(le monde.fr 9h 30 a écrit :Guadeloupe : la pression est sur le MedefPointe-à-Pitre, Fort-de-France, envoyés spéciaux
Minuit, l'heure des accords en Guadeloupe ? L'effervescence règne, vendredi 27 février, dans la grande salle de la capitainerie de Pointe-à-Pitre, où le Collectif LKP signe avec cinq organisations patronales - à l'exclusion notable du Medef - en présence du préfet Nicolas Desforges, un "accord régional interprofessionnel sur les salaires en Guadeloupe", qui revalorise de 200 euros nets une partie des plus bas salaires. Dehors, il est si tard que la foule s'est effilochée mais elle montre encore de l'enthousiasme de voir satisfaite une revendication portée durant 39 jours de grève.Aux termes de "l'accord Jacques Bino" - du nom du syndicaliste tué sur un barrage nocturne le 18 février - le LKP vient de marquer un point mais sa victoire politique n'est que partielle et elle reste délicate à gérer : sur les 55 000 salariés éligibles à ce dispositif d'augmentation, 20 000 au maximum seraient concernés. Et encore, ces chiffres restaient-ils sujets à caution, vendredi matin.
Certes, les cinq organisations patronales qui ont signé l'accord représentent plus des deux tiers des entreprises, mais elles sont de petite taille. De plus, des secteurs entiers, comme l'hôtellerie ne sont pas représentés.
"L'idée est que, demain, les médiateurs intègrent les autres organisations patronales, souligne M. Desforges. Je ne veux pas croire qu'elles n'adhèreront pas à cette proposition, avec laquelle elles étaient d'accord hier".
Après l'incident de mercredi entre Elie Domota, le porte-parole du LKP, et Willy Angèle, le représentant du Médef - les deux hommes ont failli en venir aux mains– , le représentant patronal ne s'est pas présenté, jeudi, à la table des négociations. Malgré ses traits tirés et son teint pâle, le préfet s'amuse plutôt de l'épisode : "Dans des moments de ce type, il peut y avoir de la tension et un peu de théâtre", dit-il.
"Cet accord aurait pu être signé il y a trois semaines, le 8 février", commente M. Domota, qui arbore un tee-shirt où est imprimé un billet de 200 euros, qui égale 100 "bouquets à soup'" (paquets de légumes). Son objectif immédiat ? L'extension de l'accord, à négocier samedi et dimanche. "C'est un accord qui vaut son pesant d'or", dit-il. Pour l'instant, M. Domota se refuse à parler du paiement des jours de grève.
REVENDICATIONS ABAISSÉES EN MARTINIQUE
En Martinique, encore sonnée par deux nuits d'émeutes urbaines, Fort-de-France était déserte, jeudi soir. Le préfet, Ange Mancini, avait demandé aux habitants de ne pas sortir de chez eux après 19 heures, sauf nécessité. Les rues étaient quadrillées par les forces de l'ordre, que bravait une poignée de jeunes.
Les échauffourées des nuits précédentes ont fait douze blessés chez les gendarmes et les policiers. Deux d'entre eux ont été atteints par des armes à feu. Une cinquantaine de magasins ont été pillés. 95 personnes ont été interpelées et devaient être jugées en comparution immédiate. 27 coups de feu ont été tirés.. "Si cela continue, il va y avoir un drame", a prévenu le préfet et ancien patron du Raid.
Malgré ce climat tendu, les négociations ont largement avancé. "On est tout près de sortir du conflit", s'est réjoui Alfred Marie-Jeanne, président (Mouvement indépendantiste martiniquais) du conseil régional. Le "Collectif du 5 février 2009" a abaissé ses prétentions de cent euros, réclamant désormais 250 euros pour les salaires jusqu'à 1,4 fois le Smic mais aussi pour les pensions et les minima sociaux. Heure après heure, sous après sou, les partenaires sont arrivés à… 247 euros.
Béatrice Gurrey et Benoît Hopquin
a écrit :L'accord partiel signé en Guadeloupe entre le LPK et certaines organisations patronales, concerne environ 17 000 salariés (sur 85 000 salariés du privé). Il prévoit une augmentation de 200 euros nets pour les salariés au Smic et jusqu'à 1,4 smic.
Les rémunérations pour les salariés touchant un salaire supérieur à 1,4 Smic mais inférieur à 1,6 seront fixées dans le cadre de négociations de branche ou d'entreprise qui s'ouvriront sur la base minimale de 6 %.
Pour les salariés au-delà de 1,6 Smic les négociations s'ouvriraient sur la base d'une augmentation de 3%.
Pour financer cet accord, l'effort de l'Etat, via le revenu supplémentaire temporaire d'activité (RSTA) serait porté à 100 euros.
Les entreprises de moins de 20 salariés contribueraient à hauteur de 50 euros.
Les entreprises de 20 à 100 salariés apporteraient 50 euros et celle de plus de 100 salariés, 100 euros.
La part des collectivités seraient de 50 euros sauf pour les entreprises de plus de 100 euros [sic, ils voulaient certainement écrire "salariés" - com], pour lesquelles elles ne contribueraient pas.