(lo a écrit :General Motors - Strasbourg - Quand la solidarité ouvrière s'exprime
Depuis quelques jours, les messages de solidarité émanant non seulement d'autres organisations de la CGT, mais aussi de certains syndicats ou sections syndicales de la CFDT ou de FO, affluent au local du syndicat CGT de GM Strasbourg.
Parmi ceux-ci, on peut citer celui du comité de lutte de Continental-Clairoix, une entreprise dont les travailleurs avaient été victimes du même chantage à l'emploi, et qui ont mené avec succès une longue lutte pour obtenir des conditions de départ qui leur permettent d'envisager l'avenir.
« Camarades,
Nous vous apportons notre soutien fraternel face au chantage exercé par la direction de General Motors à votre encontre pour obtenir de vous l'acceptation des mesures de régression sociale que ce trust multi-milliardaire voudrait imposer aux salariés de votre usine. Oui, vous avez raison de refuser de céder à ce chantage indigne, car ce sont toujours les travailleurs qui font les frais de la capitulation des organisations syndicales devant les diktats des patrons.
Nous sommes particulièrement bien placés pour vous dire cela, nous qui avons été victimes du même chantage à l'emploi, qui s'est traduit par l'annonce de la fermeture de notre usine moins de deux ans après la signature par certains syndicats d'un accord de recul. Nos patrons, Continental, autre géant de l'automobile, ayant cru à la suite de cela que nous étions soumis et donc qu'on pouvait nous attaquer sans risques majeurs. Il a fallu un sursaut général et une lutte acharnée qui a passé les frontières, en allant nous adresser à nos camarades en Allemagne, pour arracher le maintien de tous les contrats de travail et de la paye pour 28 mois supplémentaires jusqu'en 2012.
Nous avons été témoins dans le groupe Continental qu'à chaque fois que les syndicats se soumettaient, les travailleurs en payaient le prix fort. En Allemagne, près de Hanovre, une usine de plus de 800 salariés a été fermée cette année à la suite de reculs précédents « acceptés ». À Sarreguemines en Lorraine, les travailleurs de l'usine Continental qui avaient dû subir un accord de retour aux 40 heures signé par les syndicats, viennent, en récompense, de se voir imposer un nouveau recul : 10 % de travail en plus non-payé.
Les grands patrons, quelle que soit leur nationalité, française, allemande ou américaine, veulent faire payer la crise de leur système et l'augmentation de leurs profits à nous tous les travailleurs. Ils se nourrissent des reculs des uns pour aller toujours plus loin. Les reculs imposés aux uns c'est tous les travailleurs qui en payent l'addition. Vous le savez bien vous qui êtes témoin du même chantage exercé par votre patron, GM, auprès des travailleurs d'Opel en Allemagne.
Il faut en finir une fois pour toute avec cette marche en arrière sans fin ».
Correspondant LO
(lo a écrit :
General Motors : Appel à la raison ou trahison ?
Nous avons par ailleurs fait référence, dans ces colonnes, à « l'Appel à la raison » publié le jeudi 22 juillet par les Dernières Nouvelles d'Alsace. La présentation de cet appel par le journal est sans ambiguïté : « Les élus des quatre grandes collectivités alsaciennes, plusieurs parlementaires et le représentant de l'État et toutes couleurs politiques confondues invitent les salariés de GM à accepter la proposition de reprise qui leur est faite par l'américain GM Company ».
Cet appel émane en effet d'un « comité de suivi » créé spécialement pour suivre le sort de GM Strasbourg, un comité dont le porte-parole a déclaré : « Les élus ont noté que l'accord proposé aux salariés par GM Company est respectueux, ils en ont vérifié les conditions et les engagements ». Suit cette phrase parfaitement hypocrite : « Les élus et les représentants de l'État affirment leur soutien actif aux salariés de GM Strasbourg et au projet qui leur est présenté ».
Pour qui douterait du sérieux de ce comité, son porte-parole précise : « Les élus tenaient à entendre le représentant de l'acheteur et à vérifier les conditions de l'accord noir sur blanc ». Entendre tous les représentants des salariés aurait sans doute été trop leur demander. En tout cas, cela leur paraissait inutile pour conclure : « Les élus ont maintenant la certitude que ce projet est le moins mauvais possible ».
Que les élus de droite participant à ce comité aient ainsi délivré ce blanc-seing à la direction de GM Company n'a rien de surprenant. Que des élus se proclamant « socialistes » aient fait la même chose est plus étonnant... du moins pour ceux qui ont encore des illusions sur ce que ferait le Parti Socialiste au gouvernement. Or, parmi les membres de ce comité, en plus de Catherine Trautmann, ancien ministre des gouvernements Rocard et Jospin et actuelle vice-présidente de la Communauté urbaine de Strasbourg, on trouve Roland Ries, actuel sénateur-maire socialiste de Strasbourg et Jacques Bigot, président de la Communauté urbaine de Strasbourg. Bref les représentants les plus en vue du Parti Socialiste dans le Bas-Rhin.
En guise « d'appel à la raison », ce qui s'est manifesté le 22 juillet, c'est l'union sacrée entre la droite, le PS, les représentants de l'État et le patronat pour défendre un projet qui prétend imposer à toutes les organisations syndicales de GM-Strasbourg l'acceptation de nouveaux sacrifices pour les travailleurs.
On ne peut que se réjouir du fait que la CGT de GM Strasbourg leur ait infligé un désaveu.
François DUBURG
(lo a écrit :
General Motors : Une conférence de presse qui se transforme en réunion militante.
Mardi 27 juillet, la CGT de General Motors, soutenue par la Fédération de la Métallurgie du Bas-Rhin et l'Union départementale, a tenu une conférence de presse à la Maison des Syndicats de Strasbourg pour dénoncer les agissements de voyous de la direction de GM, devant une dizaine de journalistes dont un du Washington Post.
Plus d'une centaine de personnes ont assisté et participé à cette conférence de presse qui s'est transformée en meeting après la prise de parole du secrétaire de la CGT de GM, Roland Robert. Il a dénoncé les méthodes de la direction pour imposer aux délégués syndicaux la signature des « accords » qui entérinent les reculs sociaux imposés par GM Company, il a insisté sur le fait que les agresseurs n'étaient pas n'importe quels salariés comme l'ont laissé entendre les médias et la presse écrite, mais bien des membres de l'encadrement. Les images prises par des salariés pendant les échauffourées le montrent bien. Et enfin il a terminé en affirmant que la CGT de GM ne signerait pas de reculs sociaux car « ce n'est pas le rôle d'un syndicat digne de ce nom de faire accepter les diktats des patrons par les travailleurs ».
Il a été vivement applaudi par l'assemblée. Des travailleurs de GM se sont exprimés à leur tour pour dire leur révolte devant les pratiques de la direction et leur soutien total à la position de la CGT de GM. Puis des militants syndicalistes d'autres entreprises sont intervenus pour dire ce qu'ils subissaient dans leur entreprise. Parmi les interventions, celle d'un militant de Bongard, où les ouvriers ont fait grève pendant deux semaines sans réussir à obtenir que la direction revienne sur le travail obligatoire du samedi. Il a fait état du chantage de la direction à la fermeture pour faire pression sur les militants syndicalistes et les ouvriers combatifs. Dans la salle étaient présents aussi une dizaine de travailleurs de Steelcase de Marlenheim arborant leur sigle CFDT, pour affirmer leur soutien total à la CGT de GM. L'un des responsables a pris la parole pour dire à quel point il était écœuré par l'attitude de la CFDT dans ce qui s'est passé à GM Strasbourg en rappelant que, lorsque eux-mêmes étaient en lutte pour leurs emplois ou contre la fermeture de l'usine, ils avaient toujours pu compter sur le soutien actif de la CGT de GM, alors que leur propre fédération n'avait pas levé le petit doigt pour les aider.
Ensuite d'autres intervenants ont insisté sur la nécessité que l'UD et les Fédérations mettent tout en œuvre et avec rapidité pour que les sections syndicales soient en mesure de réagir très rapidement contre les attaques de plus en plus fréquentes des patrons contre les travailleurs, et pourquoi pas d'organiser des manifestations réunissant toutes les boîtes où il y a des attaques pour riposter ensemble. Et, cela s'est terminé par un appel à militer activement après la période des congés pour entraîner des milliers de personnes à manifester le 7 septembre pour les retraites et faire en sorte que cela ne s'arrête pas au soir du 7.
Le ton déterminé et militant donné dès le départ par le discours du secrétaire de GM a donné du dynamisme à cette réunion. Et c'est tant mieux si cela a renforcé la volonté de s'organiser pour ne pas subir seul les attaques patronales.
Correspondant LO
(lo a écrit :General Motors : Dernière minute.
Pour mettre fin au conflit la direction de GM a renoncé par écrit à exiger la signature de la CGT et s'est engagée à ce qu'il n'y ait aucune sanction contre ses militants.