Continental : les gangsters récidivent!

Message par pedro » 13 Sep 2010, 20:31

Cette fois, il s'agit des usines de Toulouse, Agen et Foix. Le prétexte est toujours le même : Pour pérenniser les emplois, il faut que les travailleurs acceptent une baisse de leurs revenus (primes, 2 jours de rtt, etc). L'entreprise fait évidemment des profits juteux, mais la direction prétexte qu'il n'en sera pas de même en 2012-13, et qu'elle veut anticiper une baisse des commandes. Pour faire passer son sale plan, elle à organisé un référendum. CGT et CFDT ont appelé au boycott de celui-ci. 83 % des ouvriers ont participé au vote, 53 % ont dit oui. 47 % ont tout de même dit non.
Bien entendu, une telle opération ne vise aucunement à maintenir l'emploi, mais tout simplement à faire diminuer la masse salariale et, bien sûr, augmenter considérablement les profits et les dividendes des actionnaires de continental. Le même chantage avait eu lieu à Clairoix, avec l'épilogue que l'on connaît, deux ans après!
Les délinquants auteurs de cet acte inqualifiable ne sont pas des roms ni des immigrés, mais des capitalistes. Il est inutile, bien entendu, de compter sur un gouvernement servile envers les possédants pour arrêter cette bande d'agresseurs!!! Là, nous n'aurons droit à aucune démagogie sécuritaire, juste sans doute, quelques mots hypocrites pour dire que les patrons et les actionnaires de continental sont des "méchants pas beaux", et qu'ils mériteraient une "bonne fessée"...
pedro
 
Message(s) : 0
Inscription : 17 Juin 2003, 15:52

Message par titi » 13 Sep 2010, 20:45

(pedro @ lundi 13 septembre 2010 à 21:31 a écrit : CGT et CFDT ont appelé au boycott de celui-ci. 83 % des ouvriers ont participé au vote, 53 % ont dit oui. 47 % ont tout de même dit non.

après coup, le boycott, c'était con
titi
 
Message(s) : 97
Inscription : 21 Juin 2003, 17:09

Message par zejarda » 13 Sep 2010, 21:41

Au cours du meeting de ce midi, la CGT et la CFDT ont dit qu'ils ne signeraient rien.
Ils sont majoritaire dans l'entreprise.

Le meeting était très combattif, avec des représentants du CE Européens de Continental (un camarade allemand), des représentants du comité de lute de Continal-Clairoix, une syndicaliste de Continental de Barcelonne et un représentant de la CGT de GM Strasbourg, et un représentant de Freescale, l'usine d'en face. Des salariés de Continental Foix et Boussens ont aussi pris la parole.

Je crois que dans cette boite la production n'est pas majoritaire, mais ce qui est sur c'est que la direction n'a pas lésiné, comme l'a dit le représentant CGT, sur le chantage à l'emploi.

Ils ont voté avec un pistolet sur la tempe. Voila la démocratie que nous propose la direction de Continental.
zejarda
 
Message(s) : 20
Inscription : 01 Oct 2002, 10:40

Message par Vauthier » 14 Sep 2010, 10:05

J'imagine que tu (titi) trouves con le boycott parce que la majorité de "oui" est faible et que le non pouvait l'emporter ?

Pour moi, même dans ce cas, le boycott m'a paru la moins mauvaise solution. Sinon, c'était accepter que le patron puisse poser une question pareille et se lier les mains en cas de vote "oui" par respect pour une "démocratie" basée sur le chantage.
Vauthier
 
Message(s) : 0
Inscription : 05 Fév 2010, 10:53

Message par titi » 14 Sep 2010, 20:35

oui c'est ça, ccomme je le précise c'est "après coup" car pas moyen de le savoir avant
une majorité de non aurait bien embêté la direction

même si je comprends aussi ton argument

titi
 
Message(s) : 97
Inscription : 21 Juin 2003, 17:09

Message par Vauthier » 15 Sep 2010, 07:43

En fait, le résultat montre bien que ceux qui approuvent l'accord (avec un pistolet sur la tempe, rappelons-le) sont minoritaires.

N'importe qui se sentant du côté des ouvriers l'aura compris. Et j'espère que c'est ce qui comptera pour la bataille à venir. Car un référendum organisé par le patron, avec une question posée par le patron, proposant une alternative entre deux propositions de défaite, c'est une mascarade. Ce ne pouvait même pas être une bataille : qui peut croire que le patron aurait respecté une majorité de "non" ? Comme on ne pouvait pas gagner par cette voie, autant convaincre de la mépriser et de préparer la suite.

Bon, mais je me répète, je crois...
Vauthier
 
Message(s) : 0
Inscription : 05 Fév 2010, 10:53

Message par zejarda » 15 Sep 2010, 20:23

le communiqué de Xavier Mathieu
a écrit :
Communiqué de Xavier Mathieu- Comité de lutte Continental-Clairoix

57 % des salariés de Continental-midi-pyrénnées refusent le chantage de la direction. Un échec patronal présenté comme une victoire

La direction de Continental a annoncé fièrement avoir recueilli 52 % d'approbation à son plan avec une participation de 83 %. Mais cela veut dire qu'elle n'a pu réunir l'approbation que de 1075 salariés sur un effectif total de 2500 salariés, soit 43 % des inscrits et donc que 57 % de ses salariés ont refusé de l'approuver, comme la CGT et la CFDT leur avait demandé de le faire. Et tout cela malgré le chantage à l’emploi de Continental, malgré les pressions individuelles exercées sur les salariés  encore toute la journée du 13 septembre, et si tant est que les urnes n'aient pas été bourrées. Ce qui veut dire donc que la majorité des salariés ont refusé d'approuver ce plan de sacrifices. Voilà la vérité des chiffres accessibles à tous.
Nos camarades savent bien qu’on ne peut pas faire confiance aux brigands de Continental. Comment faire confiance à ces escrocs avérés qui nous avaient promis à nous les 1120 salariés de Clairoix que notre emploi était garanti pour nous jeter à la rue 18 mois plus tard.
Ce rejet des salariés, qui ont suivi l’appel de leurs deux syndicats majoritaires, sans l’aval de qui aucun accord n’est possible, ne peut que conforter ces derniers dans le refus du chantage indécent de la direction. Et plus généralement, cela ne peut que renforcer le moral de tous les travailleurs de ce pays à qui on chante sur tous les tons la nécessité d’accepter des sacrifices, sur les salaires, les retraites et les droits sociaux.
zejarda
 
Message(s) : 20
Inscription : 01 Oct 2002, 10:40

Message par com_71 » 18 Nov 2010, 13:37

La direction n'abdique pas
Les travailleurs de Clairoix non plus

(lo cette semaine a écrit :Continental-Clairoix : Contre les remises en cause de la direction : La riposte des travailleurs

Le 10 novembre au matin, deux cents travailleurs bloquaient à Roissy les entrées de l'hôtel où devait se tenir une réunion entre la direction de Continental France et les délégués syndicaux centraux. La direction a ainsi été contrainte d'annuler la réunion et de revenir sur les baisses de salaires et les autres attaques qu'elle avait initiées.

En effet, les 900 travailleurs de Continental-Clairoix en congé de mobilité, toujours salariés du groupe, avaient reçu fin octobre une paye amputée de 65 à 130 euros. Jusque-là, pendant les neuf premiers mois du congé de mobilité de 24 mois, élément essentiel de l'accord de fin de conflit conclu avec les représentants des travailleurs de Clairoix, Continental était dispensé de payer des cotisations sociales. Mais cet accord stipulait qu'à partir d'octobre 2010, Continental devait payer tant les cotisations sociales patronales que salariales, afin que le salaire net des salariés ne bouge pas au-delà de cette période. Et c'est ce qu'avait remis en cause la direction du groupe, en opérant ces prélèvements sur les salaires.

Mais ce n'était qu'un début puisqu'après cela, la direction de Continental convoquait les délégués syndicaux centraux, nommés par les fédérations syndicales, en vue de faire amender l'accord de fin de conflit du 25 juin 2009.

Or, pendant le conflit, la condition préalable à toute discussion avait été que tout serait discuté et signé entre la direction internationale du groupe Continental, d'un côté, et de l'autre les seuls représentants des travailleurs de Clairoix, librement choisis par eux. Cela excluait donc les fédérations syndicales et les délégués syndicaux centraux nommés par elles, de même que les représentants syndicaux de l'usine de Sarreguemines, pour une part sous l'influence de la direction. Celle-ci ne voulait donc pas seulement faire avaliser la remise en cause du maintien des salaires, mais ouvrir la voie, pour l'avenir, à toutes les remises en cause possibles.

Or, les syndicats sur lesquels la direction Continental pensait peut-être pouvoir s'appuyer viennent de subir un cuisant revers. À Clairoix d'abord, la liste présentée par le Comité de lutte a recueilli près de 70 % des voix, mais à Sarreguemines aussi, où 1 300 salariés viennent de sanctionner les syndicats les plus compromis avec la direction dans son projet d'augmenter le temps de travail de 10 % sans rémunération. Ainsi la CFTC a perdu deux tiers de ses élus au Comité d'entreprise qu'elle dirigeait.

Les travailleurs de Clairoix ont très bien compris les objectifs de la manœuvre de la direction. Elle se place dans le cadre de l'offensive contre leurs camarades de Toulouse et de sa région, mais aussi contre ceux d'Allemagne, qui eux aussi doivent résister aux diktats de la direction du groupe. Aussi, en même temps qu'ils informaient tous leurs camarades de Continental, jusqu'aux représentants syndicaux du groupe en Allemagne, les salariés de Clairoix se préparaient à l'action.

L'assemblée convoquée le 9 novembre réunissait 300 travailleurs qui décidaient coup sur coup d'une première manifestation le lendemain à Roissy, en s'engageant à monter à Sarreguemines la semaine suivante, en y restant le temps qu'il faudrait, si la direction du groupe ne revenait pas en arrière sur tout.

La direction a pu constater en direct qu'il ne s'agissait donc pas de bluff. C'est pourquoi elle a annulé la réunion du 10 novembre et prié les délégués syndicaux centraux de rentrer chez eux, puis elle a accepté une réunion avec le seul Comité de lutte et les représentants syndicaux de Clairoix signataires de l'accord.

Là, après quelques péripéties, elle annonçait s'engager à signer un premier avenant qui exclurait définitivement la possibilité de réunir les délégués syndicaux centraux sur tout ce qui touchait aux travailleurs de Clairoix. Puis, dans la foulée, un deuxième avenant qui garantirait de façon définitive les salaires des travailleurs de Clairoix, avec le remboursement des retenues opérées. La rédaction finale devant se faire le 1er décembre.

Certes, jusque-là rien n'est définitif. Mais ce recul est à mettre au crédit de la mobilisation des travailleurs de Clairoix et au soutien moral des autres travailleurs du groupe, tant il est vrai que les 150 000 travailleurs de Continental ont des intérêts communs à défendre. Le passé l'a montré, l'avenir devrait le montrer encore.

Correspondant LO
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5986
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14


Retour vers Dans le monde du travail

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 11 invité(s)

cron