général de la Fédération CGT du spectacle, à propos d'Avignon, a été vigoureusement dénoncé comme «sorti de son contexte» par un communiqué du syndicat. Michel Gautherin, délégué général du Syndicat français des artistes, un des dirigeants de la Fédération des syndicats CGT du spectacle, s'exprime pour Le Figaro. Propos recueillis par Bertrand Dicale [06 août 2003] LE FIGARO. – Après la série des annulations au mois de juillet, on a l'impression – en Bretagne notamment – que la CGT-spectacle s'accommode maintenant de la tenue des festivals. Michel GAUTHERIN. – Les gens n'obéis sent pas à des consignes. Il ne faut pas imaginer que si la fédération CGT ou le Syndicat des artistes dit quelque chose, des artistes à l'autre bout du pays ont aussitôt le petit doigt sur la couture du pantalon. Nous sommes attachés à la libre détermination des gens sur le terrain. Notre volonté est que les professionnels puissent se poser la question de leur action et se décider librement – y compris selon la structure plus ou moins professionnelle des festivals, l'implication des énergies locales, le projet artistique... On a l'impression que le ton de la contestation a changé depuis le début de cette crise. Nous ne sommes effectivement plus le 27 juin au matin, ni même le 8 juillet au soir. Nous avertissions le gouvernement depuis des mois qu'il ne fallait pas bâcler la négociation sur le statut des intermittents : au lieu de mener un large débat, on a voulu passer en force. Et quand la contestation de l'accord du 27 juin s'est levée, on nous a dit que nous ne l'avions pas compris, que nous ne savions pas lire ! Il y a eu une montée d'adrénaline, une colère et même une révolte. Le mouvement se nourrit de ce qu'il génère lui-même : ainsi, l'écho du public quant au contenu de ce dossier n'est en rien comparable à ce qu'il était avant que l'action permette de révéler tous les défauts cachés de cet accord. Mais on ne peut pas s'installer dans une grève permanente et autodestructrice. Est-ce que vous «regrettez» l'annulation du Festival d'Avignon ? Nous défendons les grèves qui ont eu lieu en juillet, celles qui ont lieu actuellement ou celles qui auront lieu plus tard, si elles sont liées à une volonté clairement exprimée des professionnels. Et à la rentrée ? La rentrée sera plurielle. L'accord est censé entrer en vigueur le 1er janvier 2004, ce qui nous laisse quatre mois pour l'action. Il faut intégrer l'ouverture d'un débat national sur l'intermittence et sur la culture. En même temps, nous allons mener devant les tribunaux la contestation de la légalité de certaines dispositions de l'accord. Et si on a beaucoup parlé du spectacle vivant ces derniers temps, il ne faut pas sous-estimer la capacité de mobilisation des gens de l'audiovisuel. Mais il n'y a pas de mot d'ordre de grève générale à la rentrée ; simplement, l'appel à la mobilisation reste le même et les professionnels doivent se déterminer librement sur leur lieu de travail. [/quote]
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