Fermeture de Continental Clairoix

Message par Vérié » 25 Avr 2009, 13:39

Que penser de ce voyage à Hanovre sous le sfenêtres actionnaires ? Est-ce que ça a regonflé les gars ? Ou s'agit-il d'un dérivatif des syndicats ?

Un commentateur de droite intelligent (Sur France infos, je crois) disait ce matin :"A la limite, certaines actions, y compris les séquestrations peuvent servir de soupapes d'échappement", les réprimer serait une erreur. Ce qu'il faut éviter, c'est la contagion. " Bref, on les laisse s'amuser un peu avant de les jeter sur le pavé. L'essentiel, c'est qu'il n'y ait pas de mouvement général...
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Sinon, Raffarin, dans Le MOnde, réclame lui aussi des poursuites judiciaires, sous prétexte que les séquestrations ... feraient fuir les investisseurs étrangers.
Vérié
 
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Message par com_71 » 25 Avr 2009, 14:43

Paris-Roubaix ou Conti-Roubaix ?

a écrit :

A Clairoix, 1150 employés sous le choc

C'est la plus grosse fermeture d'usine en France depuis le début de la crise. Le fabricant de pneumatiques Continental va définitivement arrêter sa production à Clairoix (Oise). La direction du groupe allemand a annoncé la nouvelle aux salariés le 11 mars dernier après plusieurs semaines de rumeurs. Motif : la chute brutale de la demande mondiale de pneus et les coûts de production trop élevés. Produire un pneu à Clairoix coûterait en moyenne 20 à 50 centimes plus cher qu'en Allemagne et 4 euros de plus qu'en République Tchèque. Les 1150 employés sont sous le choc. Une région entière accuse le coup. 3000 emplois directs et indirects au total sont menacés. Continental, qui a produit 7 millions de pneus l'an dernier à Clairoix, est le plus gros équipementier automobile de l'Oise et le premier employeur privé de la région de Compiègne. Les élus locaux et nationaux parlent de  « trahison », mais leur indignation n'y change rien. Le 16 mars, la direction de Continental a confirmé cette fermeture. Depuis cette annonce, les  « Conti » oscillent entre désespoir, colère et incompréhension. Ils avaient pourtant accepté de repasser à 40 heures de travail par semaine pour sauvegarder leur emploi en septembre 2007.

Leur lutte a été mise en lumière par l’ensemble des médias internationaux venus couvrir la reine des classiques, le Paris-Roubaix. Les ouvriers de la manufacture de pneus Continental de Clairoix ont connu hier matin un moment historique. Une quinzaine d’entre eux ont ainsi eu le privilège d’être au départ de l’enfer du Nord.
Ils ont rallié le château de Compiègne jusqu’au kilomètre zéro (le vrai départ), déplacé pour l’occasion à hauteur de l’usine. Une marée noire et jaune, aux couleurs de Continental, les attendait en liesse. Tous, salariés et sympathisants, étaient fiers de cette couverture médiatique inespérée.

« Cette usine sera fermée à votre prochain passage »

Entre 600 et 700 personnes s’étaient rassemblées le long de la N 32 en criant : « Tous ensemble, tous ensemble ! Ouais, ouais ! » Parmi eux, François, dit Echo Papa, 75 ans, caméra qui tourne. « J’ai été embauché ici en 1952 et j’y ai travaillé quarante ans ! Je veux garder en mémoire les images de cette lutte, alors je filme pour ensuite les montrer à ma femme, qui ne peut plus se déplacer. »

En un instant, un silence respectueux s’installe. Une voix est venue interrompre la clameur populaire pour rappeler la situation sociale critique de l’usine promise à la fermeture en mars 2010. Le charismatique délégué CGT, Xavier Mathieu, mégaphone au poing, a alors apostrophé les 187 coureurs au départ de Clairoix. « Cette usine sera fermée à votre prochain passage, laissant 1 120 salariés à la rue. C’est le premier et dernier Conti-Roubaix ! » Il poursuit : « Les coureurs, le public viennent d’abord des milieux populaires qui sont, nous le savons, solidaires de notre lutte. Comme disent les cyclistes, nous avons relevé le défi, sans geindre, en décidant de nous battre jusqu’au bout. » Hubert Leclerc, vingt-trois ans de boîte, ne réalise pas encore ce qu’il vient de faire. En maillot Conti, il a couru avec les meilleurs cyclistes du monde sur 4 km. « Je sais que c’est un moment historique. Mais il faut penser à la suite : nous rendre le 23 avril au siège à Hanovre en Allemagne », conclut-il, réaliste.

Le Parisien
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Message par com_71 » 25 Avr 2009, 14:55

(Vérié @ samedi 25 avril 2009 à 13:39 a écrit : Que penser de ce voyage à Hanovre sous les fenêtres actionnaires ? Est-ce que ça a regonflé les gars ? Ou s'agit-il d'un dérivatif  des syndicats ?

Un commentateur de droite intelligent (Sur France infos, je crois) disait ce matin :"A la limite, certaines actions, y compris les séquestrations peuvent servir de soupapes d'échappement", les réprimer serait une erreur. Ce qu'il faut éviter, c'est la contagion. " Bref, on les laisse s'amuser un peu avant de les jeter sur le pavé. L'essentiel, c'est qu'il n'y ait pas de mouvement général...

Sinon, Raffarin, dans Le MOnde, réclame lui aussi des poursuites judiciaires, sous prétexte que les séquestrations ... feraient fuir les investisseurs étrangers.

Dérivatif des syndicats ? Quels syndicats ? Je crois que les Conti n'ont pas vu un dirigeant syndical (même pas fédéral) depuis un bout de temps. Tout est organisé par des militants locaux, syndicaux bien sûr, mais organisés en Comité de Lutte, ayant son propre matériel, badges, etc...

Ces ouvriers combattent dos au mur. Dire qu'ils "s'amusent un peu", ce n'est pas la meilleure façon d'être solidaire.

(lutte ouvrière a écrit :Continental-Clairoix (Oise) Tous ensemble, la lutte continue !

Le mardi 21 avril, les travailleurs de l'usine de Continental située à Clairoix dans l'Oise envahissaient la sous-préfecture de Compiègne à près de 500 et laissaient éclater leur colère à la nouvelle, arrivée par téléphone, de la décision qu'ils ont jugée scandaleuse du tribunal de Sarreguemines, reprenant à son compte tous les arguments des patrons de Continental.

Du fait de ce jugement, la procédure visant à licencier une première vague de près de 600 travailleurs avant la fermeture totale en mars 2010, date à laquelle les 1 120 travailleurs de l'usine seront à la rue, ne sera ni annulée, ni suspendue, comme le réclamaient les travailleurs de l'usine de pneumatiques. Par ailleurs, le gouvernement n'avait jusque-là donné aucune réponse concrète à la demande des travailleurs de l'ouverture d'une négociation entre l'État, Continental et les représentants des ouvriers.

Alors, qui peut s'étonner de leur réaction de colère ? Et que représentent quelques vitres brisées à la sous-préfecture, face à la violence des patrons qui jettent ainsi à la rue des centaines de travailleurs ?

À Clairoix, comme dans bien d'autres usines, la direction a usé les ouvriers jusqu'à la corde pendant des années en augmentant sans cesse les cadences. Elle a fait pression pendant des mois pour obtenir le passage aux 40 heures, en prétendant que l'emploi serait ainsi garanti jusqu'en 2012, pour finalement décider la fermeture de l'usine le 11 mars dernier. Tout cela pour sauver les profits des actionnaires. Rappelons que le seul groupe Continental France a fait plus de 600 millions de bénéfices en 2008 ! Largement de quoi financer des garanties pour les 1 120 salariés, à savoir le maintien jusqu'en 2012 des salaires, des préretraites et une prime de 200 000 euros pour tous.

Les travailleurs savent que leur colère est légitime. Ils savent qu'une course de vitesse est engagée pour arracher les garanties pour leur avenir. Ils savent aussi qu'ils ne peuvent compter que sur leur détermination.

Le 21 avril au soir, le secrétaire d'État à l'Industrie Luc Chatel déclarait qu'il proposait une médiation salariés-direction-gouvernement pour réfléchir à l'avenir de Continental. Fillon l'a confirmé le lendemain. Mais les travailleurs de Continental ne se contenteront pas de promesses.

Jeudi 23 avril, plus de 1 000 d'entre eux comptaient monter dans un train spécialement prévu pour aller manifester avec leurs camarades allemands à Hanovre, où devait se tenir une assemblée des actionnaires : en Allemagne, le groupe Continental ferme aussi une usine.

C'est la prochaine étape de la lutte, et certainement pas la dernière.

Correspondant LO
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Message par Vérié » 25 Avr 2009, 15:15

a écrit :
Ces ouvriers combattent dos au mur. Dire qu'ils "s'amusent un peu", ce n'est pas la meilleure façon d'être solidaire.


En employant cette expression, j'ai interprêté le point de vue de ce réac qui parlait de "soupape d'échappement". Ca me semblait évident.

Quelles que soient les actions entreprises, il est bien évident que nous devons êtres solidaires. Mais nous savons aussi que, à l'échelle d'une boîte, même si on obtient toujours plus en se battant, on ne fera pas vraiment reculer le patronat et que l'objectif doit toujours être de tout faire pour essayer d'étendre la lutte.

Par ailleurs, que les actions soient décidées localement et démocratiquement n'empêche pas qu'elles puissent parfois emprunter les mêmes voies que celles qui sont décidées par l'appareil syndical. Je n'ai pas dit que c'était le cas : je posais une question à ceux qui sont mieux informés que moi sur cette lutte.


L'émission avec Xavier Mathieu : =D> =D> =D>
Hélas trop court...

Vérié
 
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Message par com_71 » 25 Avr 2009, 22:34

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 26 Avr 2009, 03:13

a écrit :Le train des Continental en lutte, de retour d'Hanovre, en escale nocturne à Jeumont

samedi 25.04.2009, 04:49 - La Voix du Nord

 
Le train des ouvriers du site de l'Oise, pour des raisons techniques, devait faire escale à Jeumont. Le train des ouvriers du site de l'Oise, pour des raisons techniques, devait faire escale à Jeumont.

Jeudi, 1 100 ouvriers en lutte pour la survie de leur entreprise sont passés par Jeumont. Les « Conti » de Clairoix, près de Compiègne, ont manifesté jeudi à Hanovre lors de l'assemblée générale des actionnaires. Rencontre, lors du retour en train, avec des gars déterminés.

Jeudi, 21 h 30. Sur France 2, Brice Hortefeux, ministre des Affaires sociales, tempère la promesse de reprise du site Continental de Clairoix, met en garde contre les «  fausses promesses ». Sale temps, plus que jamais, pour les 1 100 employés du site de l'Oise, dont la fermeture est annoncée. Mercredi, les ouvriers sont montés dans un train spécial pour Hanovre, afin de s'inviter, jeudi, à l'assemblée générale des actionnaires de leur groupe. À l'aller comme au retour, leur train passait par Jeumont, avec escale pour raisons techniques.

Des policiers étaient présents mercredi pour encadrer ce convoi sensible, contraint de rester trois heures en gare. Mais aucun incident, sur place comme en ville où plusieurs ouvriers vadrouillaient, n'a été à déplorer.

Jeudi, 23 h 40. Les quatorze wagons, parsemés d'étiquettes de pneumatiques, entrent en gare avec un poil d'avance. Laissant leurs collègues endormis, plus de deux cents « conti » en descendent, comme des soldats revenant du front. Le pas est boitillant, les mines gonflées de sommeil. Quelques « cadavres » de bières rejoignent les poubelles. Les maigres pétards qui restent dans les poches sont lancés, un ou deux chants débutent, mais la majorité tirent sur leur clope ou font la queue devant le distributeur de boissons.

«  Ça a été une belle journée », affirme Christian Lahargue, ancien syndicaliste, depuis 34 ans à Clairoix. La voix cassée, le quinquagénaire évoque l'accueil vibrant des manifestants allemands, et les échanges avec des Mexicains. «  Sur leur site, ils ont réussi à faire revenir Continental en arrière ! » Belle journée également, car un actionnaire a accepté de lire la motion préparée par les syndicats devant l'AG du groupe. «  Il fallait posséder une action pour prendre la parole, mais nous notre seule action c'est nos p... de bras ! » Si les « conti » affirment se battre pour leur «  dignité, et celle des copains qui sont restés handicapés à force de porter des pneus de 16 kilos », ils gardent avant tout leur usine à coeur. «  On était à la pointe, on formatait les machines des autres sites, le client qui commandait dans l'une des centaines de références avait son pneu dans les deux jours. » Impensable à leurs yeux de perdre le savoir-faire pour exporter une partie des machines en Roumanie «  où la production serait uniformisée », afin de booster l'action en bourse.

Les Conti se battront donc «  jusqu'au bout, ce qui ne veut pas dire que l'on cassera », précision en écho au saccage de la sous-préfecture de Compiègne commis par plusieurs ouvriers en furie. Il est l'heure de remonter dans le train qui s'ébranle. Les visages se mettent aux fenêtres, les mains s'agitent avec le sourire vers les policiers en faction. Prochaine étape, non ferroviaire : une rencontre à trois entre direction, syndicats et gouvernement, le 29 avril. •

SÉBASTIEN DUCROT
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Message par com_71 » 28 Avr 2009, 08:03

(le parisien 2704.2009 a écrit :CONTINENTAL L'usine de la colère


A Clairoix, 1150 employés sous le choc


C'est la plus grosse fermeture d'usine en France depuis le début de la crise. Le fabricant de pneumatiques Continental va définitivement arrêter sa production à Clairoix (Oise). La direction du groupe allemand a annoncé la nouvelle aux salariés le 11 mars dernier après plusieurs semaines de rumeurs. Les 1150 employés sont sous le choc et la région entière accuse le coup. Depuis cette annonce, les « Conti » oscillent entre désespoir, colère et incompréhension. Ils avaient pourtant accepté de repasser à 40 heures de travail par semaine pour sauvegarder leur emploi en septembre 2007.

Roland SZPIRKO passe actuellement plus de temps à Clairoix qu’à Creil, ville dont il est pourtant conseiller municipal. « Les salariés de Continental sont venus me chercher, se justifie l’emblématique leader de Lutte ouvrière dans notre département et surtout chef de file de la révolte des Chausson au milieu des années 1990.
Moi, je suis toujours à la disposition de ceux qui ont besoin d’aide. Et plus particulièrement des salariés en difficulté. »

Du coup, celui qui s’est fait connaître lors des plans sociaux successifs en débordant les syndicats classiques avec le SDC, le Syndicat démocratique Chausson qu’il avait créé, participe activement au combat des Conti. Activement quand il est à leurs côtés, comme jeudi dernier lors de leur baroud à Hanovre (Allemagne) au moment où les actionnaires se réunissaient. Activement encore, quand il prend part quotidiennement aux assemblées générales devant l’usine de Clairoix. « La question de ma présence lors de ces rendez-vous quotidiens s’est néanmoins posée, reconnaît Roland Szpirko. Mais les gars ont voté et ont tenu à ce que je reste. »

Mais l’actif militant ouvrier est aussi montré du doigt quand l’action des salariés se fait plus radicale. On l’accuse de jouer les sous-marins, de tirer les ficelles de la révolte, comme lors du saccage de la sous-préfecture de Compiègne où il se trouvait… L’ancien conseiller régional LO qui ne fait pas ses 63 ans ne rechigne pas à prendre la parole en public, mais préfère se faire plus discret ces temps-ci et jouer les observateurs… Mais lorsque le besoin s’en fait sentir, il n’hésite pas à dire ce qu’il pense, notamment à Xavier Mathieu, le délégué syndical CGT qui semble lui vouer une admiration certaine. « J’exerce toujours des activités syndicales », se défend à ce sujet l’ancien ouvrier de chez Chausson qui avait, en son temps, réussi avec ses troupes à envahir le plateau du journal télévisé pour médiatiser le combat que lui et les siens menaient alors.

Et si la présence de Roland Szpirko à Clairoix semble faire l’unanimité du côté des salariés de l’usine du manufacturier allemand, d’autres s’interrogent sur le rôle exact qu’il joue dans cette partie serrée. Xavier Bertrand, le secrétaire général de l’UMP, estime ainsi, sans jamais le citer, que l’extrême gauche est responsable de la mise à sac de la sous-préfecture de Compiègne mardi dernier. « J’y vois l’action de certains manipulateurs d’extrême gauche, a-t-il ainsi déclaré à ce propos vendredi matin sur Canal +. Il y a des militants qui sont dans certains conflits et qui n’ont qu’une seule volonté, attiser la violence. »

« Moi, je ne fais pas de la politique pour en obtenir des avantages »

L’accusation n’a pas surpris Roland Szpirko. Fin politicien, il rétorque : « Il s’agit d’une manipulation classique de la part des tenants du pouvoir. Ils veulent faire croire que, derrière chaque grève, il y a une manipulation politique… Je n’ai aucune leçon à recevoir de Xavier Bertrand dont le bilan, au ministère du Travail, est désastreux. Moi, je ne fais pas de la politique pour en obtenir des avantages. C’est prendre les Conti pour des idiots que penser qu’ils puissent être manipulés par qui que ce soit. Les incidents de la semaine dernière, c’est la conséquence du profond mépris affiché par les patrons et le gouvernement. Je constate d’ailleurs que les Conti ont, comme par hasard, obtenu mardi dernier après leur passage à la sous-préfecture le rendez-vous qu’ils demandaient en vain depuis plusieurs semaines… »
Ce rendez-vous, c’est la réunion tripartite désormais programmée à Bercy ce mercredi.

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Message par com_71 » 28 Avr 2009, 08:08

(le parisien 28.04.2009 a écrit :« Les voyous, c’est pas nous ! »

Le ton monte entre les Conti et l’Etat. Hier, cinq cents salariés ont pris la route pour manifester devant le commissariat de Creil, siège de la PJ.

Moins d'une semaine après le saccage de la sous-préfecture de Compiègne, la réponse de l’Etat ne s’est pas fait attendre . Des interpellations rapides avaient été réclamées par la voix de Michèle Alliot-Marie, la ministre de l’Intérieur, qui s’était rendue sur place au lendemain des événements.
Hier matin, sept salariés de Continental au moins ont reçu une convocation afin d’être entendus par les policiers du SRPJ de Creil chargés de l’enquête. D’autres pourraient suivre dans les prochains jours. « L’Etat a déclaré la guerre aux salariés qui se défendent », a fustigé, très ému, Xavier Mathieu, délégué CGT et porte-parole emblématique de la lutte des salariés, qui figure parmi les convoqués. Une convocation devant la justice ressentie comme une provocation par l’ensemble des Conti qui ont décidé de se rendre en masse devant le commissariat de Creil dès la fin de l’assemblée générale quotidienne.

« Ceux qu’on met au tribunal, c’est les ouvriers qui veulent sauver leur peau »

Près de cinq cents Conti se sont ainsi retrouvés sur la place Carnot vers 16 heures, où Jean-Claude Villemain, le maire PS de la ville, les a accueillis. Ils ont fait route en cortège vers l’hôtel de police distant de quelques centaines de mètres. Une délégation a été reçue par le commissaire Thibaut Dubois pendant trois quarts d’heure. Aux cris : « Les voyous, c’est pas nous et solidarité Continental ! » les manifestants ont attendu la fin de l’entrevue dans le calme avant de reprendre le chemin de Clairoix peu après 17 heures.
La délégation a déposé une motion demandant l’annulation pure et simple des poursuites. « L’Etat veut nous mettre en prison pour 30 000 € de dégâts alors que, dans le même temps, il s’est engagé à payer notre chômage partiel à la direction. Ça représente au moins 10 millions d’euros, c’est honteux. L’Etat se met du côté des voyous qu’il s’était pourtant engagé à mettre devant leurs responsabilités et à poursuivre devant les tribunaux. Mais, ceux qu’on met au tribunal, c’est les ouvriers qui veulent sauver leur peau », a ajouté Xavier Mathieu.
De source syndicale, le préfet aurait accordé un sursis jusqu’à jeudi, au lendemain de la réunion tripartite qui doit réunir l’Etat, la direction et les syndicats autour de la table, demain mercredi au ministère de l’Economie à Bercy. « Nous ne viendrons pas au commissariat demain matin (lire ce matin) », avaient d’ores et déjà annoncé les salariés convoqués. Les ouvriers de l’usine doivent se réunir en assemblée générale ce mardi matin à 8 heures devant l’usine.

Le Parisien
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Message par Lao She » 29 Avr 2009, 14:06

Article dans la Tribune.fr
Pour information :


Continental n'exclut pas de fermer d'autres sites en Europe
La Tribune.fr - 29/04/2009 à 11:59 - 690 mots
Karl-Thomas Neumann, le patron de l'équipementier allemand continental, a réaffirmé mercredi dans un entretien à l'Agence France Presse (AFP) que la fermeture de l'usine française de Clairoix était "nécessaire" et n'a pas exclu de fermer d'autres sites en Europe. Continental table sur une amélioration notable au deuxième trimestre.
Karl-Thomas Neumann, le patron de l'équipementier allemand continental , a réaffirmé mercredi dans un entretien à l'AFP (Agence France Presse) que la fermeture de l'usine française de Clairoix était "nécessaire" et n'a pas exclu de fermer d'autres sites en Europe.

"Nous avons malheureusement des surcapacités si importantes dans les pneus que les mesures auxquelles nous travaillons actuellement sont nécessaires. Nous devons le faire, sinon nous menaçons toute la division de pneus. En France, nous sommes engagés dans des discussions constructives avec les salariés et au niveau politique. Je suis content que cela soit ainsi; quand on parle, on avance. Quoiqu'il en soit, notre projet est le même qu'il y a quatre semaines. C'est difficile, mais nous pouvons peut-être trouver des points d'accord, des solutions conciliant tout le monde" indique-t-il.

S'agissant du projet d'une reprise par le groupe MAG, basé à Dubaï, le patron de Continental estime que "les discussions viennent de commencer. Je ne veux pas les perturber en donnant trop vite mon avis. C'est important de laisser les partenaires se rapprocher et voir si c'est possible. Pour nous, ce serait aussi une alternative fantastique. La situation est socialement très difficile et la fermeture va nous coûter beaucoup d'argent. Alors si quelque chose est possible, nous le soutiendrons".

Mais le groupe pourrait devoir fermer d'autres sites et supprimer encore des emplois : "c'est malheureusement pensable. la reprise a lieu mais à un niveau très faible. Nous espérons que le premier trimestre était le plus difficile de l'année et que le plus dur est donc derrière nous. Cela va durer encore jusqu'à cinq ans avant que le marché soit totalement remis. Or nous avons actuellement des surcapacités, et pas seulement pour les pneus mais dans tous les domaines. Nous avons déjà fermé des sites électroniques en Europe et en Amérique du Nord ces derniers mois et je crains que cela continue. La maison Continental est trop grande. Nous allons tout faire pour éviter les plans sociaux mais cela dépend aussi de quelle flexibilité nous avons avec les salariés".

Du mieux attendu au deuxième trimestre dans les comptes

Continental a fait état mercredi d'une perte d'exploitation nettement plus importante qu'attendu pour les trois premiers mois de l'année, à 46,6 millions d'euros, alors que les analystes s'attendaient à un résultat à peu près à l'équilibre, contre un excédent de 582 millions un an plus tôt.

Continental a précisé qu'il continuait à prévoir un cash flow libre "substantiel" sur l'exercice et a promis une "nette reprise" du chiffre d'affaires et de l'opérationnel au deuxième trimestre après ce faible début d'année.

Des charges exceptionnelles liées à la restructuration du groupe et des amortissements de survaleur devraient cependant aboutir à des chiffres assez différents de ceux réalisés précédemment. Le groupe de Hanovre a annoncé d'importantes suppressions d'emplois, dont la fermeture de son usine de pneumatiques de Clairoix, dans l'Oise. Le groupe Mag des Emirats arabes unis s'est dit intéressé par la reprise de ce site et a entamé à ce sujet des discussions avec Continental.

Le président du directoire Karl-Thomas Neumann s'est engagé à présenter dans les 100 jours un plan stratégique pour régler les problèmes de la division pneumatiques et la question d'une possible intégration des activités d'équipementier avec celles de son actionnaire majoritaire Schaeffler.

Le français Michelin qui dispute au japonais Bridgestone la place de numéro un mondial des pneumatiques, a publié mardi soir un chiffre d'affaires trimestriel en recul de 14,2% au premier trimestre, mais légèrement supérieur aux attentes. Michelin a dit viser un free cash flow positif cette année.

Le chiffre d'affaires de Continental a chuté de 35% au premier trimestre, à 4,30 milliards d'euros. La dette a enflé de 500 millions d'euros à 11 milliards et le groupe a consommé encore 567 millions de cash flow libre. L'allemand a néanmoins précisé qu'à fin mars, il avait accès à des réserves pour un montant équivalent à 1,21 milliard d'euros et à des lignes de crédit inutilisées pour 1,69 milliard.

Dans une interview à Reuters, le président Neumann a déclaré que Continental tablait pour 2009 sur un excédent d'exploitation notable avant impact de restructuration et amortissement de survaleur. L'objectif principal du groupe reste de réduire sa dette.



latribune.fr
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Message par com_71 » 29 Avr 2009, 23:27

(lutte ouvrière a écrit :Continental - À Hanovre, des milliers d'ouvriers allemands et français unis

Jeudi 23 avril, plus de 1 000 travailleurs de l'usine Continental de Clairoix, défilaient à Hanovre, où se tenait l'assemblée des actionnaires de la multinationale, avec leurs camarades de l'usine de Sarreguemines et ceux des usines allemandes du groupe, dont les 780 ouvriers de Stocken, eux aussi menacés d'être jetés à la rue. Cela faisait bien longtemps que ne s'était pas organisée une telle manifestation.

Un train spécial emportant plus de 1 000 travailleurs de Continental était parti la veille de Compiègne. Le lendemain à l'arrivée, la gare de Hanovre était bondée. Il y avait là des milliers de manifestants allemands : des mains serrées, des embrassades, des slogans scandés dans les deux langues, « Tous ensemble » en français, « Alle zusammen » en allemand. L'ambiance fraternelle marquait tous les esprits.

La manifestation dynamique parvint au Palais des congrès où étaient réunis les actionnaires, des petits mais aussi les gros, comme l'actionnaire principal Schaeffler. Durant le meeting, les ouvriers allemands accueillirent avec enthousiasme le discours du porte-parole des travailleurs de Clairoix qui fustigea les « parasites », les « actionnaires voyous », un ton très combatif et inhabituel, de l'aveu même du représentant du syndicat allemand IG BCE. Quand le discours se conclut sur « Vive la lutte des travailleurs de Continental ! Vive la solidarité internationale des travailleurs ! », cela voulait dire vraiment quelque chose pour les milliers de personnes rassemblées. Cette journée aura redonné de la force pour continuer le combat, en Allemagne, comme en France.

Correspondant LO
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