Indépendance syndicale

Message par com_71 » 30 Nov 2008, 00:15

Signalons, dans "Rouge" du 15.11.2008, un article titré "Financement des syndicats, le choix de l'indépendance", que la rédaction publie sans réserve.

Cet article ne remet pas en cause l'atteinte à l'indépendance des syndicats que constitue le financement public, ou pire, patronal :

(Louis-Marie Barnier @ dans Rouge a écrit :...Un syndicalisme de transformation sociale doit, au contraire, porter ce projet à partir d’élaborations multiples qui ne peuvent être spontanée. Il doit se doter de structures qui répondent à la restructuration de liens sociaux, vers les PME, les précaires, les chômeurs. Il manque de moyens, c’est donc pour cela que toute approche en termes de rétraction du financement sur les seuls adhérents ne peut répondre à la situation...


Un syndicalisme de transformation sociale... bien limitée... :altharion: :altharion:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Vérié » 30 Nov 2008, 12:52

Le passage que tu cites est assez vaseux en effet.

Nous savons par ailleurs ce qu'il faut penser de l'intégration des syndicats... depuis le célèbre texte de Trotsky Les syndicats à l'époque d ela décadence impérialiste.

Mais, je m'interroge tout de meme sur la question du financement. Il est clair que les syndicats, aujourd'hui, ne tirent pas l'essentiel de leurs ressources des cotisations des adhérents, mais de subventions, notamment grâce à tous les organismes de formation, les organismes paritaires etc.

Mais, au niveau de l'entreprise, il y a aussi les heures de délégation, et même les délégués permanents, ce qui correspond bien à une forme de financement patronal. Nous ne sommes pas pour autant partisans de les supprimer.

Les conseillers des prud'hommes sont aussi indemnisés.

Faut-il s'opposer à toute forme de subvention de l'Etat ? Les partis politiques, dont LO, sont aussi subventionnés au travers du remboursement des campagnes électorales par exemple.

On peut noter aussi que la rémunération des députés a été une mesure démocratique, car, auparavant, seuls les riches pouvaient se perlettre de siéger.
Vérié
 
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Message par com_71 » 30 Nov 2008, 13:39

J'aurais parié que tu ferais cette réponse. Toujours entre deux chaises, Vérié ! Attention à la chute.

a écrit :Nous savons par ailleurs ce qu'il faut penser de l'intégration des syndicats... depuis le célèbre texte de Trotsky "Les syndicats à l'époque de la décadence impérialiste".

Mais, je m'interroge tout de même sur la question du financement...


Le texte que tu cites ne s'interrogeait pas, lui. Ils dénonçait tous les liens, en particulier financiers, de plus en plus présents, entre patronat et gouvernement d'un côté et organisations syndicales de l'autre.

Le texte que j'ai cité ne le fait pas.
Après il y a la tactique... (qui n'est pas abordée dans le texte)

Mais même la tactique n'empêche pas des militants de constater que quand une entreprise dépasse les obligations de la loi en ce qui concerne la représentation du personnel ou syndicale (c'est fréquent dans les grandes entreprises), ce n'est pas gratuit.

Ca n'empêche pas des militants de s'opposer à un accord prévoyant la remise aux salariés, par le patron, de chèques d'une certaine valeur faciale, à remettre au syndicat de leur choix. Quitte quand l'accord est finalement signé, à ne pas inciter les salariés à déchirer le chèque (ce qui reviendrait à faire un -petit- cadeau au patron)...

Et quel rapport, s'il te plait, avec le financement des partis politiques, que les révolutionnaires n'ont pas demandé, et répondait à la nécessité, pour l'état, de rendre les écuries un peu moins pestilentielles ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Vérié » 30 Nov 2008, 17:18

(com_71 @ dimanche 30 novembre 2008 à 13:39 a écrit : (...)
Mais même la tactique n'empêche pas des militants de constater que quand une entreprise dépasse les obligations de la loi en ce qui concerne la représentation du personnel ou syndicale (c'est fréquent dans les grandes entreprises), ce n'est pas gratuit.

Ca n'empêche pas des militants de s'opposer à un accord prévoyant la remise aux salariés, par le patron, de chèques d'une certaine valeur faciale, à remettre au syndicat de leur choix. Quitte quand l'accord est finalement signé, à ne pas inciter les salariés à déchirer le chèque (ce qui reviendrait à faire un -petit- cadeau au patron)...

Et quel rapport, s'il te plait, avec le financement des partis politiques, que les révolutionnaires n'ont pas demandé, et répondait à la nécessité, pour l'état, de rendre les écuries un peu moins pestilentielles ?

Nous sommes d'accord là-dessus bien entendu.

TU essaies de me faire dire que j'approuverais peu ou prou l'article de Rouge cité.
:33:

Mon interrogation ne portait pas sur ce point, mais sur d'autres formes de financement que j'ai énumérées. Tu ne réponds pas sur cette question.

Le financement des partis politiques, quand des groupes d'extrême-gauche en bénéficient, c'est tout de même une forme de subvention des organisations ouvrières, même si celles-ci ne l'ont pas demandée.
Vérié
 
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Message par Sterd » 30 Nov 2008, 18:30

On ne pourrait pas pour une fois arrêter les hors sujets ?
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Message par Ottokar » 30 Nov 2008, 18:44

(Vérié @ dimanche 30 novembre 2008 à 16:18 a écrit : Mon interrogation ne portait pas sur ce point, mais sur d'autres formes de financement que j'ai énumérées.
Le financement des partis politiques, quand des groupes d'extrême-gauche en bénéficient, c'est tout de même une forme de subvention des organisations ouvrières, même si celles-ci ne l'ont pas demandée.

(désolé Sterd je poursuis brièvement dans le HS)
Sur les partis, LO a déjà déclaré qu'elle ne demandait rien. Elle ne touche d'ailleurs que des miettes par rapport à ce que s'octroient les grands partis, de façon officielle, car naturellement la loi n'a pas mis fin au financement occulte, dessous-de-table lors de la passation de marchés, mise à disposition de personnel ou de facilités diverses, etc. Sans parler du fait que si payer un député est une mesure démocratique, le niveau auquel sont payés les hommes politiques est autre chose. Dans le reportage Empreintes, Arlette racontait comment nos camarades avaient été surprises du fric qui coulait de partout au Parlement européen... sauf pour les "soutiers" du Parlement, les précaires, les femmes de ménage, les vigiles que nos camarades (notamment Armonie Bordes ont défendu immédiatement et pour lesquels elles ont obtenu des avancées.

LO a toujours dit qu'elle saurait se débrouiller indépendamment de cet argent. Il est là, il est à nous d'ailleurs, car c'est une partie de nos impôts (je cotise bien plus par le biais de mes impôts à l'UMP ou au PS qu'à LO !) et je ne vois pas pourquoi on ne le prendrait pas. Mais cela n'entame en rien l'indépendance de LO.

Pour en revenir au sujet, les syndicats, c'est autre chose. Leur intégration dans l'appareil d'Etat se manifeste aussi financièrement. C'est ce que disait déjà Trotsky il y a plus de 50 ans et cela ne s'est pas amélioré depuis.

Quant à l'article de Rouge, il pose bien mal le problème, occultant la politique des syndicats, leurs mille et un liens avec l'appareil d'Etat, les complicités avec le patronat, les liens humains, etc. Dire que c'est parce qu'ils n'en ont pas les moyens matériels qu'ils ne vont pas vers les PME est une stupidité. Ce n'est pas une question matérielle. L'article est apolitique, comme souvent dans Rouge. Il fait genre celui qui a réfléchi, qui a des solutions "concrètes", qui répond aujourd'hui aux problèmes de l'heure... et ne répond à rien.

Et pour finir dans le HS, ceux qui veulent obliger l'Etat à utiliser intelligemment une partie de leurs impôts peuvent verser à la souscription.
a écrit :Versez à notre souscription !

Pour financer ses activités dans la période qui vient, Lutte Ouvrière ne peut compter que sur ses militants, ses sympathisants, sur tous ceux qui partagent avec nous la conviction qu'il faut mettre fin à l'organisation sociale actuelle basée sur l'exploitation, le profit privé et la concurrence.

Merci d'adresser vos dons à :
LUTTE OUVRIÈRE -BP 233 - 75865 PARIS CEDEX 18

par chèque libellé à l'ordre de :
Jean-Paul Rigollet, mandataire financier de Lutte Ouvrière.

Merci aussi de nous indiquer lisiblement vos nom, prénom et adresse, pour nous permettre l'envoi du reçu fiscal auquel ce don donnera droit.

En effet, les dons à un parti politique, plafonnés par la loi à 7 500 euros par an, donnent droit à une réduction d'impôt dans la proportion de 66 % de ce don et dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ainsi un don de 300 euros donnera droit à une réduction d'impôt de 200 euros à condition que l'impôt sur le revenu dépasse cette somme.
Ottokar
 
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Message par Vérié » 30 Nov 2008, 19:04

Le titre du fil est "indépendance syndicale". Je vois donc assez mal où se situe le HS, sinon dans le fait d'avoir évoqué le financement des partis politiques, qui est tout de même "cousin" de celui des syndicats.

Je suis en gros OK avec ce que tu dis, Ottokar, et pas en désaccord non plus avec ce que dit Com, qui s'est empressé de m'accuser de je ne sais trop quoi.

Je constatais seulement que nous ne pouvons pas dénoncer et refuser toutes les formes de financement des syndicats, à commencer par les heures de délégation et les permanents payés par le patronat.
Vérié
 
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Message par Ottokar » 30 Nov 2008, 19:57

(Vérié @ dimanche 30 novembre 2008 à 18:04 a écrit : Je suis en gros OK avec ce que tu dis, Ottokar

je ne pouvais espérer que tu sois d'accord en détail :D ,

sinon
a écrit :Merci d'adresser vos dons à :
LUTTE OUVRIÈRE -BP 233 - 75865 PARIS CEDEX 18
par chèque libellé à l'ordre de :
Jean-Paul Rigollet, mandataire financier de Lutte Ouvrière.
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Message par artza » 30 Nov 2008, 20:57

(Vérié @ dimanche 30 novembre 2008 à 19:04 a écrit :

Je constatais seulement que nous ne pouvons pas dénoncer et refuser toutes les formes de financement des syndicats, à commencer par les heures de délégation et les permanents payés par le patronat.

Des choses identiques peuvent évoluer et avec le temps se révéler jouer un rôle sensiblement voir complètement différent.

Depuis belle lurette les travailleurs ont eu à faire avec des partis ouvriers, des syndicats ouvriers et même un Etat ouvrier contre-révolutionnaire.

Il en va ainsi en partie pour les "délégués du personnel".
Revendication des travailleurs ils furent imposés au patronat et à ses frais en France à la suite de la grève générale de juin 1936.

La législation en fit un monopole des directions syndicales en place qui seules ont le droit de présenter des candidats aux suffrages des salariés.
Depuis sont apparus des variétés de délégués syndicaux et de représentants syndicaux qui ne sont même pas élus par les travailleurs.

Bien sur, il serait ridicule pour des révolutionnaires de ne pas utiliser les possibilités ainsi offertes malgrès les compromis imposés, comme dans le domaine politique l'utilisation des élections et de la tribune des assemblées élues.

Les Bourses du travail en France furent dès le début subventionnées par les municipalités.

A Petrograd en 1917 la Garde rouge nom que s'était donné la milice des travailleurs de cette ville s'entraîna sur le temps de travail payé et Lénine soutenait leur revendication d'être équipée au frais du patronat.


Pour ce qui est des permanents payés par les patrons, à La Poste les responsables syndicaux détachés du service continuent à recevoir leur traitement.
Ils sont cooptés en fait par la direction du syndicat et agréés par la direction de La Poste.
Pour les locaux syndicaux entretenus par la direction, c'est la direction du syndicat qui décide qui en jouit et même pas au bout du compte la section locale.
artza
 
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