les travailleurs ont un porte-parole

Message par com_71 » 20 Juin 2010, 22:47

http://www.the-spark.net/np871601.html

(spark a écrit :Les travailleurs ont un porte-parole à la Convention UAW* : Gary Walkowicz se présente

Pour la première fois en 18 ans, la main-mise du groupe soi-disant «administratif» sur l'UAW a été contestée. Gary Walkowicz, un « délégué-négociateur » de Ford et l'un des leaders du mouvement « contre les concessions », est candidat à la présidence de l'UAW à son congrès qui se tiendra cette semaine à Detroit.

Walkowicz a déclaré au Détroit Free Press que le vote majoritaire "NON" à  de nouvelles concessions à Ford est l'une des raisons qui l'a décidé à se présenter.
Il a poursuivi en disant qu'il avait peu d'illusions sur l'issue de l'élection, mais qu'il faisait cet effort afin de "donner une voix aux travailleurs de l'UAW qui ne sont vraiment pas d'accord avec ce qui s'est passé au cours des deux dernières années des concessions".
Il est soutenu par certains délégués à Ford qui ont  eux-mêmes joué un rôle dans la lutte anti-concessions. Ils ont écrit qu'ils croient que l'écrasant vote « NON » à Ford "indique la base veut un un changement radical à 180 degrés dans la direction de notre syndicat.  Nous croyons que ça devrait être l'affaire de la présente Convention de commencer le changement par la réaffirmation et le retour à quelques principes de base de l'UAW". Et ils ont énuméré en tant que principes, la nécessité de refuser de nouvelles concessions ; de se battre pour se débarrasser de tous les niveaux de salaires reduits aux deux tiers, une attaque pour les générations futures ; se battre pour rétablir les promesses non tenues, ce vol imposé aux retraités actuels ; et enfin la nécessité de s'assurer que les membres aient le plein contrôle de chaque étape d'un changement de contrat.
Sa candidature a été soutenue par des militants syndicaux qui ont mené des combats contre les concessions sur leur lieu de travail ou ont tenté de contester le contrôle exercé par le «caucus administratif» pendant les 60 dernières années.
Gregg Shotwell, connu pour le rôle qu'il a joué dans la lutte contre les concessions à Delphi  a déclaré à Automotive News que "l'auditoire de Gary ne sera pas les centaines de délégués UAW dans l'air conditionné de Cobo Center. Ce sera les plus de 100.000 travailleurs actifs à toute heure sur les 3 étages de l'usine de Detroit. Il est vraiment sur le chemin de construire la résistance à de nouvelles concessions au cours des prochaines années de négociations du contrat principal".
Jerry Tucker, qui fut lui-même candidat à la présidence de l'Union à la Convention de 1992 dit : "Gary Walkowicz, dont la voix a dit la vérité au pouvoir avec tant d'éloquence lors du vote de rejet de la réouverture du contrat Ford, devrait inspirer le respect de ses frères et sœurs délégués à qui il est donnée cette rare occasion de donner leur voix à la reformation d'un syndicat fier qui a grand besoin d'une nouvelle direction"
D'autres dissidents connus ont signifié leur soutien à sa candidature, y compris Pete Kelley, longtemps président du Centre GM Tech, Bob Weissman, président à l'usine Chrysler de Twinsburg Ohio et Wendy Thompson, président au GM's Gear and Axle (plus tard, American Axle).
Mais les commentaires  peut-être les plus forts sur sa candidature viennent de nombreux travailleurs de son usine Ford, l'usine de camions de Dearborn, qui lui disent : " Ne dis pas que tu ne peux pas gagner. Si les gars de cette usine pouvait voter, tu pourrais gagner" .


* UAW : le syndicat US de l'automobile
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 23 Juin 2010, 23:34

(lutte ouvrière a écrit :États-Unis - Au congrès du syndicat de l'automobile, les syndiqués font entendre leur mécontentement

Malgré le contrôle de l'appareil sur le déroulement du congrès de l'UAW, le syndicat des travailleurs de l'automobile, qui s'est tenu du 14 au 17 juin à Détroit, le mécontentement et la contestation de la politique de la direction sont parvenus à s'exprimer et ont marqué le congrès.

RECUL CATASTROPHIQUE DU SYNDICAT

Le syndicat connaît une véritable hémorragie de syndiqués. Il comptait 1,5 million de membres en 1979 mais n'en a plus aujourd'hui que 355 000. Rien que l'an dernier, l'UAW a perdu 76 000 membres. Les licenciements et les fermetures d'entreprises y sont évidemment pour beaucoup mais la direction du syndicat en est aussi responsable. Depuis des dizaines d'années, elle mène une politique ouvertement pro-patronale, faisant accepter aux salariés des diminutions de salaires, des réductions de leurs prestations sociales, une aggravation des conditions de travail et la suppression de milliers d'emplois. Les dirigeants syndicaux ont ainsi accepté que les patrons dépouillent les ouvriers de l'automobile de 7 000 à 30 000 dollars chacun par an ! Ce sont là les chiffres cités par Bob King, qui vient d'être élu président du syndicat.

UNE CONTESTATION DIFFICILE A CACHER

Toute une série de résolutions avaient été adoptées par des sections syndicales pour protester contre l'adoption d'un salaire réduit de moitié pour les nouveaux embauchés, contre la réduction de la couverture médicale des retraités, contre l'engagement à ne pas faire grève que l'UAW a accepté chez General Motors et chez Chrysler, contre la pratique des dirigeants nationaux du syndicat de concéder aux patrons de nouveaux sacrifices par-dessus la tête des sections syndicales concernées, réclamant le droit pour les retraités de voter sur les mesures qui les concernent ou l'élection des responsables par la base, etc.

Mais ces résolutions avaient tout simplement disparu lorsque le congrès s'est ouvert et elles n'ont donc fait l'objet d'aucun débat ni d'aucun vote. Elles n'ont même pas été publiées dans le livre qui recense les résolutions des sections syndicales. Certains ont néanmoins fait connaître leur résolution en distribuant des tracts à l'entrée du congrès et la presse en a fait largement état.

UN CANDIDAT OUVRIER CONTRE LE CANDIDAT OFFICIEL

Il a été d'autant plus difficile aux dirigeants d'étouffer toute contestation qu'un délégué, responsable syndical dans l'usine de camions de Ford à Détroit, Gary Walkowicz, s'est porté candidat à la présidence du syndicat contre Bob King, le candidat officiel. Cela a constitué un événement politique car c'est la première fois depuis 1992 que quelqu'un se présente contre le candidat officiel à la présidence du syndicat.

La candidature de Gary Walkowicz contre Bob King exprimait clairement le désaveu de la politique des dirigeants du syndicat et la volonté de s'opposer aux sacrifices. Il y a six mois, Walkowicz et les ouvriers de son usine avaient été en pointe pour entraîner les travailleurs de l'ensemble des usines Ford à refuser les nouveaux sacrifices que les dirigeants syndicaux voulaient leur faire accepter. Les ouvriers de l'usine de camions avaient copieusement hué King, venu les inciter à voter oui. Et 70 % des travailleurs de Ford avaient voté non. S'opposer à la candidature de King, c'était se faire le porte-parole de tous ceux qui ne veulent plus accepter de tels reculs.

Devant cette double candidature, les dirigeants du syndicat ont dû procéder au vote nominal des délégués jusqu'à ce que le candidat officiel ait obtenu 51 % des voix, soit 2 115 voix. Gary Walkowicz a obtenu 75 voix, soit 3 % des votes, ce qui est déjà pas mal compte tenu du contexte et des très fortes pressions de l'appareil syndical. Il s'agissait de donner une expression publique à tous ceux, de plus en plus nombreux, qui s'opposent à la politique syndicale de collaboration avec les patrons. La presse a largement rapporté le sens de cette opposition qui s'est adressée par-delà les délégués du congrès aux travailleurs eux-mêmes.

LES DIRIGEANTS, CONTENTS D'EUX, LANTERNENT LES TRAVAILLEURS

Face à la grogne des syndiqués, les dirigeants du syndicat ont éprouvé le besoin de se justifier en déclarant par exemple  : « Ces huit dernières années, nous avons dû adopter une stratégie tellement défensive pour sauver l'industrie (...) » « Nous avons maintenant l'occasion de recentrer les choses », a promis King. L'ex-président, qui part à la retraite, a affirmé  : « Nous avons fait ce qu'il fallait pour sauver l'industrie et pour sauver les emplois. » Quant au président de la confédération qui regroupe la majorité des syndicats des États-Unis, l'AFL-CIO, Richard Trumka, voilà comment il s'est adressé au congrès : « Grâce à la clairvoyance et au courage de l'UAW, grâce à l'engagement du président Obama et au soutien de nos amis au Congrès, nous sommes en train de sauver l'industrie automobile américaine. Les trois plus grands constructeurs américains font à nouveau des profits. Nous saluons leur succès. Et nous leur demandons qu'ils se comportent aussi bien avec les travailleurs que ceux-ci se sont comportés avec eux. Car, tout comme les sacrifices ont été partagés dans les périodes difficiles, les gains doivent l'être dans les périodes de croissance. »

Inutile de dire qu'il est illusoire de compter sur le bon vouloir des patrons, ce que se garde bien de dire Trumka.

Les contestataires, eux, ont mis à profit le congrès du syndicat pour appeler les travailleurs à se préparer à résister aux sacrifices supplémentaires, lors des négociations pour le renouvellement des contrats l'an prochain, et au-delà « à reprendre ce qu'on leur a volé ».

Dominique CHABLIS
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 05 Juil 2010, 03:39

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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