Fermeture d'Electrolux (l'Assomption - Québec)

Message par com_71 » 26 Déc 2010, 00:20

(Rue Frontenac @ 22 décembre 2010. Rue Frontenac est publié par les 253 membres en lock-out du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal a écrit : Sécurité — Electrolux plie les genoux   

Le géant de l’électroménager Electrolux plie les genoux face au syndicat : la compagnie admet avoir « exagéré » en embauchant 30 gardiens de sécurité depuis l’annonce choc de la fermeture, la semaine dernière, de l’usine de L’Assomption.

À l’issue d’une rencontre de quarante-cinq minutes avec le syndicat (AIMTA-FTQ), le gérant de l’usine, George Robbins, a accepté de mettre fin aux mesures de sécurité extrêmes.

Le nombre d’agents de sécurité passe ainsi de 30 à 5. Les employés n’auront plus à subir l’humiliation des fouilles à l’entrée et à la sortie de l’usine et ils ne verront plus aucun gardien faire sa ronde sur la passerelle.

« Il (George Robbins) s’est montré très coopératif. Il nous a dit comprendre ce qui s’est passé. Il n’avait peut-être pas mesuré que nous sommes au Québec et que chez nous, les travailleurs n’usent pas de violence quand on les met à la porte… », a dit à Rue Frontenac le leader syndical au dossier, Dave Chartrand, à la tête du district 11 de l’AIMTA-FTQ, qui représente notamment les machinistes de Bombardier Aéronautique.

À 7h30, mercredi matin, les employés ont été en mesure de constater « un gros changement » dans la façon de travailler des gardiens de sécurité d’une firme sous-traitante de la société américaine IMAC, basée à Cleveland. Les gardiens sont restés calmement dans leurs « cabanes ».

Mais pourquoi la compagnie a-t-elle « déplacé » les agents de la firme Garda World pour les remplacer par des colosses majoritairement unilingues anglophones ?

« On nous a dit qu’ils craignaient un débordement de violence. On a aussi tenté de nous faire croire que le climat était tendu. Il n’en était rien. Mais bon : tout semble rentrer dans l’ordre et c’est ce qui importe », a précisé Dave Chartrand, à la sortie de l’usine, où il venait de rencontrer la direction et les employés syndiqués.

13,50 $ l’heure

Le relâchement dans la sécurité ne redonnera toutefois pas les emplois perdus aux 1 300 travailleurs d’Electrolux, qui vont passer un Noël teinté de gris et de tristesse parce qu’une multinationale suédoise en est arrivée à la conclusion qu’elle ferait de plus gros profits en déménageant dans l’État du Tennessee.

Rappelons qu’Electrolux fermera son usine québécoise d’ici à 2013. Le fabricant ira produire ses électroménagers dans une usine flambant neuve à Memphis grâce à la « générosité » de l’État du Tennessee et des autres paliers de gouvernement.

Le salaire à l’usine de L’Assomption est de 18 à 20 $ l’heure. À l’usine de Memphis, la compagnie est déjà assurée de faire des « économies substantielles » en versant un salaire horaire de 13,50 $, en incluant tous les avantages sociaux de l’employé. En prime, la main-d’œuvre sera non syndiquée, n’aura aucune compétence et il faudra la former. Le taux de chômage dans ce coin de pays frôle les 10%.

La multinationale devait initialement annoncer la fermeture de l’usine de L’Assomption en novembre. Mais elle a reporté sa décision d’un mois parce que tous les fils n’étaient pas attachés avec l’état du Tennessee pour le projet de la nouvelle usine à Memphis. Electrolux aura joué la carte du financement – et des subventions – jusqu’au bout.

La négociation serrée menée par ses hauts-dirigeants américains en Caroline du sud, a permis à Electrolux de toucher le gros lot : c’est une somme de 132 M$ qui sera versée au géant de la cuisinière pour le projet Memphis.

Par ailleurs, Rue Frontenac s’est fait confirmer que la compagnie préparait déjà son déménagement aux États-Unis lorsqu’elle a envoyé en mission à l’usine de L’Assomption, il y a trois mois, son homme de confiance George Robbins. Ce dernier a même rencontré le syndicat de l’usine peu après son arrivée pour établir des stratégies visant à améliorer la productivité…

« Ou bien il ignorait tout des plans d’Electrolux, ou bien il a bien joué le jeu », s’interroge Dave Chartrand.

Il faut croire que le nouveau gérant de l’usine n’aura pas un très long mandat…
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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