a écrit :C’est un terrible séisme.
Plus de 5000 inscrits, + de 80% de participation et :
FO : 28.53%
SUD : 21.15%
CFDT 17.56%
CGC 11.44%
Puis les syndicats qui ne seront plus considérés comme "représentatifs" (hé oui, les guignols qui ont appuyé en sous main cette mesure à la con...)
CGT historique : 8.63%
CGT « confédéré » : 5.64%
CFTC : 6.10%
Il faut bien considérer là que la division de la CGT orchestrée par l’appareil a fait très mal à la CGT Renauld Douai.
Ils n’avaient pas encaissé l’AG de la Métallurgie-CGT régionale, frondeuse et lutte de classe. L’organisation historique d’un bastion de l’automobile a été immolée.
La poussée de Sud ne permet pas de se féliciter outre mesure car elle s’effectue sur des ruines fumantes du mouvement ouvrier de lutte de classe.
Il appartient à ce dernier syndicat de tendre la main à tous les syndicats et syndicalistes lutte de classe où qu’ils soient organisés. Pas pour faire du débauchage mais pour sortir par le haut des dégâts provoqués par le sabordage dans la CGT.
Les syndicats de collaboration restent puissants.
La suite doit-elle pousser les militants lutte de classe à faire des propositions permettant d’unir ce qui peut l’être dans le combat ?
Doit-on enfin trouver des moutures organisationnelles unitaires inédites permettant de résister à la direction ? (avec SUD, la CGT historique et ceux qui seraient prêts à rejoindre cela sans que cela ne signifie un ralliement d’un côté ou d’un autre )
Ou bien continuera-t-on sur des logiques de concurrences d’appareils ? Sans traiter du fond (indépendance de classe, résistance résolue, démocratie ouvrière, etc) .
a écrit :Comment est-il possible que la CGT Renault Douai soit aujourd’hui reléguée à un statut de syndicat de deuxième zone non représentatif ?
La 1ère réponse immédiate serait de dire qu’elle n’a pas fait son travail syndical et qu’elle a été sanctionnée par les travailleurs qui lui ont préférés SUD et FO.
Mais, cette réponse est trop simpliste car aujourd’hui, même si les dirigeants de la CGT canal historique de Renault Douai n’ont pas usé de bons sens dialectique et tactique dans l’affrontement avec la ligne réformiste confédérale, la confédération CGT CES et ses satellites fédéraux et départementaux inféodés, sont à 70% responsables de cette grave situation.
Le grand vainqueur de cette défaite historique, c’est le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn qui a du avoir un grand sourire à l’annonce des résultats, mais aussi le prétentieux Davy de Virville (L’ex DRH de Renault) qui a mis des années pour détruire la puissante CGT de Renault.
Désormais, Ghosn a la porte complètement ouverte pour appliquer son plan de restructuration de l’usine Georges Besse, prévue depuis 3 ans. L’usine de Douai ne fermera pas, mais des milliers de licenciements vont être effectués dans les 2 prochaines années.
La CGT et SUD pouvaient faire bloc contre les plans de Ghosn mais aujourd’hui, SUD seul ne pourra jamais assumé un tel combat, et il ne faudra pas compter sur FO, CFDT et CGC pour assurer la défense des emplois et des conditions de travail.
La confédération CGT CES a choisi la politique du pire, celle de la terre brulée pour détruire son opposition, elle a mis en place une deuxième liste CGT, avec l’aide de la justice et le soutien implicite de la direction qui a refusée de trancher et de se prononcer, laissant les mains libres aux juges et aux avocats.
La Confédération CGT CES a choisi le camp de Renault plutôt que le camp des prolos, et pire encore, car l’instrument extérieur de cette division, un permanent fédéral ex Renault Douai, avait lors d’élections politiques, fait alliance avec une liste composée de fachos et de chasseurs de droite.
Par ce résultat catastrophique, la CGT historique et la CGT CES, n’atteignent ni l’un ni l’autre la barre des 10% requis pas la loi de 2008, voilà comment le Medef, la CFDT et la CGT CES confédérale ont mis en action un programme commun de destruction syndicale, de destruction de leurs plus fortes oppositions, la destruction des rapports de classes. Plus de DS, de RS, de membres CGT dans les CHSCT… voilà la résultante de la vengeance montreuilloise et lilloise de l’appareil de complaisance CGT.
Aujourd’hui la question est de connaître quel sera le sort réservé au syndicat CGT Renault Douai et à ses dirigeants et ex élus ?
La CGT CES a pris un énorme risque en se plaçant des deux côtés de la barricade, la suite des événements risque d’être dangereuse pour ceux qui ont alimentés sciemment la division et la traitrise en toute connaissance des conséquences.
Quelqu' un a plus de détail?