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Les salariés de Ford-Blanquefort s'invitent au Mondial de l'automobile
LEMONDE.FR avec AFP | 04.10.08 | 17h39 • Mis à jour le 04.10.08 | 17h40
Plusieurs centaines de salariés de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde) et des élus locaux se sont rendus samedi 4 octobre au "Mondial de l'automobile" à Paris pour protester contre l'éventualité de la fermeture en 2010 de leur site de production, qui emploie quelque 1 600 personnes. Après avoir distribué des tracts à l'entrée du salon, ils se sont rendus sur le stand du constructeur américain, où ils ont posé des autocollants "Sauvons nos emplois" sur des voitures en exposition.
Les élus du Comité d'entreprise de Ford Aquitaine Industries (FAI) avaient affrété un train au départ de Bordeaux dans lequel ont voyagé près de 600 personnes. Outre des salariés, étaient présents une quarantaine d'élus PS, PC, Verts, Modem et LCR de la région Aquitaine. "Nous sommes venus montrer aux visiteurs que l'automobile c'est des profits d'un côté et des licenciements de l'autre. Il y a la vitrine avec les voitures neuves et il y a 1 600 salariés de Ford menacés de fermeture d'ici avril 2010", a déclaré à la presse Philippe Poutou, secrétaire adjoint CGT de l'usine.
Plus tôt dans la journée, la ministre de l'économie et de l'industrie Christine Lagarde avait affirmé que "l'industrie automobile est déterminante pour notre économie". Evoquant un secteur "en mutation" et porteur d'innovation, elle a souligné la nécessité d'"un effort d'adaptation" dans l'automobile. "Il faut qu'on soit à côté de l'industrie automobile pour accompagner ces mutations industrielles, qui sont l'évolution naturelle de l'économie et du tissu industriel français", a-t-elle insisté. Lors de sa visite du salon, la ministre s'est notamment arrêtée sur le stand de Ford.
L'annonce de la fermeture de Ford Aquitaine Industries (FAI), seule usine française du constructeur américain, est intervenue en juillet 2007. Depuis des groupes de travail planchent sur les solutions possibles (arrivée de repreneurs, reconversion du site... ) pour éviter une fermeture "sèche" du site. L'Etat français y est associé. Mais à ce jour, les employés ne voient rien venir. Stéphane Césaréo, porte-parole de Ford France, a bien fait état samedi de la volonté de Ford de "préserver le site et les emplois" et mentionné "deux pistes sérieuses de repreneurs". Mais les syndicats n'y croient pas : "nous avons l'impression que ce sont des discours de la direction pour nous endormir", explique Philippe Poutou, secrétaire adjoint CGT de l'usine.
